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Thousand Arms
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Thousand ArmsToi, tu n’es pas ici par hasard. On te dit qu’il y a de la belette en liberté et comme par magie, tu ramènes ta frimousse. Étonnant... Les jeunes filles frigides habituelles du RPG japonais te gonflent ? Tu as assez donné avec les jeunes héros amnésiques ? Draguer de jolies demoiselles pour sauver le monde te botte bien ? Parfait, parce que Thousand Arms, c’est tout ça. Mieux, c’est le premier du genre à avoir montré le bout de son nez hors Japon. C’était en 1999 et les jeunes adolescents américains s’en souviennent encore…
C’est l’histoire d’un pervers…Vous incarnez Meis, le seul rejeton de la famille Triumph. Connue pour son obsession presque malsaine pour le sexe féminin, cette famille est cependant très respectée grâce à ses talents incroyables pour la forge. Cependant, la jeune vie insouciante de Meis va vite se terminer quand l’empire de Dianovan va envahir sa ville natale. Obligé de fuir, il échouera dans la ville voisine de Boyzby où il fera la rencontre de la charmante Sodina…
Avouons-le, quand on se lance dans Thousand Arms pour la première fois, c’est principalement pour l’aspect dating. Sauver le monde et défaire le grand méchant nous est complètement anecdotique, limite un bonus. Seul l’attrait pour la jeune effarouchée stimule notre envie d’en voir plus. Les petits gars de chez Red Company l’ont bien compris et d’entrée de jeu on est mis dans le bain : Meis est un petit vicieux qui ne pense qu’à chasser la blondinette et les dialogues gravitent grandement autour de la libido. C’est bon, il ne t’en faut pas plus pour être tout émoustillé. Mais attention, autant te prévenir tout de suite, car la déception risque d’être grande : ici, point de tentacules, de scènes olé olé ou autres fantaisies déviantes, on ne reste que dans du dialogue basique et premier degré convenu. Pour comparaison, un catalogue de La Redoute est autrement plus libidinal. Les joueurs attendant du sexy/glamour et autres sous-entendus bien évidents se dirigeront plus vers un Agarest Senki ou un Hyperdimension Neptunia. Pervers, passez votre chemin. Pour les autres, Thousand Arms sera l’occasion de rigoler un bon coup en essayant de répondre aux questions niaises des poulettes. À côté de cela, un scénario très conventionnel se développera avec son lot de méchants répondants aux ordres du big manitou, du jeune rival qui-est-méchant-mais-en-fait-non et un grand empereur voulant devenir dieu. C’est simple, c’est classique et les rebondissements se font rares. Cependant, exit la pudeur habituelle des RPG japonais, ici on y va franco et certains dialogues (hors dating) sont vraiment drôles et osés. C’est d’ailleurs son principal intérêt. Du coup, tu ne joues à Thousand Arms ni pour l’intérêt de son scénario ni pour la profondeur des dialogues avec les jeunes donzelles. Tu y joues parce que c’est frais, léger et que l’ensemble se laisse suivre avec un plaisir non dissimulé. Entre technique datée et anime réussiSprites 2D et environnements 3D, visuellement on baigne dans la plus pure tradition du RPG nipon de l’époque. À mi-chemin entre un Grandia et un Xenogears, Thousand Arms nous offre quelques décors sympathiques. En revanche, le manque de détails et l’aspect trop dénudé des donjons ou certaines villes, pourront rebuter certains. Sans compter l’aliasing omniprésent lié au support et ses déformations de perspective incessantes. C’est correct, mais on a vu mieux.
