En 1998 va voir le jour un RPG complètement loufoque et décalé né de l'imagination fertile d'un certain Seth Robinson : Dink Smallwood. Vite devenu culte dans la communauté de fans de RPG PC, le jeu est victime de son succès et les exemplaires sont rapidement écoulés. L'année suivante, il passe freeware, puis un patch améliorant le confort de jeu sort en... 2006 !
Cinq ans plus tard, le jeu refait à nouveau parler de lui, avec une version HD disponible sur smartphone, signée par Seth Robinson himself.
Dink is back, mozafucka !
Smalldick Wood
Dink est un jeune fermier qui s'occupe de ses cochons dans le petit village de Stonebrook, avec pour seule compagnie sa mère depuis que son père a disparu. Lui, comme tous les héros de RPG de l'époque, rêve d'aventures, de combats épiques, de gloires, d'argent, de sexe... Mais personne ne le prend vraiment au sérieux. Et puis, tout s'emballe lors d'un beau jour ensoleillé où sa maison prend feu, mettant fin prématurément à la vie de sa pauvre mère. Mother noooooo! (dans le texte).
Notre petit fermier orphelin part donc habiter chez sa tante et son mari violent, découvrant la vie, la vraie, dans la grande ville du coin, où des vilains n'attendent que lui pour se faire rosser et révéler son héroïsme.
Le scénario est volontairement cliché et nul, Dink Smallwood se jouant des codes du genre pour les tourner en dérision et mise avant tout sur un humour acerbe et décapant. Avec brio, il faut l'admettre, tant chaque situation et dialogue déjantés sont à mourir de rire. Exploser les mignons petits canards du coin dans des éclats de sang ridicules ou encourager sa tante à continuer de se faire violenter par son mari lorsque le choix est proposé, ça vous tente ? Puritains s’abstenir.
On the road again
Dink Smallwood se présente comme un Action-RPG des plus traditionnels.
On discute avec les villageois du coin pour trouver des indices sur notre future destination, on part se promener dans la campagne, on casse du monstre, on trouve un donjon, on entre, on résout quelques petites énigmes, on casse du monstre, et puis parfois, un boss se présente à nous... et on le casse en deux. Ce faisant, on récupère un peu d'argent pour pouvoir acheter des objets de soin et améliorer son équipement ou changer son arme, et donc sa façon de jouer. Au programme, épée, boomerang, arc ou encore hache en plus des quelques magies souvent salutaires dont disposera notre petit héros chétif pour les combats rudimentaires et limités. Salutaires, car le jeu est loin d'être simple : quelques coups suffisent généralement à épuiser les points de vie de notre pauvre petit paysan et les ennemis peuvent se révéler très agressifs. Et la montée en niveau se faisant lente, il conviendra de bien réfléchir avant de distribuer sur une caractéristique le point de bonus que chaque passage octroie.
Mais Dink Smallwood est aussi un jeu qui incite à l'exploration, et de nombreuses potions augmentant les capacités de notre personnage sont disséminées à travers le petit pays. Il sera d'ailleurs difficile de voir le bout du jeu sans avoir fouiné dans quelques recoins obscurs bien gardés. Heureusement, une carte consultable à tout moment nous aide à bien nous repérer.
Une aventure à l'ancienne comme on les aime donc, dont on voit le bout en une dizaine d'heures environ, hélas parfois un peu entachée par la prise en main et l'ergonomie de cette version mobile, pas toujours au top. Version qui a l'avantage d'intégrer des sauvegardes à la volée, ce qui la rend plus accessible et adaptée au support.
So nineties
Cette version "HD" sur smartphone n'ayant pas eu droit à un lifting graphique, il faut être honnête : c'est assez moche. Ça l'était déjà un peu en 1998. Au programme : des graphismes sommaires avec quelques dizaines de couleurs, des animations minimalistes à la limite du ridicule et quelques bugs de collision ou de situation plutôt étranges. Observer un villageois se promener tranquillement alors qu'un monstre se trouve à quelques centimètres de lui fait toujours sourire. Mais en fait, ça colle tellement à l'esprit général du jeu que ça en devient presque génial.
En plus, la bande son est vraiment solide et propose quelques beaux petits thèmes, tandis que les bruitages délicieusement kitchs contribuent aussi grandement au côté loufoque du titre.
De toute façon, le jeu ne se destine aujourd'hui qu'à un public assez particulier, nostalgique des années 90 et ayant envie de bien se marrer en jouant le petit caïd de la campagne.
A noter que les fameux DMODS (Dink Modules) sont compatibles pour qui veut prolonger le plaisir, et certains sont encore plus riches que le jeu lui-même, quand d'autres proposent carrément une expérience totalement différente.
En son temps, Dink Smallwood était déjà presque dépassé dans ses rouages et sa technique. Mais ce qui faisait son sel et l'a érigé en petit jeu culte, c'était son humour décapant et ses situations improbables. Des qualités intemporelles que l'on redécouvre avec plaisir plus de dix ans après sa sortie initiale dans une version HD qui n'apporte pas grand chose de nouveau.
31/01/2014
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- Kitchement drôle
- Les nombreux modules
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TECHNIQUE 2/5
BANDE SON 3.5/5
SCENARIO 2.5/5
DUREE DE VIE 2.5/5
GAMEPLAY 2.5/5
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