Difficile de trouver un shônen qui aura traversé les époques comme
Dragon Ball. C'est donc sans surprise que la série s'est vue déclinée sans relâche en jeux vidéos depuis de nombreuses années, le RPG faisant largement partie de la fête. Hélas, l'Europe n'a eu droit à aucun des meilleurs titres de la saga, se payant même le "luxe" de voir débarquer quelques belles daubes avec les
Legacy of Goku et
Goku Densetsu.
Avec
Dragon Ball Z: Attack of the Saiyans, développé par
Monolith Software (
Baten Kaitos,
Xenosaga...), l'affront est quelque peu réparé.
De Raditz à Vegeta
Il est inutile de chercher à comprendre le scénario lorsque l'on n'est pas un connaisseur de la série. L'histoire fait souvent référence à des évènements passés, et le jeu ne cherche pas (ou peu) à expliquer les bases de la série et de son monde. Le jeu n'est destiné qu'aux fans.
Le jeu retrace la période allant du 23ème tournoi des arts martiaux jusqu'à l'arrivée de Nappa et Vegeta sur Terre, et leur défaite face à Sangoku. Si l'histoire est maintenant connue par cœur par tous les amateurs du manga, les développeurs ont eu la bonne idée d'incorporer de nouvelles séquences entre les évènements ou en parallèle, qui permettront de garder un minimum de surprises. En faisant notamment intervenir de nombreux ennemis issus de la première partie de la série (comme Pilaf), elles arrivent surtout à donner une plus grande importance aux seconds couteaux comme Yamcha, pour le plus grand bonheur des fans. Si elles s'intègrent bien pour la plupart, certaines sont tout de même en incohérence avec le manga et indigneront probablement les puristes de la grande époque qui connaissent par cœur le nombre de poils sur la queue de Sangoku (celle de derrière, messieurs...).
Globalement, on découvre avec plaisir les nouvelles phases, et la nostalgie nous fait replonger avec délectation dans les passages maintes fois vus et revus, mais dont on a tant de mal à se lasser...
Classique mais efficace
Fort de la juteuse licence, Monolith Software n'a pas pris de risques et présente un jeu des plus classiques.
Découpé en 15 chapitres, le jeu nous invite à parcourir divers donjons avec combats aléatoire, le tout à partir d'une carte simpliste, mais sobre et claire.
Les donjons sont assez standards, il faut juste en trouver la sortie, et leur longueur/complexité grandit avec l'avancement. On regrettera l'absence totale d'énigmes, qui auraient un peu égayé le jeu et tranché un peu avec la monotonie, étant donné que la fréquence des combats est assez élevée. En revanche, on trouve de nombreux endroits obstrués par des obstacles à exploser en consommant sa barre ki. Chacun réclame un certain degré de puissance, et donne accès à divers objets, il faudra donc souvent retourner dans les anciens lieux après avoir progressé si l'on désire tout récolter. Les points de sauvegarde sont assez réguliers et permettent de se régénérer entièrement.
Le point le plus important concerne surement la présence des capsules. Au cours du jeu, on récupère diverses capsules spéciales que l'on peut équiper et qui ont divers effets, comme récupérer des points de ki (magie) en marchant, immuniser aux lacs de poison, avoir une chance de paralyser les ennemis au début des combats, ou encore... détecter l'emplacement des boules de cristal grâce au radar ! Une bien belle idée, qui donne un petit coté stratégique à l'affaire, sachant que seule la capsule principale (sur les quatre que l'on peut équiper) produit en général son effet optimal (50% pour les autres).
À noter qu'une fois un certain chapitre passé, on peut retourner récupérer les boules de cristal en boucle et effectuer un souhait à chaque fois, dont affronter l'ennemi ultime, Broly, incroyablement difficile. Si cela est totalement en incohérence avec le manga, ce pur fanservice fera surement mouche, et constitue au demeurant la seule véritable quête annexe du jeu, qui amènera l'ensemble à près d'une trentaine d'heures de jeu, contre une vingtaine en ligne droite.
En fait, le seul point qui pourra vraiment décevoir certains joueurs est la non-utilisation absolue du stylet (voire du micro), le jeu ne tirant absolument pas parti des spécificités de la console.
L'art du combat
Les combats présentent eux un peu plus d'ambition. En tour par tour traditionnel impliquant trois combattants, le jeu introduit tout de même quelques finesses non négligeables.
