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Shining Resonance

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Shining Resonance
Shining MInstrel
Evoquer "Shining" en matière de RPG renvoie forcément, dans la tête de la plupart des joueurs, à de merveilleux souvenirs passés sur les chefs-d’œuvre des années 90 qui firent en partie la gloire et la renommée de Sega en la matière. De l'eau a malheureusement coulé sous les pont depuis, et force est de constater que la dernière décennie ne fut clairement pas aussi mémorable pour la licence. Trimbalée d'un studio à un autre sans jamais parvenir à recréer les monuments d'antan, la série enchaîne pourtant les opus à un rythme soutenu. Et c'est encore une fois Media Vision, aux commandes de la franchise depuis maintenant quelques temps, qui signe ici une toute nouvelle aventure. Délaissant enfin la console portable de Sony au profit de la Playstation 3, le développeur des Wild Arms nous offre ainsi le premier Shining de cette génération sur console de salon.

Empire Strikes Back

Le prologue débute alors que les forces armées du royaume d'Astoria, menée par la princesse Sonia Blanche, pénètrent dans l'immense prison de l'Empire Lombardia et libère Yuuma, un jeune homme aux pouvoirs très particuliers. En effet, ce dernier abrite l'entité du "Dragon Etincelant" - une créature ancienne aux pouvoirs incommensurables - dont il peut à tout moment prendre la forme. D'abord réticent à en faire usage, Yuuma doit finalement se résoudre à déployer cette force au risque d'en perdre le contrôle, pour ne pas voir ses nouveaux compagnons périr sous les assauts de l'armée impériale prête à tout pour le récupérer.

Autant vous prévenir tout de suite, les allergiques à l'archétype du héros pleurnichard et sans aucune confiance en lui risquent fort de pousser de nombreux soupirs d'agacement devant ce personnage principal non seulement pénible, mais surtout particulièrement fade. Un sentiment de déjà vu maintes et maintes fois gangrène également à peu près tout le casting, que ce soit les méchants ou les gentils (oui le jeu est aussi très manichéen) et n'arrange en rien notre immersion dans l'histoire. La plupart des stéréotypes éculés des animés et jeux vidéo japonais répondent donc présent, offrant un nombre de clichés assez impressionnant, sans parler du manque total d'originalité du scénario.

Bon, mais après tout il s'agit d'un RPG, et l'Histoire aura prouvé à de nombreuses reprises qu'un bon gameplay peut largement sauver l'intérêt d'un jeu. De ce côté-là, c'est effectivement un peu plus intéressant, avec un mélange de combat bien sûr mais aussi d'un aspect simulation de drague qui ravira tous ceux qui n'en peuvent plus d'attendre que Sega daigne enfin sortir un nouveau Sakura Taisen. Les mélomanes en herbe ne sont pas non plus oubliés puisque les compagnons de route de Yuuma, "Dragoners" de leur état, sont des guerriers capables de maîtriser d'antiques armes-instruments utilisant la puissance des anciens dragons. Et c'est donc en chanson que vous partirez guerroyer contre les terribles ennemis de l'Empire.
Ma foi, pourquoi pas.

Shining Resonance
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La musique adoucit les meurtres

Shining Resonance est un Classical-RPG s'inspirant très largement des standards du genre tels que les Tales of ou autres Star Ocean en matière de gameplay. Comprenez par là que si les affrontements se déroulent dans une zone délimitée après une rencontre avec un ennemi, il s'agit bien là d'un système de combat en temps réel. Une barre de stamina est évidemment présente afin de limiter le nombre de coups portés, mais elle ne concerne que les attaques simples contrairement aux pouvoirs spéciaux appelés "Forces", consommant quant à eux les points de magie. D'autres actions de base sont également disponibles, comme par exemple le fait de pouvoir briser la garde d'un adversaire, de se défendre ou bien encore d'effectuer un léger pas de course en pleine mêlée.
S'ajoute à cela la jauge permettant d'activer la "B.A.N.D Performance", une sorte d'énorme boost causé par notre groupe de héros poussant la chansonnette en plein combat, et dont les effets varient selon le personnage que vous aurez placé au centre. Concrètement, chaque attaque portée sur un adversaire augmentera la barre jusqu'à ce qu'elle soit utilisable, il ne vous suffira alors plus qu'à lâcher la chorégraphie dévastatrice sur vos ennemis par une simple pression du bouton.

Sur le papier, cela aurait pu donner quelque chose d’intéressant, voire de très classe. Seulement là encore, la direction prise par ce trip musical - justifiée par le scénario je vous rassure - ne m'a absolument pas convaincu. Pour être totalement franc, j'avoue avoir eu un peu de mal à me faire à cette idée d'arme trompette, violon ou je ne sais quoi. Dans un jeu complètement décalé ou absurde à la Disgaea ou n'importe quel Compile Heart, ça ne m'aurait probablement même pas dérangé. Mais ici, dans un contexte plutôt grave et sérieux, c'est parfois assez ridicule, n'ayons pas peur des mots. L'idée en soi n'est pas totalement mauvaise, mais le traitement mielleux et kitsch de ces saynètes survenant au beau milieu d'une bataille nous donne plus l'impression de voir gesticuler une joyeuse cohorte de troubadours plutôt que l'élite du royaume.

