Jeu culte de l'ère 8 bits chez SEGA, Wonder boy III: The Dragon's Trap a laissé une trace indélébile auprès des joueurs il y a maintenant 20 ans, lors de sa sortie en 1989. Remis aux goûts du jour en 1991 avec un portage sur PC Engine, ce porte étendard du "plateforme-aventure" est peu à peu tombé dans le patrimoine des oldies que l'on regarde avec affection mais qui accuse le poids des ans.
Jusqu'à ce qu'en 2017 sorte un remake grâce aux efforts bleus blancs rouges de Lizardcube et DotEmu (Cocorico !). Une belle occasion de se replonger dans ce morceau d'anthologie.
L'art de la restauration
Dès les premières minutes, lorsque l'on arpente les premiers couloirs menant à l'affrontement fatidique avec le "Mecha-Dragon", on se rend compte que l'on est face à un remake incroyablement fidèle. Tout est comme à l'époque : la portée des sauts et des attaques, la vitesse de déplacement, la relative rigidité de maniabilité… à tel point que l'on peut décider à tout moment de basculer vers la version d'origine, visuellement et / ou musicalement, sans aucune transition !
Cela permet de constater l'énorme travail qui a été effectué par l'équipe en charge du remake, pour transformer un jeu limité par son support à 32 couleurs et 160 pixels de large vers un titre affichant fièrement une 2D fine et colorée. Peu importe que les vieux ronchons comme moi puissent regretter ce côté un peu trop lisse qui évoque les jeux flash et la disparition des pixels visibles qui gardent un charme certain même de nos jours, Wonder Boy: The Dragon's Trap est clairement beau et vivant, avec ses animations fluides et ses fonds pastels remplaçant le vide initial.
Même son de cloche au niveau sonore, avec de belles réorchestrations de Michael Geyre des superbes pistes originales signées Shinichi Sakamoto, qui restent dans la tête bien après avoir arrêté de jouer. Affranchi des limites de l'époque, chaque monde propose maintenant son style propre.
En somme, Wonder Boy III est tout autant reconnaissable que méconnaissable.
La foire aux animaux
Malgré sa fidélité à sa version d'origine, le jeu cherche tout de même à surprendre, et permet dès le départ de se glisser soit dans la peau du héros de l'époque avec ses beaux cheveux verts, soit de démarrer avec son alter ego féminin qui ne manque pas de charme, le temps d'atteindre la fin du prologue, et de se défaire du Meka Dragon, scène finale de Wonderboy II. Vaincu, le dragon réserve un triste sort à notre héro.s.ïne, qui subit sa malédiction et se retrouve transformé en un petit dragon vert, dont la seule capacité est de cracher de modestes boules de feu.
Et voila toute la quête du jeu, le Graal à atteindre : redevenir ce petit être de chair humaine qui parcourt le monde des monstres pour venir en aide aux nécessiteux.
Pour ce faire, il faudra parcourir le monde et exploiter au mieux les différentes transformations qui seront obtenues, dont les pouvoirs permettront de débloquer de nouveaux endroits jusqu'alors inaccessibles : la petite souris se faufile et défie la gravité, le piranha peut explorer les profondeurs marines, le lion peut exploser les gros blocs qui bouchent le passage, et enfin le faucon peut bien sûr arpenter le ciel et ses trésors cachés.
Loin d'être linéaire, le jeu offre une liberté d'exploration, dont la seule limitation sera les compétences requises pour débloquer certaines situations. Si la majorité des équipements s'achète avec les pièces obtenues, et que des cœurs sont généreusement fournis au cours de l'aventure, il faudra faire d'attention pour bien repérer les endroits inaccessibles afin d'y revenir plus tard pour compléter sa collection d'équipements et mettre la main sur les cœurs les mieux cachés.
Ce ne sera pas de trop pour faire face aux redoutables boss de fin de niveau, qui peuvent être particulièrement retords la première fois que l'on leur fait face.
On veut du skill
Malgré tout, Wonder Boy: The Dragon's Trap reste dans les standards de son époque, et les joueurs les plus débrouillards ou connaissant déjà parfaitement le jeu le finiront en quelques heures, et n'en mettront qu'une demi douzaine pour en voir le bout en ayant récupéré absolument tous les équipements existants. Les moins aguerris s'occuperont un peu plus longtemps, certaines passages étant tout même assez exigeants, alors que d'autres demandent un peu de recherche et de réflexion.
Mais l'ensemble reste parfaitement équilibré, bien progressif et jamais trop frustrant en mode normal, qui colle à la difficulté originelle, tandis que les modes difficile et surtout extrême donneront des sueurs froides et demanderont une maîtrise parfaite de chaque passage. Faux-pas interdit !
On peut aussi opter pour le mode de difficulté "facile" qui permet de parcourir le jeu tranquillement en ne risquant presque rien, mais c'est un peu gâcher l'essence du titre.
Pour aller plus loin, les développeurs ont pensé à tout le monde, et ceux qui veulent en avoir pour leur argent et prolonger l'aventure encore un peu pourront se plonger dans les nouveaux niveaux intitulés "L'inconnu". Les trouver est déjà un défi en soit, tant leurs accès sont bien dissimulés, mais ce n'est rien comparé au challenge qu'ils proposent, très relevé. Les pro-gamers trouveront là un terrain de jeu idéal pour briller sur Twitch, tandis que les moins braves abandonneront bien vite l'idée d'en voir le bout.
Portage fidèle, Wonder Boy: The Dragon's Trap remet au goût du jour un titre toujours aussi intelligent et plaisant à jouer, qui ne souffrait que de sa dette technique.
Mais avec sa 2D chatoyante, sa bande son sublime, ses différents modes et de difficulté et son nouveau challenge insensé, Wonder Boy: The Dragon's Trap redonne une seconde jeunesse à un classique, qui devrait séduire tout autant les vieux briscards nostalgiques que les plus jeunes joueurs.
Un retour en fanfare, on en redemande !
28/03/2019
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- Bande son toujours sublime
- L'utilisation intelligente des trandormations
- La 2D léchée
- Pouvoir basculer vers la version originale à tout moment
- Les nouveaux niveaux plein de défis
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- S'avale en une journée
- Parfois "trop" fidèle
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TECHNIQUE 3.5/5
BANDE SON 4/5
SCENARIO 1.5/5
DUREE DE VIE 2.5/5
GAMEPLAY 4/5
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