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Persona 5 Strikers
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Persona 5 Strikers
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Persona 5 StrikersPersona Scramble
Il y a 15 ans à la sortie de Persona 3, la série d'Atlus n'était encore qu'une alternative confidentielle dans l'ombre de Shin Megami Tensei, connue uniquement des fans purs et durs de RPG. Depuis, sa popularité explosant au fil des années, le spin-off est devenu plus important que l'œuvre mère, enchainant les dérives vers d'autres styles comme des jeux de rythme, de dungeon crawlers ou de vs fighting. Il est donc tout naturel que Persona 5, l'extraordinaire dernier épisode canon en date, non content d'avoir eu droit à sa propre version enrichie comme le 4 à son époque, s'octroie maintenant le privilège d'avoir une suite. Surfant sur la diversité des genres pour sa propre série, Atlus lâche le tour par tour et opte cette fois-ci pour l'Action-RPG aux côtés du studio Omega Force, afin de narrer les nouvelles aventures des voleurs fantômes.
Persona Bis RepetitaStrikers commence presque là où Persona 5 s'était arrêté, et il est évidemment indispensable d'avoir fini ce dernier avant d'attaquer ce nouvel épisode, sans quoi l'histoire n'aura évidemment pas la même saveur. Plusieurs mois après les évènements qui ont ébranlé le Japon, Joker et ses amis ont tous repris une vie normale et se retrouvent pour planifier leurs vacances d'été. Mais très vite, d'étranges phénomènes insidieux bousculent à nouveau leur quotidien, et le groupe des fantômes est à nouveau obligé de reprendre du service. Il est inutile d'en dire davantage, le plaisir de découvrir le scénario faisant parti du charme de l'aventure, mais sachez que l'on retrouve évidemment dans les grandes lignes ce qui faisait la force de Persona 5 dans ses thèmes abordés : la société moderne et ses dérives.
Le rythme du jeu est toujours découpé au jour le jour, sauf qu'ici l'intrigue ne couvrira que la période estivale juillet - août. Malgré le changement de gameplay, on retrouve peu ou prou la plupart des possibilités offertes aux joueur de Persona, l'XP, l'équipement, la velvet room, etc… Nous sommes ici face à un vrai RPG, et il n'y aura véritablement que les Social links qui manqueront à l'appel, remplacés par un nouveau système appelé "Band" permettant de débloquer des options et d'améliorer les capacités de votre équipe dans le temps. Et ne croyez pas que le changement de style ait rendu le jeu moins bavard car le phases de dialogues sont toujours aussi présentes, le scénario tenant toujours une place prépondérante. Le titre aura d'ailleurs la fâcheuse tendance à casser le rythme un peu trop souvent, que ce soit pour y placer une conversation pas toujours utile, ou bien pour y caser un énième tutoriel intempestif plombant les premières heures de jeu. Made in JapanFinalement, en dehors des combats la plus grande différence de P5 Strikers avec son illustre ainé est que l'histoire ne reste pas focalisée sur Tôkyô mais nous fait traverser tout le Japon à travers sa narration, et il s'agit probablement de l'une de ses plus grandes qualités. Le road trip dans les différentes régions de l'archipel est véritablement rafraîchissant, et y découvrir les intrigues locales et leur donjon respectif est vraiment très plaisant. Concrètement, le jeu garde le même schéma en terme d'exploration. On commence par l'enquête dans le monde réel suivie par la traversée du donjon dans le monde alternatif, maintenant appelés "Jails". Ces derniers diffèrent légèrement des palais du jeu précédent d'un point de vue scénaristique, mais restent tout de même très proches dans leur structure avec un boss toujours bien ancré dans son univers délirant, les fans de Persona 5 ne seront pas dépaysés. Chaque grande ville visitée (ou presque) aura donc droit à une modélisation de quelques portions de rues, afin de déambuler, de discuter et de faire ses emplettes. À ce propos, vous disposerez désormais de votre propre magasin dans votre camping car, grâce à un nouveau personnage, ainsi que d'une cuisine indispensable pour vous concocter de précieux objets de soin.
