Attendu depuis des années par la communauté rôliste, Age of Conan: Hyborian Adventures, ce énième
MMORPG développé par Funcom (
Anarchy Online), nous emmène sur les terres d'Hyboria, inventé il y a des dizaines d'années de cela par Robert E. Howard, le créateur de l'Heroïc-Fantasy et de son personnage le plus emblématique : Conan le cimmérien.
AoC est donc sorti il y a près d'une semaine, qu'en est-il ?
Un début qui rompt avec les habitudes
Contrairement à la totalité des MMORPG, AoC ne vous jette pas tout de suite dans le massivement multi-joueurs, et vous donne l'occasion de jouer en solo durant plusieurs heures.
A la création du personnage, plus complète que jamais soit dit en passant (vous pouvez modéliser votre personnage comme dans Oblivion), vous êtes un simple galérien, esclave contraint à ramer, privé de tout destin. Mais un accident va vous libérer de cette prison, et vous vous retrouverez échoué sur une plage, accueilli par Kalanthès, un homme mystérieux. Ce dernier vous annoncera en apercevant une marque étrange sur votre torse que votre destin est bien plus complexe que vous ne l'attendiez, mais je n'en dis pas plus. La partie qui suit vous servira de tutoriel et vous isole du continent principal du jeu.
Vous êtes sur Tortage, une île tropicale peuplée d'animaux sauvages, d'aventuriers, de marins, et surtout de pictes, cette peuplade aux airs préhistoriques et aux coutumes extrêmement violentes. Cette île comporte deux zones de jeu bien distinctes, une pour le jour et une pour la nuit. Le cycle jour/nuit n'est pas géré par le temps, c'est vous même qui passez de l'un à l'autre en dormant à l'auberge. Ce n'est évidemment le cas que sur Tortage : une fois passé cette étape, le jour et la nuit défileront d'eux-mêmes. Sur l'île de départ donc ; le jour, vous serez en contact avec les autres joueurs, tous aussi nouveaux que vous, et la nuit, vous pourrez participer au scénario solo, obligatoire durant cette première partie sur Tortage. Une fois celle-ci terminée, vous accèderez au continent, chez les "grands", et cette fois, en massivement multi-joueurs à toute période de la journée.
Un monde mature (pas pour les enfants)
L'Heroïc-fantasy, très différente du merveilleux du Seigneur des Anneaux, ne met pas en scène différentes races intelligentes, telles les elfes, les nains et les gobelins. Les personnages que vous pourrez donc incarner sont tous humains, mais vous aurez le choix entre plusieurs origines. Howard a imaginé des tas de peuples en s'inspirant d'autres plus historiques, mais ici seulement trois seront jouables.
Les Cimmériens, peuple d'origine de Conan, sont typés nordiques. Ils sont grands, de forte carrure, disposent d'une grande force et prient le dieu Crom. Ils vivent dans des montagnes glacées, et tentent de survivre aux conditions difficiles de leur milieu, et aux assauts incessants des barbares Vanirs.
Les Aquiloniens, peuple dont Conan est devenu le roi, est inspiré de la civilisation gréco-romaine. C'est le peuple majeur d'Hyboria, le plus avancé techniquement et le plus puissant à l'échelle du monde. Ils vivent dans des cités luxuriantes, parmi une nature apaisante et douce.
Enfin les Stygiens sont un peuple inspiré de l'ancienne Égypte, vivant parmi des déserts arides, dans des cités majestueuses, et portant des noms imprononçables. Ce sont les maîtres de la magie, et parmi eux se terrent les plus maléfiques des sorciers, dont Thoth Amon, l'ennemi immortel de Conan.
Le monde dans lequel évoluent ces personnages est des plus matures : violence, érotisme, alcool et drogues y règnent en maîtres. Les combats auxquels vous serez amené à participer sont très sanglants et il ne sera pas rare d'apercevoir une poitrine féminine dénudée, d'où l'interdiction de vente du jeu aux mineurs.
Un système de jeu parfois innovant
Chacun des peuples que vous pouvez incarner peut se spécialiser dans plusieurs classes (vous en choisirez une), issues de plusieurs archétypes classiques : le prêtre, le roublard, le soldat et le mage. Rien de bien révolutionnaire.
Chacune de ces classes a accès à nombre de compétences, d'aptitudes, de capacités, et de combos/sorts de combat.
