Legend of Heroes, après de multiples portages sur PSP de sa série phare (avec Ys) sur PC, Falcom propose dans la lignée l'adaptation du premier chapitre de l'épisode 6, pour ce qui annonce une nouvelle série de trois jeux. L'occasion pour un plus large public de découvrir une des plus belles réussites du studio.
Liberl Kingdom
L'époque à laquelle se déroule l'histoire se situe dix ans après une terrible invasion de l'empire Erebonian. La reine Alicia gouverne actuellement en tentant de restaurer une ère de paix et en ouvrant la porte à l'utilisation de nouveaux matériaux et d'une technologie de pointe, dans un souci d'évolution.
Lors de cette invasion, un héros extrêmement respecté du nom de Cassius Bright aida le royaume de Liberl à repousser les assauts de l'empire Erebonian. Après la guerre, Cassius quitta l'armée pour rejoindre la guilde des Bracer. Notre grand héros avait une fille, Estelle, qu'il protégea le plus possible en l'éloignant de son passé. Malheureusement, il semblerait que l'empire n'ait pas renoncé, et aujourd'hui un plan machiavélique prend place au sein même de l'empire, menaçant la paix dans l'ombre.
Alors qu'Estelle était encore jeune, un garçon aussi âgé qu'elle à ce moment là fit irruption pour s'attaquer à Cassius. L'enfant faisait preuve d'une extraordinaire habilitée au combat mais ses motivations demeuraient inconnues. Dans ce combat Cassius l'emportera mais l'enfant va perdre la mémoire, c'est alors qu'il sera adopté et grandira dans la famille Bright, jusqu'à porter leur nom.
L'histoire du jeu débute où, après le départ en voyage de leur père, Estelle et Joshua décident d'intégrer la guilde des Bracer. Ils ne se doutent pas encore qu'ils vont être au centre d'une nouvelle guerre imminente, où les mauvais souvenirs et les passés ressurgiront dans la tourmente d'un avenir incertain. L'espoir demeure mais à quel prix ? Une longue aventure commence.
Le scénario possède tous les ingrédients nécessaires au récit heroïc-fantasy mettant en scène des conflits politiques bien tortueux. De nombreux protagonistes vont se retrouver mêlés à l'intrigue et quelques scènes fortes en émotion émailleront l'aventure, entre joie et cruauté. Oui, car l'histoire aura besoin de deux jeux pour arriver à son terme. Une des grandes forces vient du casting, avec des héros bien développés, qu'on connaitra dans les moindres détails. Chaque scène offre un petit plus sur un côté ou un autre d'une psychologie, et ne cesse de nous surprendre. Évidemment, le jeu s'en sort très bien aussi du côté des "méchants", particulièrement vicieux et cruels dans leurs actions, mais qui cachent toujours des motivations qui méritent la réflexion.
Pas de souci, l'histoire de Legend of Heroes 6 est à la hauteur. Il faudra juste garder à l'esprit que ce "First Chapter" apportera plus d'interrogations que de réponses, on pense notamment à la fin en queue de poisson royale comme peu de jeux l'ont osé.
La patte Falcom
La réalisation ne crève pas l'écran dans les productions du studio, généralement, mais elle a le mérite d'être très soignée et c'est le cas ici. Après une jolie introduction animée, on constate que l'interface est agréable, c'est bien agencé, les arts des protagonistes sont superbes et le tout est très lisible, un bon point. La mise en scène reste très soft puisque tout est fait avec le moteur du jeu lors des "cut-scenes", mais rassurez vous ça passe très bien, même si les dialogues sont nombreux.
