On peste souvent contre la déclinaison de séries à succès sur les mobiles japonais, qui aboutit à des RPG que nous autres, pauvres européens, ne pouvons essayer. Heureusement, quelques titres majeurs du support ne résistent pas à l'appel du public occidental. Ainsi, après
Final Fantasy IV: Les Années Suivantes passé du mobile au WiiWare, c'est au tour d'
Yggdra Unison de s'exporter, sur Nintendo DS cette fois.
Avec la même réussite ?
Devenir le maitre des onze royaumes
Yggdra Unison n'est pas une suite ou une préquelle à Yggdra Union comme on a pu le lire ici et là, et ne fait même pas partie de la série Dept. Heaven, c'est un pur spin off. Néanmoins, il reprend les figures emblématiques d'Yggdra Union et propose un univers dans lequel la conquête est reine. Le but du jeu est très simple : il faudra envahir les différents pays afin de contrôler les 11 royaumes (pour 36 territoires) qui composent le continent.
Dès le départ, le jeu propose de choisir entre les forces menées par Yggdra et celles menées par Milanor, les deux personnages principaux d'Yggdra Union. Le choix affecte bien entendu les troupes contrôlées, mais également le placement sur le continent et les ennemis adjacents. Mais, au final, le but étant de tout contrôler, je doute que l'impact soit vraiment significatif.
On peut également imaginer qu'une fois le jeu fini, il offre la possibilité de choisir les autres royaumes, mais ce n'est qu'une conjecture.
Des chiffres et des... ronds
C'était annoncé, le système de jeu n'aurait rien à voir avec
Yggdra Union. Dans les news et les premiers avis, une certaine similarité avec
Dragon Force revenait avec insistance. Certes, le jeu est bien un Strategic-RPG, mais le jeu le plus proche - le modèle - serait finalement plutôt
Ogre Battle: The March of the Black Queen.
Après avoir choisi quel territoire adjacent on souhaite attaquer, on démarre la mission. On déploie deux troupes depuis notre base, puis tout se passe en temps réel. On assigne une destination à chaque troupe, et le but est simplement d'aller vaincre le boss de la mission et de s'emparer du château principal (tout du moins là où j'en suis rendu) sans se faire prendre le sien, dans le temps imparti. Oui, les missions sont en temps limité. Mais pour autant, le château principal n'est pas le seul objectif dont il faut se soucier. On trouve également des forts intermédiaires sur la carte, qui permettent de remonter la limite de troupe à déployer, ainsi que diverses machines de guerre que l'on peut tourner à notre avantages (canons, balistes...). Ces dernières tirent périodiquement et se révèlent des alliés de poids. La seule similarité avec
Dragon Force, finalement, réside dans le tableau des prédominances des armes/unités les unes sur les autres.
Lorsque deux troupes ennemies arrivent à portée l'une de l'autre, un combat s'enclenche logiquement. C'est là que le terme "Unison" prend tout son sens. Avant chaque attaque, le jeu assigne brièvement un numéro à chaque troupe déployée, puis après chaque coup porté avec succès, le jeu nous invite à toucher l'écran, puis à écrire un nombre au stylet. En écrivant correctement le nombre assigné à une troupe présente dans le cercle d'action affiché à l'écran, on réalise un enchainement, qui débouche sur une autre possibilité de chiffre à écrire, et ainsi de suite.
Au cours des missions, on récupère également des cartes, évoquant immédiatement celles d'
Ygddra Union. Mais pour le moment, je n'ai pas vraiment cerné l'utilité. Entre chaque mission, on peut assigner les récompenses reçues à nos troupes, ainsi que discuter avec les ennemis capturés, avant de choisir à nouveau quel territoire attaquer.
On se retrouve donc avec un système de jeu amusant qui est très vite addictif, assez innovant comme de coutume avec
Sting, qui cherche toujours à réinventer les genres abordés. Le tout est bien détaillé dans les tutoriaux. Reste à voir si, sur la durée, le système se renouvelle suffisamment.
Stylet rules everything
Malheureusement, on se rend bien vite compte que le jeu a initialement été prévu pour un support moyennement puissant. Graphiquement, le jeu est assez faible pour de la DS, avec des sprites en combat bien plus petits et moins bien animés que ceux d'Yggdra Union sur... Game Boy Advance. Les cartes sont sommaires, et l'ensemble est finalement assez limité en couleur. Heureusement, la patte Sting se fait sentir, avec des menus magnifiques, un design réussi et une ergonomie toujours parfaite utilisant à merveille le double écran. Les musiques ne sont pas en reste et accompagnent parfaitement les diverses situations.
Le jeu se joue intégralement au stylet, et pour assigner les directions, c'est tout simplement parfait et instinctif. En revanche, le système de chiffre est assez douteux, la reconnaissance de l'écriture est loin d'être parfaite, surtout pour les joueurs qui écrivent mal (comme moi). Sur le coup, le jeu devait être autrement plus adapté au support mobile, avec les touches du téléphones, mais le portage aurait pu utiliser les boutons, ou des combinaisons de boutons, la nécessité d'écrire énormément de chiffres au cours de chaque mission finit par peser...
Je m'interroge également sur la durée de vie finale du titre : après moins de deux heures dessus, j'avais déjà pris le contrôle de quatre royaumes... certaines missions pouvant de boucler en quelques minutes à peine.
Même si l'héritage du téléphone mobile se fait grandement sentir tant dans le gameplay que techniquement, Yggdra Unison est vraiment prenant et original, sur les premières heures tout du moins, malgré un manque de profondeur. RPG stratégique à la Ogre Battle comme on en voit rarement, le jeu est agrémenté de l'ergonomie atypique de Sting et régalera les stratèges en herbe, encore plus s'ils ont été réceptifs à l'ambiance particulière d'Yggdra Union.
Ne reste plus qu'à espérer une sortie américaine pour profiter pleinement du jeu.
07/12/2009
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