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Star Ocean: Till the End of Time Director's Cut
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Star Ocean: Till the End of Time Director's CutNous sommes le 27 février 2003. Le troisième volet de la célèbre série de Tri-Ace, Star Ocean, sous-titré Till the End of Time débarque sur le territoire japonais. Attendu comme le messie après la déception qu'avait pu causer chez de nombreux fans de RPG Final Fantasy X et sa suite Final Fantasy X-2, Star Ocean 3 ne récolte pourtant qu'un succès mitigé avec 450 000 ventes, ce qui est bien peu pour un jeu de ce calibre. Une raison ? Oui !! Les millions de japonais qui s'étaient rués sur la PS2 le jour de sa sortie, les gros joueurs en somme, ceux qui attendent le plus ce Star Ocean, ne peuvent tout simplement pas goûter aux joies du jeu, ou partiellement en tout cas. En effet, sur les premières générations de PS2, de nombreux bugs apparaissent : disparition de sauvegardes, gros plantages lors de certains sorts, parfois même le jeu plante systématiquement à un endroit et on ne peut plus continuer ! Les développeur du jeu ont bien entendu une part de responsabilité dans ce fâcheux accident, les plusieurs reports du jeux n'ayant pas été visiblement suffisants. Tri-Ace, furieux contre Sony, décide cependant de réaliser une deuxième version " Director's Cut " du jeu, en y ajoutant pour l'occasion des bonus comme de nouveaux donjons ou de nouveaux personnages et bien sûr, en retirant tous les bugs. C'est précisément cette version qui arrive en Août 2004 sur le territoire américain et le 29 Septembre 2004 sur notre bon vieux territoire français. Mais que nous réserve ce Star Ocean, qui a joué les arlésiennes pendant si longtemps?
Un scénario très long à démarrer772 de l'ère pangalactique. L'homme a exploré l'univers tout entier et a acquis un savoir et une technologie immense. Une règle régit cependant l'univers : la loi UP3 (déjà présente dans Star Ocean 2) qui oblige les civilisations avancées à éviter tout contact avec les planètes arriérées. Tout commence sur la station spatiale " Hyda IV " où notre héros, Fate Linegod passe un agréable séjour avec son amie d'enfance, la jolie Sophia Esteed. Fate est un adolescent comme les autres, il boit du soda et joue aux jeux vidéo (au grand désespoir de Sophia). Vous prenez alors son contrôle pour une petite visite de la station " Hyda IV ". Mais un terrible incident va venir bouleverser à tout jamais la paisible vie de Fate. La station est en effet attaquée par un terrible ennemi : Vendeen. La station est évacuée, dans la cohue générale, Fate est séparé de ses parents. Il parvient malgré tout, aux côtés de Sophia, à rejoindre un pod d'évacuation. Il sera à ce moment précis à nouveau séparé, de Sophia cette fois-ci (on la retrouvera beaucoup plus tard dans le jeu). Le pod d'évacuation s'écrase sur une planète arriérée. Petite excursion de quelques heures où vous aiderez la veuve et l'orphelin dans le respect méticuleux de l'UP3. Vous serez rejoint sur cette planète par Cliff Fittir, mercenaire anti-conformiste de son état qui désire vous récupérez pour d'obscures raisons. Nous sommes maintenant à 3-4 heures de jeu et l'histoire n'a toujours pas réellement commencé !! Tri-Ace n'a jamais brillé pour démarrer les jeux de manière passionnante. Vous rejoindrez une autre planète, Elicoor II, arriérée elle aussi, où vous tenterez de calmer les ardeurs de deux royaumes en guerre. Malgré une apparente simplicité, le scénario se réveillera à la fin du premier disque pour vous emportez dans un trip matrixien du plus bel effet, mais chut, j'en dis déjà trop ^_^.
Un gameplay d'une richesse inégaléePassons au gameplay de ce troisième volet de la série phare de Tri-ace. Pas de chichis : c'est le gros point fort du jeu. Le système de combats est dynamique, fun et prenant. Malgré les améliorations apportées aux précédents volets, on reste dans la même veine : une aire de combat libre où l'on dirige un seul personnage, le reste de l'équipe étant dirigé par l'IA. Le système s'apparente à celui d'un Tales of mais avec une aire plane, pour comparer. Les développeurs ont jugés bon de réduire le nombre de personnages à trois contre quatre pour les épisodes précédents. Cela est discutable, mais il est vrai que ça aurait été le gros bordel avec quatre intervenants (ça l'est déjà parfois avec trois...).
