Série mythique du Mega CD, Lunar avait fait une première incursion sur la 32 bits de SEGA avec un superbe remake. C'est sans surprise que l'on retrouve le deuxième épisode porté. RPG poétique et drôle, fleuron de Game Arts qui avait réalisé à l'époque le meilleur RPG du Mega CD. Un de ces jeux sur lesquels le temps n'a pas d'emprise.
1000 ans après le premier opus
L'histoire de cet épisode se déroule un millier d'années après les évènements du premier opus, dans lequel Alex et ses compagnons sauvèrent la planète de la menace incarnée par Gallheon. Le jeu conte l'histoire d'Hiro, un jeune aventurier qui vit seul avec son grand père Gwyn, et Ruby, une chatte volante qui possède la capacité de parler.
Après avoir exploré des ruines et habilement volé un diamant sur une statue de dragon, Hiro rencontre Leo, le protecteur de la justice, qui agit sous les ordres directs d'Althena, la mythique déesse. Hiro apprend ainsi la venue prévue du "destroyer", qui doit arriver et s'opposer aux forces saintes d'Althena, pour faire régner chaos et destruction sur le monde. Quand Hiro et Ruby arrivent à la maison du grand-père, ils aperçoivent une lumière bleue descendant du ciel, et arrivant au sommet d'une ruine proche, la "Blue Spire". Aventurier dans l'âme, notre trio décide de se rendre immédiatement sur place. Arrivés au sommet, ils y rencontrent Lucia, une jeune fille possédant des pouvoirs extraordinaires, qui arriverait directement de l'étoile bleue pour rencontrer Althena et sauver le monde d'un danger imminent. Mais lorsque Lucia sort de la ruine, le maléfique dieu Zophar apparaît, et lui enlève tout pouvoir. Convaincu que cette fille ne peut pas être le "destroyer" (une jolie fille ne peut décemment pas être mauvaise), Hiro décide de l'aider et de la conduire vers Althena. Cependant, ils ne savent pas ce qui les attend et tous les dangers qu'ils devront braver...
Le scénario, bien que très agréable à suivre, est assez convenu. Le "trio" Hiro/Lucia/Ruby évoque immédiatement celui Alex/Luna/Nall, mais leurs liens et l'articulation de l'histoire autour sont très différents. Ce qui importe dans Lunar, ce sont les personnages, l'humour, et l'émotion véhiculée. De ce coté là, Lunar 2 est sans faille, proposant des personnages une nouvelle fois cultes, ainsi que quelques scènes tragiques et fortes, faisant le lien avec le premier opus.
Au panthéon des RPG les plus drôles, les deux Lunar auraient une place très proche du trône.
Lunar is back
Le jeu est un RPG classique qui reprend exactement le même système de jeu que celui du premier opus. Vous alternez entre les villages, la carte, où il n'y aucun combat, et les explorations de donjons, donnant lieu à des combats que vous pouvez voir venir à l'avance, car les ennemis sont visibles à l'écran. Les combats se déroulent toujours au tour par tour, avec les traditionnelles commandes d'attaque, de défense, de magie, d'objets et de fuite. Vous aurez jusqu'à cinq persos pendant les combats, mais la plupart du temps l'un de ces personnages sera Lucia, contrôlée par l'IA du jeu.
Mais au-delà du coté classique du jeu, il y a toujours un petit côté stratégique, car on peut choisir en dehors des combats la disposition des protagonistes sur l'aire de combat. Or, les personnages ont un déplacement limité propre lors des combats. Un membre placé au fond aura donc peu de chance de se faire toucher lors du premier tour : par les ennemis qui n'attaquent pas ou par magie. Et inversement, vous aurez du mal à atteindre les ennemis du fond avec vos persos de corps à corps. Il faut aussi noter que chaque personnage possède un nombre de coups d'attaque, qui augmente avec les niveaux. Concernant le système de magie, on possède toujours les trois types de magies, qui touchent soit un seul ennemi, soit une zone d'ennemis, soit carrément toute la zone de combats. Les magies ne durent pas vingt ans, et on assiste à des combats très dynamiques et très fun.
Cependant, il y a malheureusement trop de combats. Cela devient parfois très irritant de devoir enchainer une dizaine de combats en à peine deux écrans.
Autre gros défaut : la touche courir. Lorsque vous appuyez sur le bouton vous permettant de courir, Hiro court pendant trois secondes avant de s'arrêter (essoufflé ?). Certes, c'est une tentative de réalisme, mais on est dans un RPG. Le plaisir doit primer, et là, ça casse complètement le rythme. Devoir appuyer sur le bouton de course toutes les six secondes est inconcevable... On a droit un héros qui se traine, à la Phantasy star 3, ce qui n'évoque pas forcément les meilleures heures des old school gamers.
En revanche, le jeu introduit la sauvegarde à tout moment. Et il faut bien avouer que c'est toujours un plaisir de pouvoir jouer par petites sessions, ou tout simplement savoir que quoiqu'il arrive, peu de temps de jeu sera perdu.
La difficulté générale est assez élevée, mais semble diminuer avec le temps, à l'inverse de ce que l'on trouvait dans le premier opus. De même, les boss s'adaptent légèrement à nos niveaux, obligeant toujours à jouer finement pour s'en sortir.
Un Rpg Old School
A l'époque, sur Mega CD, le jeu était vraiment un chef-d'œuvre visuellement. Si la version Saturn a été grandement améliorée sur ce point, on est loin des capacités proposées par la machine en matière de 2D. On se retrouve face à des graphismes 2D très mignons et colorés, dans la même veine que ceux du premier opus. On peut, tout de même, noter une amélioration au niveau des magies, et la présence de zooms du plus bel effet, lors de quelques attaques spéciales. Le jeu est, au final, légèrement plus beau que Silver Star Story, mais finalement assez moyen pour le support. Heureusement, le design est toujours une réussite, et propose une galerie de personnages réussie. Surtout, le jeu contient un grand nombre de séquences animées de grande qualité, renforçant l'immersion et l'attachement aux héros. Ce n'est pas pour rien que le jeu tient sur trois CD.
Sur Lunar premier du nom, Iwadare avait signé une bande son restée dans les annales. Le maître n'a pas perdu son talent en chemin, et force est de constater que la bande son de cet épisode est du même acabit. Un enchantement auditif accompagnant avec justesse toutes les situations. Comme souvent avec Iwadare, les meilleurs thèmes se trouvent dans les villages et sur la carte. Le thème "Field to Tomorrow" est, à ce titre, inoubliable. L'ensemble est accompagné par quelques doublages de qualité, qui rendent les scènes clés très vivantes et passionnantes à suivre.
Du grand art, du Game Arts.
Le jeu se boucle en une grosse trentaine d'heures, et propose quelques surprises et bonus, pour tous ceux qui veulent prolonger le plaisir.
Lunar: Eternal Blue perpétue l'excellence instaurée par son ainé, en le sublimant. Humour et émotions se mêlent pour donner l'un des grands chefs-d'œuvre du RPG japonais. On regrettera malheureusement, comme souvent, que cette version Saturn soit restée cantonnée au Japon, contrairement à son homologue sur Playstation, qui a bénéficié d'une excellente (à mon sens) adaptation par Working Designs.
Un jeu exceptionnel, un grand classique.
??/??/????
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- L'ambiance
- La bande son
- De nombreuses scènes animées
- Beaucoup de références au premier opus
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- Trop de combats
- Système de course du héros...
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TECHNIQUE 3/5
BANDE SON 4.5/5
SCENARIO 4/5
DUREE DE VIE 4/5
GAMEPLAY 4/5
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