Rpg culte des années 90, Tengai Makyô 2: Manjimaru a su marquer son époque lors de sa sortie sur PC Engine en 1992. En ces temps de folie des remakes en tout genre, le jeu eut droit à un remake sur PS2 (dont je vais traiter ici) et Gamecube (quasiment identique en tout point). On aurait pu penser que le jeu serait rééditer pour fêter les 10 ans de la sorties initiales. Que nenni, le timing fur mauvais, et c'est donc 11 ans plus tard que le jeu a eu droit à une nouvelle jeunesse. Cette revisite du Jipang est-elle vraiment meilleure?
Pas si sûr...
Welcome to Jipang
Manjimaru, notre héros, serait un ancêtre du clan du feu, ces héros des légendes qu'on raconte au coin du feu.
Manjimaru serait aussi un petit cancre selon les vieux du village de Shirakawa.
Mais Manjimaru n'en a cure, il a bien d'autres choses en tête. Un événement monopolise tout particulièrement son attention : l'investiture du nouveau roi, qui va régner sur le Jipang (ce Japon médiévale fictif propre à la plupart des épisodes de la saga). Si cette investiture prend autant de place, c'est que notre pauvre jeune homme n'est pas autorisé à aller à Taka où se déroule la cérémonie. Mais il était dit que rien n'empêcherait la fougue de la jeunesse de se frayer un chemin vers son destin, et voila la bande de gosses du village parti à l'aventure, avec le chien, à l'inconnu, dans une quête qui amènera notre jeune héros à découvrir bien du pays, et à annihiler une à une les "Dark Orchid", énormes plantes démoniaques pourrissant les terres dont elles se nourrissent...
Un long voyage
Si Tengai Makyô 2 (ou Far East of Eden 2) a connu un pareil succès d'estime en son temps, c'est avant tout grâce à son ambiance. Le plaisir est celui de la découverte et de l'humour (ne serait ce que le cultissime personnage de Kabuki). On va accompagner Manjimaru dans sa découverte du Jipang et de ses très nombreuses régions.
Oubliez les RPG qui propose une petite dizaine de villages dont la seule véritable utilité est de se reposer et de s'approvisionner, ici c'est l'essence même du jeu. Chaque région propose une ambiance particulière et une bonne dizaine de villages.
Oui, vous avez bien lu, c'est près d'une cinquantaine de villes que vous aurez l'occasion de traverser. Chacun propose des dialogues savoureux et plein d'humour, que l'on ne peut hélas comprendre qu'en maitrisant la langue japonaise ou en ayant mis la main sur un script et en étant prêt à jouer le nez collé dessus. Dans le cas inverse, n'espérez même pas apprécier ce Tengai Makyô, qui paraitra bien fade...
Cependant ce grand nombre a un prix: les villages se ressemblent tous et sont petits, les habitants ont presque tous la même tête, et il n'y a aucune variété dans les décors: un zeste de forêt, une pincée d'eau, une cuillerée de sable, saupoudrez le tout par un peu de marais empoisonné, et vous obtenez l'ensemble des décors traversés sur la carte lors des 60 heures que durent le jeu.
Des mécaniques basiques
Il ne faut surtout pas perdre de vue que la version originale date de 1992. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts, et les rouages du jeu sont bien dépassés. Ainsi, le déroulement est des plus basiques: on passe de villes en villes à la recherche d'une info, on va dans les lieux chercher un objet ou occire un boss, et on parcourt la carte pour rallier tous ces emplacements.
Les lieux sont assez linéaires et basiques, il suffit de parcourir les couloirs et de trouver son chemin. Point trop d'énigmes, point d'architecture complexes, juste quelques rares passages labyrinthiques qui peuvent poser problèmes.
Une fois la province nettoyée, on passe à la suivante, et on repart à l'assaut des plantes géantes maléfiques.
Sur la carte, on peut aussi trouver des "tengu retreat", où un vieux vous apprend une magie, et des "ninja hideout", des maisonnettes cachées dont l'utilité me sera restée obscur jusqu'au bout...
Bref, que du classique, qui se poursuit dans les combats.
Pourquoi on les voit pas?
Les combats, parlons en. En vue subjective où l'on voit hélas pas les personnages (quelle déception), ile se jouent en tour par tour des plus basiques. La difficulté du jeu ayant été revue carrément à la baisse avec ce remake, les combats normaux ne nécessitent dorénavant que l'appuyage répété pour attaquer simplement.
Les boss, eux, demandent à peine plus de réflexion pendant la majeure partie du jeu. Un peu de magie, quelques attaques spéciales, du soin à foison, et aucun ne devrait tenir bien longtemps.
Les seuls combats proposant réellement du défi sont ceux des coffres rouges du jeu, nécessitant de se défaire de 100 combats d'affilée, pour obtenir l'équipement exceptionnel qu'ils procurent.
Nan, Tengai Makyô 2 ne s'est pas forgé un nom sur son système du jeu, mais bel et bien sur son ambiance et le plaisir qu'on a à y jouer. Si vous ne jurez que par les derniers RPG innovants, ne tentez même pas l'aventure, vous le regretteriez immédiatement.
Il y a eu un effort technique mais...
En son temps, le jeu fut une véritable bombe technique. Une 2D colorée et charmante, quelques pistes profitant pleinement de la qualité CD et signées du maître Joe Hisaishi, et des tonnes de cinématiques impressionnantes.
Onze ans après, le jeu revient en 3D assez moyenne pour le support, mais surtout qui fat perdre un peu de charme à l'ensemble. Heureusement, les sprites restent toujours aussi mignons, et ne pixellisent jamais, même lorsque l'on zoome au maximum.
La bande-son, toujours aussi jolie et quelque peu améliorée, impressionne forcément moins, mais rien que le thème de la carte vaut à lui tout seul l'écoute prolongée de la BO.
Là où on a rien gagné, c'est bien du côté du scénario, puisque le jeu se retrouve une nouvelle fois cantonnée au Japon, et difficile de bien en profiter. Mais on profite bien de l'ambiance déjantée et des personnages loufoques, pendant les quelques 60 heures que durent le jeu, et qui ne sont jamais lourdes ni pesantes.
On dit qu'un grand jeu est éternel. Pour moi, certains vieillissent moins bien que d'autres. Ce Tengai Makyô 2: Manjimaru reste un bon jeu, c'est indéniable. Cependant, en gagnant en technique le jeu perd un peu en charme, et les rouages ultra-basiques font moins mouche aujourd'hui. De plus, la difficulté a été trop revue à la baisse.
Une valeur sûre, quoiqu'il en soit, plus accessible grâce au support, mais toujours aussi obscure pour qui ne parle pas jap' ou n'est pas prêt à jouer en lisant avec un bout de papier sur ses genoux.
17/09/2007
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- Toujours un dépaysement total
- L'humour, évidemment
- Une PS2, c'est plus commun qu'une PC Engine
- La bande-son!
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- On perd en charme
- Les lieux et les combats présentent tout de même peu d'intéret
- Peu accessible
- Difficulté proche du néant
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TECHNIQUE 2.5/5
BANDE SON 4/5
SCENARIO 3.5/5
DUREE DE VIE 5/5
GAMEPLAY 2.5/5
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