[Review] Yggdra Union, de Sting
Par Shadow, le 22/03/2009 à 20h00 (3015 vues)
Bonsoir à tous ! Ce soir je vous réserve un billet qui fait à écho au topo de Rukia sur
Knights in the Nightmare, puisqu'
Yggdra Union appartient à la même série que ce dernier. Cet article est également écrit en réponse
à ma preview publiée lundi soir. Et enfin le dernier retentissement et non des moindres...
J'ai écris cet article après
l'histoire Yggdra Union PSP, qui aurait pu faire scandale à l'époque, mais Sir Medion a étouffé l'affaire via une argumentation des plus douteuse... Malin, mais il en faut plus pour m'avoir !! Sur ce je vous souhaite une excellente lecture, et à demain soir pour une autre review !
24 janvier 2008 (Japon)
16 septembre 2008 (USA)
Plate-forme : PSP
Genre : Tactical RPG
Développeur : Sting
Editeur : Atlus USA
Site officiel :
Cliquez ici !Introduction : Si l'on attend toujours le troisième jeu de la série Dept. Heaven (le quatrième étant déjà sorti au Japon), Sting ne s'arrête pas pour autant de travailler et nous offre un remake d'Yggdra Union, localisé en fin d'année dernière par Atlus USA. L'éditeur a donc décidé de retenter sa chance avec ce jeu sorti à l'origine un peu tard sur GBA pour être apprécié à sa juste valeur. Enfin il ne faut pas se le cacher, le jeu n'avait pas non plus que des qualités et pêchait principalement pour un manque de rythme et, semblerait-il, une difficulté assez imprévisible (je ne peux en juger avec mon avancement sur GBA, arrêté à la première quinzaine de missions je n'avais pas rencontré de problèmes majeurs). Il incombe donc à la PSP de faire disparaître tous ces défauts, histoire de justifier pleinement l'achat de ce qu'on aimerait vraiment être une référence du Tactical RPG.
L'histoire s'ouvre sur un coup d'état de l'Armée Impériale qui prive la princesse Yggdra de sa famille et de son trône. Alors que la jeune fille parvient à s'échapper à l'aide de quelques chevaliers ayant survécus, cette dernière se retrouve seule avec des poursuivants qui ont la ferme intention de la retrouver pour mettre fin au problème que leur pose la lignée royale. Aegina, Valkyrie de l'Armée Impériale, semble sur le point de trouver sa proie ; mais Yggdra parvient à se cacher, et ce sont d'infortunés bandits qui font les frais de la fureur guerrière de la jeune Impériale. La riposte est immédiate, et les troupes de l'empire sont forcées de se retirer ; c'est alors qu'Yggdra sort de sa cachette et demande l'aide du chef des bandits, Milanor, qui accepte : il a dorénavant un compte à régler avec l'Empire. L'objectif pour nos jeunes gens sera de retrouver le reste de la cavalerie royale, afin de regrouper les forces et avoir une chance de réussite.
La narration n'est pas complexifiée à outrance, et suit une logique relativement simple tout au long du jeu. Avec le passage sur PSP les évènements sont désormais doublés, et en version US on peut choisir entre l'anglais et le japonais. À chaque début de chapitre il y a également un conteur qui résume les évènements passés et se profilant ; tout cela donne au jeu un aspect “récit moyenâgeux” qui renforce incroyablement l'immersion pour tout amateur d'histoires de capes et d'épées. Du point de vue de la localisation, Atlus USA a démontré par les récentes sorties qu'on pouvait entièrement lui faire confiance en la matière : les textes sont très bien écrits, proposant une façon de parler différente selon le caractère, et le casting US donne au jeu une nouvelle dimension. La qualité de la narration atteint pour ainsi dire le niveau de Fire Emblem : Radiant Dawn, un jeu sur console de salon ! On ajoute à cela les artworks des personnages, avec un souci du détail perceptible, associés à des sprites qui affichent diverses réactions suivant la situation : le jeu se veut très cohérent dans son approche scénaristique, et il y réussit haut la main. À ce titre, différentes fins sont possibles (dont deux qui remplacent plus un game over qu'autre chose), et l'ultime d'entre elles, nécessitant le plus de combats, est d'une justesse remarquable vis-à-vis du caractère de l'héroïne, qui apparaît plus que jamais comme “humaine”, tout simplement.
