Série qui commence à faire son petit bonhomme de chemin au Japon puisqu'on est au cinquième épisode, les Generation of Chaos sont en revanche méconnus sur les autres continents. Fort de son succès actuel, Nippon Ichi Software America (Disgaea, La Pucelle...) a donc décidé d'éditer le volet PSP, basé sur le quatrième volet (PS2). Les jeux du genre étant une denrée rare sur portable, il pourrait bien vous intéresser, et pourquoi pas vous séduire.
Foutez-moi la paix
Comme dans tout bon jeu de stratégie qui se respecte, il y a un scénario de base qui est là pour justifier les batailles et les conquêtes. Après une révolution ayant mis un terme au règne tyrannique de l'empereur, Zeo devint le nouveau gouverneur du royaume. La guerre vient d'éclater et vous devez vaincre les autres nations pour établir une paix durable. Bien sûr, cette guerre sert de camouflage pour détourner l'attention et permettre à l'empereur de chercher l'arme ultime, le dragon. Pour ce faire, vous avez le choix initialement entre le royaume de Zodia (mené par Allen) ou l'empire de Dravania (vous incarnez une jeune guerrière, Gena). Après, tout n'est que conquête et politique, et si l'on prend Allen, il n'y presque plus rien si ce n'est quelques rares phases de scénario qui développent quelques personnages clé, mais tout reste succinct et superficiel.
Du coté de Gena, des vraies cut-scenes, des doublages, un scénario suivi avec des chapitres. Les transition de chapitres sont d'ailleurs très fun, puisqu'à la manière d'un anime une voix commente les événements déroulés et on a un petit aperçu de ce qui va se passer dans le chapitre suivant. Je recommanderais donc de commencer par ce scénario, qui permet de se familiariser plus simplement avec les commandes du jeu, et qui est nettement plus intéressant. Une fois une campagne finie, vous aurez accès à 8 supplémentaires, certaines étant très scénarisées, d'autres moins.
Un Dragon Force like, ou presque
Le jeu se présente de la même façon qu'un Dragon Force. Vous vous trouvez sur une carte remplie de châteaux et bâtiments reliés par des routes qui permettent de se déplacer. Chaque rencontre avec un commandant vilain ou arrivée dans un château ennemi donnent lieu à une séquence de combats. Dans les châteaux vous pouvez notamment réallouer des troupes à vos généraux (jusqu'à 29), convaincre les généraux emprisonner de vous rejoindre (à coup d'argent, cela s'entend) ou bien les exécuter (c'est fun aussi), vous équiper, faire des constructions, modeler les zones environnantes ou encore acheter la loyauté de vos sujets. Des ajustements indispensables avant d'attaquer une nouvelle campagne de conquête sur les royaumes avoisinants. Jusque là, les joueurs de Dragon Force connaissent déjà le principe. Sauf qu'ici, le tout ne se joue pas en temps réel, mais au tour par tour, une différence de taille!
Un petit côté gestion pas déplaisant
Lors de chaque tour de jeu le joueur possède cinq points d'action qu'il peut ou non utiliser (un déplacement vaut un point d'action). Il faudra bien jongler entre déplacements de troupes (au sol ou par air entre deux bases), fortification des châteaux, développements des investissements (qui permet d'augmenter la somme qu'un château rapporte) et petites recherches. Bien développer ses châteaux est indispensable, car vos généraux coûtent cher, et si vous tombez à 0 en argent, c'est la fin. Quelques autres actions sont envisageables tels que changer la géographie du terrain, mais je n'en ai jamais réellement senti le besoin donc j'ai pas creusé.
A noter que la plupart des actions sont aussi réalisables via les nombreux bâtiments présents sur la carte. Lors de chaque tour, des événements aléatoires bénéfiques ou handicapants ont lieu, donnant un petit peu de piment au déroulement somme toute répétitif. Ce petit coté gestion est d'ailleurs fort agréable, et fait d'autant plus regretter le manque de clarté du système de jeu. Explications succinctes dans le manuel, tutoriaux inexistants, le jeu ne sera pas accessible aux débutants, et seuls les fans du genre persévérants finiront par appréhender les ficelles du jeu.