Le jeu propose des graphismes 3D mignons comme tout, très détaillés mais surtout, participent à un background vraiment étonnant. Tout dans le jeu est lié, villages, villes, plaines... avec une cohérence invraisemblable, rien ne jure d'une zone à l'autre et nous avons le sentiment d'être dans un monde vraiment unique et parfaitement identifiable. La vue générale est de trois quart, mais vous avez presque tous le temps la possibilité d'orienter la caméra avec les boutons de tranche. À ceci s'ajoute un petit radar sur les zones de proximités, sachant que vous avez toujours le moyen de visualiser la carte d'une zone complète. D'ailleurs il y a pas mal d'embranchements, on peut facilement se retrouver sur un mauvais chemin et rencontrer des ennemis un peu trop forts pour nous, prudence.
Les combats sont du même acabit, avec en plus de jolis effets pour émailler leur déroulement. Les furies sont notamment assez impressionnantes avec l'incursion des arts. Cela dit, on regrette un aliasing un peu trop persistant dans ce portage PSP, défaut qu'on ne trouvait pas sur PC, tout comme les temps de chargement un peu trop nombreux.. Mais globalement c'est du bon travail.
Un léger souffle épique
La Falcom Team offre de superbes compositions pour ce jeu, en étalant toutes les facettes de l'univers. On retient entre autres les thèmes de combats, plutôt nombreux et quelques pistes de donjons vraiment prenantes comme
Secret Green Passage et
Rescue.Les doublages... sont quasi-inexistants. En fait, il s'agit de la seule réelle nouveauté par rapport à la version PC, ici il y a quelques doublages mais uniquement lors des combats. Alors oui, cela donne beaucoup plus de peps à l'action, donne une autre identité aux protagonistes mais on regrette qu'il n'y ait pas eu plus d'efforts à ce niveau, lors des cut-scenes majeures par exemple. Les bruitages sont dans le standard habituel, ni bons ni mauvais.
Un savoir-faire indéniable
Le système de jeu est particulièrement classique. Vous suivez le script qui vous amène dans divers lieux pour sa progression. La seule chose qu'il faut vraiment retenir, c'est que vous êtes membre de la Guilde en tant que Bracer. Avec cette fonction, vous allez pouvoir régler quelques missions rémunérées pour parfaire votre formation et grimper dans l'échelon des meilleurs Bracer. À chaque chapitre du jeu, vous êtes aux alentours d'une ville importante où il y a une guilde, c'est là que tout prend son sens. En fait les missions sont très variées mais une partie d'entre elles doivent se faire sur la période où vous êtes dans cette ville, avant que le scénario ne se poursuive. Les amateurs qui préfèrent les annexes en fin de jeu seront déboussolés donc, mais le jeu garde une certaine logique, par exemple si une mère demande de retrouver son fils disparu depuis peu, vous n'allez pas attendre la fin du jeu pour le retrouver, etc. De même, vu comment vous allez souffrir avec votre portefeuille, vous comprendrez rapidement que les quêtes sont indispensables et sont une grande part du gameplay.
La progression est linéaire sinon, même si les embranchements sont nombreux. Attention cependant, la connaissance du japonais et/ou une bonne expérience du RPG sont nécessaires, les indices vous sont donnés, mais le jeu est si vaste que vous pourriez très bien vous y perdre. Sinon, au cours de vos passages en plaines ou autres, vous avez toujours l'opportunité d'avoir des coffres à tel ou tel endroit, mais méfiez vous des coffres piégés où vous devrez faire un combat avant, souvent assez corsé. Chaque ennemi est visible, entrez en contact pour provoquer un combat mais n'oubliez pas que le facteur attaque préventive est de rigueur, essayez donc de contourner l'ennemi avant que ce soit lui qui ne le fasse.
Combats :
Les combats du jeu sont sa plus grande force, dynamiques, intéressants, tactiques, ils sont la preuve réelle d'un savoir-faire évident.
Vous avez en fait une zone de combat en "carré", avec vos personnages et vos ennemis. La zone prend en compte le déplacement comme un Tactical, mais le schéma lui est bel et bien un RPG au tour par tour classique, c'est juste que la touche stratégique est bien représentée. Par exemple, si vous affrontez un ennemi qui explose avant sa mort, il vaudra mieux porter une attaque à distance pour éviter de subir la déflagration.
