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Tales of Graces f
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Tales of Graces fEn état de grâce ?
Il y a à peine plus d'un an, Namco sortait Tales of Graces sur Wii et malgré une qualité évidente, le résultat commercial ne sembla pas vraiment au rendez-vous. Il n'en fallait pas plus pour voir débarquer la dernière itération de la saga Tales of sur console HD, en l'occurrence sur PS3 comme le fut Tales of Vesperia il n'y a pas si longtemps. Développé sur une période aussi courte, ce remake sera-t-il à la hauteur ?
"Avoir la force de tout protéger"Nous suivons les aventures de trois gamins. Asbel Lhant, le fils d'un comte local qui devra prendre la succession de son père est accompagné de son frangin Hubert et de son amie d'enfance Cheria. Asbel du genre énergique et justicier embarque son frère dans un lieu non loin du village histoire de tester leur bravoure, ce qui ne manque pas d'agacer la fragile Cheria qui s'inquiète constamment pour ses deux compères.
Peu importe, à leur âge il paraît normal d'avoir soif d'aventures et la côte à proximité propose une vue magnifique sur l'océan. Tout irait normalement s’ils ne tombaient pas sur une étrange fille semblant amnésique qu'ils auront vite fait de baptiser Sophie. La venue de cette nouvelle camarade qui sort de nulle part et l'arrivée du jeune Prince Richard, de passage, vont permettre la formation d'une équipe de choc qui passera un bon moment ensemble. Malgré son statut, Richard, content d'avoir de nouveaux amis va les inviter à l'occasion dans la ville de son royaume. Il n'en faut pas plus à Asbel pour embarquer son frère à Baronia revoir leur copain. C'est lors d'une réunion prévue un soir que le groupe s'inquiète du retard de Richard, et ils décident alors de se rendre au château en empruntant un passage secret. Malheureusement, les inquiétudes vont être fondées lorsqu'ils trouveront le corps de Richard et une étrange créature particulièrement puissante. Tous balayés, les enfants sont dans une mauvaise situation et c'est Sophie, munie d'un redoutable pouvoir, qui va se sacrifier pour vaincre la créature. Cet évènement dramatique va secouer Asbel au plus profond de son cœur, il ne veut plus avoir à revivre une telle souffrance et désire dorénavant posséder la force de protéger tout le monde. Par conséquent, il prend ses dispositions et entre dans l'armée locale pour parfaire une formation de chevalier. L'histoire continue, sept ans plus tard... Ce Tales of perdure dans la grande tradition de la saga, avec des personnages terriblement attachants, peut être un des meilleurs castings ici, et haut en couleur. Le récit débute par l'enfance de nos héros avant que nombre d'évènements les séparent, pour mieux se retrouver dans le but de faire face à une menace qui les dépasse et qui nécessite une intervention d'urgence. C'est donc avec un rythme particulièrement efficace que débute le scénario, les retrouvailles ne sont pas aussi évidentes, les motivations non plus et on se demande quelle tournure va prendre l'histoire. Ceci tiendra une quinzaine d'heures le temps que le classicisme reprenne ses droits, et finira en beauté avec l'atout majeur de cette version, le scénario bonus (j'y reviendrai plus bas). Portage HDL'inquiétude principale de ce Graces F vient de la courte période le séparant de la version originale, et malheureusement ces craintes vont être fondées : nous sommes devant un portage et non un remake.