Plus on est de fous...
Le reste du jeu est bien sur centré autour des affrontements. A noter qu'il n'est pas rare que des combats aléatoires se déclenchent sur la carte. Les phases d'affrontements consistent en des batailles entre 29 troupes et un général de chaque coté. En début de bataille il faut définir une formation et une attitude à adopter, qui influera sur la direction globale, puisque ensuite à tout instant vous pourrez revenir sur votre choix. En fait, le véritable but de ce choix est de préciser la position du leader, et cela a son importance. En effet, l'implication de celui-ci influe directement sur vos possibilités. Plus il prend et donne de coup, plus la barre "SUP" se remplit, permettant d'utiliser ses habilités spéciales, souvent d'une grande puissance. Il faudra donc bien jongler entre phases offensives et défensives du leader, car une mauvaise gestion (blocage par les troupes, par exemple), résulte en une défaite cuisante. Pour le reste, on peu bien sur utiliser des magies, un objet équipé hors combat ou fuir, quand c'est possible. Les combats sont très intéressants, et le grand contrôle qu'on possède dessus est vraiment plaisant. Certains leaders vaincus se proposeront de rallier directement votre armée, et deviendront une sorte de "super" troupe. Chaque combat gagnés rapportent de l'expérience, et dès que le compteur atteint 100, le leader passe un niveau et on choisit une caractéristique à augmenter.
Bref, un gameplay vraiment complet et prenant.
La moulinette
Techniquement, le bilan est mitigé. Si le jeu présente un mélange de 2D (sprites) / 3D (décors) réussi et de très belles séquences animés illustrant les attaques spéciales, le jeu souffre aussi de loadings trop longs et de ralentissements dans les batailles lorsqu'on choisit une vue éloignée. Le design est superbe, et le jeu propose un grand nombre de personnages, la plupart très classe.
Pour le reste, il faut bien distinguer les deux campagnes. La campagne d'Allen se résume en une grande carte à compléter. Les vagues histoires de personnages secondaires n'apportent rien et il faut juste conquérir le reste. Le scénario de Gena est lui bien plus intéressant. Une intro plaçant le contexte historique des événements, des cut scènes nombreuses développant le scénario et les personnages, le tout découpé en chapitre, c'est le jour et la nuit. On peut même effectuer un choix à la fin du chapitre 5 pour décider quel camp on va aider (8 chapitres en tout). Même constat du coté de la bande son, du coté d'Allen, les thèmes de cartes et de combats sont jolis, mais on en a vite fait le tour, du coté de Gena, on a en plus droit aux thèmes des séquences intermédiaires et à de nombreux doublages.
En somme, ne vous faites pas avoir comme moi à la première partie, faites abstraction de l'indication "beginner" affublée à la campagne féminine, et lancez vous dedans, vous y gagnerez largement. Après, si le jeu vous a plu, il sera temps de faire l'autre, et de profiter du générateur de carte, qui donne au jeu une durée de vie illimitée.
Les fans de RPG stratégiques et particulièrement des Dragon Force ne resteront pas insensibles au charme de ce Generation of Chaos. Il faut cependant être averti de la difficile accessibilité du soft et des petites lacunes techniques. Après ça, ce sont des heures et des heures de conquête qui s'offrent aux joueurs. Petite note, préférez la campagne de Gena, bien meilleure et la seule bénéficiant d'un grand soin scénaristique.
26/12/2006
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- Superbe design
- Très complet
- Générateur de campagne aléatoire
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- Loadings et ralentissements
- Scénario quasi-inexistant dans la campagne d'Allen
- Manque de tutoriels
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TECHNIQUE 3/5
BANDE SON 3/5
SCENARIO 3.5/5
DUREE DE VIE 4.5/5
GAMEPLAY 4/5
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