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Heroes of Mana
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Heroes of ManaAprès avoir sorti le très moyen Children of Mana, l’éditeur Square Enix nous gratifie cette fois d’un étrange produit entre le RTS et le Tactical-RPG sur Nintendo DS. Le résultat est mitigé mais le jeu propose tout de même de bonnes idées.
Il y a très longtemps, une sorcière aux sombres pouvoirs répandit les ténèbres sur le monde. La déesse Mana contrecarra les plans de la maléfique Anise en tuant ses serviteurs et en les scellant dans des pierres aux pouvoirs inimaginables. Ainsi la paix revint sur le monde. La déesse se transforma alors en arbre éternel pour protéger à jamais son peuple. Le temps a passé et depuis de nombreux royaumes furent fondés sur la planète.
Le capitaine Yurchael a été envoyé en Férolia. Selon une rumeur, cette province a l’intention d’envahir le royaume de Pedda. À bord de son navire volant et aidé d’une équipe de quatre personnes, dont le jeune soldat Roget, il se dirige vers ce peuple d’hommes-bêtes. La réalité sur le terrain dépasse l’entendement et contre toute attente, ce sont les soldats peddans qui attaquent Férolia, Yurchael servant seulement de leurre. Après cet évènement, Roget et son capitaine décident de déserter leur armée et de l’empêcher de conquérir le monde de l’arbre Mana. C’est ainsi que commence l’aventure. La présentation d’Heroes of Mana est admirable. De nombreuses cinématiques et images fixes apparaissent durant le jeu pour renforcer le sentiment d’immersion. Les graphismes en 3D isométrique rappellent immédiatement certains RPG de la Playstation comme Final Fantasy Tactics et sont vraiment d’une grande qualité. Enfin, les différentes mélodies sont agréables à écouter sans être inoubliables.
Après un long - et fort ennuyeux - didacticiel, le joueur peut enfin devenir un fin stratège et déjà les premières désillusions arrivent. Le jeu est d’une lenteur incroyable et un rapide détour dans les options est obligatoire pour augmenter la vitesse du jeu. Ouf. Mais même avec cela, les déplacements sont interminables. Heureusement, les développeurs avaient prévu le coup (soupir) et il est possible d’accélérer temporairement la bataille en maintenant le bouton B. Utile pour éviter de piquer du nez sur sa console portable. Le jeu se découpe en chapitres. Sur la carte du monde, il est possible d’équiper ses héros de nouveaux objets trouvés sur le champ de bataille et de lire de nombreux renseignements utiles (les différents personnages importants de l’histoire, les lieux-clés, les caractéristiques des créatures rencontrées.) Ces informations sont intéressantes et montrent la richesse de l’univers d’Heroes of Mana. Après ce moment de détente et une séance de dialogues pour faire avancer le scénario, il est enfin temps de combattre.
Comme expliqué plus haut, Heroes of Mana se place à mi-chemin entre le RTS et le Tactical-RPG. En effet, les combats se déroulent en temps réel et les unités se déplacent case par case à la vitesse d’un escargot. Le navire volant est le centre de développement de l’équipe. Tout au long de l’aventure, bâtiments et unités pourront être débloqués pour monter une armée efficace contre l’adversaire. Pour créer sa base, des lapins, monstres emblématiques de la série, se chargeront de récolter des pierres de Gaia et des baies de Tréant, respectivement pour construire ses structures et invoquer des unités. Ces dernières sont divisées en quatre grands ensembles avec leurs forces et faiblesses. Par exemple, les unités au sol sont efficaces contre les archers mais inutiles face à des unités lourdes. De leur côté, les monstres volants doublent leurs dégâts sur les unités lourdes mais meurent rapidement contre ces mêmes archers. Il est donc primordial de produire une armée en fonction des ennemis pour éviter une débâcle, d’autant plus que les ressources sont rares et précieuses! En plus d’être le centre de commandement, le navire volant est le seul endroit pour soigner ses unités dès que la structure correspondante aura été construite. C’est une façon d’éviter d’attaquer de front sans trop réfléchir puisqu’il faudra retourner à sa base dès que les héros seront affaiblis. Le navire est fixé au sol en début de partie. Toutefois, il peut naviguer librement et s’attacher à d’autres ancres éparpillées sur la carte. Cependant, lors de ses vols, il sera impossible de recruter des créatures et il deviendra plus vulnérable.
Par la suite, le joueur récupèrera les huit pierres de Mana scellées à travers le monde pour décupler le pouvoir de ses héros. Ces joyaux, renfermant l’esprit des Benevodons, permettent de lancer une puissante magie contre leurs assaillants. Mais attention, très gourmands en ressources, il faudra les utiliser au bon moment! Mais le système de jeu se révèle, hélas, très limité une fois les mécanismes compris. À vouloir emprunter les éléments de l’un ou l’autre genre sans vraiment les exploiter, on se retrouve devant un soft, certes hybride et donc original, mais n’ayant ni la profondeur d’un Tactical-RPG ni la richesse stratégique d’un RTS. Le joueur exigeant s’ennuiera rapidement. De plus, et c’est là que le bât blesse, l’Intelligence Artificielle est complètement stupide, le temps de réaction affreusement lent et il ne sera pas rare de voir une unité se bloquer ou emprunter un chemin absurde pour aller à un point de la carte. C’est en réalité le principal défaut du jeu, mais non des moindres, car il brise toute tentative de stratégie. Sauf si on appelle stratégie la nécessité de faire reculer son héros - en espérant qu’il comprenne l’ordre - pour éviter de perdre bêtement une bataille quasiment gagnée. On peut enfin reprocher au développeur de n’avoir pas inclus une option pour pouvoir choisir la main avec laquelle on joue. Les gauchers trouveront désagréable d’utiliser la croix directionnelle pour bouger sur la carte alors que les boutons de droite sont quasiment inutilisés. D’autres raccourcis auraient également permis d’éviter de s’embrouiller, comme une touche pour centrer la caméra sur sa base. Soit.
Pour tenter d’oublier tous ces inconvénients, un mode multi joueurs bienvenu est également disponible via le Wi-Fi côte à côte ou les serveurs Nintendo. Deux joueurs, chacun muni de sa cartouche, pourront s’affronter sur différents terrains de combat. Plusieurs paramètres sont pris en compte : la taille de la carte, le nombre de ressources, la limite de temps (jusqu’à trente minutes) ou encore des règles bien précises. Malheureusement, ce mode de jeu n’a pu être testé mais s’annonce intéressant, même si l’I.A. capricieuse fera sans doute toujours des siennes.
En définitive, le joueur qui aime ce genre d’univers riches et colorés passera quelques bons moments sur Heroes of Mana. Bien qu’il ne soit pas exempt de reproches, le jeu propose une histoire agréable à suivre ainsi que des batailles intéressantes et stratégiques malgré les travers de l’Intelligence Artificielle.
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