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Nioh: Defiant Honor
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Nioh: Defiant HonorTonfa la cruche à l'eau
Deuxième DLC et sans spoiler le texte qui suit, les conclusions seront les mêmes que pour le premier. Et pour cause, la formule est strictement identique, quelques réajustements, une nouvelle arme, et un scénario écrit à la va-vite sur un coin de table qui se termine sans conclusion autre qu'un cliffhanger. À se demander quelle est la cible ? Est-ce le plaisir du joueur ou le seul gain financier ?
Pitch et PatchesOn prend les mêmes et on recommence. Defiant Honor débute là où Dragon of the North se terminait, avec William à la poursuite de la sulfureuse Maria. Ses pérégrinations vont le mener du côté d'Osaka où il débarque en décembre 1614. Pile au milieu du siège du Sanada Maru où s'est enfermé Yukimura, fils dissident de la grande famille et héritier de l'esprit des Toyotomi. Notre héros collabore toujours avec les Tokugawa, mais ce qui l'attire n'est pas l'ingérence, juste le besoin de se confronter à cette nouvelle némésis qui transcende l'espace. En tout cas pour la retrouver, il va déjà falloir traverser le champ de bataille.
Cette histoire est un simple prétexte aux deux seules missions principales de l'extension, les autres se contentant d'un combat mano a mano bien velu contre le boss du précédent add-on, ou de faire retraverser les mêmes niveaux en partant de la fin avant de balancer quelques vagues corsées d'ennemis sur William. On le reprécise de suite : ce contenu n'est accessible qu'après la fin de la version vanilla de Nioh, et en ce sens requière un niveau et équipement suffisants pour espérer survivre face à des ennemis de très haut niveau, supérieurs à 180. Dans le mode de difficulté normale bien sûr : par parfait mimétisme avec le scénario du Tohoku, Defiant Honor permet de débloquer un… troisième mode de difficulté supérieure, Way of the Wise, pour ceux qui ne sont toujours pas saoulés après s'être farci les mêmes missions trois fois minimum. Il me semble entendre comme un écho au loin : « Durée factice, -actice, -ice ». Autant dire que pour ceux qui restent, ce sont des coups mortels en pagaille. Pour compenser, des armes Éthérées viennent prendre la relève des Célestes désormais presque obsolètes à ce niveau (mais le farming reste) et la limite d'expérience a une seconde fois été rehaussée. C'est comme toujours grâce aux patches que le développeur assure le service après vente pendant toute la durée de vie d'un titre, à fortiori ceux qui comme Nioh présentent une dimension multijoueur, et sortent – il faut bien le dire – à la va-vite. Les derniers en date règlent justement pas mal de points litigieux du précédent DLC avec un réajustement des portées ou dégâts de certaines compétences de l'Odachi que j'avais alors critiqué comme la plupart des joueurs. Mais dans un spectre plus large c'est aussi l'ergonomie qui subit des améliorations : la forge montre désormais de nouvelles capacités, comme la possibilité de stocker de l'Amrita (les points d'expérience du jeu, on le rappelle) sous forme de lingots à réutiliser plus tard ou encore un minerai dédié à améliorer la transmission de certains effets d'équipements : en utilisant une Ambracite, vous pourrez transformer une des capacités actives en une autre, non pas aléatoirement comme d'ordinaire mais en connaissance de cause. Pratique pour peaufiner une orientation précise. Ce qui l'est encore plus, ce sont de nouvelles options de réglage qui changeront la vie des joueurs saoulés par l'aspect Hack&Slash bordélique des drops d'équipements. Entre autres, vous pouvez si vous le souhaitez ne ramasser que les armes et armures d'une certaine rareté et par conséquent éviter d'encombrer l'inventaire avec les nombreuses rognures qui traînent. Et le menu permet désormais d'enregistrer des sets d'équipement pour en changer presque à la volée, du moins sans ré-sélectionner manuellement chaque partie d'armure. Que demande le peuple ?
