Amnésique, le héros se réveille dans une étrange chambre. Un homme le rejoint bientôt, et lui indique qu’il est dans un hôpital désaffecté, hanté par des monstres terrifiants. C’est tout ce que l’on saura, dans les premières minutes.
Cet étrange personnage, bienveillant, accompagne le héros dans ses pérégrinations à travers les lieux par le biais des hauts parleurs présents dans chaque pièce. Outre survivre aux monstres et découvrir la topographie des lieux, notre héros doit comprendre pourquoi il est là, et comment en sortir. Les documents qu’il trouve dans différentes pièces le guident vers une étrange vérité…
Un parfum de Silent Hill...
Pour son premier jeu sur format tactile, Phosphor Games n’a pas choisi la facilité : ce n’est ni plus ni moins Silent Hill qui est l’inspiration première de ce Dark Meadow. On y retrouve le scénario tortueux, les documents cryptiques qui révèlent une petite part de la vérité, ou du moins d’une vérité, les monstres indicibles aux formes incohérentes troublant l’âme en réveillant de sombres et ancestrales craintes, et une grosse facette d’exploration. Le tout en faisant usage de l’excellent moteur graphique Unreal 3, qui avait également servi à l’impressionnant Infinity Blade, sur le même support. Et c’est bien là où le premier bât va blesser : Dark Meadow prend le parti de réutiliser le gameplay de son devancier. En découlent des combats au fonctionnement très simple, où le joueur esquive et frappe d’un mouvement de doigt sur l’écran, et dont la seule originalité est l’ajout d’une arbalète qui permet d’affaiblir les monstres à distance avant d’engager le corps à corps. Et si l’intégration de la défaite en combat amène une pirouette scénaristique qui contribue plutôt bien à l’ambiance anxiogène du titre, l’ensemble nécessite par trop de fastidieux farming. Il faut en effet un bon équipement pour passer les combats destinés à faire avancer l’histoire (à moins d’avoir des doigts de fée et des réflexes d’elfe), et cela prend du temps à réunir (un cash-shop permet d’accélérer évidemment tout cela, dans une logique commerciale évidente, même s’il est tout à fait possible de finir le jeu sans passer des dizaines d’heures à enchaîner les combats ou à sortir la carte de crédit) : le tout se retrouve à plomber terriblement une ambiance par ailleurs prenante.
... une touche d'Infinity Blade...
Car l’hôpital dans lequel prend place l’aventure bénéficie d’un soin tout particulier dans son traitement visuel. Outre un level design plutôt convenable, et malgré certains décors un peu répétitifs, l’ambiance de mystère, d'horreurs et de sombres secrets qui sourdent au coin du regard contribuent à plonger le joueur dans l’univers de fantastique horrifique dans lequel l’aventure prend place. Et alors que le joueur progresse dans son exploration, les mystères se dévoilent petit à petit, les souvenirs du héros lui reviennent, et les alliés deviennent troubles, inquiétants. Le scénario de l’aventure tient clairement la route, bien qu’un peu alambiqué et ne bénéficiant pas d’une traduction particulièrement inspirée. Cependant le doublage de la « voix » qui accompagne les explorations terrifiées, quant à elle exclusivement en anglais, contribue particulièrement à l’ambiance globale du titre.
... mais un mélange qui ne prend pas !
Et c’est bien là qu’est le souci principal de ce Dark Meadow : incapable de choisir son camp, entre jeu de « combat » axé sur la répétition et le farming et jeu d’aventure horrifique cherchant à emmener le joueur dans son univers mature et plutôt intelligent, il se retrouve à ne pas proposer assez dans les deux directions. La facette combat offre une expérience simpliste et fastidieuse, tandis que l’intrigue est bien trop courte : en ligne droite, l’aventure dure une heure à tout casser, alors que la durée de vie dans les faits - avec le farming nécessaire pour avancer - tourne autour d'une dizaine d'heures (ou bien plus si on se sent une âme de collectionneur !). Conséquence malheureuse et naturelle, l’ambiance pesante et mystérieuse, les choix à faire et les situations à explorer perdent une grande partie de leur intensité à cause de ces combats obligatoires et fastidieux.
Que reste-t-il à ce Dark Meadow ? Une belle démonstration technique, une aventure plutôt intéressante, un aspect évidemment addictif comme pour tous les jeux du type. Mais, surtout, quelques belles promesses de ce que peuvent offrir les formats tactiles s’ils décident d’aller explorer des directions un peu plus audacieuses et ambitieuses que la production moyenne sur ces supports.
28/05/2012
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- L’ambiance sombre et oppressante
- La performance graphique
- Un scénario qui tient clairement la route
- Un système de jeu addictif…
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- … mais qui nuit terriblement à l’ambiance
- Une nécessité de farming pour avancer dans l’aventure
- Une durée de vie réelle bien courte
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TECHNIQUE 4/5
BANDE SON 4/5
SCENARIO 3.5/5
DUREE DE VIE 2.5/5
GAMEPLAY 2.5/5
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