Crimson Shroud, originellement un des jeux de la compilation
Guild 01 nous est miraculeusement parvenu seul en DLC sur l'e-Shop de Nintendo.
Crimson Shroud, décrit par son papa himself,
Yasuni Matsuno, comme un hommage aux jeux de plateau, propose un gameplay visuellement novateur, oui, visuellement novateur. Du moins, dans un jeu vidéo. Tout le monde se demande alors ce que vaut ce titre. Une première réponse simple est : 7,99€ sur l'e-Shop. Une autre, un peu plus étoffée vous sera dévoilée dans les lignes suivantes.
Le jeu dont vous êtes le héros
Matsuno n'a pas menti, l'inspiration "jeu de plateau" est plus que visible et jamais le feeling d'un RPG n'aura été aussi proche de celui d'un véritable jeu de rôle, avec accessoires s'il vous plaît. D’emblée, on note que les personnages sont représentés sur des socles, comme dans les wargames ou autres jeux de plateaux. De ce fait, il ne faut pas s'étonner devant l'animation inexistante du titre. Une figurine en plomb se meut difficilement. Quasiment toute la narration passe par les textes explicatifs, dont ont saluera l'écriture de haute volée, mais malheureusement uniquement en anglais. Cet aspect nous fait fortement penser aux
Text-Adventure comme
Radical Dreamers.
Heureusement, la comparaison s'arrêtera là. Si visuellement le jeu surprend, les mécanismes du gameplay sont finalement très classiques et rentrent profondément dans la plus pure tradition des RPG.
Crimson Shroud propose une interface familière pour les fans de
Matsuno car très proche de celle de
Tactics Ogre. L'ensemble jouit d'un enrobage plutôt réussi avec des musiques d'ambiance excellentes, un bon visuel et une mise en scène... textuelle. Entre le visuel et les musiques, nul doute que vous serez plongé dans le donjon aux côtés de vos personnages. L'immersion du joueur est facilitée par tout le côté narratif omniprésent et les multiples lancers de dés où l'on vibrera en souhaitant le meilleure score possible pendant que les dés rouleront à l'écran.
Dés & dés
L'utilisation des dés est un point mis en avant pour la promotion du titre, pourtant, ils ne sont pas totalement omniprésents. En combat, un grand nombre d'actions ne nécessitent pas de dés et se résolvent "à l'ancienne". On verra à l'écran notre pourcentage de réussite et les dégâts estimés avec un résultat immédiat après validation, le lancer de dés est transparent comme dans n'importe quel autre RPG. Par contre, il existe aussi un grand nombre d'action nécessitant un lancer explicite de dés, le résultat en sera totalement dépendant. Mais ce sera plutôt pour déterminer si vous réussissez à placer une altération d'état ou encore à vous débarrasser d'un désavantage, que pour effectuer une attaque à proprement parler.
Pour autant, les dés peuvent intervenir bien plus souvent que l'on ne l'imagine au départ grâce à un système de dés bonus directement volé au jeu de rôle papier. Suivant vos actions, vous pourrez obtenir des dés bonus à utiliser de façon un peu plus libre pour, au choix, augmenter les chances de réussite d'une action ou encore augmenter les dégâts infligés (ou les deux à la fois). Cela rend globalement le système très plaisant et aussi très solide avec une bonne part de hasard, bien sûr, mais influençable.
Les personnages n'ont pas de niveau
Dans Crimson Shroud, les personnages n'ont pas de niveau. Leurs statistiques de base sont fixes tout au long du jeu. La progression se fera via l'équipement, toujours plus puissant, que l'on récupérera sur les cadavres de nos ennemis où dans des coffres. La progression du jeu est en outre assez linéaire. Vous vous déplacerez sur la carte de points en points. A chaque point atteint, vous déclencherez l'évènement correspondant, généralement un texte explicatif de la situation, mais aussi parfois directement un combat. A l'écran vous aurez une représentation visuelle de l'environnement (avec les figurines de vos personnages disposées dans le décor) et le texte en surimpression narrant ce qu'il s'y passe.
