A chaque génération de console portable
Nintendo sa génération de
Pokémon : la première génération pour la
Game Boy (
Bleu / Vert / Rouge), la seconde pour la
Game Boy Color (
Or et Argent), la troisième pour la
Game Boy Advance (
Rubis/Saphir)... L'exception à la règle aura été la
DS, avec son insolent succès, qui aura vu passer la quatrième (
Perle/Diamant) et la cinquième génération (
Noir / Blanc) ainsi qu'une suite (
Noir 2 / Blanc 2), une première dans la série. En toute logique, la
3DS devait accueillir une nouvelle génération, qui a mis son temps à arriver car débarquant plus de deux ans après la sortie de la dernière console portable de
Big N !
Voilà donc
Pokémon X et
Pokémon Y disponibles dans les bacs. Est-ce que l'attente était méritée ?
Paris by night
Bienvenue à Bourg Croquis, petit hameau situé au sud de Kalos, et début d'une nouvelle vie pour le héros qui a suivi maman lorsqu'elle a décidé de prendre sa retraite des courses de Rhinocorne. Bref, un nouveau départ, et pas vraiment de problème d'intégration : à peine un pas mis dehors, il fait la connaissance de Sannah, Tierno, Trovato et Serena/Kalem (le personnage dépendra du sexe choisi pour le votre), vivant aussi dans les environs. Et puisqu'un heureux hasard n'arrive jamais seul, il apprend également que le professeur Platane, professeur Pokémon de cette région, cherche cinq larrons pour parcourir Kalos dans le cadre de ses recherches : allez hop, Pokédex et Starter dans la poche. Sannah veut juste faire un voyage mémorable, Tierno lui veut devenir danseur Pokémon, Trovato a pour but de remplir son Pokédex tandis que Serena/Kalem vise la place de meilleur dresseur de Kalos. Et notre héros dans tout ça ? Ben le b.a.-ba d'un héros de
Pokémon : capturer tous les Pokémons qu'il croisera et fricoter avec les légendes du pays, affronter et racketter tous les dresseurs sur sa route, battre les champions d’arènes et la ligue Pokémon, et faire obstacle aux intentions d'une organisation mégalo appelée la Team Flare afin de sauver le monde.
Un voyage normal en somme, on ne change pas une formule qui gagne avec un classicisme assumé, qui n'effraiera donc pas les habitués de la série et qui ne perdra pas les nouveaux-venus. Concernant l'histoire, on se dit qu'elle réserve quelque chose de louche quand on voit la Team Flare pour la première fois, non pas juste à cause de son look, mais aussi à cause de la gestuelle et des déclarations de ses membres. Entre culture du "beau", guerre vieille de 3000 ans, arme de destruction massive, préservation de la planète et politique de sélection naturelle, ça part dans tous les sens et pas de la manière la plus cohérente possible. Alors certes on pourrait s'amuser à décrypter la chose à l'aide de mots intelligents comme "eugénisme" et "malthusianisme", mais l'ensemble donne plus l'impression de quelque chose construit à l'arrache un jour où le saké a trop coulé à flots. C'est à ce moment qu'on ressort donc l'habituelle expression "
mais on ne joue pas à un Pokémon pour son scénario", non sans penser encore une fois aux versions
Noire/Blanche qui ont presque réussi à imposer une vraie trame dans un épisode de la série.
Game Freak trouvera t-il un jour le juste équilibre entre scénarisation et volonté de ne pas brusquer son public ? Mystère.