En revanche, les combats disposent d’une plastique bien meilleure avec des sprites beaucoup plus détaillés et mieux animés. Certaines invocations et magies arrivent à nous impressionner et la diversité des ennemis renforce le plaisir de découverte. Finalement, c’est principalement pour son rendu très "anime" que Thousand Arms nous ravit. D’une part parce qu’il nous offre un bon nombre de scènes CG de bonne qualité, mais aussi grâce à ses cutscenes ingame réussies. De jolis artworks et quelques animations franchement drôles, il n’en faut pas plus pour nous ravir. On en ressort conquis. Inversement, si l'aspect visuel reste agréable dans son ensemble, le doublage américain ne sera assurément pas au goût de tout le monde. Le voice acting des personnages féminins reste très correct mais celui des messieurs... La voix de Meis pique les oreilles et certains comme Bandiger ou l'Empereur vous pousseront à couper immédiatement le son. Dommage, les puristes se tourneront alors vers la version japonaise où les voix sont bien plus proches des personnages (avec un Cliff à la voix ultra perverse, un régal !). Une bande sonore solideEn charge de la bande sonore, on retrouve une vague Atlus Sound Team. Seule la chanteuse Ayumi Hamasaki se voit réellement créditée de quelques chants en fin de partie. Ah et aussi l’actrice Tomoko Kawakami qui prête sa voix pour quelques monologues. Dommage.
Quand bien même il est difficile de définir qui était réellement en charge des compositions, il faut avouer que l’ensemble reste agréable à l’écoute. On nage énormément entre musiques d’ambiance (villages/carte du monde) très convenues à l’image de The Seascape ou encore The King of The Pirates (rappelant énormément un certain Thames, the Man of the Sea tiré de Xenogears), mais il faut avouer qu’il s’en dégage toujours une certaine bonne humeur vraiment sympathique. Surtout quand certaines pistes, comme The Station ou encore The Fun-Loving Ghosts font leur apparition en cours de partie. Du fun et de l’humour renforcés par des musiques adaptées ! Notons en revanche que la fin du jeu propose bon nombre de thèmes plus sombres et plus adaptés au « drame » ambiant, comme l’Imperial Theme et The Dark Ruins of a Castle, portant très bien leur nom. Au beau milieu des soixante-six pistes composant la bande sonore, on retrouve tout de même quelques petites réussites qu’il serait idiot de rater. À commencer par Windead House, mixant habillement claviers et jappement de chien (!), Miscatonia - Wisdom of Ancient Times, classique, mais avec une mélodie efficace au piano ou encore le Dark Theme, piste sous LSD tranchant totalement avec le reste. En revanche, on restera bien plus mitigés sur les thèmes de combat qui peinent à convaincre et pire, tapent grandement sur le système en fin de partie. Dommage, car au final, si on oublie ces dernières, l’OST est une solide réussite. De chouettes compositions qui contribuent fortement à l’ambiance si particulière de Thousand Arms. Un gameplay classiqueOn s’en fiche, nous on veut draguer !
D’accord, mais il faut bien avancer dans le jeu si tu veux agrandir ton tableau de chasse, non ? Du coup, t’es parti pour enchaîner villes et donjons, à l’ancienne, tout en prenant bien soin de t’équiper et choisir tes coéquipiers judicieusement. Oui parce que le système de combat est assez spécial, tu n’es pas au courant ? Ton équipe est composée de trois gugusses. Seulement l’astuce, tu vois, c’est que seul le premier est important, les deux autres, ils sont là pour faire de la déco. Enfin non, ils servent à soigner le premier aussi, accessoirement. Bref, seul ton petit personnage en première ligne va pouvoir utiliser tous ses skills, les autres, uniquement des sorts de soin et des objets. Pire, ton tank prendra 80% des dégâts des ennemis (car les ennemis, ils sont un peu bêtes durant tout le jeu et ne font que rarement des sorts de zone, du coup, c’est toujours le même qui encaisse). Résultat des courses, tous les combats se calqueront sur ce modèle : donner un ordre d’attaque à ton personnage en première ligne et pour les deux autres en retrait, soit les faire attendre (ce qui confère quelques fois des bonus), soit soigner. Et tout ça, c’est régi par des jauges ATB. Voilà, tu sais tout. Évidemment, au bout d’un moment, tu commences à comprendre un peu mieux les rouages très sommaires de ce système et tu commences à le détourner à ton avantage. Du coup, tu ajoutes subtilement la défense dans ta stratégie d’attaque ! Eh oui, ton personnage va ainsi attaquer, puis immédiatement se défendre pour encaisser l’attaque ennemie et hop, repartir à la charge aussitôt. Subtil, non ? Bon, dans tous les cas, Thousand Arms n’est pas très dur et se termine en moins d’une trentaine d’heures sans vraiment faire beaucoup de level-up. Seul le boss final est assez retord et te demandera de faire quelques combats supplémentaires dans le donjon final. Rien de bien méchant. Cela dit, il sera bon de noter que la version américaine est sensiblement plus facile que la japonaise. Si les ennemis donnent plus d’expérience en fin de combat, ils sont cependant plus durs à défaire. Les boss, eux, sont devenus bien plus abordables et on notera que le nombre de combat aléatoires a été revu à la baisse. Pas de quêtes annexes, pas de boss optionnels et pas d’emplacements sur la carte à découvrir par soi-même. Une mécanique très proche d’un Lunar: Silver Star Story, mais encore plus dénudée (!). Mais c’est maintenant qu’on arrive au cœur même du jeu : la forge. Pour forger, il faut draguer !Enfin, nous y sommes ! La quête ultime de ce jeu, le Nirvana du J-RPG, le saint Graal de bon nombre de pervers en herbe… Oui ! Tu vas enfin pouvoir t’adonner à ton passe-temps favori : draguer !
