On ne présente plus
Imageepoch, de même pour
Yasunori Mitsuda ou encore
Yoko Shimomura. C'est avec cette fine équipe aux commandes, déjà dépêchée sur plusieurs titres du studio nippon tels que
Luminous Arc ou
Last Ranker, qu'
Arc Rise Fantasia se propose de vous faire vivre une longue et périlleuse aventure. Sous ses airs de
Tales of bien assumé, le soft d'
Imageepoch saura-t-il convaincre et tirer son épingle du jeu malgré tout ?
Child of Eesa
A plus de quelques milliers de mètres du sol à bord d'un vaisseau volant, le premier sergent L'Arc Bright Lagoon, mercenaire à la solde de l'empire Méridien du monde de Fulheim, ainsi que ses frères d'arme soldats, se battent contre une menace venue du ciel : les Feldragons. Alors que notre gradé réussit à faire succomber l'un de ses ennemis sous sa lame, il tombe accidentellement du navire pour finir sa chute dans les arbres de la forêt de Rétéa (sans presque aucune égratignure, cela va de soi), le cadavre du dragon qu'il a vaincu non loin de lui. Cependant lors de la mort de ces derniers, une explosion nommée Felburst ravage tout ce qui se trouve autour de la dépouille. L'Arc est alors sauvé par le chant d'une fille, Ryfia, à la voix mélodieuse et apaisante qui calme le corps incandescent du dragon et l'empêche d'imploser pour le faire disparaître. De cette rencontre va dépendre le sort du monde. Il se trouve en effet que L'Arc est le "Child of Eesa", l'être censé apporter au dieu du monde, Eesa, une des deux Lois qui assurera la pérennité de l'univers, afin de pouvoir l'exécuter. Seulement les choses ne seront pas si simples et un seul et unique retournement de situation sorti de nulle part dans les premières heures de jeu suffira à faire voler en éclat toutes les convictions et toutes les certitudes du héros/joueur, le laissant abasourdi, ne savant alors plus quoi penser.
Nul doute que vous avez peu ou moyennement compris le sens de l'histoire, tant il y a de termes à assimiler et de symboles à interpréter. Le joueur se trouve exactement dans le même état au départ de l'aventure. La cause en est un background très riche et développé qui participera en grande partie à l'immersion du joueur dans le jeu, à la limite de l'y perdre. On se retrouve ainsi avec un glossaire extrêmement bien fourni qui n'aura de cesse de rassasier la soif des inconditionnels soucieux du détail ou simplement d'éclaircir certains points du scénario qui pourraient paraître obscurs. Du reste,
Arc Rise Fantasia fait dans le convenu pour son cheminement mais a le mérite de le réaliser avec brio. Il nous fait vivre une grande aventure épique avec son lot de rebondissements, de révélations abracadabrantes mais toujours aussi jouissives et surprenantes. Parfois complexe mais toujours léger au final, l'histoire évite les lourdeurs et reste la plupart du temps agréable à suivre, le rythme plutôt soutenu des événements n'y étant pas totalement étranger. On aurait d'ailleurs presque une critique (certes, pas très poussée) de la religion et de quoi réfléchir sur quelques thèmes tel que l'importance du choix. Les émotions seront donc au rendez-vous, du bon fou rire avec quelques saynètes (ou skits) assez hilarantes à la manière d'un
Tales of, aux passages tristes et émouvants, brillamment accompagnés par des mélodies toujours justes et bien choisies signées pour la plupart :
Yasunori Mitsuda.
Pour continuer sur l'OST, il est de rigueur d'admettre que les compositeurs ont su créer les pistes du jeu de façon à pouvoir porter l'aventure sur le long terme, sans réussir à ennuyer le joueur. Et pour ce faire, quoi de mieux que d'imiter le maître en la matière, M.
Sakuraba, compositeur attitré de la série
Tales of, laquelle est connue pour ses aventures initiatiques dignes des récits de l'Odyssée. On remarquera donc quelques similitudes assez flagrantes entre les musiques habituelles de la série aux gelées et celles d'
Arc Rise Fantasia, notamment l'emploi de l'orgue (entre autres), cher au cœur de ce brave
Motoi.
Vous l'aurez compris,
Arc Rise Fantasia s'annonce coloré, gai, mignon, enjoué, mais parfois aussi, tout l'inverse. Une belle preuve de polyvalence de la part d'
Imageepoch en somme.
Team de choc ?
Un gâchis, tout simplement. Alors que le casting du jeu est globalement très réussi (à l'exception d'un héros principal un peu trop effacé), et quelque peu approfondi (bien que retombant parfois dans les clichés), le voice acting se voit plombé par une version anglaise munie de doublages honteux et d'une synchronisation labiale douteuse. Même si au fur et à mesure de l'avancée dans le jeu, on note une légère amélioration, certaines intonations de voix viennent mettre à l'eau les effets recherchés par quelques séquences à vocation comique ou tragique. Heureux les possesseurs d'une version undub (où les voix sont en japonais et textes en anglais), car le doublage a semble-t-il été bien mieux réalisé au pays du soleil levant, relevant de ce fait les personnages à leur juste niveau.
Mais s'il y a un réel casting à blâmer ici, c'est celui des monstres. Non pas que l'on possède un bestiaire visuellement atroce, bien au contraire (et encore une fois, celui-ci ressemble à s'y méprendre à celui que pourrait posséder un
Tales of Symphonia par exemple), mais il manque cruellement de variété pour un jeu qui se targue d'avoir une durée de vie située entre 50 et 70 heures de jeu. Ainsi, nombre d'ennemis sont dupliqués en différentes couleurs, et ce plusieurs fois de suite dans divers donjons. L'aspect répétitif qui avait jusqu'alors été évité par une panoplie de musiques assez diverses, se manifeste donc quelque peu, malheureusement.