Cela étant dit, il est temps de s'attarder maintenant sur le plus gros bouleversement du système, à savoir le passage au temps réel. Omega Force oblige, on était en droit de s'attendre à un gros défouloir pur et dur, qui pêcherait probablement par un manque de finesse pas forcément en adéquation avec une série de RPG. Dans les faits, c'est tout l'inverse qui se produit, ce qui est à la fois rassurant mais également un peu dommage. Pour commencer, le jeu conserve l'aspect infiltration très important dans le titre original. On peut, à l'aide de la simple pression d'un bouton, se cacher derrière un mur ou se suspendre en hauteur pour attaquer les ennemis par surprise et avoir un avantage certain en début de combat. La plupart des options disponibles pendant les affrontements font leur retour, comme le "1 more" et le "all out attack", ainsi qu'une nouvelle furie propre à chaque personnage déclenchable dès que la jauge adéquate est remplie. Autre ajout, le "Phantom move" quant à lui permet d'utiliser certains éléments du décor afin d'asséner de sérieux dégâts autour de vous. Rien de superflu d'ailleurs tant les ennemis peuvent être très nombreux et surtout très puissants. Ce qui nous amène à parler des deux gros problèmes dont souffre Persona 5 Strikers et qui l'empêche d'atteindre l'excellence de son prédécesseur. Stikers warrirosPremièrement, la caméra se place souvent n'importe comment et nuit à la visibilité de l'action, malgré la présence d'un lock. La quantité d'ennemis à l'écran n'aide pas non plus à bien appréhender les affrontements, et très souvent le personnage que l'on contrôle se prend de gros dégâts venus d'on ne sait où, ce qui est particulièrement frustrant et déplaisant. Car oui, les "shadows" peuvent faire très très mal, y compris les mini boss de base, et ne pardonnent pas les erreurs. Vient donc ensuite le deuxième point noir du soft : la très mauvaise gestion de la difficulté, qui plombe à la fois l'intérêt des combats mais également tout l'aspect fun des jeux "Musou". Tout d'abord le fait de se prendre des attaques par tous les côtés sans pour autant voir d'où provient l'agression nous force à esquiver sans arrêt, même s'il n'y a pas de danger apparent. C'est assez pénible dans le sens où l'on ne peut en aucun cas foncer dans le tas pour tout défourailler, perdant ainsi l'aspect défoulant propre à bon nombre d'Action-RPG. Et surtout, les boss possèdent un nombre tellement élevé de points de vie que les attaques physiques deviennent très vite obsolètes, forçant le joueur à ne se battre qu'avec les pouvoirs des Persona en continu, encore et encore.
Et c'est là où réside le plus gros problème finalement. Le jeu est à la fois incroyablement difficile si l'on aborde les affrontements de manière classique, mais deviennent ensuite complétement inintéressants lorsque l'on comprend qu'il ne suffit que de spammer à l'infini les compétences adéquates en utilisant les forces et faiblesses des différents éléments habituels de la série. La seule limite sera votre stock de SP, pour peu que vous n'ayez pas fait le plein d'objet de soin au préalable. Le gameplay déçoit donc dans le sens où il rate le coche du fun propre au temps réel, et par l'absence de stratégie nécessaire pour vaincre les adversaires. Heureusement, le fait de pouvoir monter une équipe de 4 personnages parmi les 10 disponibles et de switcher à tout moment entre eux lors des batailles, reste toujours très plaisant d'autant plus que chacun des fantômes possède ses propres combos déblocables à force d'utilisation. Aut Caesar, aut nihilMalgré un système de jeu en demi-teinte, Persona 5 Strikers se parcourt tout de même avec plaisir grâce à une aventure toujours aussi passionnante, même si peut-être un peu moins marquante. Évidemment nous sommes en terrain connu et le scénario reste dans les sentiers établis par son ainé, mais les deux nouveaux personnages apportent un peu de sang neuf à l'équipe, tout particulièrement Zenkichi, un adulte représentant de la loi au background intéressant, qui travaillera en collaboration avec notre groupe de héros. Des quêtes annexes seront également disponibles histoire de prolonger un peu l'expérience, mais ne vous attendez pas à quelque chose de vraiment travaillé, on reste dans le domaine du remplissage en bonne et due forme.
Bien entendu, le fait que l'histoire ne s'étale que sur 2 mois ne permet pas au jeu d'avoir une durée de vie aussi conséquente que celle de Persona 5. En résulte un titre évidemment beaucoup plus court que le précédent, mais tout de même très conséquent, entre 40 et 50 heures tout de même pour le terminer. D'un point de vue technique le soft souffre, il faut bien le dire, du poids des âges en reprenant les mêmes graphismes qu'à l'époque et force est de constater que l'ensemble a pris un petit coup de vieux. Fort heureusement la direction artistique relève encore une fois le niveau et camoufle avec brio un visuel d'une autre époque. Un dernier mot sur l'ambiance musicale toujours aussi excellente, où l'on retrouve la plupart des meilleurs thèmes de Persona 5, parfois tels quels ou remixés avec goût, ce qui ne gâche rien. On aurait envie de croire que Persona 5 Strikers est la digne suite du chef d'oeuvre d'Atlus, mais dans les faits le titre ne remplit son contrat qu'à moitié et déçoit sur la partie gameplay. Ni vraiment défoulant, ni vraiment stratégique, le dernier né du studio des Megaten pêche par une gestion de la difficulté assez mal calibrée qui pourrait autant frustrer les joueurs de Musou que les fans de RPG. Reste une aventure très plaisante et le plaisir de retrouver les voleurs fantômes dans un road trip à travers le Japon particulièrement agréable à défaut d'un scénario réellement novateur.
Persona 5 Strikers > Media > Vidéos > PlayStation 4 > 24 disponibles :
Persona 5 Strikers
Character Trailer: Yusuke Kitagawa
Character Trailer: Haru Okumura
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