On peut dire ce qu'on veut de
Nippon Ichi, mais il faut bien reconnaitre le caractère prolifique de ce studio ayant la double casquette d'éditeur et de développeur. Au fil des ans, le studio a pris régulièrement sous son aile (intéressée) nombre de petits studios, leur offrant ainsi une visibilité bienvenue. Et le studio
Apollosoft est de ceux la, puisque ce jeune-vieux studio, majoritairement composé d'anciens de chez
Flight-Plan (disparu en 2010, il était le géniteur des
Summon Night et des
Black/Matrix) a commencé son aventure sous la houlette de la firme aux pingouins démoniaques. Un peu plus tard c'est l'occident qui fera une première rencontre moyennement convaincante avec
Ragnarok Tactics (
qui a été reviewé ici-même !), ce même occident qui se voit offrir une seconde chance de connaitre le studio avec le très coloré
Battle Princess of Arcadias. Après le classical-RPG avec
Blue Roses et le tactical-RPG avec
Ragnarok Tactics, voilà donc que
Apollosoft s'essaie à l'action-RPG. Voyons-voir ça.
Qui mange l'oie du roi rend la plume au bout de cent ans !
L'action de
Battle Princess of Arcadias prend place dans le très coloré et paisible royaume de
Schwert Kingdom.
Schwert Kingdom.
Schwert
Schwert, un royaume qui doit régulièrement faire face aux assauts des monstres semant la zizanie à-gauche à-droite. Un royaume "normal" en quelque sorte, à deux différences près : le roi est un jars qui parle, et la princesse, surnommée la Princesse Combattante, est une arme humaine ayant la force de mille hommes. Soit. Aussi niaise que surpuissante, la princesse Plume est donc la garante de la paix de Schwert, chargée de nettoyer toute menace pointant le bout de son nez. Un quotidien qui va être bouleversé du jour au lendemain avec l'apparition d'une arme antique prenant la forme d'un gros dragon, et qui va tuer son écuyer. Et dans la foulée, la brigade chargée de surveiller l'est du pays disparait, tandis qu'un officier passe renégat et veut attenter à la vie de Plume. Un enchainement d'évènements qui oblige le roi à réunir une équipe de crack autour de Plume pour enquêter, dont un nouvel écuyer du nom de Raltz qui va devoir coordonner tout ce petit monde qui n'est pas au bout de ses surprises vu ce qui se trame dans l'ombre du royaume.
Une introduction qui fait un poil sérieux, mais qui volera en éclats dès les premières minutes pour mieux planter un décor de comédie où situations burlesques et quiproquo vont s'enchainer du début à la fin, le tout soutenu par un casting haut en couleur et une sur-abondance d'onomatopées. Casting auquel on ne s'attachera pas spécialement à cause du caractère caricatural que représente chaque individu, mais qui parvient tout le long à faire rire et sourire grâce des punchlines efficaces et des personnalités vraiment tranchées. Plume, de par son caractère niais et tête en l'air, sera souvent le déclencheur de ces situations qui font de l'histoire une sorte de vaudeville permanent où le malheur des protagonistes occasionne toujours de bonnes tranches de rires.
Battle Princess of Arcadias assume et joue à fond de cet aspect humoristique, sans toutefois éviter quelques travers : les quelques moments un peu sérieux lors desquels le jeu cherche à développer l'histoire et l'univers se regardent en sourcillant quand ils ne laissent pas perplexe lorsqu'ils tombent comme un cheveu sur la soupe. On en vient parfois même à se demander si le responsable du script ne s'est pas planté de soft par moment. La fin de l'histoire est d'ailleurs plutôt étrange...
Odin Sphere X Dust
Pour construire le gameplay de Battle Princess of Arcadias, Apollosoft a fait le pari de l'Action-RPG en scrolling horizontal, et en proposant trois modes de jeux en un : le combat classique où il faut nettoyer un tableau de ses ennemis, l'escarmouche opposant deux armées et le combat de boss où l'on mène un régiment face à un monstre géant.
Quelque soit le mode, la base restera la même : sélection de trois personnages pour aborder un tableau, possibilité de switcher le personnage actif avec les gachettes, la possibilité d'attaquer / sauter / se défendre et également lâcher une super-attaque quand la jauge de furie est pleine. Le système fait un peu penser aux jeux de combat avec ses combos et ses techniques quart-de-cercle+touche, chaque personnage possède d'ailleurs un moveset unique. Le jeu intègre également un système d'affinité : plus celle-ci est élevée et plus les personnages en réserve viendront assister celui sur le terrain. Le jeu totalise dix personnages jouables, et même si certains partagent le même type d'arme, chacun dispose de son propre style et tout le monde y trouvera son compte. Du moins en théorie, car une sélection naturelle va très vite s'opérer et laisser sur la touche certains d'entre-eux à cause d'une balance avantages / inconvénients bien trop disparate, à la fois liée aux personnages et aux situations. Les deux mages seront un peu les moutons noirs de l'équipe à cause d'une lenteur et d'une fragilité caractéristiques, on retrouve également le cliché du guerrier lent aux coups puissants, qui lui aussi restera sur la touche car facilement éclipsé par des personnages plus véloces et presque aussi costauds comme le trio d'épéistes qui est clairement au dessus du reste. Dommage de n'avoir pas équilibré plus que ça les personnages. Autre petit bémol, l'utilisation des objets n'est pas vraiment intuitive ni très pratique : il faut appuyer sur R1 + rond / carré (carré étant une touche d'attaque...) pour faire tourner les objets, puis rond pour les utiliser. Pas de système de pause, tout se fait dans le feu de l'action.