Vous disposerez de deux coups qui diffèreront selon la distance qui vous sépare de l'ennemi (portée longue ou courte). L'un s'active par une pression sur le bouton X, il s'agira alors d'une " minor attack ", l'autre avec une pression sur le bouton O, ce sera une " major attack ". La minor attack vous permettra de porter un coup rapide à l'ennemi, mais qui risquera d'être contré par sa garde, la major attack sera plus lente mais plus puissante et aura moins de chance d'être contré par la garde de l'ennemi (par contre vous risquez plus de vous faire toucher dans le laps de temps où vous levez votre épée au dessus de votre tête). Vos ennemis disposent d'une jauge de furie (" guts " en jap') qui diminue à chaque action. A 100%, les chances que votre attaque soit contrée sont maximales. Il faudra donc essayer de frapper l'ennemi quand cette jauge n'est pas pleine. Vos personnages disposent également d'une telle jauge. Chacune de vos actions consomment un certain pourcentage de furie, sachant qu'à zéro, vous devrez attendre qu'elle remonte (en restant immobile) car vous ne pourrez plus rien faire. Vous assignerez des attaques spéciales à vos personnages dans les menus, quatre au maximum : vous les déclencherez par une longue pression sur X et O, selon si vous êtes loin ou proche de l'ennemi, on atteint bien un total de quatre attaques. Vous aurez la possibilité d'enchaîner ces attaques spéciales (qui, originalité, ne consomment pas de MP mais des HP et bien sûr du pourcentage de Furie) et de créer des " cancel bonus ". Je m'explique : vous êtes près de l'ennemi et vous lancez une première attaque spéciale avec le bouton X, pendant l'animation de l'attaque vous appuyez sur O, et à la fin de la première attaque, votre personnage enchaînera immédiatement avec la seconde attaque spéciale. A cet instant, les dégâts causés à l'ennemi seront 175% plus importants qu'en temps normal (une icône " 175% cancel bonus " apparaîtra à l'écran), c'est-à-dire, si vous aviez lancé l'attaque seule. Sachez que l'on peut monter jusqu'à 300% de cancel bonus. Dans ce cas, une attaque qui cause en temps normal 1000 HP de dégâts à l'ennemi en causera... 3000 !! Et quand votre attaque spéciale se compose d'une dizaine de coups, je peux vous dire que ça fait très, très mal. La seconde originalité de ce volet est la " jauge bonus " (" heat up gauge " en jap'). Cette jauge peut être pleine dès le début du combat (pour augmenter les chances d'apparition de ce cas de figure, attaquez l'ennemi dans le dos, exactement à la manière d'un Grandia) et offrir différents bonus sympathiques : triple exp, double fol (l'argent dans les Star Ocean), plus d'objets à la fin du combat, etc. Si la jauge n'est pas pleine dès le début, il vous faudra la remplir en enchaînant le plus possible l'ennemi, autrement dit, en faisant le maximum de hits. Si vous réussissez, un message apparaîtra à l'écran en précisant ce que vous offriront vos talents de combattants. Mais attention, si vous prenez trop de coups avec la jauge à 100%, cette dernière se brisera et adieu le triple exp ! En somme, bien combattre va vous permettre d'augmenter bien plus rapidement le niveau de votre personnage. C'est génial !! Annoncé comme bien plus tactique, notamment grâce à l'apparition de la garde, le système est au final assez bourrin (on tire souvent plus avantage à foncer dans le tas qu'à essayer de préparer méticuleusement ses stratégies offensives), ce qui n'empêche pas ce système d'être extrêmement fun !! On finit hélas par se trouver un combo que l'on va essayer de placer à chaque combat... Est-ce