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La Pucelle Tactics
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La Pucelle TacticsAu diable les diables !
La petite société "Nippon Ichi" (soit N1) est à présent bien connue des spécialistes du RPG, et en particulier du Tactical, dans la mesure où ces développeurs se sont fait une spécialité du genre. Qu’il s’agisse de Phantom Brave, ou encore des divers épisodes de Disgaea, les productions successives ont permis de faire connaître, en France comme ailleurs, cet éditeur inventif. Lorsque La Pucelle: Tactics est arrivé sous nos latitudes, il avait été précédé des deux softs cités ci-dessus, mais il faut se souvenir que cette chronologie ne fut que le fait des hasards de la localisation (même si le jeu reste, tant au point de vue des voix que des textes, en anglais): il s’agit bien de leur première production sur PS2 et du "premier" jeu de l'éditeur à avoir été édité dans nos contrées.
Romantisme absoluPlus encore que ses petits frères, La Pucelle : Tactics est doté d’une ambiance paradoxale. On se souvient de la tonalité triste-espiègle de Phantom Brave, mais le contraste est ici encore plus saisissant. Tout tend, dans un premier temps, à ranger La Pucelle dans le camp des RPG dédiés aux plus jeunes d’entre nous : le graphisme affiche des couleurs vives, qui ne font pas l’impasse du rose bonbon et autres panoplies du conte merveilleux. Par ailleurs, les personnages ont des noms ridicules, plus encore pour nous autres français qui en saisissons d’emblée le sens. Oui, vous allez bel et bien suivre le voyage de Prier, mais surtout de son frère Culotte (qui aurait dû s'appeler "slip", du coup), d’Alouette, ou encore du ténébreux Croix. L’humour, comme peuvent le laisser supposer ces patronymes, est omniprésent, rythme les conversations et les relations entre les personnages, à la manière d’un Disgaea, mais de manière un peu moins cynique, monde humain oblige. La bande sonore vient parachever le tout, peut-être pas aussi décalée, là-aussi, que dans Disgaea, la tonalité n’est guère épique, n’est guère lyrique, en un mot, elle est souvent ironique, même si quelques morceaux se chargent – heureusement – de transmettre la tension qui est de mise sur le champ de bataille!
Cependant, il convient de ne pas se laisser abuser. L’ironie n’est pas totale, le délire n’est pas la seule raison d’être du monde qui est livré aux yeux, aux oreilles (et aux talents... on l’espère) du joueur. Les personnages, derrière leur comportement en apparence enfantin, sont particulièrement attachants (sans doute pas autant que dans Phantom Brave, mais plus que dans Disgaea, à mon sens): la transformation de certains d’entre eux est même saisissante au cours de l’aventure, et les sentiments humains les plus élémentaires (l’amour, la tristesse, voire la colère) sont traités avec une délicatesse qui a de quoi surprendre dans un tel contexte. Certains épisodes sont franchement émouvants (en particulier celui qui induit Angélique), le grotesque laisse peu à peu place à u déluge de bons sentiments inattendu et réussi. Cette métamorphose du ton est bien servie par un scénario convenable, qui propose son lot de rebondissements, qui n’est pas une simple suite d’épisodes. Il s’agit bien sûr de déjouer les plans d’un monstre légendaire, mais le destin des personnages en présence se mêle habilement à la trame générale: le résultat est, là encore, surprenant (dans le bon sens du terme). Signé : Nippon IchiIntéressons-nous à présent au gameplay : pas de surprise , il s’agit bien d’un T-RPG, classique, dans la mesure où (contrairement à Phantom Brave ou à Makai Kingdo, qui suivront) , les combattants se déplacent, au cours des affrontements, sur des cases. La structure du jeu, en général, est également classique. Une carte du monde vous permet d’accéder à différents lieux, qu’il s’agisse de villages – on aura du mal à parler de "villes" – dans lesquels vous pouvez, en particulier, faire divers achats, ou de zones plus hostiles qui seront le théâtre de vos héroïques batailles.