Trinity power
La base du gameplay d'
Arc Rise Fantasia est plutôt simple : c'est un tour par tour où vous disposez simplement de points d'action qu'il vous faudra répartir entre vos trois joueurs selon vos désirs (magie, attaque, objet, invocation...). Mais ce serait traitrise envers un système de jeu aussi complet et quelque peu original que de se borner au simple rouage principal du gameplay. Voyons de quoi il en retourne vraiment.
L'aspect personnalisation poussif du jeu est amené par un système similaire à celui de
Tales of Vesperia (oh, encore, bizarre). Comprenez par là qu'il vous faudra collecter des Weapon Points à la fin de chaque combat afin de déverrouiller les pouvoirs présents sur l'arme. Ceux-ci se manifestent sous la forme de figures géométriques proches de celles du tetris (cube, barre verticale, horizontale...) et sont destinées à remplir un même espace dont chaque arme dispose. Lorsque ledit espace sera totalement rempli de ces Arm Force, le pouvoir alors secret de l'arme sera révélé. En conséquence, les combinaisons entre la foultitude d'Arm Force aux pouvoirs variés disponibles, le pouvoir secret de l'arme et ceux des deux autres membres de votre équipe, donnent accès à un grand nombre de stratégies qu'il ne tient qu'à vous de découvrir. Pas de statistiques de base sur les armes donc, juste des Arm Force. D'amusantes parties de casse-tête pour arriver à caser toutes les capacités que vous désirez dans une arme sont à prévoir.
Quant à la magie, on se rapproche un petit peu plus du système de matéria de
Final Fantasy VII. Chaque personnage possède une orbe avec des emplacements pour y insérer des gemmes de différents types de magie (air, feu, terre, eau) mais également de différents niveaux. Inutile de dire que plus le niveau de la gemme est haut, plus vous aurez accès à des magies puissantes. Plus surprenant, lorsque vous insérez des gemmes de même type et de même niveau côte à côte, le genre de magie correspondant se verra boosté d'un niveau. Et finalement, il vous sera possible de débloquer de nouveaux types de magies en joignant des gemmes de deux types différents mais pas opposés. Vous aurez donc logiquement accès à un large panel de choix quant à votre utilisation de la magie.
Cependant, le fait est que, une fois en combat, utiliser une magie ne vous coute qu'un seul MP, le reste du coup se répercutant sur les points d'action. Et là où la subtilité réside, c'est que les MP sont également séparés par niveau (par exemple 4 MP de niveau 1 et 3 MP de niveau 2), et pour augmenter votre capital magie, il faudra mettre la main à la poche. Inhabituel, mais tout aussi plaisant qu'à l'habitude, ce système de magie permet une autre approche une fois en combat.
Et pour conclure sur le gameplay, vous aurez bien sur le droit à des attaques spéciales de toute beauté qui s'enclencheront lorsque chaque membre de votre équipe aura lancé une de ses capacités offensives nommée "Excel Act", et ce, tout en visant le même ennemi. Que cela résulte en un Trinity Act au début du jeu ou en un Excel Trinity bien plus loin, le joueur sera toujours gratifié d'une bien belle séquence avec de gros dommages à la clé. Cela ne sera pas de trop pour lutter contre les boss du jeu qui représentent plus qu'un simple challenge.
Make your own choice
Côté technique, on regrettera le choix des développeurs qui ont opté pour que quelques rares scènes soient en CG aux dépends de scènes animés qui auraient bien mieux servies le jeu. On ne peut cependant pas leur reprocher leur énorme travail sur les environnements citadins. A la fois majestueux et gigantesques pour certaines villes, ils ont de quoi faire aisément tourner les têtes. Arc Rise Fantasia honore donc assez bien le support, sans non plus pousser la console dans ses retranchements.
Par ailleurs, conséquence logique du gigantisme des cités, le nombre de PNJ et la fréquence à laquelle les dialogues de ceux-ci se renouvellent sont juste énormes. On passera facilement des heures et des heures à parler à des PNJ durant toute la partie (pour peu que l'on aime ça). Le background s'en trouve grandement approfondi et fouillé, de quoi planter le clou une bonne fois pour toute.
Bien évidemment, Arc Rise Fantasia ne pourrait pas imiter convenablement la série Tales of s'il ne lui empruntait pas ses quêtes annexes, skits et autres costumes. C'est donc pour cette raison que l'on retrouvera ces trois éléments, et en grande quantité !
Arc Rise Fantasia c'est avant tout un long périple mouvementé, un de ceux qui passionnent et entrainent le joueur dans une épopée haletante. Mais c'est aussi un classique efficace, autant par son gameplay qui, malgré quelques originalités, use de manière efficace d'un système déjà bien rodé, que par les clichés du RPG qu'il recèle en lui. Le tout étant porté par une bande son très correcte, on ne pourra reprocher à Imageepoch de s'être fourvoyé que sur seulement quelques points. La recette Tales of marche bien, et Arc Rise Fantasia a su convenablement en tirer profit pour finalement devenir un très bon jeu sur la plateforme de Big N.
09/08/2010
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- Une belle aventure
- Un bon casting
- Classique mais diablement efficace
- OST qui porte très bien le jeu
- Formule Tales of
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- Doublages anglais à jeter
- Bestiaire pas top
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TECHNIQUE 3.5/5
BANDE SON 4/5
SCENARIO 4/5
DUREE DE VIE 4.5/5
GAMEPLAY 4/5
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