Je regrette cependant l'aspect un peu “primaire” de certains personnages, qui ont une personnalité assez peu marquée. Cela s'atténue un peu avec les doublages, mais globalement on sent que les développeurs ont choisi la facilité, et l'histoire pâtit forcément de ce manque de travail du côté de la psychologie. Fort heureusement le camp adverse fait preuve de sournoiserie et d'une organisation affolante ; nombre de généraux charismatiques composent les rangs impériaux, et le chef à leur tête planifie les moindres mouvements avec une grande sagesse. Tout est pensé dans les moindres détails, y compris lorsqu'il faut improviser.
Je n'insisterai pas davantage sur le scénario qui, si important soit-il, n'en est pas moins un prétexte à la cinquantaine de missions qui vous attendent. Je vous renvois à la preview écrite précédemment pour plus d'informations sur les bases du gameplay ; ce qui suit est dans la continuité de mon précédent article.
Vous dirigez plusieurs groupes, représentés sur la carte par leur général (Yggdra, Milanor, etc.) : celui-ci possède à ses côtés des combattants qui manient un certain type d'arme, et le groupe peut avancer à l'aide des cartes. Sélectionnées en début de bataille, celles-ci définissent également la puissance de l'assaut, et si le type d'arme est en adéquation avec celle maniée par vos troupes vous pouvez déclencher un skill aux divers effets.
Il est important de considérer tout ceci, puisque le nombre de cartes que l'on peut prendre est limité : si vous arrivez à terme de votre pioche sur le terrain, la partie est terminée. Le triangle d'arme de base se voit étoffer par les nombreux types d'unités présents dans le jeu, telles que les assassins, les squelettes, magiciens...
Mais il peut arriver que même en faisant ce que vous vouliez durant votre tour, les choses se compliquent par la suite sans que vous puissiez protester, faute d'avoir prévu les évènements. Ainsi il est important de noter que lorsqu'un groupe se jette sur l'adversaire en début de combat, il arrive que le général visé tombe d'ores et déjà sous les coups ! Les troupes sont alors temporairement affolées, et se désorganisent ; il est fort probable qu'elles périssent par la suite, à moins que l'adversaire soit vraiment handicapé par son style de combat ou autre. Ensuite, les unions : selon le sexe du général initiateur, vous pourrez faire appel à des alliés alignés dans une direction directe ou diagonale ; il faut savoir que chaque combat livré par une même unité épuise davantage ses troupes. Il est important de considérer lors d'attaques groupées la jauge de RAGE de l'adversaire, celle-ci se remplissant d'autant mieux que la lutte s'éternise. Comme dans Riviera, elle permet de renforcer le pouvoir offensif de l'adversaire, et si celui-ci le souhaite, d'utiliser un skill.
Si les troupes de la jeune princesse n'ont pas peur de se battre, il ne faudra pas pour autant en oublier ce qui permet de survivre dans une guerre. Ainsi divers villages sont disséminés sur les terrains, et il est possible d'y glaner des informations, ou parfois des objets qui vous aideront dans votre quête. S'arrêter sur certains espaces permet également de faire des découvertes intéressantes, et les plus précieux artefacts sont bien souvent détenus par l'ennemi. Vos items peuvent régénérer le moral des troupes (ce qui détermine l'énergie vitale du général) en étant utilisés, ou peuvent être équipés pour vous attribuer des avantages durant une ou plusieurs batailles. Tout autant que la progression des cartes et des niveaux de vos personnages lors d'un combat, il faut donc apprendre à gérer cet aspect, l'avant-bataille.
Quoi qu'il en soit il ne faut pas être effrayé par le nombre de paramètres qui rentrent en jeu : tout est introduit par un tutorial ; ces petites séquences, aussi bien instructives que drôles par moment, peuvent être revues à tout moment ; une fois les bases maîtrisées, je ne saurais trop vous conseiller une lecture attentive de la notice. J'y accorde rarement une attention particulière, et je peux vous assurer qu'en l'occurrence cela s'est avéré très instructif, tant le système de jeu est riche !