un mal ? Non !! Cela nous permet de découvrir nos propres combos à chaque fois que l'on obtient une nouvelle technique. Apparemment, le jeu a été pensé comme cela puisque les techniques sont, au final, assez peu nombreuses (on peut très bien utiliser une technique que l'on obtient à la moitié du jeu pour le combat final). C'est un plaisir de rôder ses propres techniques en les améliorant à chaque combat ! Les joueurs vraiment " hardcore " auront la possibilité de créer leur technique à plusieurs en changeant par pression sur R1 ou L1 de personnages à n'importe quel instant. Mais cela s'avère assez difficile et pas vraiment efficace pour progresser rapidement. L'autre marque de fabrique des Star Ocean, c'est l'Item Creation. Ce volet ne déroge pas à la règle et nous offre un système particulièrement complet. Il pourra cependant en effrayer certains aux premiers abords, car il demande beaucoup de temps et d'argents pour des résultats trop souvent médiocres. Mais sachez maîtriser cet aspect du gameplay car il vous sera quasiment indispensable vers la fin de l'aventure, quand les ennemis deviendront subitement beaucoup plus forts. Autre point : à chaque fois que vous augmentez d'un niveau, non seulement vos statistiques augmentent mais un capital de points vous est attribué à répartir entre quatre possibilités : HP, MP, Attaque et Défense qui peuvent être augmentées jusqu'à un niveau de 10. Du classique en somme. On précisera aussi que dans ce RPG, on meurt si les HP atteignent 0... mais aussi si les MP atteignent 0. Certains ennemis causant des dommages en MP aussi bien qu'en HP, il vous faudra surveiller constamment les deux jauges ! Signalons également l'absence totale de carte du monde. Le jeu n'en devient pas plus linéaire. Pour parler de la linéarité, disons qu'il est assez linéaire mais sans abus, une certaine liberté est maintenue. Rien à redire de ce côté-là, ce n'est pas un point à discuter. Je n'ai pas trouvé l'IA des alliés catastrophique contrairement à ce qu'avait annoncé la presse (c'est à la mode de critiquer l'IA dans la presse en ce moment ^^). Tri-Ace a tout compris...Le jeu se déroule de manière classique... mais déséquilibrée. Classique, car on alterne village-scénario-donjon. Déséquilibré, parce-que ces phases sont très mal découpées : deux heures de donjons, une heure d'exploration, une demi-heure de scénario, deux heures de donjons, etc. C'est dommage car le jeu aurait pu être encore plus passionnant avec un meilleur découpage. A côté de ça, les personnages sont attachants malgré un design simpliste pour certains ; le syndrome Mutsumi Inomata a encore frappé : des personnages principaux moyens, ici Fate, Sofia et Cliff et des personnages secondaires classes ou craquants comme Nel et Souffle (honteusement renommée Peppita pour les versions US et PAL... on est pas dans Pyramide, bordel... hum en trois briques... tomate... building... peignoir ? Bravo !). Les réactions des personnages pourront paraître prévisibles et le scénario aux premiers abords simpliste mais vous prendrez un très gros coup de pied dans le cul scénaristique aux alentours du changement de disque... pas avant 30 heures de jeu !! C'est bien dommage... et en même temps, ça ne l'est pas car après ce fameux évènement, la Science-Fantasy des deux premiers épisodes se transforme en véritable science-fiction (les développeurs l'avouent sans honte dans le DVD bonus parfois offert avec la version PAL...). Cet aspect en décevra plus d'un, mais du moment qu'il n'occupe pas la totalité du jeu à la manière d'un Xenosaga, ce n'est pas trop gênant.