Heureusement il y a Kalos pour compenser, et haut les cœurs amis français, car c'est notre beau pays - du moins ses deux tiers nord - qui sert de modèle à ce nouvel épisode ! D'ailleurs Kalos vient du grec
κάλλος qui veut dire beauté, langue très française il faut bien avouer. Enfin bref. L'ensemble est délicieusement cliché du début à la fin, du cliché comme seuls nos amis japonais savent les faire. La capitale Illumis évoque clairement Paris, un vrai dédale de rues dans lesquelles restaurants et cafés côtoient boutiques de mode et hôtel de luxe, avec en prime des touristes de tous horizons (cherchez donc les références aux autres régions de la série !). Le vice a même été poussé jusqu'à coller des plaques de rues "à la parisienne" aux angles. Et au centre de cette ville trône la fameuse Tour Prismatique, qui n'est pas sans rappeler notre bonne vieille Tour Eiffel. On oublie pas non plus l'Ouest inspirée par la Bretagne avec la présence de nombreux cromlech et menhirs, ainsi que de mythes tournant autour, ni l'Est avec des architectures très alsaciennes. On peut également compter sur la présence de grands châteaux et d'immenses champs fleuris et jardins un peu partout, sans oublier l'omniprésence des arts (photographie, cinéma, peinture) dans le background et un aspect très "touriste" dans les nombreuses activités offertes par le jeu. Les gars de chez
Game Freak n'ont jamais été aussi proches du
syndrome de Paris que n'importe quel autre habitant du nippon, rendant le monde de Kalos aussi sympathique que chamarré.
LET MY SHOW YOU MY POKEMANS1!1
Qui dit nouveaux épisodes dit nouveaux Pokémons, cette sixième génération est donc l'occasion d'accueillir de nouvelles têtes dans la grande famille des Pocket Monsters. Mais un accueil sur la pointe des pieds, car la (mauvaise?) première surprise reste le nombre relativement réduit de bestioles car il n'y en a "que" soixante-neuf. Ce qui amène donc le nombre total de créatures à 718, en passant. Une sixième génération qui même si plutôt réduite, est en passe de détrôner la quatrième dans la course à la pire génération tant son design général laisse à désirer ; certains en imposent comme les légendaires, Flambusard ou encore Rexilius. Pandespiègle ou Dédenne remportent eux la palme du
tropmeugnôn, mais dans l'ensemble cette gen n'est pas vraiment reluisante et impose même une nouvelle référence dans la série en terme de laideur (
Opermine,
Venalgue !) et de manque d'inspiration (
Trousselin !). Même les starters et leurs évolutions font pâle figure face à leurs homologues des générations passées. Et c'est
Game Freak lui même qui infligera les plus méchants coups à cette sixième génération. Tout d'abord de par le comparatif continu avec les générations précédentes, car on croisera sans cesses des bestioles des épisodes précédents (le Pokédex de Kalos possède 451 entrées, je vous laisse calculer), on récupérera même un starter de la 1ère génération au fil de l'histoire. Et surtout, ensuite, avec la mise en avant des Mega-Evolutions, stars de ces nouveaux volets et placées au centre de toutes les discussions.
Fonctionnant sur un principe qui n'est pas sans rappeler la série
Digimon, la Mega-Evolution consiste a faire évoluer, juste le temps d'un combat, un
Pokémon vers une forme supérieure, du moins si on a la Mega-Gemme correspondante. Pour le moment
seuls 29 Pokémons tirés des générations 1 à 4 ont droit à cette Mega-Evolution (dont deux ayant deux formes différentes selon la version du jeu). Mega-Evolution n'est pas juste un changement d'apparence : le type du Pokémon peut changer, le talent peut changer, et un gros boost de statistiques est opéré. De quoi faire sautiller les
fanboys sur leurs chaises en leur filant des évolutions
badass de Pokémon déjà
badass, et d'apporter un nouvel élément stratégique aux affrontements. Et quand on voit que la communauté Pokémon est déjà en train de spéculer et espérer à mort sur les éventuelles prochaines Mega-Evolutions, on se dit que le développeur tient un sacré filon à exploiter.
Autre changement majeur, l'apparition d'un nouveau type, chose qu'on a plus vue depuis
Or/Argent avec les types Acier et Ténèbres. Dites bonjour au type Fée, la réponse de
Gamefreak aux types dominant le metagame depuis un moment, notamment le type Dragon qui affiche une santé insolente. Le type Fée est
immunisé aux attaques de type Dragon et se révèle très efficace contre ses représentants. Il résistera également aux type Combat / Insecte / Ténèbres et dispose en prime de capacités vraiment puissantes. Avec les arrivée de nouveaux Pokémons (Xerneas, Nymphalis, Florges) et les modifications des types d'anciens (Togekiss, Gardevoir, Mysdibule), le jeu gagne pas moins de 33 représentants.
