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Star Ocean: The Divine Force

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Star Ocean: The Divine Force
Personne ne l’attendait vraiment, mais il est là
Après Star Ocean: Integrity and Faithlessness (SO5), l’avenir de la licence Star Ocean semblait déjà bien moribond. Sans être pour autant inintéressant, ce dernier a été particulièrement mal reçu, mettant d’autant plus à mal l’existence, et l’intérêt même, des épisodes ultérieurs à Star Ocean: Till the End of Time (SO3).
C’est sur ce terrain des plus instables que débarque contre toute attente un nouvel épisode : Star Ocean: The Divine Force (SO6).

Twin Blades to Stir the Soul

Une fois n’est pas coutume, ce nouveau Star Ocean place encore son histoire entre The Second Story (SO2) et SO3. tri-Ace étant vraisemblablement embêté à l’idée de placer quoi que ce soit après sa trilogie originale. Chronologiquement, celui prend place deux générations après SO5. Star Ocean: The Divine Force s’annonce pour ainsi dire comme un jeu qui assume pleinement ce qui le précède, jusqu’à un point peut-être trop maladif.

Une nouvelle fois, il s’agit d’un épisode construit sur une base rétrospective de la série. Mais celui-ci est néanmoins plus subtil et clair que ne l’était SO5. Le scénario mentionne beaucoup d’événements ayant eu lieu dans de précédents épisodes qu’elle en fait la base même de la relation de deux personnages du jeu.
D’autre part, cet épisode signe le retour d’une intrigue en deux points de vue comme l’était SO2. Au choix du joueur d’incarner Raymond, le marchand spatial de Verguld, ou Laeticia, la princesse héritière du royaume d’Aucérius. Malheureusement, la différence entre les deux routes narratives reste plus minime que son modèle. Le gros de l’histoire reste fondamentalement raconté de la même manière, et les moments où les protagonistes se séparent engagent très peu de scènes qui ne sont pas relayées d’une manière ou d’une autre dans l’autre point de vue.
Heureusement, l’essence même de ce système est toujours là avec l’affinité que peuvent développer les personnages par les "Private Action". Par ces scènes optionnelles, les personnages peuvent apprendre à se connaître davantage et peuvent développer des relations plus ou moins fortes entre eux. Factuellement, les scènes diffèrent d’une route à une autre. L’influence que cela donne au scénario global est similaire aux deux derniers épisodes. À comprendre que cela ne change que la scène post-credit, ainsi qu’une autre scène assez proche de la fin.
Autre élément hérité du bien-aimé SO2, être sur une route plutôt qu’une autre engage d’avoir un personnage optionnel différent dans l’équipe. Et celui-ci a évidemment ses propres "Private Action" et dialogues insérés dans le scénario. Difficile néanmoins de ne pas en désirer davantage. On reste loin de ce que pouvait proposer The Second Story dans le même domaine.
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Corrupted Justice

Néanmoins, en dépit de ces choses, le cadre de l’histoire fait part d’une certaine fraîcheur. Cette fois-ci, les protagonistes venant de l’espace comme Raymond ou Antonio font partie d’un système qui n’a pas adhéré à la fédération pangalactique. Cette fameuse fédération que l’on retrouve dans tous les épisodes de la série et qui recherche à maintenir l’ordre dans l’univers. La plupart des habitants de ce système ont une certaine aversion pour les méthodes employées par la fédération. Raymond n’est donc que très peu préoccupé à l’idée de ne pas respecter les consignes de cette dernière sur une planète sous-développée comme Aster IV, lieu d’intrigue principale de ce Star Ocean. Paradoxalement, son comportement le rapproche de l’illustre famille Kenny qui œuvre pourtant depuis longtemps dans la fédération, et qui est présente dans tous les Star Ocean. L’histoire œuvre d’ailleurs à développer ce paradoxe et met en lumière tout un mouvement anti-Kenny ainsi qu’une fédération totalement corrompue. C’est incontestablement la meilleure chose du scénario.
The Divine Force n’est pas une exception, ces éléments se concentrent surtout sur la fin, et ne sont qu’une toile de fond le reste du jeu.
En dehors de SO4, la série s’est toujours attachée à délivrer une intrigue locale à échelle d’une planète typée heroic-fantasy japonais avant de la lier progressivement à l’échelle de la galaxie. Néanmoins, la partie concrète où le scénario nage à cette échelle reste bien plus conséquente que SO5, et c’est très appréciable.