Ces batailles, justement, opposent votre fine équipe à un groupe de dangereux monstres, ou créatures dans ce genre. Les tours de jeu sont à l’exemple de Disgaea : à votre phase de jeu, durant laquelle vous déplacez et faîtes exécuter une action à chacun de vos personnages, succède la "phase ennemie", au cours de laquelle c’est à votre adversaire de jouer. Lorsqu’une action s’engage, la disposition change quelque peu, isole les combattants concernés qui, à l’occasion, attaquent, contre-attaquent. La principale originalité de La Pucelle: Tactics provient de son système d’évolution. En effet, quant aux actions, vous pouvez bouger, attaquer, effectuer une attaque spéciale ou encore purifier (j’y reviendrai). C’est sur l’évolution de vos personnages qu’il faut se pencher. En effet, parallèlement à l’augmentation classique des niveaux, il est possible de renforcer certaines de leurs statistiques en les équipant des objets appropriés. Chaque objet que vous équipez est associé à une ou plusieurs statistiques (Vit, Att, etc) et lorsque vous effectuez une action, vous recevez un certains nombres de points qui viennent enrichir la (ou les) barre(s) d’expérience correspondantes. Lorsque la barre arrive à son terme, vous passez un niveau, et si vous êtes équipé de plusieurs objets associés à la même statistique, celle-ci augmente plus vite. Une bonne manière de spécialiser vos combattants. Par ailleurs, les objets vous permettent également d’apprendre les magies : utilisez un maximum de fois le sort associé à votre arme pour pouvoir le maîtriser et en faire usage de manière autonome (à ce titre, toutes les attaques spéciales sont dotés d’une barre d’expérience propre). La multiplication des barres d’expérience rend donc le challenge varié et rend le levelling moins fastidieux, voire carrément dément ! Moi, j'aime quand il y a des barres d'expérience partout ! Il fallait lire : "Portail des Ténèbres"Évidemment, chaque personnage apprend, petit-à-petit, des attaques qui lui sont propres. Par ailleurs, la commande "purifier" donne une nouvelle dimension au jeu: là où les terrains de combat sont parsemés de géocases dans Disgaea, il y a ici des portails des ténèbres, qui dispensent tout au long de ceux-ci des flux d’énergie que vos pouvez utiliser à votre avantage. Non seulement ils permettent d’affaiblir les monstres dont la couleur est opposée (parce-que chacun est doté d’une couleur innée), mais ils affermissent également les personnages de même couleur. Par ailleurs, par un jeu de miroirs, où le combattant fait office de miroir, il s’agit de fermer le circuit d’énergie, pour ensuite "purifier" le portail et détruire le flux : ceux qui se trouvent sur la trajectoire souffriront, et si le circuit est assez long, une invocation viendra les achever! Enfin, puisque les portails des ténèbres produisent les monstres, lorsqu’un portail est refermé, plus aucun monstre ne peut, par son biais, venir se montrer!
Enfin, la commande purifier, appliquée de façon répétée à un monstre, permet de le convertir et de le faire venir dans l’équipe, en tant que combattant, de manière définitive (sauf si, maltraité, il décide de vous quitter) et c'est un honneur de combattre aux côtés d'ours athlétiques et autres ! Les batailles sont nombreuses et vous feront visiter toute la carte, mais il est vrai que l’aventure seule n’est pas extrêmement longue, même si elle est très difficile (mais s’entraîner n’est pas un calvaire). Heureusement, de nombreux défis sont mis à votre disposition, dont le principal est de visiter les ténèbres ! Choisissez un terrain de bataille et faîtes monter les ténèbres en attaquant et en terrassant vos propres coéquipiers. Lorsque le taux est suffisamment haut, un portail s’ouvre et vous transporte dans un monde, presque infini, peuplé de créatures incroyablement fortes, et au cœur duquel vous pourrez trouver les objets les plus puissants. Au final, sans doute moins que les suivants toutefois, La Pucelle a des arguments pour vous tenir longtemps en haleine. Difficile de parler de La Pucelle: Tactics sans faire référence sans cesse aux productions suivantes de N1, au prix d’une comparaison dont on pourrait préjuger qu’elle soit à son désavantage. Il n’en est rien. Bien sûr, en tant que premier essai, certains points (comme la durée de vie) sont revus à la hausse par la suite. Mais La Pucelle possède des qualités propres: un scénario réussi et des personnages tout à fait attachants en sont les principaux exemples. Et si le système de combat peut paraître en premier lieu assez raide, c’est sans compter les portes (paradoxalement) qu’ouvre la commande purifier. Moins délirant et moins infini (si tant est qu'il y ait plusieurs infinis - mais c'est un autre problème) que Disgaea, aussi émouvant que Phantom Brave, on ne reprochera finalement à La Pucelle que le faible niveau de sa réalisation technique, qui ne nuit pourtant en aucun cas à l’excellente qualité générale du soft. Partez donc à la rencontre d’Angélique!
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