En 1997, le studio
Whoopee Camp sort son premier jeu au Japon sur PlayStation. Il sortira presque un an plus tard sur le vieux continent. Il s'agit d'un jeu de plateforme 2D à tendance RPG qui passera presque inaperçu lors de sa sortie. Voyons ensemble si
Tombi! aurait dû être dévoilé au grand jour ou rester dans l'ombre à jamais.
Bienvenue dans l'univers de Tombi!
L'histoire se déroule sur un continent inconnu et paisible, tout du moins jusqu'à l'arrivée des terribles Vilains Cochons (oui, on a bien dit cochons). Dotés de pouvoirs magiques, ces cochons lancent des sorts sur tout le continent altérant ainsi végétation, climat et êtres vivants. On y incarne Tombi (ou Tomba en anglais), un jeune garçon sauvage aux cheveux roses et ne portant que des shorts. Tombi vit seul dans la savane, galopant à quatre pattes et avalant tout ce qu'il trouve. Un jour le garçon rencontre des Cochons Koma (les sbires des Vilains Cochons). Après une altercation mouvementée, ils dérobent le bracelet en or de Tombi, dernier et seul souvenir de son grand-père. Tombi décide alors de partir à l'aventure pour retrouver son bien ! Tous ces faits sont racontés dans la vidéo d'introduction du jeu visuellement très agréable.
Le récit commence alors au "Village où Tout Débute". L'univers est très coloré, il fourmille de détails avec pas mal d'éléments interactifs et de décors vivants. Ajoutez à cela des musiques plus qu'agréables collant bien à l'ambiance des lieux. Grâce à cet aspect aguichant, le jeu a très bien vieilli et reste agréable à l'œil encore aujourd'hui (en 2012). On peut quand même noter un manque de technique graphique si on compare ce jeu à un autre du même style sorti deux ans plus tôt : Rayman. Outre l'aspect loufoque du monde dans lequel on évolue, on ne sait pratiquement rien des lieux. Le background n'a pas sa place dans le jeu et seuls les quelques monologues des PNJ fourniront des informations. Ces dernières sont d'ailleurs souvent en rapport avec une quête, il faut donc veiller à parler à tout le monde.
Gameplay
Concrètement, il s'agit d'un jeu d'action qui comporte de nombreux éléments originaux pour un soft de ce type. Tout d'abord on évolue dans un environnement de plateforme 2D au scrolling horizontal, on peut donc aller à gauche ou à droite. Mais dans certains lieux, on peut également se déplacer une fois vers l'avant (ou l'arrière) pour changer de plan. On a ainsi un lieu techniquement deux fois plus grand. En général, la vue à l'arrière-plan sera aussi bonne qu'à l'avant-plan, la caméra s'ajustant pour cela. Il est également possible de rentrer par les portes et d'atteindre de nouvelles pièces. Contrairement aux jeux de plateforme de l'époque, on ne choisit pas le niveau depuis un écran/monde principal. Ici, toute l'aventure se fait de manière continue en courant et bondissant (évidemment des moyens plus rapides seront mis à disposition à la condition de les mériter). A quelques reprises, on aura l'occasion de voir le jeu depuis une vue aérienne. Celle-ci est disponible lors de l'exploration de villages où les seules actions possibles sont la marche et le dialogue avec les PNJ.
Cette interaction s'effectue par le biais de deux touches, une d'action et une pour sauter. Aux premiers instants du jeu, le saut semble vraiment étrange et difficile à maitriser. En effet Tombi bondit d'une manière assez particulière en plongeant, le ventre parallèle au sol. Les sauts se font en général en longueur et non en hauteur, de plus il est difficile d'être précis car il y a un léger effet de planage. Il faudra de l'entrainement pour maitriser à la perfection notre personnage et parcourir avec aisance et vitesse les différents niveaux (les speed run de ce jeu étant assez impressionnants).
Les sauts permettent également de ramasser certains objets. En bondissant sur un objet, Tombi s'agrippe à celui-ci et ne bouge plus. Si on presse à nouveau la touche de saut, le gamin lance l'objet dans une direction ou bien il... l'avale (l'inventaire correspondant en réalité à l'estomac de Tombi !!). Concrètement, on peut agripper un ennemi et ensuite le jeter sur le mur pour le vaincre.
Pour ce qui est de la touche action, elle permet d'utiliser l'arme. Bizarrement, le mouvement ressemble beaucoup à celui de Rayman. En appuyant une fois, le coup est de courte portée et si on maintient longtemps la touche, le coup va plus loin. Il n'existe que très peu de types d'arme différents dans le jeu (un genre de fléau et un boomerang) mais il y a possibilité de les rendre plus efficaces en accomplissant certaines quêtes. En plus des armes, la touche action peut déclencher un pouvoir spécial. Ce pouvoir entoure Tombi d'une aura qui élimine tout ennemi à proximité. Mais pour pouvoir utiliser cette aura, Tombi devra monter de niveau. Et oui des niveaux dans un jeu de plate-forme ! Pour maîtriser un élément, il faut atteindre le niveau 10 de l'élément en question. On monte d'un niveau à chaque fois qu'on tue dix ennemis du même élément. Étant donné que les monstres repop dés qu'on bouge de quelques mètres, cela monte très vite. Concrètement, les niveaux liés aux éléments n'auront aucun impact sur le gameplay. Il faudra juste utiliser l'aura de feu une fois dans le jeu pour avancer.