Rien à redire concernant les magnifiques séquences animées (qui sont peu nombreuses, tout juste une dizaine pour un peu plus de 5 minutes) et le design somptueux de Mutsumi Inomata qui tranche avec un monster design sans inspiration. L'interface bénéficie toujours d'un soin particulier et la mise en forme globale du jeu est superbe, notamment sur les cut-scènes plus abouties que d'habitude pour la saga. Le jeu, très beau sur Wii, n'a bénéficié que de son passage en haute résolution sur PS3. Le résultat est, disons le, franchement décevant, un bon ton en dessous de Tales of Vesperia. Les arrière-plans sont taillés à la serpe, les textures dépouillées la plupart du temps et l'aliasing fait surface assez souvent. Pourtant, la HD va permettre des couleurs éclatantes et vu que la base est solide, ça passe mieux avec le temps. Le level design est dans la lignée des précédents opus avec des zones assez dirigistes mais progressives dans la complexité de leur structure. Mais les développeurs ont opté pour un choix assez étrange concernant la carte du monde : elle existe sans exister. En fait entre chaque village ou donjon, vous parcourez des plaines ou autres qui font penser aux donjons, sans en être, un peu comme une sorte d'intermédiaire entre le rendu "taille réelle" et la world map. D'ailleurs, en voyant cette dernière en point'n'click, on comprend mieux le choix. Les combats, si eux aussi ne bénéficient que de la HD, restent le porte étendard technique du jeu. Fidèle aux codes de la licence, c'est un véritable festival pyrotechnique qui vous attend, le tout soutenu par une animation d'un dynamisme assez ahurissant qui rappelle l'incroyable remake de Tales of Destiny, pourtant la référence absolue des épisodes 2D à ce niveau. Le plus impressionnant est que hormis quelques très rares ralentissements à très haut niveau, il n'y a absolument rien à reprocher. Du beau boulot ! Pour une réalisation générale d'excellent standing sur Wii, mais insuffisant pour un support aussi puissant que la PS3. On espérait plus. Fidèle au poste Bien sûr je parle de Motoi Sakuraba, un habitué des compositions le plus souvent convenues sur cette licence. Ici on retrouve exactement le même type de sonorités, avec quelques pistes plus inspirées, pour une atmosphère doucement épique qui ne s'écarte pas des sentiers battus. Maintenant, il faut savoir que dans le jeu la bande originale fait très bien son office (très joli générique d'ouverture de BoA), mais qu'à la fin, il n'est pas certain que l'on retienne beaucoup de morceaux. Les doublages sont de très grande qualité, et le travail des acteurs inspire le respect dans cette version japonaise avec une mention spéciale, une fois encore, pour les combats. Entre les répliques en cours de rixe et les séquences énormes, souvent très drôles de fin de combat vous aurez un argument supplémentaire pour vous attacher aux protagonistes. La palette de bruitages propose le minimum attendu sur ce genre de produit. La 2D trouve enfin sa relèveLe système de jeu ne surprendra pas le fan averti avec une progression classique alternant villages et donjons, le tout entrecoupé de cut-scènes. Le level design un peu particulier que j'évoquais plus haut va imposer beaucoup d'allers-retours dans un univers assez restreint, et outre quelques coffres et matières premières (disposées aléatoirement), il n'y aura pas d'autres objectifs que d'aller droit devant soi.
L'anneau n'étant pas de la fête, les développeurs ont tout de même pensé à l'intégration de quelques énigmes pas bien compliquées mais bienvenues et évolutives. Au détour des nombreuses zones hostiles, des ennemis visibles se baladent, entrez au contact pour un combat. Combats : Tradition oblige, on retrouve des combats en temps réel proche d'un jeu de baston, à quatre personnages et éventuellement jouables à 4 si des amis passent dans le coin. Les affrontements sont à coup sûr les plus spectaculaires pour un J-RPG en 3D et enfoncent tous les précédents opus ainsi que la proche saga Star Ocean, à titre de comparaison. Et ce, pour une seule et unique raison, ils reprennent la base du remake de Tales of Destiny, dont ceux qui ont eu le plaisir d'exploiter savent à quel point la folie s'empare de l'arène à un stade avancé. Vous ne dirigez qu'un seul personnage et les autres sont confiés à l'AI très performante sans pour autant être décisive. Vous avez un bouton pour l'attaque normale, un pour l'attaque spéciale (les deux couplés avec les directions du stick analogique), un pour la garde, un pour le menu, vous pouvez via un bouton de tranche courir librement sur la zone et esquiver par simple pression sur une direction du stick. Dans cet opus, à l'instar de Destiny, la barre de TP qui conditionnait vos skills et vos magies est remplacée pour une jauge de CC. Cette jauge, qui évolue au fil du temps et se recharge en 1 ou 2 secondes à fond, va permettre de réaliser des enchaînements démentiels à terme, en alternant coups simples, coups spéciaux, overdrive, furies et le redoutable "Accel Mode". Pourquoi tant de passion dans le propos ? Tout simplement car vos coups simples et spéciaux varient en fonction des