Bref, entre Mega-Evolution, type Fée,
apparition de nouveaux talents et
changement d'anciens, sans oublier tout
un tas de nouvelles attaques et modifications un peu plus subtiles dans les types, c'est tout le metagame qui se trouve une nouvelle fois bouleversé.
On prend les mêmes et on recommence
Concernant la partie aventure en elle-même, Game Freak confirme sa volonté de fluidifier au maximum l'expérience. Les routes ne sont ni trop longues ni trop courtes, il y a juste ce qu'il faut de dresseurs et de points d'expérience sur le chemin pour avoir un niveau correct durant toutes les étapes de l'aventure. Inutile d'aller "grinder" donc, sauf si vous en voulez vraiment plus. Auquel cas vous pouvez toujours aller vous fritter dans les restaurants, proposant des "menus de combat" (oui oui). Le Multi Exp, accessoire bien connu des dresseurs, a également été modifié : dans Pokémon X / Y il devient un objet rare qui peut être activé/désactivé et qui offrira à tous les Pokémons n'ayant pas participé au combat 50% de l'expérience gagnée. Le ou les Pokémons qui ont combattu gagneront eux 100 % des points. Gros coup de pouce pour les éleveurs. On gagnera également des points d'expérience en capturant des Pokémons !
Niveau exploration, combat et capture, là encore du classique. Concernant l'exploration, pas d'ajouts majeurs mais surtout des régressions. On aurait pu penser que le nouveau support et la nouvelle technique allait changer la donne, mais il n'en est rien : à part les arènes des champions demandant d'user un peu de matière grise ainsi que la grande ville d'Illumis et ses multiples rues et intérieurs (et également sa caméra très mal foutue), c'est quand même très... plat. Certes, Kalos est très jolie. Mais ce n'est pas quelques passages obligatoires à dos de Pokémon, la possibilité de faire des photos et deux-trois plans en profondeur qui empêcheront de faire la tronche quand on pense aux versions précédentes, NB/NB2 en tête, plus fournies dans cet aspect exploration / mise en scène. Le cycle des saisons et leurs effets ? Dégagé. Le cycle journalier ? Réduit à un simple jour/nuit. Des lieux en foutant plein les yeux comme le tunnel aquatique ou le pont Sagaciel ? Absents. La diversité des environnements et les effets météo ? Réduits à peau de zob. Et des soupirs en repensant aux épisodes précédents, il va y en avoir. N'oublions cependant pas de saluer les différents moyens de locomotion offerts par le jeu, et qui contribuent à la fluidité de l'avancée : les chaussures de courses sont greffées aux pieds du personnage dès la première seconde, le vélo s'obtient très tôt, et, nouveauté, on pourra aussi mettre la main sur des rollers, seul moyen de se déplacer à 360°.
Et enfin arrivent les combats. Là aussi, on ressort les classiques sauf que cette fois, c'est en 3D et que
Game Freak a mis le paquet sur cet aspect ! Toutes les bestioles sont désormais modélisées en 3D, une 3D façon cel-shading avec de gros contours noirs. Sans oublier le fait qu'elles sont maintenant dotées de tout un tas d'animations aussi bien en donnant qu'en recevant les coups. Elles sont plus vivantes que jamais et respectent fidèlement le design original de
Sugimori et ses amis, tout en offrant une seconde et éclatante jeunesse à ce bestiaire qui ne fait que grossir génération après génération. Et il n'y a pas que les Pokémons qui ont été revus : le terrain est bien plus étoffé et lui aussi peut compter sur de nombreuses animations. Tout comme les attaques qui ont un bien meilleur rendu, sans parler de la vitesse des affrontements revue à la hausse. Le studio continue ainsi ses efforts pour dynamiser tout cet aspect combat et le résultat est plus que satisfaisant. Pour chipoter, on pourrait pointer du doigt la facilité résidant dans le fait qu'une capacité ait la même animation quelque soit le Pokémon. Voir un Mega-Tortank continuer à lancer un Hydrocanon via sa gueule est ainsi un peu décevant quand on voit comment il est armé, par exemple...
