Après la conversion PS2 d'Ys VI, et le remake d'Ys IV Mask of the Sun sur la même console utilisant le moteur 3D du VI, et un autre remake encore sur PS2 d'Ys III (mais cette fois-ci en 2D), voilà que Falcom s'attarde sur un AUTRE remake du 3è "mythique" épisode de la série d'Action-RPG ... mais cette fois-ci sur PC, en utilisant le moteur 3D du VI. Oui, c'est un peu compliqué. Bref toujours pas de réel 7è épisode, mais voyons ce que ce remake, baptisé pour l'occasion Ys: The Oath in Felghana, a dans les trippes ! Remake inutile ou sublimation d'Ys III ?
La non claque visuelle
Comme dit plus haut, Ys: The Oath in Felghana (YsF pour faire plus court !) réutilise le moteur d'Ys VI: The Ark of Napishtim, qui est loin d'être ultime. Pourtant, à des kilomètres des débauches d'effets visuels que l'on peut voir dans les derniers titres Square-Enix, YsF reste très agréable graphiquement, avec sa 3D simple mais jolie, mignonne, détaillée et colorée, rappelant avec nostalgie l'ambiance des RPG 16 Bits, la vue de l'action de 3/4 aidant. Les effets visuels et différents sortilèges sont du même acabit, à savoir simples mais efficaces. Les personnages quant à eux sont représentés et animés par des sprites en 2D très kawaï. En parlant d'animation, certains boss sont vraiment superbes et immenses et ils ne souffrent en général d'aucun problème de ce côté là. Par rapport à Ys III qui adoptait une vue de profil, il y a donc un fossé graphique indescriptible: malgré tout, la plupart des lieux foulés dans l'ancêtre sont reconnaissables et possèdent la même ambiance: par exemple, les premiers écrans des mines du début du jeu ressemblent énormément à ceux de la version originale. Le dépaysement n'est donc pas total. Sans être impressionnant, YsF démontre qu'il n'est pas nécessaire d'adopter une technique "dernier cri" pour flatter les rétines. Jugez par vous même avec les images accompagnant cet article, mais personnellement ce genre de graphismes me convient parfaitement. A noter la très sympathique cinématique d'introduction mixant habilement dessin animé et images de synthèses comme dans pas mal d'autres RPG japonais.
La CLAQUE musicale
Glory to Sound Team JDK. Les musiques des jeux Falcom sont en général de qualité grâce à cette équipe sonore. Celle d'Ys III étaient vraiment excellentes, surtout pour l'époque. Un peu comme l'a fait Square-Enix avec Sword of Mana, il y a ici une remise à jour musicale: mais quelle mise à jour ! Les thèmes sont tous divinement ré-arrangés et font s'imposer les musiques de cet YsF parmi les meilleures compositions du RPG: je ne saurai vous décrire le plaisir ultime procuré par ces excursions et batailles à tout va dans les donjons accompagné par une musique rock progressive de FOLIE (mention spéciale à la zik des Illburns Ruins, tout simplement sublime), un peu comme dans Valkyrie Profile. Les autres musiques ne sont pas en reste, en plus de ces ziks à tendance rock on trouvé également de magnifique musiques évènementielles ou encore une très jolie interprétation du main theme du jeu au piano. Une mot pour qualifier cette bande sonore: excellence. Chapeau bas Mr Falcom !
On prend la même et on recommence
L'histoire d'YsF est donc calquée sur celle de son ancêtre, sans grand ajout majeur si ce n'est des évènements, dialogues en plus et une tonne de personnages ajoutée, des villageois principalement (comme dans Ys VI ils sont nombreux et disposent chacun d'un design qui leur est propre - cela me fait d'ailleurs penser que j'ai oublié de dire le design du jeu est superbe et rend les personnages attachants, mention particulière à Chester qui gagne considérablement en charisme). Bon, bah il était une fois un pigeon, euh pardon aventurier nommé Adol Christin et surnommé Adol le Rouge en raison de sa chevelure rousse (...), qui venait en aide aux personnes dans le besoin, et accessoirement sauve le monde quand il peut, c'est à dire à chaque épisode. On retrouve toujours cette histoire de statues dont un méchant veut s'emparer pour ressusciter un dieu ancien et menace la petite contrée de Felghana, bla bla, le genre de scénario qui ne tient plus trop la route de nos jours, si vous cherchez un RPG à tendance philosophique et que le scénario est le plus important pour vous dans un RPG, passez votre chemin, même si vous ne comprendrez pas ledit scénario à moins de parler japonais ! (j'avoue d'ailleurs ne pas l'avoir compris, mais je n'ai pas vu de grandes différences avec Ys III et ça m'étonnerait qu'il y ait quelque chose de génial que j'ai manqué dans ces phases de dialogues rajoutées ...). Bref, le scénario n'est qu'un prétexte au JEU, au vrai, et non l'inverse, non je ne vise aucune saga Space-Opéra du RPG... D'ailleurs le jeu garde exactement le même déroulement que l'original: vous visiterez les mêmes donjons dans le même ordre, aucun n'a été déplacé/enlevé/rajouté, la carte du monde est exactement la même ... ceux ayant achevé Ys III ne seront donc pas perdus, même si l'intérieur des donjons a bien évidemment lui changé.