Le menu est comme suit : déplacement, attaque, arts, crafts, objets et fuite. On vient de voir le déplacement, l'attaque ne nécessite pas d'explication particulière, les objets et la fuite non plus. Nous nous attarderons donc sur les deux autres points.
Les arts correspondent à vos magies (barre EP), de plusieurs niveaux selon ce que vous avez équipé au préalable. En effet, vous pourrez acheter des quartz (sorte de pierres) en boutique, qui sont divisées en plusieurs éléments (feu, vent...) et que vous mettez dans vos emplacements prévus à cet effet. Chaque emplacement est "upgradable" pour mettre des quartz de niveau supérieur. Les quartz c'est aussi ce que les ennemis vous donnent en combat, selon leur niveau et leur élément. L'intérêt est donc de se battre pour pouvoir acheter par la suite les magies que l'on désire, car au delà d'obtenir celles-ci, il faut savoir que les quartz altèrent également les caractéristiques de vos personnages. Pour être complet vous pouvez aussi revendre les quartz à l'unité pour gagner un peu d'argent, mais les meilleurs quartz sont si chers qu'on le fait rarement dans ce "First Chapter", en revanche cet élément changera dans le "Second Chapter".
Les crafts sont vos skills spéciaux, guérison, soutien, attaque ou encore furies. Tout progresse via l'expérience et varie selon les personnages, leur consommation est régit par la barre de CP. Reste l'équipement, arme, armure, bottes et quelques accessoires parmi la myriade que le jeu propose.
Ce système de combat est particulièrement prenant car très bien développer tout au long de l'aventure, il y a toujours quelque chose de nouveau a exploiter. Comme le jeu offre rarement l'occasion d'avoir une équipe complète, aucun personnage n'est mis de côté. De plus, tout est bonifié par l'ordre des tours, vous me direz que ça devient récurrent dans les RPG, c'est vrai mais ici c'est un peu plus subtil car il y a des bonus qui interviennent. Régénération des CP, EP ou HP, attaque critique ou encore un bonus de quartz... sont des éléments importants car certains skills permettent de décaler un ennemi sur l'ordre des tours, sans compter que l'utilisation des magies prend du temps avant d'être opérationnel, il faut donc bien faire attention avant d'agir pour avoir le maximum de bonus pour soi.
Un mot sur le challenge du jeu, peu évident par moment. Les boss sont nombreux, parfois énormes, et il faudra ruser d'astuces pour se sortir des pires situations. C'est là que l'aspect stratégique est prépondérant. Car évidemment les états anormaux propres au système sont légion, les ennemis possèdent des attaques de zone et aiment bien s'acharner sur le même personnage.
Sous-quêtes
Comptez environ une quarantaine d'heures avec un bon nombre d'annexes pour ce premier chapitre.
Guild : tout est dit. Vous êtes Bracer, vous devez faire des missions pour vous équiper (ou autre) en somme, et les missions représentent une grande partie du gameplay. Que ce soit des courses pour des PNJ, des boss à affronter, de l'exploration, vous aurez largement de quoi faire.
Encore un portage réussi sur PSP pour cette licence, et pas des moindres. En effet, Legend of Heroes 6 First Chapter se présente comme un RPG d'école par excellence, récitant ses gammes avec une certaine maitrise en attendant sa suite, qui s'annonce tout aussi intéressante. À découvrir.
11/05/2008
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- Background superbe
- Histoire intéressante
- Système de combat original et dynamique
- Une jolie ambiance
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- Certaines contraintes de progression
- Un portage qui n'apporte presque rien de plus à l'original
- Des loadings un peu trop nombreux
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TECHNIQUE 3/5
BANDE SON 3.5/5
SCENARIO 3.5/5
DUREE DE VIE 3.5/5
GAMEPLAY 3.5/5
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