Par contre, toute l’intrigue locale sur Aster IV est d’un classicisme à toute épreuve en matière de J-RPG. Si elle n’est pas fondamentalement mauvaise, pour peu d’avoir fait ne serait-ce que quelques jeux ces 20 dernières années, elle ne peut pas apparaître comme une histoire très originale. Elle remplit tous les coches narratifs du genre avec des éléments vus et revus. Surtout que celle-ci est encore l’affaire d’une histoire où deux royaumes sont en conflits, comme le faisait déjà le 5. Et encore une fois, il s’agit d’une histoire rythmée de manière épisodique avec énormément de sous-intrigues et d’allers-retours. Ce qui peut difficilement plaire à tout le monde, surtout aujourd’hui. C’est vraiment la toile de fond du scénario et ses "Private Action" qui peuvent donner un intérêt à cette dernière.
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Turbulent Transport

Techniquement, le jeu semble aussi être ancré dans une époque antérieure, mais cette fois-ci, c’est plus problématique. Le jeu a plus de budget que SO5, cela se ressent, mais cela fait ressortir d’autant plus les limitations auxquelles le jeu a vraisemblablement été confronté.

Le jeu est à éviter sur PS4 ou Xbox One, celui-ci étant particulièrement sujet à des chutes de framerate et à de gros chargements. Sur Xbox Series ou sur PS5, les temps de chargement ne sont plus un problème mais quelques chutes de framerate subsistent toujours.
Le nombre de personnages pouvant apparaître à l’écran est aussi un élément qui se remarque très rapidement. Cela donne beaucoup de situations cocasses dans les moments de l’histoire où on est censé être face à beaucoup de personnes alors qu’on ne voit finalement à l’écran que 3 ou 4 personnages.

Dans le même registre de limitations techniques, il y a l’animation des personnages. Celui-ci est particulièrement limité. Les personnages ont très peu d’animations différentes, et les moments où ils sortent temporairement de leurs positions par défaut (debout, les bras le long du corps…) pour faire une animation sont vraiment visibles. Le jeu a d’ailleurs si peu d’animation qu’il use souvent d’artifices assez grossiers tels qu’enfoncer les personnages dans le sol pour faire croire qu’ils sont assis.

Le bilan technique de cette affaire est que Star Ocean: The Divine Force est obstiné dans une représentation qu’il ne peut pas correctement montrer. A ce niveau-là, c’est l’inverse total de SO5 qui fait vœu d’un minimalisme complètement assumé. SO6 se veut plus ambitieux. Et cherche sûrement à être plus grand qu’il ne peut l’être.
Mais c’est difficile de lui reprocher, voire de ne pas apprécier, cette envie de grandeur.
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Perennial Philosophy

Car Star Ocean: The Divine Force est un jeu qui respire la passion, et bien plus encore que SO5.
Sans dénigrer ce qui le précède, SO6 est un jeu qui a aussi envie de s’aventurer sur de nouveaux horizons, et c’est mission réussie.