Bref, la forme est une réussite. Le fond en revanche, c'est une autre histoire. Concernant les affrontements de dresseurs pour commencer, dites adieu aux combats trio/rotatifs instaurés dans les volets précédents, relégués ici aux combats événementiels (Restaurants, Zone de Combat) et au PvP. Au mieux vous aurez quelques affrontements Duo durant l'aventure, et quelques combats aériens. Ce nouveau type d'affrontement mis en avant par
Game Freak est au final assez décevant. Consistant en des combats réservés aux Pokémon Vol ou ayant le talent Lévitation, on les compte sur les doigts de la main et leur déroulement et intérêt sont équivalents aux affrontements sur le plancher des vaches. Les champions Pokémon quant à eux continuent de n'être qu'une simple formalité et la Ligue une très bonne épreuve, tandis que les intermédiaires constituent un défi convenable de par la diversité des Pokémons que l'on aura à affronter.
Concernant cette fois la chasse et la capture, on prend les mêmes et on recommence, et de nouveau en enlevant des éléments et en rajoutant des nouveautés : adieux les herbes sombres et les herbes mouvantes, permettant respectivement d'affronter des Pokémons en duo et de faciliter la recherche des Pokémons rares. A la place on a droit aux hordes, des affrontements où l'on se retrouve seul contre cinq Pokémons sauvages ; ça semblait bien sur le papier mais là encore on déchante vite. On se retrouve coincé dans des combats longuets, rapportant peu d'exp, contre des Pokémons d'un niveau toujours très faible par rapport au notre. Pire encore, les Pokémons que l'on rencontre en Horde peuvent être rencontrés en solo. Le seul avantage à chasser des hordes sera pour l’Éleveur assidu, puisqu'un Pokémon capturé dans une horde possède une chance d'avoir sa capacité cachée. Sauf que l’Éleveur assidu s'apercevra aussi vite qu'il existe les Safari-Ami, permettant également de chopper des Pokémons avec leurs talents cachés, mais avec en plus la possibilité d'obtenir des stats parfaites (
les fameuses Individual Values). Encore un coup d'épée dans l'eau, dommage. Le Pokédex quant à lui a encore droit à une nouvelle forme, car séparé en trois parties distinctes : Pokémons du Centre, Pokémons des Côtes, Pokémons des Monts. Une modification dans l'esprit "touristique" du soft mais pas vraiment pratique dans son utilisation, et qui encore une fois fait fit des améliorations des volets précédents. Pourquoi avoir enlever la possibilité de voir les Pokémons disponibles par zone / route, comme dans
Noire/Blanche 2 ?
Sinon, quid de l'élevage ? Et bien lui gagne des points dans ces volets notamment grâce au "Système de Perfectionnement Virtuel", une des meilleures idées du soft car il simplifie la gestion des EV. Les EV (pour "
Effort Value"), ce sont des valeurs numériques invisibles gagnées par les Pokémons, que ce soit en combat (battre un Bulbizarre offrira 1 point EV en attaque spéciale, par exemple) ou via l'influence d'objets. Au total un Pokémon peut cumuler 510 EV avec 255 au maximum par statistique, chaque tranche de 4 EV offrant un point bonus dans ladite statistique. Exemple : un Mackogneur avec une EV de 240 en attaque gagnera donc un bonus de 60 points en attaque. Maitriser les EV de son Pokémon est le meilleur moyen d'optimiser son développement, indispensable pour ceux touchant à la stratégie Pokémon. Épisode après épisode, la chose était toujours aussi barbante malgré
les efforts et les options pour la rendre plus souple (vous vous imaginez buter du Magicarpe pendant des heures ou constamment surveiller qui doit battre quoi ?), d'autant que l'on a jamais eu de moyen viable de contrôler les EV. Et bien avec le SPV, c'est fini ! On peut voir en temps réel la progression des EV et on peut directement les influencer via des mini-jeux appelés Challenges, ou il faut tirer au ballon sur des cibles. Mieux encore, les Pokémons peuvent s'entrainer automatiquement en tapant sur
des sacs de sable qu'on gagne via les Challenges, on peut même remettre les EV à 0 avec un sac spécifique. Bien mieux encore, on peut y gagner de nombreux prix en participant à des challenges secrets. En bref le SPV simplifie l'obtention des EV
et rend la méthode accessible à tous, en plus d'avoir un aspect ludique et des gains matériels pas désagréables. Une très bonne idée de la part de
Game Freak.
