Développé par CDProjekt studio Polonais, il y a belle lurette qu'on avait eu un A-RPG occidental sur PC aussi adulte, qui plus est avec un perso classe aux longs cheveux blancs...
Beuh.. elle est où ma chemise?!
Déclinée d'une série littéraire d'Andrzej Sapkowski, l'histoire vous propose d'incarner Géralt de Riv célèbre sorceleur de par la Temeria (ses multiples talents qu'il n'hésite pas à faire partager l'aidant un peu) mi-homme, mi-mutant, adepte de la magie et des lames, et... des femmes.
Fort de son statut il fallait bien un élément scénaristique pour obliger ce pauvre Géralt à devoir redescendre dans les égouts pour tuer des rats.. ainsi l'amnésie est de mise (et oui !) et personne ne sait ce qu'il advenu de notre sorceleur durant les cinq années précédent, tout le monde le pensant mort. Après une belle cinématique et une petite intro vous vous retrouvez donc en Kaedwen, presque nu, à devoir protéger la forteresse de Kaer-Morhen (repaire de vos semblables) d'affreux bandits dirigés par un puissant mage.
Un univers en proie à la déchéance.
Tout le long, loin des mécanismes manichéens habituels, vos choix influeront sur la quête d'identité de Géralt et le déroulement du jeu. Même s'ils peuvent sembler judicieux dans un premier temps ils auront parfois des conséquences à l'opposé de ce que vous espériez, et il est amusant de constater la répercussion de ceux-ci sur votre environnement social. Vous devrez donc jongler entre la trame politico-religieuse et les aspirations et convictions des différents protagonistes parsemant le jeu. Chose qui sera loin d'être aisée quand on connait la situation dans laquelle se trouve le pays.
En effet, la Temeria dirigée par le roi Foltest est sujette aux maladies, à la famine et aux querelles incessantes. La xénophobie - engendrée par les génocides et le mépris - est monnaie courante, la révolte des plus opprimés gronde et vos décisions y joueront un rôle important. Dans un univers tel que celui-ci il serait tout à fait inapproprié de se retrouver en face de dialogues aseptisés au possible, ainsi il ne sera pas rare de tomber sur des dialogues crus, voire d'entendre des insultes nous étant plus ou moins destinées. Bref, il ne fait pas bon être susceptible en Temeria...
Le sexe, l'alcool et les jeux viennent donc y trouver tout naturellement leur place et ça Géralt l'a bien compris. Ainsi vous aurez l'occasion d'aller vous saouler un bon coup histoire de soutirer quelques informations ou par pur plaisir, mais gare à la gueule de bois ! Certains individus vous proposeront aussi des parties de dés ou des combats à mains nues qui vous permettront de gagner quelques pièces. Géralt aime les femmes ! Humaines, elfes, dryades, nai.. qu'importe car celles-ci le lui rendent bien. Elles le remercieront donc parfois à leur manière ce qui donnera lieu à de petites séquences et au gain de cartes très agréables à l'œil, visibles à tout moment dans votre journal ! Ha ! L'amouur...
Une interface somme toute assez classique.
L'interface de jeu comporte les habituels raccourcis (armes, potions, magies, menus, mini-carte), elle pourra paraître un peu trop présente pour certains, mais on s'y fait très bien au bout de quelques temps (surtout quand on la compare avec certains MMORPG). Les différents éléments de celle-ci ne révolutionneront pas le genre. L'habituelle carte proposant une vue locale ou une vue générale de la Temeria, se découvrant au fur et à mesure. Un journal très complet qui s'étoffera par l'intermédiaire de votre avancée ou de vos lectures et contenant l'ensemble de vos quêtes, un bestiaire, les différents personnages rencontrés, vos formules et ingrédients d'alchimie et diverses informations propres à l'univers. Un inventaire pour stocker vos possessions (un coffre vous est même alloué via les aubergistes pour le soulager un peu, ce dernier se remplissant très vite).
Le menu de l'alchimie ne fera son apparition qu'aux phases de repos, et vous permettra de créer divers élixirs, bombes et autres joyeusetés par l'intermédiaire des ingrédients ramassés sur les monstres. Ces phases permettront aussi de distribuer ses points de talents (bronze, argent et or) acquis à chaque niveau dans l'arbre des compétences. Très classique dans sa forme et son principe, certaines nécessiteront néanmoins de créer des élixirs spéciaux avec des ingrédients uniques généralement trouvables sur des monstres eux aussi uniques (et qui ne croiseront pas forcément votre chemin suivant vos choix, ce qui en fait un autre point fort du jeu). Le système d'évolution a de plus le mérite d'être parfaitement équilibré vis-à-vis des différents modes de difficultés et vous demandera de vous adapter en conséquence.
Profession : Sorceleur.
