Il y a mille façons de découvrir un RPG et de se décider à s'y mettre. Une pas banale consiste à avoir un frère qui découvre un RPG qui se finit dans la journée, et qui semble plus qu'intéressant à première vue. C'est ainsi qu'ayant une après-midi entière à tuer, en ayant oublié ma Saturn et ma Playstation 2 chez moi, je me suis collé sur ce RPG méconnu, sorti en 1996, lorsque la Super Famicom brillait encore de mille feux et tenait la dragée haute aux nouvelles 32 bits. Un RPG qui se finit si vite peut-il être intéressant ? La réponse est surprenante.
Surpris par des kobolds dans une forêt, torride
L'histoire met en scène Fron, un jeu paysan qui va apercevoir par hasard une intriguante sphère lumineuse. Alors qu'il tente de suivre la lumière à travers les bois, il est surpris par un kobold. Vite rejoint par son amie d'enfance Tia, il se prépare à en découdre avec les kobolds, laissant la boule lumineuse s'éloigner vers des horizons inconnus... Mais pas pour longtemps ! Son périple pour accomplir sa destinée et son rêve lui fera bien entendu parcourir toute la mystérieuse et envoûtante île. Périple assez court s'il en est, ce que reflète bien la taille de ce paragraphe.
Bienvenue à Monstania !
Surprenant, c'est le mot
Dès la petite introduction passée, on entre directement dans le vif du sujet, avec une petite carte de la forêt (la future aire de combat donc), et l'objectif à remplir (ici éradiquer les kobolds, quoi de plus normal). Il en sera ainsi avant chaque bataille, certains objectifs différant de l'annihilation pure et dure des ennemis (comme tenir un certains nombres de tours, calmer des animaux voire même résoudre des énigmes). En effet, dans ce jeu, comme dans bon nombre de Tactics, la majeure partie se passe dans les combats. Après chaque mission on vous indique sur la carte où vous en êtes sur l'île, et vous pouvez en profiter pour faire une sauvegarde ou bien équiper des objets fraîchement acquis.
Enfin, entre chaque combat, il y a évidemment des scènes de dialogue et des bouts d'histoire, mais on ne contrôle rien, c'est dommage.
Un genre à lui tout seul
Monstania est un Tactical, il n'y a aucun doute. Pourtant, lorsqu'on y joue, ses combats nous surprennent tout de suite, ça ne ressemble à aucun autre jeu (enfin, à aucun que je connaisse, tout du moins). Ici, point de tour par tour par équipe (à la Tactics Ogre), point de tour de jeu décidé par l'agilité (comme les Shining Force), non ici on ne joue pas chacun notre tour. On joue en même temps ! Vous n'avez que deux persos par combat tout au long du jeu (pas toujours les mêmes, bien sûr), et vous choisissez à tout moment avec qui jouer. Vous dirigez ensuite votre perso (un déplacement d'une case équivaut à une action), attaquez (directement en appuyant le bouton à la manière d'un action), lui faites faire une attaque spéciale, une magie, utiliser un objet, ou bien une action de régénération pour regagner du mana, indispensable aux magies et attaques spéciales. Jusque là, rien de bien nouveau. Mais ce qui est intéressant, c'est qu'à chaque fois que vous effectuer une action, l'ennemi fait de même simultanément ! Une idée excellente qui apporte un vent de fraîcheur au genre.
Le jeu en devient vraiment très stratégique et malgré les petites aires de combat et le peu de combattants, il faut réfléchir à chaque action. Ce petit nombre permet d'ailleurs de ne pas rendre le jeu chiant, car il y a un défaut : lorsqu'on effectue une action avec un perso, en face les ennemis effectuent chacun une action. C'est mal pensé et peu cohérent, puisque le joueur ne peut jouer qu'un perso à la fois. Imaginez si il y avait eu du dix versus vingt... vingt scélérats qui jouent quand vous en jouez un seul ! Ce principe novateur n'est pas la seule innovation du jeu. Certaines des quarante-deux missions ne sont pas que des combats, il y aussi des puzzles à résoudre, etc, etc. À la fin de chaque combat, les persos gagnent un level, indépendamment du nombre d'ennemis tués. Un principe qui rend le jeu atypique et à essayer sans hésiter.
C'est mignon comme tout
Le jeu opte pour une vue en 3D isométrique, on pense tout de suite à Landstalker avec une ambiance similaire. Les graphismes sont très jolis et quelques jolis effets de transparence viennent montrer que les programmeurs maîtrisent la bête. Les persos sont relativement bien animés, et certaines de leur postures sont vraiment poilantes. Les musiques sont elles vraiment accrocheuses, mais le tout manque de variété. On entend toujours les mêmes, c'est vraiment dommage. J'aurais aimé plus de ces fabuleuses compositions d'Iwadare (et oui, le monsieur qui a œuvré sur les Lunar et sur Grandia s'est lui même chargé des musiques du jeu !).
Le scénario est sympathique, avec des petits rebondissements, chaque perso a sa personnalité propre. La durée de vie est d'environ... 4 heures. Oui, vous avez bien lu ! Quatre heures seront suffisantes pour boucler ce jeu ! Je compte les fois où il faudra reprendre les combats, rarement faciles la première fois. C'est très court, mais paradoxalement le jeu ne parait pas aussi court qu'il l'est réellement. C'est juste que le principe de jeu amène des combats rapides. On a cependant beaucoup de missions (42, comme dit précédemment) et on visite des lieux très variés. Heureusement que le jeu n'est pas coté trop cher.
Malgré une durée de vie très courte, Monstania parvient à être captivant, notamment par son principe de jeu unique et une ambiance magique.
Un jeu à essayer, et l'essayer, c'est l'adopter (et oui, à peine commencé, déjà presque fini) !
06/05/2005
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- Une ambiance charmeuse
- Un système de combat novateur
- C'est beau, rien à redire
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- C'est court, trop court
- J'aurais tellement aimé parcourir des villages
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TECHNIQUE 4/5
BANDE SON 3.5/5
SCENARIO 3/5
DUREE DE VIE 1/5
GAMEPLAY 4/5
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