C’est simple, le système de combat de ce dernier épisode est probablement l’un des plus complets et l’un des plus dynamiques de toute la série. Cerise sur le gâteau, celui-ci s’aborde d’une toute autre manière en comparaison aux anciens épisodes. C'est une première pour la saga.
Adieu les MP, et bonjour les PA. Désormais, toute action consomme désormais des points disponibles en nombre limité. Pour combattre, il faut donc œuvrer de stratégie pour pouvoir attaquer le plus possible et sans interruption.
Ce système est couplé à une barre AC (Assaut Cinétique) qui peut se remplir sur différents critères et qui permet d’interagir avec le robot D.U.M.A. Grâce à son support, le personnage gagne des capacités aériennes diverses telles qu’une barrière temporaire ou la possibilité de déclencher des attaques surprises (un ennemi sous cet effet n’attaque pas et tous les coups qui lui sont atteints sont critiques). Chaque personnage du jeu a une utilisation différente de D.U.M.A., ce qui incite à changer régulièrement de personnage. Par exemple, Midas peut maintenir le lancement de sa sémiomancie alors qu’il est tenu en l’air par D.U.M.A. tandis que Malkya lance des dards de glace pendant qu’elle réalise une attaque surprise.
Le robot D.U.M.A. apporte d’autre part tout un apport vertical que la série n’avait jamais eu auparavant. Les personnages peuvent désormais sauter et planer grâce à ce robot. Cela a pour conséquence d’avoir un jeu jouant bien plus avec l’environnement.
Néanmoins, celui-ci a quand même des limites qui se remarquent vite avec des zones de combat qui ont souvent du mal à prendre en compte cette verticalité.
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Flickering Flame

L’autre attrait de taille du jeu est son système d’atouts. De manière aléatoire, chaque équipement obtenu sur un monstre ou créé par un personnage peut avoir des passifs. Le nombre d’atouts que le jeu possède est particulièrement varié. Passant à de simples améliorations d’une statistique à des améliorations beaucoup plus perchées telles qu’un boost effectif qu’à une certaine altitude ou quand l’ennemi utilise une attaque spécifique. Les possibilités de building sont particulièrement nombreuses et offrent l’une des meilleures rejouabilités de la série.

Malheureusement, la compréhension intégrale du système demande de tester beaucoup de choses de son côté, le jeu étant particulièrement avare en explications. Cependant, tout cet aspect du jeu reste secondaire. À l’instar de l’item creation, le joueur voulant juste faire le scénario sans se prendre la tête avec tout ça peut tout à fait le faire. C’est avant tout une profondeur de jeu qui prend son sens et tout son intérêt pour le joueur voulant gratter le jeu jusqu’à la moelle.

Star Ocean: The Divine Force est au demeurant un jeu très accessible, c’est sûrement l’épisode le plus facile de la série. Sorti de sa difficulté la plus élevée, qui donne un challenge certain (mais quand même moindre comparé à d’autres épisodes), le jeu se fait les doigts dans le nez.
Comme c’est souvent le cas chez tri-Ace, SO6 a un gameplay qui est conçu pour être cassé très facilement sur beaucoup de ses aspects.
Divine Force est plus que jamais du pur Star Ocean où la sensation de briser les règles du jeu est satisfaisant. C’est le plaisir de voir des gros montants de dégâts ou d’avoir trouvé un build permettant d’éliminer en quelques secondes un boss. Il y en a pour tous les goûts, et à toutes les échelles, joueur averti comme occasionnel.
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Star Ocean: The Divine Force
Comme on pouvait s’y attendre, Star Ocean: The Divine Force est loin d’être divin. Il ressemble à un jeu d’un autre temps qui a dû sortir aujourd’hui avec des impératifs actuels qu’il ne maîtrise pas. Néanmoins, l’amour qu’a donné tri-Ace sur ce dernier épisode brûle de mille feux. Même s’il le fait, non sans accrocs, Star Ocean: The Divine Force désire faire les choses en grand. L’enrichissement, et les références, qu’il donne au lore de la saga sont agréables. Et son nouveau système de combat, d’une grande nervosité et d’une grande richesse, peut ravir incontestablement tout un public.

18/06/2023
  • Le nouveau système de combat
  • Une rejouabilité énorme
  • La dernière partie du scénario
  • Scénario très classique dans son ensemble
  • Manque de plus-value entre les deux routes
  • Le manque d’explications sur certains aspects du gameplay
  • Techniquement à la ramasse
6.5

TECHNIQUE 2/5
SCENARIO 3/5
DUREE DE VIE 4/5
GAMEPLAY 4/5
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