Le jeu propose trois caméras différentes, les deux premières se jouent essentiellement à la souris et sont assez proches de ce qu'on trouve dans Neverwinter Nights (le moteur du jeu en vient). Pas mauvaises, mais elles sont bien moins intéressantes que la troisième qui se place dans le dos de Géralt (ce qui renforce l'immersion) avec un petit décalage pour donner un effet plus dynamique et faire profiter des décors.
Pour aider Géralt dans sa quête, vous aurez au maximum deux armes légères, une secondaire plus lourde et deux épées principales, une d'acier et l'autre d'argent qui pourront être améliorées par l'intermédiaire des forges. Celle d'argent étant plus efficace contre la plupart des monstres. A cela vient se greffer trois styles de combat: puissant, rapide et de groupe. Et c'est sans compter les magies qui s'acquerront avec votre progression dans le jeu. Au nombre de cinq (offensives et défensives), elles permettront de cumuler les dégâts occasionnés ou de réduire ceux pris.
Pour attaquer il vous faudra donc cliquer au bon moment avec votre souris et ce sans sourciller, afin d'accéder aux combos de niveaux supérieurs et de faire encore plus mal. Votre manière d'aborder un combat changera donc à chaque fois suivant le type et le nombre d'ennemis en face de vous. Il est seulement dommage que la quantité d'équipements soit aussi faible.
Ainsi on prend plaisir à voir Géralt devenir un vrai tueur, les effets de ses attaques se cumulant avec sa montée en puissance, ses enchaînements devenant de plus en plus artistiques, son équipement devenant de plus en plus classe et ce dernier n'hésitant pas, quand un ennemi est en position de faiblesse à le finir de manière très radicale et jouissive et ce, de différentes méthodes en fonction des armes dont il est équipé.
Une fausse note peut-être concernant le rengainage automatique des armes à la fin de la musique de combat, qui devient agaçant quand on veut enchainer les monstres, ainsi qu'à l'utilisation très limitée du médaillon de Géralt ne permettant que de détecter les monstres à proximité ou les puits d'énergie (inutile).
Au niveau du système de quêtes, elles sont assez nombreuses, on a pas le temps de s'ennuyer car il y a toujours quelque chose à faire. Celles-ci plus ou moins proches de la trame principale se débloquent en parlant à la populace locale ou en explorant le jeu, et d'autres plus classiques du style "Va tuer dix poules !" sont obtenues par l'intermédiaire d'un panneau généralement présent à côté d'une auberge. Les choses étant bien faites on effectue ces dernières sans trop s'en rendre compte.
C'est beau quand il pleut !
Le style est du vu et du revu certes, mais difficile de réinventer le genre.. The Witcher n'a pas à rougir (surtout quand on sait d'où provient son moteur). La modélisation générale est de très bonne facture et le jeu possède une homogénéité graphique certaine.
Les effets lumineux et météo sont vraiment bien foutus et il arrive parfois d'admirer pendant quelques secondes le ciel au-dessus de sa tête. Les paysages sont vivants, parsemés de petites bébêtes en tout genre pour égayer vos courses folles, et le temps et les couleurs s'écoulant on ne ressent aucune monotonie. Par contre la liberté de mouvement est assez restreinte, comparée à un certain Morrowind, on ne peut pas sauter et le level design est relativement dirigiste.
On regrettera aussi que les PNJ s'accouplent un peu trop entre eux, ce qui nous fais rencontrer assez souvent les mêmes visages. Ainsi que des temps de chargements un peu longuets par moments (même s'ils sont accompagnés de beaux artworks de paysages).
Côté bande-son, celle-ci se voit affublée d'un doublage très correct, même si quelques fois l'animation ne suit pas par rapport aux voix, donnant une impression de rigidité lors de certains dialogues. Néanmoins ces dernières correspondent bien à la personnalité de plupart des protagonistes.
Les musiques elles sans trop s'attarder dessus n'ont rien de révolutionnaires mais collent bien aux différentes phases d'action et au genre. Mention très bien pour celle accompagnant les crédits qu'on regretterait presque durant le jeu.
La durée de vie, vous fera tenir 30 à 40 heures tout au long de cinq chapitres intenses, néanmoins l'expérience de jeu étant sensiblement différente selon vos choix vous pourrez y revenir sans soucis pour découvrir les différentes possibilités, voire même jouer en difficulté supérieure si ce n'était déjà le cas.
En sus de posséder un univers relativement sombre et violent, The Witcher malgré quelques défauts est plaisant à jouer et même si la trame scénaristique est au final assez classique, son personnage principal Géralt de Riv, ses dialogues sortant un peu des sentiers battus et ses quelques éléments originaux, en feront succomber plus d'un.
18/05/2008
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- Univers sombre et violent non-manichéen
- Géralt de Riv
- Les combats
- Les dialogues
- Les femmes
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- Liberté de mouvement limitée
- Pas beaucoup d'équipement
- Tel père, tel fils
- Temps de chargement
- Rengainage d'épée automatique
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TECHNIQUE 4/5
BANDE SON 3.5/5
SCENARIO 4/5
DUREE DE VIE 4/5
GAMEPLAY 4/5
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