Le concept est simple : tu es forgeron et pour forger, tu as obligatoirement besoin d’une présence féminine à tes côtés. Et plus la demoiselle est intime avec toi, et plus tu seras enclin à doter tes armes de pouvoirs magiques. Logique imparable. C’est ici que ton âme d’italien viril rentre en jeu : amener l’élue de ton choix où bon te semble histoire qu’elle se confie le plus possible à toi. Concrètement, comment cela se passe-t-il ? Chaque ville dispose d’une statue bien particulière à laquelle il suffit de parler pour choisir l’élue de ton cœur. Bien entendu, il faut que la demoiselle ait rejoint l’équipe pour qu’elle devienne accessible. Trois choix s’offrent alors à toi : rancard – cadeau – mini-jeu. Car en plus de lui proposer une sortie en amoureux, tu peux aussi offrir quelques objets récoltés en cours de partie (et ainsi faire monter – ou descendre - un peu le niveau d’intimité entre elle et toi) et même t’adonner à quelques mini-jeux pour passer le temps. Chaque petite coquine ayant son mini-game attitré. Soyons francs, ces derniers ne servent strictement à rien. Seulement à t’amuser quelques secondes. Passons. Tu as donc choisi ta proie et maintenant elle te colle aux fesses. Ton but premier est de l’emmener dans une zone particulière de la ville (comme la Taverne par exemple) adaptée à votre rencard.
À partir de là, rien de plus simple, c’est elle qui se chargera de toute la discussion ! Ton rôle est juste de répondre à ses questions et d’essayer de toujours aller dans son sens. Et tu n’as le choix qu’entre deux réponses. Facile, non ? Oui sauf que certaines dames sont assez tordues et deviner ce qu’elles désirent n’est pas toujours si évident. Bref, si tu réponds bien, tu fais monter ton intimité avec ladite demoiselle. Et si par chance, le rendez-vous se termine sur une bonne impression, tu as droit à un bisou et à un point de plus en intimité ! Si c’est pas mignon tout ça… Et si tu es encore plus vicieux, tu essaieras même d’optimiser ces moments délicieux en amenant ta cible dans son lieu préféré. Chacune a son petit coin fétiche qui, en fin de rencard, te permet d’avoir accès à quelques questions supplémentaires, histoire d’être un vrai gentleman. Mieux : pour agrandir ton tableau de chasse, il s’avère qu’en plus des quatre jeunes filles de ton équipe tu pourras en dénicher cinq supplémentaires perdues au fond des villages ! Voilà, c’est tout. Tu es maintenant fin prêt à te lancer dans cette grande épopée où l’avenir du monde repose sur tes capacités à faire plaisir aux dames. Dure responsabilité. Thousand Arms est une réelle curiosité. Un titre original qu’Atlus a osé sortir dans la langue de Shakespeare. S’il peine à convaincre réellement en raison d’une technique moyenne et d’un manque flagrant de profondeur, il nous offre une aventure pleine de fraîcheur et de légèreté qu’il est difficile de trouver ailleurs. Son humour dévergondé fera mouche à coup sûr et sa bonne humeur ambiante vous laissera sur une note positive. Un titre sympathique, s’assumant pleinement, qui mérite le coup d’œil.
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