Tout d'abord, la notion de parade active oblige le joueur à ne pas s'endormir lors des combats, afin de parer les coups et atténuer les dégâts subits. Pour cela, il suffit de presser le bon bouton (Y, X et B selon le placement du héros attaqué) au moment adéquat, et si cela est inutile au départ, cela devient vite une deuxième nature lorsque les ennemis deviennent capables d'infliger de très gros dégâts sur la fin. On notera également la possibilité de switcher ses combattants au début de chaque tour.
Plus important encore, une barre de fureur se remplit au fur et à mesure des combats et permet de lancer les attaques ultimes, ainsi que des combos à 2 ou 3 (S-combos) en combinant certains coups précis.
Il est d'ailleurs à noter que le jeu respecte plutôt bien le manga à ce niveau, avec des attaques comme le Genkidama ou le Makankosappo qui prennent plusieurs tours à charger avant de se lancer, tandis que la hiérarchie de puissance des héros à ce moment là du manga (où les écarts ne sont pas encore totalement creusés) est bien fidèle.
On obtient au final des combats bien dynamiques, très funs, qui donnent dès le départ dans la démesure, mais qui manquent de renouvellement sur la durée, et surtout de difficulté, en dehors de deux ou trois passages assez techniques.
Le jeu permet en outre une bonne personnalisation de ses troupes. Après chaque combat, on gagne de l'expérience et des points de compétences. Lors de chaque niveau gagné, on peut répartir des points dans deux compétences au choix, tandis que les points de compétences permettent d'acheter/améliorer de nouvelles techniques ou bien d'améliorer drastiquement certaines caractéristiques. Étant donné qu'une partie ne donne pas assez de CP pour tout remplir, loin s'en faut, des choix sont obligatoires, et on a vraiment l'impression d'avoir une emprise sur l'évolution, ce qui est plus qu'agréable et est renforcé par la possibilité d'équiper deux objets par personnage, qui proposent une gamme de bénéfices très variée.
Du bon Monolith
Visuellement, on reconnait immédiatement la patte
Monolith Software, que l'on avait déjà aperçue sur DS avec
Super Robot Taisen OG Saga: Endless Frontier.
On retrouve donc en mode exploration ces atypiques sprites minuscules que l'on reconnait tout de même au premier coup d'œil, et qui se baladent sur des décors très détaillés et colorés. Ici, le jeu a opté pour un rendu pastel du meilleur effet, et certains décors sont tout bonnement splendides, tout en conservant l'esprit originel.
Les combats envoient eux sévèrement du pâté. Les sprites sont gros, superbement animés, et les attaques explosent la rétine et rendent hommage à la démesure totale prônée par le manga. Si l'on ajoute des avatars fidèles et quelques beaux écrans fixes illustrant les passages clés, on obtient un jeu qui réalise presque un sans-faute à ce niveau.
Hélas, on ne peut pas en dire autant au niveau sonore, loin s'en faut.
Tsukasa Masuko ne m'a jamais particulièrement emballé, et il signe ici une bande son sans folie, alignant les musiques correctes, bien que souvent répétitives. On pourra toujours se consoler en prétextant que les mélodies respectent bien le ton général... On regrettera tout autant la disparition totale des doublages de la version japonaise, un raté habituel sur la console qui commence à devenir pesant, il serait tant que les éditeurs se penchent sur le problème.
Mais, pour un jeu Dragon Ball, le visuel étant bien plus important que le coté sonore, on restera tout de même sur une note positive une fois le jeu fini.
Dragon Ball Z: Attack of the Saiyans est un RPG classique clairement destiné aux fans, et qui ne fait rien pour s'en cacher. Même si on commence à connaitre l'histoire par cœur, il faut reconnaitre que le jeu est bien réalisé, intéressant à jouer et ajoute quelques nouvelles séquences inédites.
Espérons une suite pour la saga Namek !
05/04/2010
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- Superbes réalisations
- Retrouver l'univers de DBZ
- Nouvelles séquences bien intégrées
- Grande personnalisation des héros
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- La taille des sprites sur la carte
- Doublages une nouvelle fois absents
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TECHNIQUE 4/5
BANDE SON 2.5/5
SCENARIO 3.5/5
DUREE DE VIE 3.5/5
GAMEPLAY 3.5/5
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