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Venus & Braves
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Venus & BravesLa Sorcière, la Déesse et la Prophétie de la Destruction
En décembre 2000 sortait l'un des premiers RPG de la Playstation 2, Seven: Molmorth no Kiheitai. Son ambiance très particulière ainsi que son système de combat extrêmement original posaient déjà les bases de ce qui aurait pu devenir un excellent RPG si le projet avait été un tout petit peu plus ambitieux. Namco décide donc de ne pas en rester là et développe alors un nouveau RPG reprenant le même système que Seven, mais en allant cette fois-ci beaucoup plus loin. Le "Venus Project" est né, et c'est en février 2003 que débarquera dans les boutiques japonaises Venus and Braves: Majo to Megami to Horobi no Yogen.
La Prophétie de la DestructionLe jeu vous place dans la peau de Blood Boal, un mercenaire immortel vieux de plus de 300 ans, leader d'une petite escouade dans un village reculé au fin fond des montagnes. L'homme est fatigué de sa trop longue existence jalonnée par les morts des innombrables compagnons qu'il aura rencontré au cours de sa vie. Nous sommes en l'an 999, à l'aube du nouveau millénaire, et c'est à ce moment précis que d'horribles créatures déferlent sur le paisible village. S'activant à défendre les habitants du mieux qu'il peut avec sa brigade, Blood découvrira alors que la vieille prophétie oubliée de tous - proclamant la destruction du monde - s'avère être exact, et qu'il devra continuer à se battre pendant plus d'un siècle afin d'empêcher définitivement celle-ci de se réaliser. C'est dans ce climat d'apocalypse que commencera alors la longue bataille de l'immortel et de ses hommes.
La grande force de Venus and Braves tient autant de son concept que de sa narration relativement dense. Le jeu propose donc de vivre une aventure qui s'étalera sur plus de cent ans, au cours de laquelle le joueur devra régulièrement recruter de nouveaux membres afin de remplacer ceux qui mourront au combat ou de vieillesse. Rencontrer de nouveaux compagnons qui vous suivront pendant plusieurs décennies, puis devoir s'en séparer parce qu'ils deviennent vieux et inutiles est réellement un déchirement et représente l'un des aspects les plus réussis de ce RPG. Le joueur ressent tout le poids de l'immortalité de Blood, et il s'agit très certainement du jeu vidéo exploitant le mieux le concept cruel de la vie éternelle. Rotation Battle SystemVenus and Braves est un Tactical-RPG, dans le sens où l'on recrute des troupes, les place sur une map quadrillée et les fait combattre avec une gestion de l'espace. Mais là où le jeu se différencie des autres softs du même genre, c'est par la façon dont les combats se déroulent. Tout d'abord, on nous présente toutes les caractéristiques de l'ennemi, afin de pouvoir choisir et placer ses hommes sur la grille de combat avant d'engager la bataille. Car une fois celle-ci entamée, vous n'aurez presque aucun contrôle sur le déroulement du combat. Le principe est très simple : 3 lignes de 4 cases chacune vous permettant de positionner un maximum de 7 personnages. La ligne frontale pour attaquer, la ligne centrale pour les archers, les mages et les classes possédant une capacité de soutien pour les guerriers situés sur la ligne frontale, et enfin la ligne arrière pour se régénérer. A chaque fin de tour, une fois que les actions des différents belligérants sont terminées, vous pouvez choisir d'effectuer une rotation de vos troupes. Ceux qui se trouvent sur la ligne frontale passeront sur la ligne arrière, ceux de la ligne centrale sur la ligne frontale, et ceux de ligne arrière sur la ligne centrale. L'intérêt réside dans le fait que le seul moyen de se soigner est d'être positionné sur la ligne arrière ou centrale, et il est donc parfois nécessaire d'enclencher une rotation pour éviter la mort de l'un de vos soldats situé sur le front.