quatre directions. Ça les fans le savent déjà puisque c'est une habitude d'associer un skill et une direction. C'est également le cas ici sauf que vous pouvez orchestrer un combo en mélangeant dans tous les sens si vous voulez, tout en prenant note que vous avez des techniques bonus en pressant longuement les touches en cours d'enchaînement. Je pense que vous commencez à mesurer l'envers du décor et je vous invite à visionner quelques vidéos de combats pour vous convaincre totalement. La jauge d'overdrive est équivalente à celle intégrée dans Vesperia, sauf que maintenant les ennemis ont aussi la leur affichée à l'écran. Une fois activée, cette jauge chronométrée supprime la jauge de CC et permet de lancer les furies en sus. L'Accel Mode ne se débloque que très tard dans le jeu et cette petite barre individuelle à chaque personnage vous donnera une compétence spéciale pendant un court laps de temps (arrêter le temps, protection totale, coup dévastateur). Rien ne vous empêche d'être en accel et en overdrive en même temps, de même que l'emploi des furies peut aussi se faire si vous atteignez un certain niveau de combo. En bref les possibilités sont énormes, l'intensité démente et la jouabilité au top, on retrouve la superbe de la 2D, mais en 3D cette fois. Pour booster votre petit monde, les concepteurs ont mis au point un système d'apprentissage via des titres assez décevant. Chaque bouquin offrira un set de cinq compétences qui intègre tout (skills, magies, statut, furies...) et il n'y a besoin que d'enchaîner les combats pour accumuler les points nécessaires jusqu'à assimiler totalement les compétences (il y a même une option automatique). Ce système déjà vu et revu, est crispant car il n'y a pas de paramétrage, vos personnages apprennent tout définitivement et il n'y a pas de nécessité de configurer quoique ce soit. Ceci ravira les amateurs des seuls combats mais décevra les bidouilleurs en herbe. En marge, on retrouve un système de craft, tiré de Vesperia, utilisant de nombreuses matières premières et la possibilité de réorganiser ses troupes du point de vue tactique. La cuisine est aussi de la partie mais avec une évolution intelligente : vous avez une fiole magique qui permet de mettre des plats préalablement cuisinés. Ce système vous permet de piocher dans la fiole à chaque combat et de bénéficier des bonus de vos plats, ensuite vous n'avez qu'à recharger la fiole auprès d'un commerçant, un gros gain de temps et de confort. Les boutiques sont évidemment de la partie et un système de ristournes se met en place par région si vous êtes fidèle. Un système assez simple à gérer qui oriente le jeu davantage sur le plaisir brut. L'initiative est bonne mais ne satisfera pas tout le monde, surtout en regard de l'incroyable richesse de Vesperia qui donnait également la part belle à l'exploration. Graces F misant tout sur son rythme et ses combats s'est débarrassé de ce qui faisait la force de son prédécesseur. A vous de voir dans quel camp vous êtes. Sous quêtesEnviron 40h devraient suffire à boucler l'aventure principale, la même que sur Wii. En revanche ce Graces F propose un bonus assez conséquent qui rallonge considérablement la durée de vie.
Quêtes annexes/mini-games/titres/costumes/colisée : Les grands classiques sont toujours de la partie et beaucoup plus nombreux que ne le laisse présager le début. On regrette juste l'abus de DLC, notamment pour les costumes très onéreux et quelques aberrations comme les kits d'expérience. Donjons/boss optionnels : une fois le jeu terminé, donjons et boss optionnels sont à découvrir. New Game + : le système de grade disparait au profit du pourcentage d'accomplissement de chaque domaine (objets, monstres...). Les points attribués permettront d'acheter des caractéristiques de la première partie pour la transférer sur la deuxième, comme avant. Un autre menu permet d'accéder à la bande-son et aux cinématiques/events du jeu. Scénario bonus : Sans trop en dire, ce scénario justifie à lui seul de faire cette version même si vous avez retourné le jeu sur Wii. Au bas mot, c'est un gros 1/4 de jeu qui manque à l'appel du jeu original. Non seulement il apporte des réponses manquantes à l'histoire, mais il développe le background des personnages sur l'après-story. De nouveaux donjons, un nouveau personnage jouable (pas si nouveau que ça), équipements, boss font leurs apparitions et ce scénario constitue peut être une des parties les plus intéressantes du jeu, et sa fin la plus cohérente. On se demande tout de même comment un tel décalage a pu se produire d'une version sur l'autre. Même si la mise à jour graphique est paresseuse, même si la richesse du jeu est bien inférieure à Tales of Vesperia, l'arrivée de Tales of Graces sur PS3 est un plus non négligeable pour les amateurs de RPG japonais. Auréolé d'une forte personnalité et d'un casting de héros inspiré, le jeu offre une aventure très agréable rythmée par des combats flamboyants. Si on ajoute le très bon scénario bonus il devient même un investissement de choix pour les possesseurs de la machine HD de Sony. Un bon Tales of !
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