Pif paf pouf
Même moteur, même gameplay ... le gameplay d'YsF est quasiment similaire à celui du 6ème épisode, et radicalement différent de celui de l'original dans lequel Adol se déplaçait de profil et ne pouvez que sauter ou asséner un malheureux coup d'épée (différent également des autres épisodes antérieurs au 5ème dans lesquels il fallait rappelons-le foncer dans les ennemis pour les occire ;-)). On peut toujours sauter, asséner multiples coups d'épée (en sautant, en tombant, etc), utiliser quelques magies qui sont cette fois-ce associée à des accessoires (des rings). Au rayon nouveautés (et retraits), Adol peut désormais entrer en mode furie un cours laps de temps ce qui double sa force et la vitesse de ses coups une fois une jauge complète, mais il ne peut également plus porter d'objets de soins ! En effet, le seul moyen de se soigner est de chopper des herbes laissées tomber par les ennemis une fois qu'ils sont passés dans l'autre monde ou trouvées dans différents objets du décor. Autrement dit, fini le bourrinage dans lequel on use d'une herbe toute les trois secondes ! Cela augmente considérablement la difficulté du jeu, surtout contre les boss contre lesquels il vous faudra survivre avec votre seule barre de vie ! Les boss sont d'ailleurs TRÈS (mais alors TRÈS !) coriaces figurant parmi les plus redoutables du genre A-RPG: il n'est par rare de mourir une dizaine de fois voire plus avant de miraculeusement le vaincre avec une dizaine de HP restants, pourtant on recommence sans cesse en se disant qu'on l'aura au prochain coup, atroce ! Il faut d'abord trouver leur point faible ce qui peut prendre plusieurs essais. Les combats contre les boss sont très STRESSANTS, mais cela les rend également très épiques et prenants, et c'est une immense joie qui vous envahira lorsque vous vous débarrasserez d'un adversaire particulièrement délicat. Certains demandent une concentration telle que l'on entre dans une sorte d'hypnose: éviter leurs attaques devient réflexe, on finit par savoir parfaitement à quel moment les attaquer, etc: à ce niveau là, ils deviennent pratiquement comme certaines phases de Shoot'em up ! Je vous conseille d'ailleurs grandement de jouer avec une manette si vous souhaitez voir la fin du jeu et accessoirement garder votre clavier en vie. Finissons ce petit interlude sur les boss: en plus de lâcher des herbes, les ennemis lâchent des objets qui par exemple vous augmenteront telle stat' de quelques points ou augmentera l'exp gagnée ou la vitesse de recharge de la jauge de MP pendant quelques temps. Adol gagne toujours de l'expérience et de nouveaux équipements au fur et à mesure de sa progression, qu'ils soient achetés dans les villes ou trouvés dans les donjons. Ces équipements peuvent ensuite être renforcés moyennant quelques Ravals trouvé dans les donjons chez l'armurier. Le gameplay de YsF est donc loin d'être une merveille de technicité ou complexité: il est simple, dynamique et surtout très fun, et c'est bien là l'essentiel et c'est avec plaisir que l'on progresse dans le jeu et ses donjons.
Un peu plus long que l'original, c'est à dire très court
8 à 10 heures suffisent pour achever l'aventure en ligne droite, qui dispose d'ailleurs de très peu de quêtes annexes. Mais en réalité la durée de vie est un peu plus élevée que cela à cause de la difficulté du jeu (des séances de leveling-up s'imposent de temps en temps) et particulièrement des boss comme dit précédemment: il n'est pas rare d'essayer d'en battre pendant plus d'une demi-heure ! Vous voilà prévenu: si vous n'êtes pas un joueur persévérant, n'ayez pas honte et commencez le jeu en mode facile, cela vous évitera bien des désagréments. Les donjons du jeu sont quant à eux plutôt faciles. Ils ont certes été complexifiés et ont changé par rapport à ceux d'
Ys III qui consistaient principalement à faire de la ligne droite: quelques "énigmes" ou passages de plate-forme ont été ajoutés, mais vraiment rien d'insurmontable, il suffit d'ailleurs la plupart du temps d'utiliser le bon sortilège (parmi les trois malheureux disponibles: le feu, le vent qui permet de planer ou la terre qui permet de détruire des murs) pour pouvoir avancer. Pour les non japonisants (comme moi d'ailleurs) le jeu reste très accessible car il est assez linéaire. Ceux ayant fait
Ys III n'auront aucun problème car la structure du jeu est identique, mais au pire rien n'empêche d'aller zieuter un coup sur
gamefaqs.com...
Ys: The Oath in Felghana peut donc se résumer avec ces mots que j'ai déjà utilisé plusieurs fois au cours de cette review : simple, mais terriblement efficace. YsF est un jeu plaisant, fun, dynamique dans lequel on progresse avec beaucoup de plaisir et qui sublime littéralement Ys III et va au delà de la simple amélioration technique comme l'a fait Square avec les versions PS1 et GBA de Final Fantasy 1&2. C'est le meilleur Ys auquel j'ai pu m'essayer (qui a dit "ce n'est pas dur" ?). Il plaira aux fans de la série et plus particulièrement du troisième épisode, à ceux aimant les A-RPG purs et durs ou aux nostalgiques des jeux old school. A faire si vous souhaitez vous amuser pendant une dizaine d'heures, d'autant plus que la config' requise est loin d'être monstrueuse. Quel dommage qu'aucune version US ou conversion PS2 ne soit annoncée... mais merci quand même à Falcom !
02/04/2006
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- Les musiques (!!)
- Le fun, le plaisir de jeu
- Les graphismes mignons
- Old School
- Un remake réussi et l'un des meilleurs épisodes de la série
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- La difficulté CRISSSSPANTE
- La durée de vie
- Le japonais :/
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TECHNIQUE 4/5
BANDE SON 5/5
SCENARIO 2.5/5
DUREE DE VIE 3/5
GAMEPLAY 4.5/5
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