Il existe des jeux qui passent totalement inaperçus auprès du public pour diverses raisons. D'autres pourtant très localisés comme Grandia ou Sakura Wars font un tabac mondial. La review qui va suivre vous fera découvrir le tout premier RPG de la célèbre maison Konami. Un titre très méconnu et dont vous n'avez sans doute jamais entendu parler. Et pourtant si ce jeu était sorti des frontières japonaises il aurait écrasé les Final Fantasy à la même époque. Mais à l'ère ou les Shoot'em Up et les plates-formes régnaient en maître le RPG quant à lui restait plutôt marginal. Ce que l'on ne sait peut-être pas c'est que ce genre de jeux a construit sa base dans les années 90, et si Squaresoft a posé les bases en 1987 avec Final Fantasy 1, c'est en 1990 que Konami nous prouve avec brio qu'il sait lui aussi magner le genre : "Moryou Senki Madara".
Depuis 1990 ce jeu est resté presque inconnu du public. Il est temps de lui rendre hommage et de le faire connaître. Les plus fortunés d'entre vous pourront à loisir s'acheter une Famicom et le jeu. Car Madara n'a été commercialisé qu'au Japon sur Famicom. Mais passons maintenant au jeu lui-même.
L'ouverture commence par un flash-back. Lors d'une nuit froide et pluvieuse un vieillard et sa petite fille recueillent un nourrisson abandonné et jeté dans une rivière. Non loin de là, une horde de barbares vient d'assassiner la famille royale et de brûler leur château. Quinze ans après cet incident vous incarnez un enfant mystérieux, et votre sauveur est à l'agonie, vous vous devez d'effectuer une mission pour essayer de le sauver. Cette grande aventure commence ainsi.
Moryou Senki Madara est un RPG des plus classiques aujourd'hui, mais en 1990 il posa les bases d'un titre connu aujourd'hui sous le nom de Grandia. Eh oui ! Game Arts n'a rien inventé. Le système de jeu est pratiquement identique et même voire plus complexe. En effet le plus important dans un RPG est bien sûr le système de combat, et celui-ci est similaire a Grandia à la seule différence que les affrontements sont aléatoires. Lors du combat lui-même vous aurez à gérer votre équipe de 4 personnages de la même façon. Vous pourrez ainsi élaborer des stratégies d'attaque afin de ne pas vous faire encercler par vos assaillants. Mais il faut vous prévenir. Le système de combat est difficilement abordable au début. Tous les menus sont en japonais et il est assez fastidieux de s'y retrouver. Ainsi le scénario est aussi dans la langue de Hirohito et l'on ne peut en deviner que les grandes lignes. Cela dit c'est amplement suffisant pour comprendre l'histoire et en apprécier les nombreux rebondissements.
En effet, le jeu est ponctué de nombreuses scènes cinématiques qui viennent relancer le scénario déjà bien construit mais tout de même très classique. Néanmoins, en 1990 l'histoire de ce jeu devait être tout à fait exceptionnelle pour l'époque. De plus elle dépasse certainement celle de certains jeux aujourd'hui. Mais si Madara brille par un bon petit scénario, que nous offre t-il au niveau technique ? Un jeu de 1990 sur une console de 1983 arrive t-il encore à nous étonner ? A t-il mal vieilli ou est t-il resté sobre ? Eh bien pour vous répondre franchement il n'y a que du bon. Objectivement et sans se replacer dans le contexte de l'époque Konami n'a pas misé sur le kitsch et le jeu a tout à fait bien vieilli.
C'est alors que l'on découvre un univers à la Final Fantasy dont Madara s'est sûrement inspiré. Vous faîtes l'alternance entre une carte du monde, des villages, et divers lieux de combat. Bien qu'assez dépouillés les graphismes n'ont pas trop vieilli et sont restés sobres. Pas de couleurs criardes, les décors ne sont pas trop chargés et comportent juste ce qu'il faut. De plus, les sprites sont d'une taille respectable et leur petite touffe de cheveux leur donne un aspect "mignon" à la Illusion Of Time. Les menus sont simples à condition de bien les explorer avant (car le jeu est en japonais, ne l'oubliez pas). Un bémol est à mettre au niveau des scènes de combats qui sont très sommaires graphiquement, les ennemis ne ressemblent à rien et le sol est souvent très dépouillé. Mais l'aspect graphique se démarque plus lors des scènes cinématiques. Celles-ci sont plus fouillées et leur design tranche légèrement avec le jeu. En effet, celles-ci sont misent en scène à la façon "grand spectacle", chacune a été prétexte à un soin particulier. Des musiques sublimes nous en font parvenir à elles seules les émotions et nous permettent de comprendre l'histoire sans saisir le moindre mot des textes.
Dès lors, on remarque l'exceptionnelle qualité sonore propre à la majorité des jeux Konami sur NES. En effet les musiques, ont fait l'objet d'une grande attention de la part des développeurs. Celles-ci sont envoûtantes, entraînantes et surtout de très bonne facture. La NES nous montre ici l'un de ses meilleurs atouts: le son. Même si les bruitages restent très "8 bits", les musiques rattrapent tout. Elles sont parfaitement choisies, et les thèmes ne sonnent pas faux face aux situations rencontrées dans le jeu. Enfin, il est à noter que - chose assez rare aujourd'hui - les thème principaux resteront inscrits dans votre mémoire, et chacun d'eux vous rappellera un passage particulier. La fin n'est pas en reste, longue et soulignée d'un très bon thème musical, elle conclura votre aventure de la meilleure façon qu'il soit.
Il est ainsi des jeux magnifiques qui méritent d'être joués mais qui, pourtant, restent dans l'ombre. Ce RPG a subit la dure loi de l'évolution et a été oublié par tous sans même avoir eu son heure de gloire. Son scénario très classique aujourd'hui, a sans doute eu raison du jeu et a été rattrapé par d'autres RPG, Madara est donc tombé aux oubliettes. Dès lors, il ne tient qu'à vous aujourd'hui de dépoussiérer ce chef-d'œuvre de Konami et de redonner ses lettres de noblesse à Moryou Senki Madara.
05/01/2003
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- Graphisme lors des combats
- Système de combat difficile au début
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TECHNIQUE 4/5
BANDE SON 4.5/5
SCENARIO 3/5
DUREE DE VIE 4/5
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