Pour finir, comme à leur habitude les fans de coop ou de PvP trouveront leur bonheur avec de nouvelles zones ou facilitations de jeu en ligne. Décidément la maintenance d'un tel jeu n'est pas de tout repos et l'on sent bien avec ces efforts que développeurs et éditeur placent beaucoup d'espoir dans la licence, ce qui est toujours encourageant. Sanada's ElevenSur les trois nouvelles zones, Team Ninja a tout de même prévu un peu de variété pour se consoler. La première se déroule sous un feu nourri de flèches qui nous oblige à emprunter un réseau de tranchées et bombarder le fort assiégé à l'aide de canons, histoire de rendre l'exploration un peu moins dangereuse. Une autre, moins originale, fait le plein de mages Onmyô que l'on pourra faire disparaître peu à peu en déclenchant un mécanisme. La dernière, à peu près la seule à user de raccourcis déblocables pour un aspect vaguement infiltration, dispose quand même d'ennemis humains bien coriaces.
On l'aura compris, les extensions de Nioh fonctionnement par ajouts successifs et non par changements thématiques. Aux hommes-serpents et aux namahages qui collaient bien à Dragon of the North s'ajoutent de nouvelles variétés de chiens de garde, et un bon paquet de shinobis puisque les protecteurs de Sanada Yukimura sont calqués sur sa légende apocryphe, notamment sur l'idée des Dix braves de Sanada qui interviendront directement dans le second niveau. Pour la plupart facultatifs, ces sous-boss aussi résistants qu'hargneux causeront de sérieux soucis au joueur qui s'y frotte. Comme s'il avait besoin de ça pour galérer… Sans oublier l'intervention du plus connu, premier serviteur du dernier héros des sengokus : le ninja Sasuke Sarutobi, adepte du Tonfa. Il tape avec des bambous et c'est l'numéro unOn dirait presque que cet enchaînement a été fait pour parler de la nouvelle arme introduite par l’extension, les Tonfas donc. Il s'agit de deux lourdes baguettes de bois ou de métal munies de poignées, que l'on fait tournoyer rapidement pour démultiplier les dégâts lors de l'impact. En tant qu'arme double et courte, on voit de suite que la petite nouvelle sera l'apanage des ennemis rapides et agiles, et il en va de même pour le joueur qui souhaite les utiliser. En tant que pièce centrale de son contenu, Defiant Honor fait la part belle à cette nouveauté. Beaucoup de nos adversaires l'utilisent avec brio, et l'un des seuls sets d'armure inédits utilise une version spéciale du Tonfa avec un finisher explosif.
Les coups des Tonfas sont faibles mais abondants et transmettent donc facilement les altérations d'état. Seulement c'était déjà un peu la caractéristique des Doubles-Lames du vanilla, et la nouvelle ne semble pas posséder de gros point fort évident comme c'était le cas de l'Odachi. Alors n'est-ce pas un risque de faire doublon ? Pas totalement. Certes, en soi l'arme est un peu du déjà vu mais pour se distinguer de la masse il faudra plutôt scruter l'arbre des techniques spéciales. Tout comme pour l'Odachi, les compétences sont déclinées à l’identique pour chaque posture. La spécificité ici, c'est une "danse du démon" qui remplace l'Impulsion de Ki. Avantageusement, puisqu'en plus de régénérer une partie du Ki consommé par un combo la danse exécute une "esquive sur place" (soit un court moment d'invincibilité) qui permet d’enchaîner sur une succession d'attaques. Avec un bon timing les Tonfas sont donc l'arme rêvée pour attaquer sans relâche tout en évitant les coups, et est par voie de conséquence très efficace pour réduire le Ki adverse comme peau de chagrin avant de l'achever. Cependant c'est bien là son seul avantage, les coups tournant assez vite en rond quand au moment de la sortie le potentiel offensif laissait à désirer. Gageons que les prochains ajustements amélioreront un peu tout ça. Il serait malvenu de prétendre que Defiant Honor est une escroquerie. Ce qu'il propose, il le fait bien et le nouveau contenu n'a pas soudainement baissé de qualité. Seulement en scindant en trois une trame qui n'aurait dû faire qu'une, le moule primaire utilisé apparaît en pleine lumière tout comme les artifices entièrement destinés à maintenir une communauté en émoi avec pas grand chose, quelques lignes de code tout au plus. Les DLC de Nioh ont un côté artificiel qui ne ressort pas chez les "bonnes" extensions aperçues chez la concurrence, et l'on doute que le troisième et dernier s'éloignera de ce constat. En terme de contenu pur, le rapport qualité / prix est très en deçà du jeu de base ; si vous comptez le faire, préférez le season pass.
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