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GothicGothique
C'est en Novembre 2001 que Piranha Bytes, développeur Allemand alors méconnu, lance le premier volet de sa série désormais appréciée à sa juste valeur, j'ai nommé Gothic. Jamais sorti en France, il a tout de même eu son petit succès en Allemagne et s'est vendu à plus de 200 000 exemplaires. Des années plus tard, il réussit à satisfaire de nombreux joueurs à travers le monde qui vouent encore un culte à ce premier épisode. Retour sur les premiers pas du fameux héros sans nom et de ses débuts laborieux sur l'île de Khorinis.
Diego, raconte-moi une histoireTout commence par une scène d'introduction qui nous explique ce qui s'est passé auparavant. Vous constaterez qu'une gigantesque barrière a été érigée sur une parcelle d'une île, là où l'histoire aura lieu, et que vous êtes dans la peau d'un vulgaire prisonnier qui avait comme triste destinée de travailler dans une mine jusqu'à l'épuisement, une bien médiocre perspective d'avenir.
Heureusement, un magicien salvateur choisit notre personnage pour lui confier une mission de la plus haute importance qui va bouleverser la vie du célèbre héros sans nom, il s'agit de remettre une lettre de toute urgence à l'un de ses confrères. Après une chute vertigineuse et un passage à tabac par des mercenaires, nous voilà face un homme nommé Diego qui va se montrer assez coopératif et répondra volontiers à toutes vos questions, vous apprendrez donc que trois grands camps sont présents sur cette étrange île, qu'il vaut mieux ne pas parler à n'importe qui de cette lettre au risque d'avoir des ennuis et surtout qu'il faut rapidement se procurer une arme au cas où vous feriez des rencontres indésirables, charmant... Gare au loup !Suite à cette sympathique discussion, notre nouvel ami Diego retourne à ses vacations, c'est donc lâché au beau milieu de la nature avec un but bien précis en tête qu'il faut se décider à partir. Et c'est maintenant que deux grands défauts de Gothic étroitement liés vont rapidement faire leur apparition, tout d'abord une difficulté réellement frustrante et ensuite un gameplay rigide entièrement jouable au clavier combiné à une interface lourde et très mal pensée.
Oui je sais, ce n'est guère encourageant, et le résultat de cette malheureuse combinaison est que vous êtes au début de l'aventure aussi inoffensif que le petit chaperon rouge face au grand méchant loup, qui lui vous éliminera rapidement en une seule morsure alors qu'il faudra vous y prendre à plus de 8 tentatives pour en venir à bout. Lors des premières heures, vêtu de haillons et équipé d'une épée rouillée, il faudra donc impérativement éviter les confrontations contre la plupart des créatures que vous rencontrerez sous peine de recharger votre partie à de nombreuses reprises, sachant qu'à cause de cette interface brouillonne dont je parlais précédemment, il est quasiment impossible de se soigner en plein combat, ce qui devient éreintant à la longue. Rassurez vous, dès l'entame du second chapitre au cours duquel vous pourrez choisir votre classe, vous deviendrez rapidement capable de vous défendre une fois armé correctement, mais pas de folie, il sera toujours délicat d'affronter plusieurs adversaires à la fois. Pour les plus courageux d'entre vous, mage est une classe qui prendra du temps pour être efficace, mais si vous souhaitez vous venger de tout ce que vous avez subi, les derniers sorts sont d'une violence sans nom. Une chose à savoir également est qu'il est difficile de faire du level up, les monstres éliminés ne réapparaissent pas et vous allez vous retrouver avec une île totalement déserte à la fin du jeu, il faudra donc faire un maximum de quêtes annexes pour engendrer le plus grand nombre de points d'expérience possible. Liberté quand tu nous tiensAprès avoir pointé du doigt les principales faiblesses du titre, je vais parler de ses nombreuses forces qui lui donnent un charme redoutable. Ce qui saute aux yeux lors des premiers instants aux commandes de votre personnage, c'est la liberté d'action qui vous happe littéralement dans l'aventure, il faut savoir que le jeu est divisé en six chapitres plus ou moins longs.