Le système est simple et efficace, mais peut rebuter les joueurs désirant s'impliquer davantage dans les phases de combat. Car ici, tout est préparé en amont. Le jeu propose un peu moins d'une vingtaine de classes différentes, allant du paladin au samouraï, en passant par la sorcière ou encore le mage guerrier (la classe totale). Chacun ayant ses spécificités selon la ligne de combat où il se trouve. Par exemple, un prêtre sur la ligne centrale est capable de renforcer la puissance d'attaque d'un allié situé devant lui, ou de régénérer tout un rang s'il est situé sur la ligne arrière. C'est en connaissant parfaitement les différentes capacités de toutes les classes du jeu que l'on peut efficacement préparer un combat, et parfois même remporter une victoire sans même effectuer une seule rotation au cours d'une bataille. Endless SufferingLe jeu se découpe en différentes phases : les dialogues faisant avancer le scénario, les déplacements sur la carte pour éradiquer les monstres, les combats bien évidemment, et le recrutement. Il est clair que les dialogues représentent une très grande partie de l'intérêt du RPG de Namco, puisqu'ils couvrent au moins 70 à 80% du temps de jeu. L'histoire est vraiment passionnante et est épaulée par une galerie de personnages tous plus réussis les uns que les autres. D'ailleurs, si le ton général est plutôt sombre et sérieux, une touche d'humour est tout de même présente afin d'oublier un court instant que le Monde est voué à la destruction. Mais il est évident qu'il vous faudra avoir un bon niveau en japonais pour pouvoir en profiter.
Afin de représenter le poids des années sur les humains que vous engagerez, le jeu vous permet, lors du recrutement, de visionner la courbe de progression des différents mercenaires, c'est à dire de voir jusqu'à quel âge ils progresseront, stagneront, puis dépériront. Il est important de noter qu'un soldat mort au combat l'est définitivement, à l'exception des personnages importants de l'histoire, et qu'ils peuvent tomber malades s'ils enchainent les batailles sans se reposer. Il faut donc savoir ménager ses troupes pour qu'elles puissent rester efficaces. Ajoutez à cela la possibilité de voir vos guerriers hommes et femmes tomber amoureux et se marier, ce qui peut avoir comme conséquence un éventuel départ définitif de leur part ou bien de pouvoir recruter leur futur enfant quelques années plus tard... Une perle visuelle et sonoreCe qui frappe le plus lorsque l'on joue à Venus and Braves, c'est la qualité exceptionnelle des graphismes. Le jeu est absolument somptueux et arbore une 2D intégrale de toute beauté. Les décors sont renversants, extrêmement colorés et possèdent un style "conte de fée" particulièrement soigné, sans compter le character design sublime des différents protagonistes, les rendant particulièrement attachants. Du côté du son, c'est également du pur bonheur avec des compositions magnifiques, un main theme du même acabit, et un doublage impeccable. Le seul regret est que Namco n'ait jamais commercialisé l'OST du jeu, obligeant le fan à se contenter des quelques pistes présentes sur le CD offert dans la version collector.
Vous l'aurez sans doute compris, l'aspect technique est probablement l'une des plus grandes réussites de ce RPG. La direction artistique originale et grandiose à la fois lui procure une ambiance envoûtante qui happe le joueur dans un univers qu'il n'aura pas envie de quitter de sitôt. La durée de vie du soft est par ailleurs parfaitement satisfaisante avec une bonne quarantaine d'heures en moyenne pour le terminer, ainsi que quelques quêtes annexes au cours desquelles certains personnages uniques pourront être recrutés. Un mode de jeu supplémentaire apparaitra également une fois l'aventure bouclée, afin de poursuivre l'expérience pour ceux qui en voudraient encore plus. Passionnant, novateur, et particulièrement soigné, Venus and Braves l'est très certainement. Son système de combat original est à la fois une force et une faiblesse, pouvant rebuter certains joueurs recherchant un T-RPG plus complexe. Mais il s'agit peut-être là du seul point discutable du soft, le reste du jeu étant presque inattaquable tant Namco a peaufiné son travail jusque dans les moindres détails. L'expérience proposée est véritablement unique et il serait vraiment dommage de passer à côté de ce chef-d’œuvre.
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