Shining Resonance
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Kizuna Encounter

Heureusement, la possibilité de transformer Yuuma en dragon à tout moment d'un combat lui épargnera ce moment gênant et vous fera surtout gagner en puissance brute. Sa forme reptilienne se révèle en effet particulièrement dévastatrice, d'autant plus qu'elle ne consomme pas de stamina. Cet énorme avantage est toutefois contrebalancé par la perte de vos points de magie à chaque seconde passée dans cet état ainsi qu'un risque de perdre temporairement le contrôle de la créature, s'attaquant à n'importe qui sur le champ de bataille, amis ou ennemi. Malgré tout, si le système de combat de Shining Resonance n'est pas dénué d'intérêt, il pêche tout de même par un certain manque de finition à certains endroits.

Par exemple l'IA de vos alliés, qui est évidemment paramétrable puisque vous n'en contrôlez qu'un seul, ne propose que 4 directives. Cela manque cruellement de diversité et de précision, surtout lorsqu'on le compare aux derniers Tales of. Autre chose, l'obligation de devoir rentrer dans le menu pour passer d'un personnage à un autre en plein combat n'est ni pratique, ni ergonomique. La difficulté du jeu quant à elle pêche clairement au niveau de challenge, d'autant plus que la stratégie est pour ainsi dire absente de la quasi-totalité des affrontements. Du premier au dernier boss, la même rengaine peut être appliquée encore et encore pour plier une joute sans sourciller ou presque. La forme draconique étant ce qu'elle est, les adversaires ne font pas long feu, boss final compris.

Le jeu offre néanmoins son lot de customisation avec la possibilité de faire de l'alchimie pour créer des objets ou des skills avec les matériaux trouvés dans les donjons, ou bien encore d'upgrader vos armes dans l'unique ville du royaume. Ce "tuning" vous permettra d'augmenter l'efficacité de ces dernières de différentes manières, améliorant l'attaque, la magie, le nombre de slots de skills disponibles, etc... Un système de personnalités est également présent et affecte le comportement de vos alliés lors des combats. Pour faire simple, sachez que vous gagnerez différents type de personnalités au cours de votre périple pour chacun de vos personnages, qu'il vous faudra attribuer à votre "Kizuna Diagram", sorte de schéma de liaisons affectives entre toute votre équipe. Parler avec eux ou leur proposer un rendez-vous galant vous permettra de consolider ces liens et de glaner de nouvelles personnalités liées à l'évolution de vos relations. Tout ceci afin d'activer les fameuses "Resonances", des actions en binôme de type offensif ou défensif qui vous faciliteront la vie durant les combats. Une idée somme tout originale qui offre finalement pas mal de combinaisons.
Shining Resonance
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Shining Dating Sim

Au rayon annexe, vous aurez donc la possibilité d'aller draguer les personnages masculins ou féminins de votre choix, en vous promenant avec eux en ville tout en ayant de passionnantes conversations romanesques. Mis à part leur intérêt évident liés aux personnalités, cet aspect peut aussi se révéler amusant si tel ou tel protagoniste vous a tapé dans l''œil, afin d'en savoir plus sur son caractère ou ses loisirs. Vous pouvez également tuer le temps en effectuant des requêtes pour les différents PNJs, qui se limitent la plupart du temps à du ramassage de divers matériaux en échange d'autres objets. Rien de bien folichon à ce niveau-là donc, le service minimum est assuré pour qui ne veut pas poursuivre la quête principale de suite, mais on a connu plus inspiré. Enfin, Détail amusant, la météo aura sa petite importance car les monstres et objets trouvés durant vos pérégrinations ne seront pas les mêmes selon le temps qu'il fera.

Que dire de plus si ce n'est que le jeu est plutôt correct d'un point de vue graphique, les animations sont soignées et l'OST dispose de quelques bonnes pistes. Le chara design de Tony Taka n'est lui non plus pas en reste si l'on adhère évidemment à son style, même si une fois n'est pas coutume les modèles 3D sont loin de faire honneur à leurs homologues dessinés. Quant au level design général du jeu, celui-ci ne se révèle malheureusement pas extraordinaire, avec des lieux réduits, peu nombreux, linéaires et aux incessants allers et retours. Le continent n'est en effet pas franchement vaste, chaque environnement n'étant que de petites régions composées d'une ou deux zones reliées entre elles dont on fait assez vite le tour. Il n'y a d'ailleurs que très peu de donjons à proprement parler, et ces derniers ne disposent quasiment d'aucune spécificités qui les différencieraient des aires extérieures comme par exemple des énigmes, des pièges ou des embranchements diverses. En résulte une sensation de trop peu, d'univers dépouillé et inconsistant qui n'arrange décidément pas son cas.

Shining Resonance
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Inutile de tourner autour du pot, Shining Resonance est une énorme déception tant sur le plan narratif que d'un point de vue ludique. Le scénario est banal et prévisible au possible, sans parler des personnages vraiment peu originaux dans leur grande majorité. Son level design particulièrement pauvre, son système de combat perfectible et sa difficulté presque inexistante ne permettent pas non plus de rehausser l'intérêt de la dernière création de Media Vision. Reste le concept musical à double tranchant qui alourdira ou non le bilan selon votre perception de la chose. Une affaire de goûts, assurément.

19/02/2015
  • Réalisation technique correcte
  • OST agréable
  • Le "Kizuna Diagram"
  • Le chara design de Tony Taka
  • Scénario et personnages quelconques
  • Héros pénible
  • Trip musical ridicule
  • Gameplay perfectible
  • Level design inintéressant
  • Absence de challenge
5.5

TECHNIQUE 3.5/5
BANDE SON 3.5/5
SCENARIO 1.5/5
DUREE DE VIE 3/5
GAMEPLAY 3/5
Shining Resonance > Commentaires :

Shining Resonance

5.5

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