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New Little King's Story
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New Little King's StoryLe retour du roi
Avant-dernier jeu des très créatifs membres de chez CING, studio aujourd'hui disparu, Little King's Story fait probablement partie des softs injustement méconnus de la ludothèque de la Wii. Un véritable OVNI vidéoludique à la tronche enfantine, mélange d'exploration à la Pikmin et de gestion/construction, passé plutôt inaperçu mais qui aura pourtant réussi à charmer tout joueur posant ses pattes dessus. Et ça Marvelous - maintenant membre de la trinité Marvelous AQL l'a bien compris et a décidé de recycler la chose histoire de confirmer sa présence sur la PS Vita. Pourtant de l'annonce en août 2011 à sa sortie en ce beau 27 septembre 2012, les annonces et les images se sont enchainées, laissant planer de sérieux doutes quant au respect du jeu créé par feu CING. A voir si le roi est toujours digne de sa couronne.
Un Jour sans finTout va mal en Alpoko : il aura suffi d'une nuit pour que le Roi Démon et ses affreux larbins, les Oniis, parviennent à capturer le château du jeune roi Corobo ; un roi impuissant qui ne peut être que spectateur face à l'enlèvement des 7 princesses du royaume et à la chute de son armée. Son seul salut se trouve alors dans la fuite, et c'est avec ses ministres Liam et Verde ainsi que ses conseillers Howser et Azur qu'il va prendre la poudre d'escampette. Ils finissent par atterrir dans une vieille bâtisse miteuse et ne peuvent que constater le triste bilan : plus de château, plus d'armée, plus de princesses et pire encore, les monstres ont réquisitionné l'intégralité d'Alpoko. Fort heureusement Corobo, du haut de ses 14 ans, n'est pas homme à se laisser abattre : les châteaux ça se reconstruit, les terres ça se reconquiert, les princesses ça se sauve. Le courageux monarque est bien décidé à riposter et à aller coller une peignée au Roi Démon, mais avant ça il va falloir rebâtir un royaume. Et avec uniquement cinq paysans pas très fut-fut pour commencer, la route va être longue pour notre roi et ses alliés. Très longue.
Le bon héros contre le vilain roi démon, voilà la principale nouveauté de ce New Little King's Story, qui en l'état est difficile à définir comme un "vrai" nouveau jeu, dixit Konami. Plutôt un remake avec une nouvelle histoire et de nouveaux boss, le jeu étant extrêmement similaire à son prédécesseur tant dans son déroulement que dans sa construction de l'univers (le vice est même poussé jusqu'à avoir les ennemis/obstacles aux mêmes endroits !). Tout le côté mignon et burlesque de l'histoire d'origine est passé à la trappe au profit d'un récit plus "sérieux" et chevaleresque où le sauvetage des demoiselles et le combat contre les forces du mal est au premier plan. Une histoire qui en elle-même n'est pas franchement folichonne pour ne pas dire clichée, avec un casting qui même si très impliqué est stéréotypé de bout en bout et sans saveur (tous les poncifs du harem japonais y passent !), les quelques pointes d'humour offertes par le jeu ne sauvant pas grand chose. La punition est double pour ceux ayant pu apprécier l'opus sur Wii à cause d'un univers désormais déglingué, gloubi-boulga d'anciens éléments dont certains perdent leurs significations et de nouveaux très superficiels et pas vraiment marquants. Particulièrement décevant si on a touché à l'épisode original donc, à l'histoire pas si superficielle que ça dont les très poignantes dernières heures donnaient une signification toute particulière à cet univers. Avec New Little King's Story le roi a en quelque sorte perdu son âme d'enfant et est devenu un adolescent lambda et c'est bien dommage. Pik-KingEn revanche s'il y a bien un point qui n'a pas bougé, c'est bien le gameplay, un copié-collé littéral de son ainé, à savoir un savant mélange entre exploration et combats, collecte et exploitations de ressources, et construction/gestion du royaume, le tout avec une aura Pikmin-éenne omniprésente. Un concept toujours aussi bien rôdé qu'il est addictif.