Les équipements quant à eux permettent d'avoir de nouvelles capacités. Tombi pourra courir plus vite, sauter plus haut ou même planer suivant les shorts ou accessoires qu'il portera. Un autre moyen de rendre Tombi plus puissant est de ramasser des power up. Cela augmente la vie maximale d'un point (on commence avec quatre points et le maximum est seize). Quand les points de vie arrivent à 0 ou qu'on tombe dans le vide, on perd une vie (comme dans un Mario). Et si les vies sont épuisées, alors c'est le game over et il faut recharger la partie.
Un système de quête
La progression dans le jeu se fait via un système de quête. Il y a les quêtes principales nécessaires pour finir le jeu et les quêtes secondaires qui permettront d'obtenir de nouveaux équipements et autres cadeaux. Il est parfois difficile de faire la distinction entre quête annexe et quête principale. Lorsque l'on découvre quelque chose d'étrange ou que le passage est bloqué, une nouvelle quête se débloque. Un exemple bateau est le PNJ qui demande à obtenir un objet. Une fois l'objet ramené, la quête sera conclue donnant accès à une récompense (ou pas) et quelques AP. Les AP représentent le score dans le jeu, ils ne servent à rien. Ce qui est bien dommage. Il aurait été amusant de pouvoir acheter de la vie ou d'autres objets en dépensant des AP.
Les quêtes favorisent l'exploration du monde. On se retrouve à tenter d'atteindre des endroits très difficiles d'accès juste pour vérifier qu'il n'y a aucun objet utile à une quête. Avec pas moins de cent trente quêtes, le jeu devient réellement addictif et renforce le désir d'obtenir tous les objets. Cependant certaines quêtes sont très confuses. Pour seule indication, on a parfois juste le titre de la quête. On tente alors d'utiliser n'importe quel objet sur un élément du décor en espérant une réaction. Et vu le côté loufoque du jeu, la logique n'est que rarement utile pour terminer une mission. Finaliser toutes les quêtes du jeu sans aucune aide est donc un véritable challenge.
Voici un exemple éloquent de ce que l'on peut trouver. Une des missions principales du jeu sera de restaurer les lieux qui ont été affectés par la magie des Vilains Cochons. Pour cela, il faudra d'abord trouver le sac correspondant au cochon à vaincre. Le sac du cochon qui a altéré une zone se trouve dans cette même zone. Par contre, le vilain cochon se trouve ailleurs dans le jeu. Pour le trouver, il faut parcourir les lieux avec le sac. Ce dernier faisant apparaître un portail menant à l'antre d'un vilain cochon. Arrive alors le boss-fight du jeu. Il faut d'abord éviter les attaques et réussir à sauter sur le cochon. Ensuite il faut réussir à envoyer le cochon pile-poil dans l'ouverture du sac qui se ballade dans le niveau. La chance et le skill sont mis à contribution dans ces combats aussi déjantés que nerveux. Une fois le cochon emprisonné, la zone sera restaurée et retrouvera sa paix d'antan (avec peut-être de nouvelles récompenses à trouver !).
En conclusion, Tombi! est un jeu empruntant les mécanismes de plusieurs autres types de jeu. Au premier coup d'œil, on y voit un jeu de plateforme classique au gameplay limité, mais en avançant dans le jeu, le gameplay s'étoffera en rajoutant une multitude de nouveaux mouvements. Doté d'une palette de couleurs vive et de décors agréables, Tombi! a bien résisté au temps. Les niveaux sur deux plans sont bien pensés et ajoutent une dose d'exploration supplémentaire. Une exploration qui s'avérera à la fois exigeante et addictive, car les très nombreuses quêtes y sont profondément liées. Même dans les passages difficiles, on persévérera jusqu'à obtenir l'objet désiré. On notera tout de même que le scénario est mis en retrait au profit d'un gameplay fun. On aurait aimé connaitre davantage notre ami Tombi. Un jeu que je conseille finalement aux amateurs de plateforme 2D. En plus, il reste très jouable dix ans après sa sortie !
25/11/2012
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- Univers coloré
- Gameplay fun
- Bonne durée de vie, pas trop longue ni trop courte
- A bien vieilli
- 130 quêtes !
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- Manque d'explication pour certaines quêtes
- Certains passages difficiles
- Scénario en retrait
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TECHNIQUE 3/5
BANDE SON 3.5/5
SCENARIO 1.5/5
DUREE DE VIE 4/5
GAMEPLAY 4/5
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