Une princesse et des hommes
Comme dit plus haut, Battle Princess of Arcadias cumule trois modes de jeu en un.
Le premier, ce sont les combats classiques qui vont occuper la plus grande partie du jeu. Le but est simple : tout nettoyer sur son passage. La longueur et la difficulté de ces stages va aller crescendo, mais ils garderont tout le long une certaine fadeur car ils sont linéaires, répétitifs et le bestiaire qui compte à tout casser dix monstres recolorés à outrance n'aide pas vraiment. Un seul stage, où l'on est poursuivi par de la lave, apportera un petit sursaut d'originalité.
Le second, ce sont les escarmouches. On va y opposer notre armée à celle de l'adversaire, lesquelles vont combattre au second plan tandis que le joueur va lui se battre au premier plan. Il faudra sélectionner au début de l'affrontement quels types de soldats vont être déployés, chacun ayant un avantage / une faiblesse sur un autre type ; un jeu de pierre-ciseau-feuille à ne pas sous-estimer car pour peu d'avoir un avantage, quelques unités peuvent décimer un bataillon entier ! Et quand tous les bataillons d'un camp sont tombés, c'est la défaite. Le rôle du joueur sera de commander ses troupes et de régulièrement dispenser des ordres (attaque, défense , neutre, changement de bataillon) tout en décimant sa propre part d'ennemis. En abattant les groupes ennemis - et notamment les leaders - on remplit la jauge de morale, nécessaire pour utiliser les ordres. Et si la jauge de morale est pleine, notre armée peut lancer une super-attaque dévastatrice sur son adversaire. Un système de jeu à double niveau intéressant sur le papier, mais qui très vite montre ses limites à cause d'une ergonomie laborieuse. Pour commencer, il faudra très vite mémoriser qui à l'avantage sur quoi, le jeu ne l'indiquant que pendant la préparation. Deuxièmement, il est impossible de choisir quel bataillon va débarquer, ceux-ci tournant de manière cyclique selon l'ordre indiqué au départ. On a vite fait de cramer sa jauge sur une erreur ou à cause d'un ordinateur malicieux. Enfin pour finir, vous vous souvenez du R1+Rond/Carré pour les objets ? Et bien pour accéder aux ordres, c'est R1+Triangle pour interchanger ordres et objets, et recommencer le même cirque à base de R1+Rond/Carré pour trouver l'ordre que l'on veut lancer. L'ensemble montre très vite ses limites et l'IA n'est en plus pas bien finaude, et plus on avancera et plus ces escarmouches sembleront aussi longuettes que faciles.
Et enfin le dernier, ce sont les combats de boss. On y débarque avec trois personnages plus trois corps d'armées affiliés aux-dits personnages (si vous avez un épéiste et deux mages, il y aura un contingent d'épéiste et deux de mages). Comme dans les escarmouches, on a la possibilité de donner des ordres. Dans un premier temps, il faudra percer l'armure de la bestiole avant de pouvoir lui infliger le moindre dégât. Si le flot d'offensive est suffisamment puissant, il sera même possible de l'étourdir quelques secondes ce qui offrira la possibilité au joueur de lancer une super-attaque. Évidemment le monstre ne se laissera pas faire, et il faudra jouer des ordres pour préserver un maximum ses unités, un compteur à 0 étant synonyme de game-over. Facile à dire face à un monstre faisant généralement la moitié de l'écran et aux hitbox hasardeuses, avec en plus l'ergonomie pourrie du titre. On en arrive à la conclusion que ces affrontements ne peuvent se dérouler que de deux manières : soit en mode "ça passe ou ça casse" en lançant tout le monde à l'attaque, soit en mettant l'armée en mode défensif pour gérer le monstre soi-même. Chose loin d'être irréalisable mais juste un peu longuette.
