Tout commence toujours par une bière
Nos quatre héros anonymes passent la soirée dans une taverne, festoyant et dilapidant leur or durement gagné. Vient alors un péquenaud leur annonçant qu'il connaît un endroit où ils pourraient se remplir les poches.
C'en est tout pour le scénario.
Aucun autre dialogue ni aucune information sur l'univers ne sera divulguée.
L'écran suivant permet de choisir la classe et le portrait des quatre personnages qui constituent l'équipe. Huit classes, tout à fait classiques, sont à disposition. Certaines sont sans aucun doute plus dispensables que d'autres. Le prêtre dispose de soins, le paladin est un guerrier pouvant soigner, le voleur découvre les passages secrets, l'archer peut utiliser... un arc et donc attaquer à distance, le sorcier permet l'utilisation de magies offensives, le moine se bat uniquement avec ses poings et enfin le barbare est un gros porc. Globalement, chaque classe se vaut, mais la présence d'un prêtre restera quoiqu'il en soit essentielle pour mener à terme le périple.
Bien que cela ne soit pas mentionné dans le jeu, le développeur explique qu'il a voulu se focaliser sur le fun et supprimer toute frustration. Ainsi, HotMT possède des mécaniques simplifiées et des possibilités de personnalisation très réduites. Les personnages évoluent automatiquement en prenant des niveaux, et seuls les mages possèdent des compétences autre qu'attaquer... Pas de gestion de faim/soif, pas de torche pour éclairer, pas de limite d'inventaire...
Dans un sens, cette simplicité est bienvenue, car il y a une absence totale de didacticiel. L'apprentissage par soi-même, à l'ancienne, est de mise.
Le travail d'un seul homme
HotMT a donc été réalisé par une unique personne, bien que ce dernier ait pu bénéficier de l'asset store (visuel de personnage déjà fait par exemple). De ce fait, le contenu proposé est relativement maigre. Comptez environ 5 heures pour terminer le jeu en mode Normal. Le mode Difficile rend les ennemis plus résistants et plus puissants, mais ne change pas leur disposition, leur nombre ou l'agencement des salles. Ce dernier est particulièrement bien travaillé et l'exploration constitue sans doute la partie la plus fun du jeu. La découverte des salles secrètes et la résolution des pièges (faciles à passer) rendent la partie addictive. Mention spéciale à l'étage qui ne comporte qu'un seul ennemi, une belle démonstration de level design ! Le donjon comporte 8 étages et 3 boss. Les premiers sont rapidement parcourus alors que les suivants nécessitent une exploration plus approfondie pour déverrouiller les portes.
Graphiquement, le jeu tournant sous Unity3D s'en sort plutôt bien, et suffit largement pour proposer une expérience de jeu immersive et agréable. Les étages proposent des visuels assez variés pour ne pas lasser, tout en restant très classiques. Les différents ennemis ne dépassent pas la demi-douzaine mais sont assez diversifiés : serpents, araignées, squelettes, soldats... seront de la partie pour vous coller contre un mur, et vous maraver jusqu'à ce que mort s'en suive.
Le jeu a, en outre, surtout l'avantage d'être très fluide et de ne poser aucun temps mort. Les déplacements sont toujours permis, qu'on soit en train de regarder la carte ou de gérer son inventaire. Le périple est soutenu par une bande son de qualité et bien adaptée à la solitude de nos héros, typique des univers Dark Fantasy. On peut d'ailleurs changer la musique à la volée depuis le menu, mais hélas leur nombre n'excède pas la dizaine.
En ce qui concerne la castagne, les combats se font en temps réel, et il faudra quelques bons réflexes pour maximiser ses chances de victoire. Concrètement, chaque attaque induit un délai avant d'en relancer une. Plus on clique vite pour relancer l'attaque, plus vite on infligera des dégâts. Les affrontements se résument donc à gérer les DPS infligés et les soins octroyés (pour peu qu'un paladin ou un prêtre soit dans l'équipe !). Après une heure de jeu, le principe est maîtrisé et les combats deviendront quelque peu ennuyeux. Au final, on passe plus de temps à regarder les jauges de vie et l'apparition du bouton "attaquer" qu'à regarder les animations de l'ennemi.
C'est donc bien le début de l'aventure qui est difficile. Une fois les différentes mécaniques assimilées, l'exploration devient une promenade de santé. A tout moment (hors combat bien sûr), l'équipe peut dormir et ainsi regagner toute sa vie, sans aucune restriction. Il est possible de sauvegarder très rapidement pour éviter de se retaper le trajet. Comme mentionné plus tôt, tout est fait pour que l'expérience soit exemptée de frustration, et c'est réussi. D'un autre côté, le joueur aguerri peut adapter ses propres règles pour obtenir une difficulté personnalisée. Par exemple : ne dormir qu'une seule fois par étage, ne pas utiliser de potion, avoir une équipe de quatre barbares...
Heroes of the Monkey Tavern est donc un jeu modeste mais qui propose une expérience très agréable, idéal pour découvrir le genre. Les mécaniques sont peu nombreuses et simples et le jeu n'est pas long, tout est fait pour que le joueur passe un bon moment. Face à ces atouts, il est difficile de ne pas le recommander.
Seul son prix (9.99€) pourra rebuter les intéressés.
18/12/2016
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- Fluide
- Permissif
- Parfait comme initiation au genre
- Immersif
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- Faible rejouabilité
- Court
- Graphismes modestes
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TECHNIQUE 3.5/5
BANDE SON 4/5
DUREE DE VIE 2.5/5
GAMEPLAY 3/5
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