Age of Conan innove justement dans son système de combat, qui au lieu d'être quasiment passif, via des clics incessants sur une interface froide, est très dynamique. Par exemple, chaque coup que vous portez, au corps à corps ou à distance est dirigé. Vous pouvez frapper sur les flancs du personnage adverse ou de face. Ce dernier peut placer dynamiquement au cours du combat trois points de défense, soit un point sur chaque partie du corps (côté gauche, côté droit, face), soit plusieurs points sur un même côté. A vous donc de placer vos coups aux bons endroits, pour infliger un maximum de dégâts.
Les techniques de combat, que ce soit physique ou magique, nécessitent parfois d'enchainer des coups, avec un bon timing, en suivant des indications fléchées. Si par exemple vous utilisez un combo d'attaque à l'épée, à l'aide d'un raccourci clavier ou souris (par clic sur l'interface), vous devrez pour mener à bien l'attaque enchaîner par un coup vers la gauche, puis un coup de face. Cela donne lieu à des attaques dévastatrices, et des joutes impressionnantes.
Il en est de même pour la magie et pour le tir à l'arc, ce dernier vous donnant la possibilité de manier l'arc à la souris, comme vous le feriez dans un FPS-RPG. Ce système cache encore bien d'autres subtilités, comme les postures de combat, mais on regrettera beaucoup l'irréalisme encore présent, les personnages échangeant des coups sans jamais parer. La dernière grosse avancée par rapport à d'autres jeux est le combat monté (sur cheval, mammouth, rhinocéros), à l'arme de corps à corps ou de distance.
Comme dans tout MMORPG, chaque combat gagné, chaque quête réussie vous donneront accès à des points d'expérience, qui à terme vous feront passer des niveaux. Chaque niveau vous donne des points à distribuer dans vos compétences et vos aptitudes, tandis que vous gagnez automatiquement des combos, des sorts et des capacités.
Plus loin dans le jeu, vous pourrez créer ou rejoindre une guilde, et à terme construire votre propre forteresse, récolter des ressources, mettre sur pied différents bâtiments et attaquer ou subir les assauts des autres guildes. Les sièges de forteresse donnent donc lieu à l'utilisation d'armes de siège...
L'artisanat est présent ainsi que tous les classiques du MMORPG, avec en plus quelques mini-jeux de joueurs contre joueurs (capture du drapeau...).
Une des particularités du jeu est qu'il est automatiquement instancié à chaque fois qu'un nombre de joueurs est réuni, et ce afin d'éviter la surcharge des zones. Vous aurez donc parfois à sauter d'instance en instance pour rejoindre vos amis.
Techniquement irréprochable... ou presque
Un constat est évident dès la première connexion, le jeu est magnifique... Il surpasse toutes les productions actuelles de MMORPG, allant jusqu'à bientôt proposer l'activation de DirectX 10, la dernière version du célèbre produit de Microsoft.
Les décors qui s'étalent devant vous sont magnifiques, la végétation est luxuriante et la morphologie des personnages très bien rendue. Mais il y a un contrecoup à cette avancée. Là où la majorité des possesseurs de PC peuvent jouer à World of Warcraft sans souffrir de ralentissements et de chutes de frame-rate, une configuration récente sera nécessaire pour profiter d'AoC. Même avec des composants récents, des ralentissement surviennent dans les endroits où beaucoup de joueurs sont présents, et on attend une optimisation des graphismes.
Les sons, les cris, et les musiques forment une bande sonore de haute volée, très agréable et participant à l'immersion dans le jeu. Les doublages français dans Tortage (il n'y en a que là pour le moment), sont par contre assez médiocres, et même le doubleur de Schwarzy (plutôt bon habituellement au cinéma) se plante totalement dans la cinématique d'introduction. Pour revenir sur les musiques, celles-ci sont très inspirées par la bande originale de Conan le barbare le film, composée par Basil Poledouris. Et on aime ça !
Mr.
1
Mr.
1
Mr.
1
Mr.
1
Mr.
1
Mr.
1
Pour conclure, AoC s'annonce comme une petite révolution du MMORPG. Là où d'autres studios se contentent du presque minimum, Funcom repousse les limites et l'expérience du jeu massivement multi-joueurs. Quelques audaces supplémentaires auraient été voulues, mais il est sûr que les prochains jeux de rôle en ligne devront remonter la barre plus haut pour tenir la mesure.
On regrettera la lourdeur du jeu (23 Go sur disque dur et surtout un frame-rate souvent à la renverse), et le peu de support des maîtres de jeu, notamment sur le serveur Role Play, pour l'instant infesté de non rôlistes gâchant l'expérience de jeu. Mais cela viendra on l'espère quand les problèmes majeurs auront été résolus, et AoC est fortement parti pour causer beaucoup de souci à Blizzard et son blockbuster WoW.
12/04/2009
|