Et puisque le fun ne s'arrête pas là, Battle Princess of Arcadias c'est aussi une jolie histoire de farming. Avec les armées, pour commencer : un type d'armée ne peut pas avoir un niveau supérieur à celui du personnage principal qui le représente. Si votre archer est niveau 9, alors le corps des archers ne pourra pas dépasser le niveau 9. Réalité des chiffres oblige, bien maitriser son armée ne suffira pas et il faudra s'approcher du niveau de l'ennemi pour optimiser ses chances, niveau qui ne s'atteint pas naturellement au fil du jeu car seuls les trois personnages actifs en combat gagnent de l'expérience. Bichonner ses personnages est également nécessaire et il faut constamment renouveler armes, accessoires et objets de soin pour avancer sans trop d'encombres. Tout cela demande des sous qui seront le nerf de la guerre pendant une bonne partie du jeu : on courra après pendant les deux-tiers, et il abondera pendant le dernier-tiers où son utilité sera paradoxalement moindre. La chasse ne s'arrêtera pas qu'à l'or, puisqu'il faudra se procurer des matériaux, nécessaires pour upgrader les armes et débloquer leurs compétences. Il faut juste trouver quel tableau permet d'obtenir le dit-matériau, chose qui n'est indiqué nulle part... ou alors il faut se contenter des armes en magasin, aux profils intégralement débloqués. Le jeu fait à peine 20-25 heures, mais presque un tiers est consacré au farming et au grind ! A noter également une limite aux objets ramassés lors des missions qui n'a pas d'autre raison d'être que d'ennuyer le joueur, particulièrement lors de missions d'escarmouches où les coffres se multiplient et où il n'est plus possible de rien ramasser passé la moitié de l'affrontement.
Télépastel
Un élément qu'on ne peut en revanche pas enlever au jeu, c'est son esthétique. Certes ce n'est pas du
Vanillaware et l'ensemble reste relativement générique, mais la profusion de couleurs, la diversité des environnements, les animations amusantes des personnages et l'aspect globalement enfantin du titre donne un joli charme à l'ensemble. La musique contribue à donner une pêche certaine au jeu, et le couple guitare + synthétiseur s'en donne à cœur joie tout le long de l'aventure. Le jeu comporte également un très grand nombre de pistes chantées, j-pop et j-rock sont à la fête
notamment lors des escarmouches et des combats de boss. D'ailleurs en parlant de japonais, le jeu ne propose que la VO. Si vous êtes allergique à cette langue attention, d'autant plus que les doubleurs sont vraiment impliqués et ça piaille, hurle et rigole dans tous les sens.
Comptez donc environ 20-25 heures pour boucler le jeu. Une fois celui-ci fini, il offre quelques heures de plus avec un donjon bonus de cinq étages, chacun de ceux-ci étant composé de nombreuses cartes du jeu mises bout à bout. Un peu de préparation est nécessaire avant de s'y attaquer. Et une fois celui-ci fini, il offre la possibilité d'entamer un New Game + en mode difficile dans lequel on recommence à 0 l'aventure, mais avec deux objets bonus : un permettant d'améliorer 99 fois une arme (autant dire créer une arme de destruction massive) et l'autre étant un anneau qui permet au joueur d'avoir deux 'fantômes' qui imiteront ses mouvements. A part pour ceux chassant les trophées, il n'y a pas vraiment d’intérêt à ce NG+ qui ne renouvelle aucunement l'expérience et qui n'apporte rien de plus sur l'histoire.
The graphics, in a word, are gorgeous. They lose a little of their shine when in motion, as Arcadias can aesthetically look like a 2D browser game thanks to low-count animations, but because this was probably intended, it ultimately comes off as pretty adorable. Plus, the use of the entire color plaette to detail laugh environments and backgrounds really does wonders for the overall visuals. The menu and interface are also clean, intuitive and easy to navigate. The audio does a nice job complementing the aesthetics, with a soundtrack that is especially whimsical. Dainty compositions mixed with rocking anthems or boss battles was just the right blend to keep us hooked. There isn’t a dual voice-track option, which means Arcadias‘ spoken dialogue is all Japanese, which is a-OK with us due to solid performances from the actors. - See more at: http://www.hardcoregamer.com/2014/06/23/review-battle-princess-of-arcadias/90849/#sthash.V9fPyOkA.dpuf
Battle Princess of Arcadias est un jeu plein de bonne humeur et au charme certain, un peu comme la princesse qui incarne ce titre. Seulement la simple joie de vivre fait rarement un bon jeu à elle seule, et même s'il faut lui reconnaitre une certaine originalité dans ses mécaniques et une action très dynamique, Battle Princess of Arcadias accuse un manque certain de finition sur bien trop de points. Il reste néanmoins une expérience sympathique sur l'instant, même si on aura tendance à vite l'oublier et encore moins le comparer aux maitres du genre. Un poil dommage, mais Apollosoft tient cependant une très bonne base avec Battle Princess of Arcadias. A voir si elle sera peaufinée ou vouée à tomber dans l'oubli.
03/07/2014
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- Mignon et coloré
- De l'humour en barre
- Un concept original
- Le gameplay bien dynamique (avec le bon personnage)
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- Déséquilibre flagrant du casting
- Sacrément répétitif
- Et ça grind, et ça farm, et ça grind, et ça farm
- L'ergonomie dans sa globalité
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TECHNIQUE 3.5/5
BANDE SON 3/5
SCENARIO 3.5/5
DUREE DE VIE 2/5
GAMEPLAY 2.5/5
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