Vous aurez donc à parcourir les différents lieux, parfois plusieurs fois, pour faire avancer la trame en déclenchant les évènements nécessaires. On vous laissera de temps en temps le choix d'une réponse à apporter lors d'un dialogue ou le choix d'une action plutôt qu'une autre. Toutefois le jeu ne se base pas sur de multiples embranchements pour vous faire progresser, mais plutôt sur un double run. Le second run débloquant plusieurs nouveaux évènements et lieux à visiter dans l'espoir d'obtenir la "véritable" fin. Lors du New Game Plus, si le déroulement du jeu est similaire et les ennemis identiques, leur équipement aura autant évolué que le votre, si ce n'est plus. La tâche à accomplir revêt alors une difficulté à peu près équivalente au premier run. Il faudra recommencer le farming pour récupérer de nouveaux loots et procéder aux customisations nécessaires. Le craft dans le jeu étant plutôt sommaire, en nous permettant d'améliorer les pièces d'équipement par fusion ou par adjonction d'une capacité.
Crimson Shroud dans la tourmente
Si le jeu est globalement très sympathique, il est aussi très limité. Par exemple, vous n'aurez que trois personnages en tout et pour tout. Un guerrier, un archer et une magicienne. Le constat n'est pas beaucoup plus flatteur pour le bestiaire, assez restreint. Les rôles sont clairement définis et la disposition des personnages en combat est d'autant plus parlante à l'écran. On notera que le guerrier est toujours placé en avant pour protéger ses deux comparses. Preuve de la recherche visuelle derrière le titre, malgré sa forte tendance textuelle. Trois personnages, c'est peu pour varier les plaisirs, heureusement que le jeu regorge de capacités différentes avec des effets variables. Par exemple, il dispose d'un système distinguant l'élément (avec des forces et faiblesses) d'une capacité (classiquement : feu, terre, foudre, glace, eau, ténèbres...) et autant de sorts d'attaque.
Le nombre de paramètres consultables et exploitables est tout simplement hallucinant pour ce "petit jeu" qu'est Crimson Shroud. Pourtant, sur le premier run, il sera difficile de véritablement apprécier le gameplay dans son ensemble. Simplement car le jeu est court, une dizaine d'heure pour voir la première fin. Dont facilement deux ou trois de farming pur pour, d'une part, passer une des énigmes du jeu assez mal implantée et qui pourra laisser quelques joueurs sur le carreau de l'incompréhension. Et d'autre part, pour vaincre un des boss du jeu mettant la barre relativement haute pour quiconque l'affrontera sans la préparation nécessaire. A savoir donc que le second run est quand même un peu plus automatique dans son déroulement et permet au joueur de passer les textes déjà lus. Le challenge viendra alors de la découverte des nouvelles pièces et de l'affrontement des boss, plus puissants que jamais.
On pouvait craindre que Crimson Shroud ne soit qu'un "petit jeu", malgré la présence de Matsuno derrière. Ces craintes n'étaient pas complètement fondées. Crimson Shroud est court mais peut s'avérer long en incitant à boucler plusieurs fois le jeu et, surtout, propose une aventure plus que réussie malgré quelques choix discutables. Un jeu qui s'adresse à une catégorie particulière de joueurs, celle qui ne s'attarde pas forcément sur le visuel. Un jeu pour les joueurs préférant une belle histoire et un gameplay à la hauteur à de beaux graphismes.
Un jeu pour les fans de jeux de rôle.
25/12/2012
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- Des Dés !
- Excellente narration
- Gameplay complet
- Customisation intéressante
- Bonne ambiance et immersion
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- Court ?
- Peu de personnages
- Potentiellement redondant
- Petit bestiaire
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TECHNIQUE 3/5
BANDE SON 3.5/5
SCENARIO 3.5/5
DUREE DE VIE 3/5
GAMEPLAY 4/5
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