Dans le premier, vous avez carte blanche pour choisir votre camp, chacun possédant des idéaux bien différents, et des leaders charismatiques comme Diego, vous le connaissez déjà, mais aussi Gorn ou Lester, tous très bien travaillés et qui vous viendront en aide régulièrement. Vous rencontrerez également des templiers, mercenaires, magiciens ou encore des adeptes d'une secte. Il faudra donc décider à qui accorder votre confiance, mais vous pourrez également trahir des compagnons ou revenir sur vos décisions. Tout est parfaitement maîtrisé, sans la moindre incohérence, les personnages que l'on rencontre sont crédibles, qu'ils soient sympathiques ou méprisables, ils ont une personnalité bien définie. Durant la journée, ils ont des activités aussi diverses que travailler dans une forge ou étudier des grimoires et une fois la nuit tombée, ils rejoignent leur demeure pour tomber dans les bras de Morphée. Qui plus est, le jeu est intégralement doublé, avec un nombre de comédiens très satisfaisant, le ton est juste et donne encore plus de vie à tout cet univers et aux différents PNJ. C'est ce réalisme qui permet de renforcer cette ambiance sombre et oppressante présente durant l'intégralité de notre périple. La qualité narrative du scénario est également à mettre en avant, très bien construit et disposant d'une grande qualité d'écriture, les chapitres s'enchaînent sans temps mort, présentant de multiples révélations et retournements de situations au cours de votre périple, on ne s'ennuie jamais. Quant aux quêtes annexes relativement nombreuses, elles sont loin d'être fastidieuses et fusionnent parfaitement avec l'histoire principale. De notre côté il faudra également se prendre en main, pouvoir acquérir des armures, des potions de soin, ou même une simple carte pour se repérer sur cette île mystérieuse. Tout cela est douloureux pour nos finances, et rappelez vous que vous n'êtes qu'un prisonnier sans le sou. Différents moyens sont mis à votre disposition pour gagner de l'argent, la chasse par exemple pour récupérer des dents ou des fourrures sur les cadavres d'animaux qui pourront intéresser quelques marchands, mais aussi le vol pour subtiliser le contenu des coffres de vos frères d'arme plus aisément. Oui c'est lâche, mais tout est bon à prendre pour faire de vous un homme riche.
Mais rien n'est gratuit dans la colonie, et pour savoir chasser ou voler, il faudra l'apprendre d'un mentor qui vous demandera cette fois-ci de nombreux points d'apprentissage, qui vous sont également utiles pour booster des caractéristiques importantes comme la force, la dextérité ou pour savoir manier correctement une arme légère de manière à combattre de façon bien plus élégante. Bien pensé et facile d'utilisation, ce système permet au joueur d'orienter la direction du personnage que vous souhaitez incarner, et tout ceci ne fait que renforcer le sentiment d'immersion que le jeu essaie d'offrir. Accès violation, retour à WindowsJe ne peux pas clôturer cette review sans revenir sur un point qui fâche et qui va certainement vous arriver à de très nombreuses reprises, les bugs et crashs en tout genre sont légions. Vos alliés qui sont censés vous suivre s'évaporent mystérieusement, des objets que vous aviez dans votre inventaire n'apparaissent plus, des PNJ meurent subitement dans un camp.
Si tout cela est déjà dur à encaisser, préparez vous au bon vieux retour à Windows et de multiples erreurs critiques, si durant les premiers chapitres, vous serez tout de même bien épargnés, à partir du cinquième les choses se compliquent et force est de constater qu'il faut beaucoup de patience pour en venir à bout : installation de patchs, recharge d'anciennes sauvegardes, ou encore des modifications de fichiers pour couper le son, toutes ces petites choses peuvent malheureusement entacher le plaisir de jeu, et c'est vraiment regrettable que les développeurs aient négligé à ce point-là cette partie du titre... Au final, Gothic premier du nom n'est pas à mettre entre toutes les mains. D'une difficulté redoutable, pourvu d'un gameplay médiocre et de graphismes vieillissants, il est facile d'arrêter sa partie au bout d'une vingtaine de minutes. Mais les plus persévérants découvriront que derrière cette façade peu attractive, se cache un jeu au scénario palpitant et à la liberté d'action parfaitement maitrisée qui donne à cette aventure un côté addictif qui n'a rien à envier aux production actuelles.
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