Et à côté du SPV il y a aussi la très anecdotique Poké-Récré, qui consiste à jouer avec son Pokémon : le caresser, lui donner à manger, le faire participer à des mini-jeux. Cela avec à la clé une augmentation
du niveau d'amitié de la bestiole. Et c'est tout. A part pour
les Pokémon ayant une évolution liée à l'amitié ou pour mettre la main sur un
Nymphali, dont l'évolution est liée à cette activité, son intérêt reste relativement limité.
Poké-social 2.0
On a souvent pointé du doigt les développeurs concernant la partie social-online de Pokémon, car il faut bien avouer que le virage a été pris à la bourre, timidement, et pas de la manière la plus pratique qui soit. Et bien avec Pokémon X / Y, Gamefreak rattrape son retard. Avec la partie solo, tout d'abord. On choisit toujours le sexe de son personnage et son nom, mais la chose ira un peu plus loin désormais : on pourra en déterminer la couleur de peau et surtout changer sa tenue de la tête aux pieds. Et ça tombe bien, car Kalos regorge de boutiques offrant une multitude de fringues et d'accessoires, des boutiques qui en plus renouvellent régulièrement leurs stocks. Sans oublier les coiffeurs-teinturiers, et une boite de lentilles pour changer la couleur de ses yeux. On peut également étoffer son profil de dresseur en répondant à des questions types et en indiquant sa couleur préférée, son type de film préféré, et j'en passe. Tout un aspect customisation qui aura mis son temps à arriver mais qu'on accueille évidemment à bras ouverts, chaque joueur peut désormais avoir son Dresseur bien à lui.
Pour constater l'étendue des avancées fournies sur l'aspect social-online, il faut appuyer avec le stylet sur la petite icône bleue du menu, en haut à droite, pour activer la connexion internet. Et pour voir apparaitre dans les secondes qui suivent le PSS. Le PSS ? Le Player Search System, qui regroupe toutes les fonctions communautaires, qui permettra ni plus ni moins que de pouvoir rentrer en contact avec les joueurs du monde entier ! Les joueurs qu'on "croise" (c'est à dire qui se situent dans le même lieu que vous dans leurs parties respectives) apparaissent sous la forme d'avatars dans une section appelée "Passants", et passeront au stade "Copains" si vous avez interagi au moins une fois avec eux. La section "Amis" regroupera les joueurs avec lesquels vous avez échangé votre code-ami. Il suffit de cliquer sur un de ces avatars pour consulter l'avancée d'un joueur, ses préférences de jeu, son profil. On pourra aussi lancer des échanges ou un combat le plus simplement du monde, et pourquoi pas lui faire bénéficier de bonus appelés O-Auras, buffs temporaires permettant par exemple de booster les stats, les gains d'argent/exp ou les chances de capture pendant un temps donné ; attention car ces bonus ne sont pas illimités mais dépendent d'une barre qui se régénère automatiquement. On peut aussi les utiliser sur nous-même, mais les coûts doublent. Et plus une O-Aura est utilisée, plus elle gagne en niveau, et plus elle devient puissante.