On ne commande que Corobo durant tout le jeu, et les seuls talents de notre prince se limitent au maniement de l'épée et aux gazouillis avec les demoiselles. Il faut donc compenser ce manque d'aptitudes et c'est son peuple qui va s'en occuper. Une pression sur la touche rond et hop, on se constitue un petit groupe appelé "Garde Royale" qui va suivre son seigneur comme son ombre. On ne débute qu'avec des adultes insouciants sachant à peine creuser des trous, des fainéants qu'il va falloir promouvoir. En effet on ne pourra au début former que des fermiers, capables de dénicher des trésors et des soldats, principale force de frappe. Et une fois sa première troupe constituée, on est directement embringué dans une machine parfaitement huilée et comme dit plus haut, très addictive : on explore pour découvrir de nouvelles terres en faisant gaffe au cycle jour/nuit (les monstres étant plus forts la nuit), on affronte un bestiaire bien vicelard, on amasse des ressources (or, équipement, matériaux d'artisanat), on complète les quêtes données par les habitants, on conquiert un territoire en affrontant le terrible boss qui en est le maitre et on rentre victorieux au château pour être adoré comme il se doit lors d'une bonne fête. Et quand on se lève le lendemain, c'est pour s’apercevoir que ce territoire conquis a non seulement ouvert la voie vers d'autres terres mais qu'en plus tout un tas de projets pour l'expansion du royaume ont vu le jour, des projets qui demandent de l'argent, qu'on obtient en explorant, en découvrant de nouvelles terres, en affrontant un bestiaire bien vicieux, etc. Construire et voir son royaume grandir jour après jour est extrêmement gratifiant, encore plus avec les olas d'une foule heureuse à chaque fois qu'on le visite. On ne commande en tout et pour tout que cinq personnages au tout début du jeu, un nombre qui pourra monter jusqu'à trente au maximum bien plus tard. Il s'agira donc de composer régulièrement une équipe parmi la vingtaine de jobs progressivement disponibles (et moyennant finance, bien entendu) afin de faire face non seulement à l'adversité mais également à la géographie des lieux : les bucherons sont les seuls à pouvoir déblayer les souches et les mineurs les rochers, tandis que les charpentiers construisent les escaliers nécessaires pour atteindre le haut d'une falaise ou le pont qui permettra de relier deux terres. Il faut également s'assurer d'amener une force de frappe suffisante, majoritairement composée de soldats et d'archers pour faire face à la racaille qui a monopolisé Alpoko. Et une fois sa troupe constituée on se lance dans le feu de l'action, au sens propre comme au figuré : à la Pikmin toujours, la pression d'une seule touche balance littéralement le premier membre de la liste tout droit sur l'objectif visé par le bon roi ; plusieurs pressions rapides et on fait littéralement pleuvoir une pluie de bonhommes. Une autre touche sert à rappeler les membres envoyés au charbon (très utile lors des combats pour éviter de sévères pertes car on peut anticiper les actions de l'ennemi), tandis qu'une troisième permet de trier sa troupe en fonction de leur job et donc déterminer qui va être lancé au prochain coup. Un gameplay simple et efficace à prendre en main, tout aussi efficace aussi bien en usant des touches que du tactile, et bien plus réactif que sur Wii. Un bon point.
Le jeu a également subi quelques modifications et ajouts très bénéfiques : ainsi même si le pathfinding est toujours aussi détestable, les membres de la Garde Royale ont désormais l'habitude de "passer" très rapidement à travers les décors quand ils se retrouvent coincés. Moche mais très pratique. La vitesse de jeu a également été modifiée et Corobo galope à toute vitesse et rend du coup les allers-retours beaucoup moins marquants, il a la possibilité de sauvegarder où il veut quand il veut (il fallait obligatoirement revenir au château dans la mouture Wii) en plus de toujours pouvoir revenir à son domaine d'un seul clic dans le menu. Il peut également faire apparaitre en permanence un viseur pour mieux l'aider à cibler, mieux encore ce ciblage peut verrouiller une cible, impossible de se rater. On y gagne énormément en confort de jeu. Le côté RPG du soft a également été revu à la hausse avec désormais une vraie gestion de l'expérience, les unités gagnent en puissance au fil des niveaux et peuvent s’équiper d'une très large panoplie d'armes et de costumes, un équipement qui en plus de changer les apparences offre une multitude de bonus. Croyez-moi, on a très vite fait de transformer sa troupe en un défilé de carnaval boosté aux hormones. Seul Corobo restera imperméable à ça, notre roi pourra certes changer de costume mais n'aura aucun bonus et stagnera tout le long du jeu avec trois points de vie. On pourra aller au corps à corps avec lui car le bougre est très efficace, mais c'est jouer avec le feu car le game over peut vite arriver. Les princesses peuvent également se joindre à la troupe et sont à utiliser avec précaution car plus lentes et disposant de leur propre capital PV, mais peuvent en contrepartie faire bénéficier à la troupe de bonus significatifs. L'une d'elle peut même charmer les monstres pour en faire des alliés ! On notera également l'apparition d'objets qui permettront de soigner directement sur le terrain ses unités ou d'offrir des boosts bienvenus.
