Actraiser, le premier jeu de
Quintet sur Super Nintendo, est un bien étrange mélange d'action et de gestion à la
Populous, aspect qui disparaitra dans le deuxième opus.
Bien accueilli par les joueurs de l'époque, a-t-il bien vieilli ?
Moi Dieu gentil taper monstres méchants
Au niveau du scénario, Actraiser fait court, très court : vous êtes Dieu et pendant votre (très) long sommeil, Tanzra - Satan dans la version japonaise, mais Nintendo Of America et Europe censuraient tout ce qui faisait référence à la religion, au sexe, à la culture, à la mort... - a quasiment détruit le monde, le laissant infesté de monstres en tout genre. Et ce sera votre tâche que de nettoyer tout ce bordel !
Bref, le scénario tient sur un timbre poste mais l’intérêt n’est pas là...
Action/gestion/shmup-RPG ?
Le jeu se divise donc en deux grosses parties : une d'action en scrolling horizontal et une de gestion, vue de dessus.
La première est très classique : vous contrôlez votre incarnation (qui ressemble fortement à un Thor qui aurait troqué son marteau contre une épée), vous tuez tout ce qui se met sur votre chemin tout en évitant les pièges (quel est l’architecte qui a mis des pics dans un château ?), et vous vous frayez un chemin jusqu’au boss. Ceux-ci étant souvent un peu difficiles car chacun possède un schéma d'attaque différent, mais assez peu élaboré au final.
Jusqu'ici, c’est du tout bon, hormis le fait que le héros soit raide comme s’il avait quelque chose dans le fondement et qu'il ne possède que deux coups : un "classique" et un autre lorsque le héros est baissé. On se retrouve donc face à un bon jeu d’action old school.
Mais alors, où est l’aspect RPG ? C’est là qu'intervient la partie gestion.
Dans cette partie, vous dirigez l’envoyé de Dieu (enfin, vous quoi) et devez aider les humains à reconstruire leurs villes grâce à vos pouvoirs divins, qui vont de l’éclair au tremblement de terre en passant par la pluie. Vous devrez également éliminer les démons qui arpentent le ciel avec vos flèches et exorciser les sceaux dont ils proviennent. Cette phase est très importante car c’est le seul moyen de monter de niveau (et certaines régions demandent un niveau requis pour y accéder), les villageois faisant office de points d’expérience : plus votre ville s'agrandit plus de personnes viennent y habiter (logique) et, passé un certain seuil, vous arrivez au niveau supérieur, ce qui vous octroie des points de vie et de magie. Cependant, la partie gestion est malheureusement plutôt ennuyeuse à cause de la répétitivité de la tâche. C'est à dire qu'il faut toujours choisir l’endroit où construire case par case - l'utilisation de vos pouvoirs se faisant également de cette manière - et que l'on dispose d'un menu pas toujours ergonomique...
Dernier point sur le côté gestion : parfois lorsque vous détruisez un obstacle, les villageois peuvent trouver un parchemin magique permettant de faire des attaques spéciales qu'ils vous offriront et que vous pourrez alors utiliser lors des phases de plate-formes. Il arrive que cela facilite bien les combats contre les boss.
À noter que le donjon final est l'un des plus durs qu'il m'ait été donné de faire. Il faut affronter à nouveau tous les boss du jeu sans la possibilité de réessayer et sans regain de vie. Un vrai cauchemar...
Le jeu, malgré sa liberté apparente, est assez linéaire. Comme évoqué plus haut, certaines régions demandent d’avoir un certain niveau pour y accéder et chaque zone fonctionne toujours de la même manière : vous tuez le boss de la zone et vous commencez à peupler la ville jusqu'à ce qu'un problème survienne. Cela donne lieu à une deuxième phase d'action et à un combat contre un second boss, permettant de libérer complètement la région. Vous pouvez néanmoins toujours revenir après pour continuer à peupler la région, mais cela est moins lucratif que de passer au niveau suivant. Le jeu est d'ailleurs relativement court, une petite dizaine d'heures suffiront pour en faire le tour.
Sons et Lumières
Niveau musiques, c’est tout simplement magnifique.
Yuzo Kushiro (
Streets of Rage,
Story of Thor et plus récemment
Etrian Odyssey) livre une bande-son du feu de dieu, variée et entraînante en diable !
Quant aux graphismes, si le jeu était superbe et l'un des fers de lance de la Super Nintendo, il a mal vieilli. Les animations du héros et des ennemis sont saccadées, même si les sprites sont assez gros. En revanche, les arrières-plans sont restés relativement jolis, bien que clichés. Le seul vrai défaut étant que les textures se répètent par moment, ce qui peut être un peu déroutant.
Pour finir, évoquons le design, très classique. Le jeu est fortement influencé par diverses mythologies et cultures. Cela se voit aisément sur les boss (le centaure et le minotaure tirés de la mythologie grecque par exemple) comme sur les environnements : la pyramide pour l'Égypte, l'arbre géant faisant certainement écho à Yggdrasil, celui qui soutient le monde dans les légendes scandinaves... En ce qui concerne les monstres normaux, rien de bien original, ils changent à chaque niveau même si l'on retrouve parfois de simples déclinaisons avec changement de couleur (un grand classique du jeu vidéo de l'époque).
Actraiser a été et reste un jeu culte, même si l’arthrose commence à le ronger. À essayer, ne serait-ce que pour ses musiques et le plaisir d’être un dieu tout puissant.
10/01/2010
|
- La bande-son
- Les phases d’action jouissives
- L’originalité du level up par la gestion...
|
- ... qui se révèle assez fastidieux
- Le soft a mal vieilli graphiquement
- Le dernier donjon
|
TECHNIQUE 3/5
BANDE SON 4.5/5
SCENARIO 0/5
DUREE DE VIE 2/5
GAMEPLAY 3.5/5
|