On accède également au
Global Trade System, le système d'échange des Pokémons, directement via le PSS. Adieu interminables menus dans les Centres Pokémon. Désormais on peut taper le nom du Pokémon qu'on recherche, qu'il ait déjà été rencontré ou non. Il est également possible de filtrer les résultats de recherche en fonction de la région, du sexe, des Pokémons que l'on possède, mais aussi de choisir de filtrer les demandes de Pokémon légendaires (adieu, requêtes de Magicarpe contre Ho-Oh !). Même chose pour le dépôt de Pokémon, où l'on peut donner quelques critères concernant la bestiole qu'on veut en retour. Bien sûr la formule est encore perfectible - on peut notamment penser aux grosses latences sur l'actualisation des bestioles disponibles et aux critères de recherches qui restent très sommaires. On aurait de même bien aimé pouvoir préciser la nature ou le talent de la bestiole recherchée par exemple, mais
Game Freak a bien pris en compte les nombreuses remarques et retours sur les lacunes de l'outil, désormais bien plus complet et agréable à utiliser.
On notera aussi la sympathique feature appelée Échange Mystère, consistant à envoyer un Pokémon sur le GTS pour en recevoir un totalement aléatoirement en échange (très utile pour ceux qui débutent) et le Safari-Ami, qui encourage l'échange des Codes-Amis : chaque joueur génère durant sa partie un parc safari unique et définitif, d'un type précis et contenant trois bestioles précises, accessible à tous ceux ayant le joueur dans son répertoire. Les bestioles capturées dans les Safari-Ami sont toujours niveau 30, peuvent être soit femelle soit mâle, peuvent avoir jusqu'à deux "stats parfaites" et la fameuse capacité cachée instaurée depuis les versions
Noire / Blanche. Ne pas oublier non plus tout l'aspect joueur contre joueur, lui aussi déployant toutes ses possibilités en échange de quelques coup de stylet. Choix du degré de difficulté des adversaires, combats Solo, Duo, Trio ou Rotatif (disparition du mode Shooter !), combats avec les règles officielles avec classement à la clé ou affrontements libres juste pour le plaisir, il n'a jamais été aussi facile de défier les joueurs du monde entier. Et pour finir on retrouve l'option
"Synchro-Jeu", permettant de lier sa partie à un profil sur le site du
Pokémon Global Link, permettant d'avoir un historique de sa vie de joueur, consulter ses "achievements" et mettre à jour ses stats PvP.
En bref avec
Pokémon X / Y, le studio balaye d'un seul coup et avec brio des années et des années de tares sur l'aspect communautaire. Simple, intuitif, pratique et connecté en permanence avec le monde, le
Player Search System est probablement la plus belle réussite du soft.
Niveau technique ça y est, Pokémon passe enfin de la cap de la 3D. Enfin pour préciser, c'est la série principale qui passe à la 3D, elle qui a toujours été sous la coupe de
Game Freak ; la licence a déjà eu droit à de nombreux spin-off en 3D sous la coupe de
Genius Sonority (
Pokémon XD, Pokémon Colosseum) et
HAL Laboratory (
Pokémon Snap, Pokémon Stadium). On imagine alors facilement le double poids sur les épaules de
Game Freak, c'est à dire réussir son premier projet en 3D, et surtout réussir à transposer un
Pokémon classique sous cette forme sans brusquer les fans. Et le résultat est plutôt honorable. Bien que oui, coller un peu trop les décors offrira la possibilité d'en compter les grossiers pixels, oui, on peut compter sur de l'aliasing à tous les moments de l'aventure, ces quelques éléments pèsent au final peu face à l'esthétique, la cohérence et la sensation de vie dans Kalos. De même qu'ils sont négligeables comparés aux efforts fournis par les développeurs pour que ce passage à la 3D soit le plus réussi possible, avec en prime une équipe sonore déchainée, proposant des thèmes de combats pêchus et une très grande variation dans les thèmes d'exploration. Petit bémol toutefois, l'utilisation de la 3D laisse à désirer car réservée uniquement aux cutscenes et aux combats (l'utilisation de la 3D en combat occasionne des ralentissements d’ailleurs, un comble).
