Derrière ce nom peu commun et sans réelle signification, se cache un jeu auquel, nous, occidentaux sommes peu familiers. En effet, il s'agit d'une fusion entre un RPG et un genre très répandu au Japon : la Visual Novel. Développé par les studios
Gust, connus notamment pour la série des
Atelier, Ar Tonelico apporte t-il vraiment un vent de fraîcheur dans nos contrées maussades ? C'est ce que nous allons tenter de découvrir...
Le pouvoir de la musique !
Autrefois prospère, le monde de Sol Ciel fût complètement détruit à deux reprises, la première fois par les hommes eux-mêmes, la seconde par des entités connues sous le nom de Virus. Monstruosités ne vivant que dans le but de nuire à l'humanité, ils furent vaincus grâce à l'aide des Reyvateils, des êtres capables de recourir aux anciens chants afin de créer toutes sortes de magies. A présent, le monde est de nouveau dans une période de paix grâce aux chevaliers d'Elemia, descendants des héros du passé qui, depuis la ville sacrée de Platina, veillent au maintien de l'ordre.
Jusqu'au jour où une nouvelle sorte de Virus apparaît. Complètement dépassé par les évènements, Shurelia, une Reyvateil aux commandes des chevaliers d'Elemia, envoie l'un de ses camarades, Lyner, à la recherche d'un cristal qui pourrait bien les aider à vaincre leur redoutable nouvel adversaire.
Vous voilà aux commandes de Lyner se dirigeant tant bien que mal vers les Wing of Horus, seules terres restantes où vivent les humains "normaux", à la recherche du cristal qui sauvera le monde...
Dive into me...
Sous cette trame assez simple au premier abord, les aventures de Lyner auront vite fait de prendre un nouveau tournant et de l'amener à faire des rencontres inopinées. Si au final le scénario ne peut se vanter d'être culte ou inédit, il demeure cependant assez varié et original pour accrocher le joueur jusqu'à la fin, mais est-ce vraiment tout ?
Non, ce qui fait la force du jeu se situe dans l'aspect visual novel, reconnu bien souvent pour l'excellent développement des personnages (bon... aussi pour le hentai... enfin c'est une autre histoire), et Ar Tonelico n'y échappe pas ! En effet, bien assez tôt dans l'aventure, Lyner rencontrera deux Reyvateils, Misha et Aurica, qui deviendront vite les piliers de l'histoire qui changera d'ailleurs selon l'affection qu'on porte à l'une où à l'autre. La grosse originalité réside dans la Cosmosphère, monde représentant l'âme des Reyvateils et dans lequel Lyner devra "plonger" pour plusieurs raisons : Tout d'abord afin de "créer" de nouveaux chants faisant office de magie. Si certains sont indispensables pour l'aventure, il est cependant dommage que beaucoup soit totalement inutiles (il est facile de finir le jeu en utilisant à peine trois chants, alors qu'il en existe plus d'une cinquantaine). Mais aussi et surtout pour en découvrir plus sur ces chères Reveytails qui intriguent tant ! Si les premiers niveaux de la Cosmosphère ne sont pas franchement palpitants, plus on avance profondément, plus les choses deviennent sombres et intéressantes. A noter aussi que le jeu regorge de sous-entendus plus ou moins douteux selon la tournure de l'esprit du joueur. Pour ma part, j'adore, mais il est possible que cela déplaise à certains. Le seul point négatif à ce développement exemplaire des héroïnes est que les autres personnages de votre équipe sont un peu oubliés en comparaison, voir passés à la trappe pour certains.
Il va de soi qu'Ar Tonelico ne s'adresse pas vraiment au bourrin de base qui veut du sang et du fight ! Il arrive parfois d'appuyer sur croix pendant plusieurs heures et de simplement lire. Cela plaira à certains, les autres passeront leur chemin après quelques heures.
Mais encore !