Il est possible de sauvegarder en cours de partie pour suspendre la bataille, et on peut éventuellement recharger le fichier si besoin, celui-ci n'étant pas effacé jusqu'à ce que vous en décidiez autrement.
Heureusement d'ailleurs, car il faut savoir que le jeu propose beaucoup de situations “extrêmes”, dans lesquelles même le plus fin stratège doit rester vigilant ; en effet les conditions de victoire changent régulièrement, les premiers critères ayant été remplis ou non ! A sa sortie GBA, la difficulté n'aidant pas cela avait dû en frustrer certains, mais en mode de difficulté normale sur PSP ça s'avère tout à fait jouable, avec un minimum d'adaptabilité de votre part. En fait c'est cela même qui rend les affrontements si intéressants, et qui donne envie d'avancer encore et encore, pour repousser ses limites et jouir de la victoire. Car il faut bien reconnaître que l'on ne donnerait pas cher de la peau de la jeune princesse et de ses bandits au tout début...
Si l'on en revient à des considérations plus terre à terre, le jeu s'en sort plutôt bien sur le plan technique : la PSP affiche des sprites fins sur la carte, des chargements réduits au minimum, des batailles très vivantes (grâce à la possibilité sur PSP d'accélérer le défilement de l'action sans qu'on dénotte à aucun moment de ralentissement), et des musiques fort appropriées qui, sans avoir la pêche ni la diversité de celles entendues dans Riviera, parviennent à égayer nos oreilles d'une fort belle manière. Le passage en 16 : 9 a bien réussi à Yggdra Union (Riviera passe pour un coup d'essai à côté, tant la conversion PSP l'avait desservi par rapport au GBA), et j'apprécie particulièrement l'affichage des textes (assez gros), car ça facilite grandement leur lecture (quand on sait la quantité de dialogues que l'on va avoir à visionner !).
Le jeu se parcourt en une bonne vingtaine d'heures si vous usez de l'accélération en combat (qui est aussi possible lors des séquences de dialogues). Du coup le titre retombe au même niveau que son aîné sur cet aspect, mais je ne serai pas à m'en plaindre : le tout est emprunt d'une dynamique rare.
Des bonus sont débloqués en fin de partie (six sections contenant des artworks, vidéos, items collectionnés, etc.), et il est possible de rejouer en difficile, comme c'était imposé sur GBA... ! L'aventure possède, à l'instar de Valkyrie Profile : Lenneth, des secrets qui ne seront révélés qu'en parcourant le soft à ce niveau. L'accélération hyper-rapide est également débloquée, rendant les affrontements encore plus nerveux.
Voilà qui est susceptible améliorer une replay value peut-être un peu faible dans l'immédiat ; le rythme du jeu repose en effet en grande partie sur “l'effet de surprise” produit initialement. Cependant les hardcore gamers voudront sans aucun doute collectionner tous les objets disponibles (plus de deux cents cinquante !), visionner toutes les vidéos... Ils auront par conséquent de quoi faire.
Conclusion : Le second jeu de la série de Sting arrive à temps sur PSP, et souhaite se faire remarquer c'est certain. Telle la jeune Yggdra partie à la reconquête de son royaume, quoi de plus normal que de vouloir attirer le plus de monde à tenter l'expérience ? Cela fut l'objectif des développeurs avec cette nouvelle édition : la narration et l'action furent remises à neuves, la difficulté réajustée. Yggdra Union sur PSP, c'est l'UMD qui réussit à restituer toutes les qualités de l'original, dans une œuvre à la fois accessible et passionnante, d'un bout à l'autre.
+ Dual audio (et qualité de la version US)
+ Possibilité d'accélérer les batailles
+ Une intrigue finement élaborée
+ Des ennemis charismatiques
+ Une grande richesse de jeu
+ Character design soigné
+ Plusieurs fins possibles
+ Difficulté bien gérée
- Quelques musiques qui se répètent
- Replay value pas forcément excellente
Note Indicative : 17/20