Fruit d’une rencontre originale entres développeurs de différentes nationalités, installés dans les studios de développement d’Honolulu à Hawai, Final Fantasy IX a été –pour reprendre les mots de Itô son réalisateur- un « produit multiculturel », riche de contributions diverses, à l’ambiance exotique et aux couleurs feutrées. Des couleurs vertes et bleutées du VII et VIIIe opus, nous passons ainsi aux couleurs plus chaudes de la fantaisie, dont les aspects fondamentalement théâtral et récréatif de ses personnages, loufoques et disproportionnés, ont donné immanquablement au jeu une texture particulièrement « bon enfant », mais aussi une fausse impression de légèreté, voire de simplicité puérile pouvant s’avérer trompeuse. Car si Final Fantasy IX constitue bel et bien le retour aux sources qu’on lui connait (avec tout ce que cela comprend en termes d’images et de symboles),les différentes thématiques abordées, ainsi que la réelle profondeur dramatique et psychologique de ses personnages en font indéniablement un des épisodes les plus matures de la saga.
La Légende de Final Fantasy IX s’attache à mettre en évidence cette maturité, en démontrant parfois de manière surprenante,toute l’épaisseur scénaristique et artistique de ce neuvième épisode, à travers un décryptage des nombreuses influences et clins d’œil empruntés (sciemment ou non) à l’Histoire, la philosophie, le cinéma, la littérature, le théâtre, ou encore la « japanimation ». Nous l’avons dit, FFIX est un jeu d’une étonnante richesse. Et si l’ouvrage ne cache pas lui aussi son ambition de proposer un savoir quasi encyclopédique, la volonté d’en parler autrement« sous les feux de la rampe », en croisant un nombre intéressant d’anecdotes et de témoignages croustillants, est tout aussi présent ! Ecrit par Nicolas Courcier, Mehdi El Kanafi, Raphaël Luccas et Fabien Mellado, préfacé par Valérie Précigout (alias Romendil, sur jeuxvidéo.com), cet ouvrage à la fois rétrospectif et novateur vous propose ainsi un regard croisé et complémentaire entre différents auteurs, enclins, non sans nostalgie, à rendre un ultime hommage au dernier « FF » d’Hironobu Sakaguchi !