On regrettera par ailleurs l'aspect "Guerre des Clones" toujours présent dans le design des PNJ, une facilité constante dans la série depuis sa création et que
Pokémon X / Y amplifie grandement. Comme d'habitude chaque classe de dresseur partage le même faciès et la même apparence. Seulement désormais ils partagent aussi la même image d'introduction, car oui, maintenant ils ont une image d'introduction. A inscrire au cahier des charges du prochain volet, messieurs de chez
Game Freak ?
Comptez entre 25 et 30 heures pour boucler le jeu une fois, bien sûr un temps infini si vous vous plongez dans la capture, l'élevage et le combat des
Pocket Monsters. Par contre si vous vous contentez juste du contenu post-game - que dis-je, le contenu tout court : chopper trois légendaires dont deux pour lesquels il suffira de se baisser, trouver toutes les Mega-Gemmes, grimper les échelons du Manoir de Combat et participer à un mini-enchainement de quêtes impliquant l'inspecteur Béladonis. Et c'est tout. Même pas de Ligue Pokémon boostée pour un second passage... Un contenu qui surprend donc par sa maigreur, là où les derniers épisodes en proposaient parfois jusqu'à l'excès. Sachez aussi que le jeu ne sera "complet" qu'à la toute fin de décembre 2013, avec le Poké-Transfert qui permettra l'importation des Pokémons des versions
Blanche/Noire/Blanche 2/Noire 2. Pourquoi complet ?
Car plus d'une centaine de Pokémons sont introuvables in-game ou via les Safaris, et ne pourront être récupérés que par ce biais. Enfin, si vous vous interrogez sur les différences entre les deux versions du jeu, sachez qu'elles sont plutôt légères :
une vingtaine de bestioles exclusives à chaque cartouche (dont deux mega-évolutions), et une variation dans le leitmotiv de la Team Flare.
En définitif, Pokémon X / Y perpétue l'héritage de ses ancêtres avec un gameplay qui, quoiqu'on en dise, est millimétré de bout en bout et qui trouve toujours le moyen de surprendre et de s'améliorer. Les nombreuses modifications effectuées par Game Freak sur le déroulement du jeu et notamment la partie élevage sont plus que bénéfiques, faisant définitivement sauter de bien encombrantes barrières à l'heure ou la saga cumule plus de 700 Pokémons. Le Système de Perfectionnement Virtuel et le Player Search System sont vraiment des ajouts majeurs. Les nouveautés comme le type Fée, les Mega-Evolutions et surtout l'apparition de la 3D donnent un nouveau coup de fouet à la saga, tout comme le fait que la partie sociale du soft a enfin été prise au sérieux. Mais ce renouvellement ne fait pas oublier que la bête n'avance qu'au coup par coup : ceux qui espéraient voir la licence sortir du cadre "Badges / Ligue / Pokédex" ou à défaut continuer sur la ligne tracée par les versions Noire et Blanche vont être déçus. Le développeur a préféré jouer la sécurité avec un repos évident sur des acquis une nouvelle fois peaufinés. Une nette évolution oui, une révolution non. Peur de la casse avec le passage à la 3D ? Allez savoir.
Mais en l'état, la saga Pokémon s'offre une nouvelle fois de très bons volets avec ces versions X / Y, qui se mettront sans souci les fans dans la poche et qui rendent l'univers des Pocket Monsters plus accessible que jamais pour les autres.
04/11/2013
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- Kalos jolie...
- Les Pokémons en 3D
- L'aspect social repensé, la personnalisation du héros
- Le Safari-Ami
- Le Système de Perfectionnement Virtuel
- Les Mega-Evolutions
- Le type Fée
- Le rythme maitrisé de l'aventure
- L'interface
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- Mais Kalos plate
- Chiche en contenu annexe
- L'histoire en roue libre
- "Que" 69 Pokémons pour une sixième génération qui laisse à désirer
- Des nouveautés anecdotiques (combat aérien, hordes) remplacant de bonnes idées
- La caméra, dans une moindre mesure
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TECHNIQUE 4.5/5
BANDE SON 3.5/5
SCENARIO 1/5
DUREE DE VIE 4/5
GAMEPLAY 5/5
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