Le jeu semble ne pas s'adresser à tout le monde. Les donjons sont extrêmement longs (deux heures parfois plus) et les combats très nombreux (on pourra cependant les éviter ce qui est déconseillé comme dans tout RPG si on veut voir le bout du jeu). Mais à côté de cela, on trouve de longues phases de scénario à la FFX. Et c'est là, la force de Star Ocean TTEOT : il réussit à allier avec brio le RPG old school avec level-up intensifs et longues phases d'exploration et ce que l'on retrouve dans les RPG récents, c'est-à-dire, de longues phases de scénario doublées. Ah oui, parlons-en des doublages, je n'ai pas pu écouter les doublages japonais mais les doublages US sont acceptables dans l'ensemble, malgré des voix plutôt ratées comme celle de Cliff et des intonations pas toujours adaptées aux situations. On aurait également aimé que Tri-Ace se rende compte qu'il y a aussi du bon dans le RPG new generation comme une progression variée qui rend le jeu plus prenant. Mais ce n'est qu'un léger bémol. Paradoxalement à ce que semble prétendre être le jeu, le boss de fin s'avère être d'une facilité déconcertante pour peu qu'on est un tant soit peu passé du temps dans l'Item Creation. Une grosse déception au regard du boss extrêmement tenace du deuxième volet. Cela nuit pas mal au jeu puisque l'impression finale, très importante, n'est pas dithyrambique. Le boîtier PAL annonce 80 fins différentes. Ce n'est qu'un demi-mensonge. Il n'y a qu'une seule vraie fin, cependant, après la cinématique de fin et selon les personnages de votre équipe auxquels vous aviez parlé lors des phases d'exploration dans les villages (un résidu moins formel du système de " Private Action " des deux premiers volets), les scènes que vous observerez seront différentes. On regrettera l'intérêt parfois limite de ces scènes qui s'éternisent. Le jeu dispose d'un système de " battle trophies " ; des trophées viennent en effet récompenser vos exploits en combats (faire tel nombre de hits, tant d'heures en combats, etc). Pas d'une utilité prépondérante au déroulement du jeu, il sera toujours intéressant de frimer devant les potes avec des trophées comme 100 hits ou battre tels boss en moins d'une minute. Cet aspect vient compléter la jauge bonus, vous encourageant lui aussi à combattre de la meilleure façon possible. Une technique irréprochablePassons à l'aspect technique du soft. Graphiquement, malgré quelques textures qui rappellent le début de la PS2 (le jeu a été très long à développer), on frôle l'irréprochable. On voit très loin, avec peu d'aliasing et peu de clipping à l'horizon. Les lieux sont variés et on se plaît à explorer les cartes à 100% (ce qui vous octroiera de sympathiques items si vous en avez le courage). Je ne sais pas ce qu'il en sera pour vous, mais j'ai eu une grosse tendance à mettre la carte en plein écran, tellement les lieux sont grands, ce qui m'a un peu gâché l'admiration des décors.
Et les musiques dans tout ça ? Et bien mes amis, nous abordons l'un des très gros points forts de ce Star Ocean : les musiques sont INOUBLIABLES. Si je reste convaincu que Mitsuda est bien supérieur à Sakuraba pour l'écoute hors-jeu, les musiques de Star Ocean: TTEOT font tout simplement parties des meilleures que l'on ait jamais entendu dans un RPG. Petit bémol côté donjon avec un Saku', hélas, plus lui-même dans son trip électro-progressif. Le reste est génial avec notamment une musique de combats qui met une pêche d'enfer et une musique incroyable lors d'un combat inoubliable contre un dragon immense (je vous laisse le soin de découvrir ce passage absolument GÉNIAL). La version PAL dispose d'un 50 HZ fort bien optimisé (malgré ce qu'en dit la presse) avec des bandes noires réduites au strict minimum et une vitesse conservée. Trop tôt ou trop tard ?La structure de ce test résume assez bien le cas Star Ocean TTOET. Le paragraphe sur le gameplay est extrêmement long, le scénario se contentant d'un paragraphe de taille moyenne. Cela ne signifie pas pour autant que le scénario est à la ramasse. Au contraire, il vous réserve une surprise de taille qui vous mettra sans aucun doute sur le cul. Difficile de savoir si ce fameux virage scénaristique intervient trop tôt ou trop tard. Trop tôt, et une ambiance futuriste aurait envahi plus de la moitié de l'aventure. Faire intervenir ce changement au 3/4 du jeu n'est peut-être donc pas une si grande erreur que ça, la majorité d'entre nous étant plutôt friands d'ambiances médiévales, comme celle que l'on trouve pendant la première partie de l'aventure.
Au final, on peut dire que Tri-Ace nous offre là un excellent RPG qui pourra non seulement séduire l'ancienne génération de joueurs mais aussi la nouvelle et ce par une union réussie d'old school et de RPG new generation. Star Ocean: TTOET est un hymne au ludisme, on joue beaucoup mais les phases de scénario sont loin d'être inexistantes. Très long à démarrer, ce troisième opus de la saga de Tri-Ace ne comporte que peu de défauts, cependant on sent qu'il manque quelque chose pour en faire un jeu culte. Un rythme plus varié, une ambiance plus exotique, des personnages plus charismatiques... Ce Star Ocean s'impose cependant comme une solution aux frustrés de Final Fantasy X et X-2 qui désire tout simplement... jouer.
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