Les seuls bémol se situent au niveau des combats de boss qui à quelques exceptions près perdent l'originalité et le fun qu'ils avaient dans le premier épisode (le changement de trame y étant aussi pour beaucoup), ainsi que la nouvelle mécanique de l'alchimie : en avoir instauré un est louable, avoir instauré un temps de latence de minimum cent-quatre-vingts minutes entre chaque tentative de fabrication d'objets l'est beaucoup moins, surtout que ces tentatives peuvent rater même en mettant toutes les chances de son côté. Sérieux, messieurs de chez Marvelous AQL, comment peut-on encore avoir ce genre d'idées en 2012 ? La "bonne nouvelle" c'est que l'alchimie n'est pas un élément nécessaire pour progresser, on peut même ne pas y toucher durant tout le jeu. Sauf si vous aimez les parties à 100 % ou que vous êtes un amateur de trophées, auquel cas ce sera une étape obligatoire. Mais mis à part ces quelques fausses notes, c'est un quasi sans fautes au niveau du gameplay, largement supérieur à son ainé. Artistiquement, le jeu s'en sort plus ou moins bien. Le soft a conservé des graphismes colorés et soignés, l'ensemble est très propre et les personnages un peu enfantin du premier épisode sont revenus à des proportions "normales". En revanche exit les superbes cinématiques crayonnées du premier épisode qui ont été laissées sur le bord de la route au profit de quelques artworks disséminés de part et d'autre pour illustrer l'avancement de l'histoire. Le character-design passe également à la moulinette et devient du coup beaucoup plus lambda, quelque chose qui au final s'accorde avec le nouveau récit, après tout. N'oublions pas non plus l'OST où la même logique de charcutage a été suivie. Une toute petite partie des musiques originelles (qui consistaient en des arrangements de morceaux tirés de la musique classique) est conservée, le reste étant remplacé par des pistes beaucoup plus passe-partout mais pas désagréables pour autant. Mais là où le jeu pêche le plus c'est techniquement, car sujet à de très nombreux ralentissements. Extrêmement flagrant en ville à cause de la multitude d'animations et de personnages présents, encore pire quand on forme une Garde Royale de plus de dix membres. La chose s'estompe en exploration mais reste néanmoins présente, il suffit qu'il y ait un peu trop d'actions à l'écran ou que la caméra fasse des siennes pour que ça recommence. C'est pas invivable pour autant et on s'y fait, mais ça reste sacrément désagréable tout le long du jeu. A noter également que le jeu dispose d'une traduction en français des textes. Une traduction un peu étrange, qui donne presque l'impression d'avoir été faite au mot à mot tellement elle est remplie de contresens et d'erreurs de syntaxe.
Comptez 15 à 20 heures pour finir le jeu en ligne droite, facilement le double si on s'attarde sur l'alchimie, les quêtes des princesses (qui vont consister à recenser tout ce qui est à recenser dans Alpoko : lieux, monstres, animaux, musiques et j'en passe), les défis (nouveauté qui va consister en des quêtes de scoring avec récompenses à la clé) et virtuellement un nombre illimité de quêtes de base puisque ces dernières se renouvellent sans cesse. En l'état, New Little King's Story vaut le coup. Son gameplay est aussi atypique qu'il est facile à prendre en main, et on s'étonne de se laisser entrainer aussi facilement dans cette étrange aventure avec un plaisir et une satisfaction grandissant en parallèle de son royaume. On regrettera cependant les problèmes techniques qui noircissent le tableau et un cadre narratif malheureusement un peu creux. En tout cas, le soft n'est pas forcément indispensable pour ceux ayant joué à l'épisode sur Wii mais reste une bonne option pour ceux ayant soif de RPG sur Vita. A voir maintenant ce qui pèse le plus dans la balance pour le choix du support (si bien sûr vous avez le choix du support) : l'univers prenant le pas sur le gameplay ou l'inverse ?
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