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Planescape: Torment
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Planescape: TormentC'est par le plus grand des hasards que j'ai découvert Planescape Torment. Tout le monde connaît la société qui l'a développé, Black Isle, créatrice de références en la matière comme les Icewind Dale. Planescape Torment se démarque de ces séries par son humour omniprésent, tout en en conservant les qualités.
L'histoire se déroule à Sigil, la "Cité des Portes". Dans cet endroit déjanté cohabitent des races aussi diverses que variées, qui ont chacune leur manière propre de s'exprimer, leurs coutumes, et leur comportement. Le joueur est parachuté dans la peau de Sans-nom (ça ne s'invente pas), qui se réveille sur une table de la morgue. Ne se souvenant de rien, il est livré à lui-même au milieu de zombies numérotés dans un état de décomposition plus ou moins avancée, et d'Hommes-poussière, une faction qui récupère les morts pour les forcer à travailler pour eux une fois ranimés par nécromancie. Il rencontre cependant dès son réveil un allié (si l'on peut dire), un crâne hyper-bavard du nom de Morte (seule arme équipable pour Morte : des dents, mais ça fait mal). Si les interactions avec les décors ne sont pas très poussées, il en est tout autrement de celles avec les personnages. Via la fenêtre de dialogue, il est possible d'examiner attentivement tous les zombies, chacun étant différent, et ainsi d'obtenir des détails "crus" sur leur morphologie et de pratiquer toutes sortes de manipulation sur leur corps (arrachage de dents, amputation, exploration d'abdomen,...) en espérant tomber sur quelque chose d'utile (soit dit en passant, un bras putréfié constitue quand même une arme 1D6 de type gourdin, ce qui n'est pas rien au début du jeu). Ce n'est pas pour rien que le jeu est déconseillé aux moins de 16 ans. Comme d'habitude, cette classification est abusive : mon petit frère ne va pas faire des cauchemars parce qu'il m'a regardé jouer. Malgré tout, c'est une autre indication sur le côté macabre de l'ambiance du jeu.
Vous serez bien sûr par la suite amené à croiser d'autres compagnons, que vous serez libres d'accueillir ou non dans votre groupe. La personnalisation du jeu est très poussée, et les quêtes qui vous seront proposées dépendront directement de la composition de votre groupe. Vous serez également libres de changer la profession de Sans-nom : il vous suffit simplement pour cela de rencontrer un maître, qui vous enseignera alors votre nouveau métier (Guerrier, Voleur, Mage, ...).
Comme le dit si bien le manuel : "Ici, le verbe est plus fort que l'épée et l'esprit se joue de la réalité". L'ambiance est vraiment un point fort de ce jeu. Vous devrez apprendre à ne pas vous fier aux apparences et à décrypter chaque parole. Les clés qui ouvrent les portes de Sigil ne sont pas nécessairement faites de métal : une parole, une personne, et beaucoup d'autres éléments peuvent l'être. Chaque porte a une clé unique, qu'il vous faudra découvrir. D'ailleurs, les portes ne sont pas toutes faites de bois ou de fer : un tas d'ordures, une tombe, un mur peint sont autant d'autres portes qu'il vous faudra identifier, par le verbe ou par la clé. La richesse de l'univers de Planescape est assez importante, comme en témoignent les biographies que l'on peut obtenir dans le journal de Sans-nom : les membres de l'équipe mais aussi tous les NPC et les monstres y sont référencés. Au niveau du gameplay, le point marquant est que le héros est immortel. Jamais vous ne verrez Game Over s'afficher, même en y mettant toute la volonté du monde. Lorsque les HP de Sans-nom atteignent 0, toute l'équipe est téléportée au début de la zone. En revanche, si c'est l'un des autres membres de l'équipe qui se fait achever, alors la seule solution est d'utiliser le sort de Résurrection de Sans-nom à l'endroit où se trouve le cadavre. Sinon, pour le reste du gameplay, les règles standard d'AD&D sont en vigueur. On note cependant un système de combat beaucoup plus jouissif que celui de Baldur's Gate et Icewind Dale.
Graphiquement, c'est assez convaincant, et ça ne nécessitera pas un PC trop puissant pour tourner correctement. Les effets des sorts sont sympas, et l'ensemble bénéficie d'une bonne lisibilité, malgré les teintes sombres des environnements. Les menus sont assez originaux, mais restent cependant assez fonctionnels pour ne pas impliquer une navigation rébarbative. Le système d'équipement est très complet. Un élément vient même se rajouter aux traditionnels bracelets, bagues, armes, armures, et vêtements : il s'agit des tatouages. Sans-nom peut simultanément arborer 2 tatouages, qui auront des effets importants sur les statistiques, et lui permettront parfois de lancer un sort spécifique.
Planescape est plus qu'un jeu : c'est une immersion dans un univers qui respire le génie. S'en décrocher est difficile, et plus d'une fois on se surprendra dans la vie de tous les jours à penser de manière tordue comme si la vie était un prolongement du jeu.
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