En dehors de la Cosmosphère et de la partie "classique" d'un RPG, le jeu nous propose un système de création d'objets tout droit sorti de la série des
Atelier. Et comme dans tout bon jeu
Gust qui se respecte, la création d'objets a son importance et est parfois indispensable pour continuer l'histoire. Cependant, pas de panique, rien de bien compliqué, au contraire. Pour créer un objet, il suffit d'avoir sa carte recette et les ingrédients nécessaires. Ensuite, on mélange tout ça et hop c'est dans la poche ! Ainsi, bien que très intuitif, le système n'en reste pas moins très complet. Pour les collectionneurs, il y a aussi tout un tas de cartes à acheter ou trouver dans les donjons, leur utilité variant selon le type :
- Les cartes objets permettent la création de l'objet qu'elles représentent ;
- Les cartes monstres vous donneront les statistiques détaillées de l'ennemi qu'elles représentent ;
- Les cartes personnages vous donneront des informations supplémentaires sur les protagonistes ;
- Les cartes secrètes donnent des informations sur certaines choses pas forcement évidentes, ou bien un complément d'information sur un élément du jeu.
A côté de cela, on notera des options intéressantes, comme par exemple la possibilité de mettre les voix en japonais, ou encore le menu extra comprenant un compendium, qui viendra s'ajouter après avoir fini le jeu. Bref des petits détails qui rajoutent un charme supplémentaire!
Des jauges à gogo
Bien que l'aspect visual ai son importance, Ar Tonelico reste un RPG. Il y a donc des méchants, qu'il faudra bien sûr combattre ! Le système est classique, c'est à dire du tour par tour, mais avec une petite nuance : la présence des Reyvatails. L'équipe est divisée en deux, d'un côté les trois combattants ou boucliers humains, qui doivent gentiment attendrent leur tour pour faire quoique ce soit à savoir attaquer, utiliser un objet ou attendre, et de l'autre la Reyvateil que vous avez choisi, qui quant à elle peut choisir entre entamer un chant, fuir ou ne rien faire. Et l'on peut affirmer sans hésitation que c'est elle qui fait 80% du boulot une bonne partie du jeu ! Au premier coup d'oeil, l'écran de combat peut sembler compliqué, des jauges se remplissent dans tous les sens dès que l'on fait quelque chose, mais grâce aux nombreux tutoriaux, on se fait rapidement au système qui au final n'est pas vraiment complexe. Le jeu en lui-même n'est pas non plus très difficile, vous n'aurez probablement pas à faire du "level-up" forcé, les ennemis rencontrés durant l'histoire suffisant amplement à battre tous les boss. Il est d'ailleurs regrettable qu'il y ait tant d'options de customisation (aussi bien des personnages, de leur équipement, des chants de Reyvateil) pour aussi peu de challenge.
La 2D est de retour
Ils aiment ça chez
Gust, la 2D, et peut-on vraiment le leur reprocher ? Non, puisqu'ils la font si bien ! Ne vous attendez donc pas à une déferlante de 3D dernier cri (comme certaines jolies coquilles vides finissant par XII), mais plutôt à de la bonne 2D à l'ancienne. La majorité des intérieurs et donjons sont sympa, et les sprites des personnages sont aussi très détaillés. Les artworks et le character design sont quant à eux tout simplement magnifiques ! Le jeu comporte aussi quelques scènes d'animation pas mal réussies mais beaucoup trop rares. Seul point noir au tableau : la carte du monde en 3D un peu caca.
Melody of Elemia
Avec un sous-titre pareil et un jeu où les chants ont une telle importance, il valait mieux que la bande-son soit à la hauteur. Et c'est plus que réussi sur ce point, ça commence très fort dès l'introduction avec un super thème chanté, puis continue tout le long du jeu avec des musiques plus variées les unes que les autres, allant de l'orgue avec des chœurs à de l'espèce de rap bizarre dont les Japonais ont le secret ! Concernant les voix, c'est là encore du bon boulot (voix japonaises du moins)!
Ar Tonelico peut selon le joueur se révéler un excellent moment à passer comme être d'un ennui mortel. Dans tous les cas, le scénario sympathique, le développement poussé des Reyvateils et la sublime musique en font indéniablement un bon jeu qu'il faut au moins tester!
13/01/2008
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- Les Reyvateils
- La Cosmosphère
- La Musique
- Le Character Design
- Les différentes fins
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- Un peu court (30 heures en prenant son temps)
- Inutilité de beaucoup de magies
- Manque de challenge
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TECHNIQUE 4/5
BANDE SON 5/5
SCENARIO 4.5/5
DUREE DE VIE 3.5/5
GAMEPLAY 4/5
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