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Majin Tensei
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Majin TenseiMonstre-toi.
C'est en 1994, peu de temps après Shin Megami Tensei, que sort le premier Majin Tensei. Il ne paie pas de mine, et il ressemble surtout enormement aux Tacticals "plats" (qui contrastent avec les Tactics isométriques) que proposait beaucoup Nintendo à l'époque. A première vue, donc, on trouve a ce Majin Tensei trop de ressemblances avec les Fire Emblem ou Famicom Wars. Et le premier Shining Force sortit un an plus tôt impressionne déjà plus. Mais Majin Tensei propose suffisamment d'innovations et de curiosités pour devenir un fameux Tactical RPG.
Il faut s'attarder un peu plus sur le jeu pour voir que les graphismes sont en vérité de haute qualité. La base plane qui sert de champs de bataille, malgré ses tout petits sprites et son terrain parfois gigantesque reste toujours très lisible. Mais c'est évidemment lors des séquences de combats, lorsque vous tapez sur le démon, que les graphismes impressionnent. Les sprites deviennent gigantesque, dans un décors en haute résolution et les monstres ont eu droit a un design de grande classe. Comme d'habitude avec Megaten le nombre de démons différents est important et la variété est de mise. De la démone luxueuse, sexy et pleine d'arrogance aux dragons caverneux et surpuissants, vous en verrez de toutes les couleurs.
Le scénario est plutôt raplaplat, vous jouez un jeune Héros de 17 ans au cœur pur qui doit atteindre la maison de Satan pour lui mettre la raclée de sa vie. Il a perdu son père qui était informaticien, il se retrouve alors fan d'informatique et possède du lourd matériel qui lui permit de vérifier les rumeurs sur la résurrection de Satan. Peu scénarisé, le jeu ne fait que dérouler missions après missions. Évidemment le héros délivrera très rapidement une héroïne avec laquelle il terminera sa quête. Mais malheureusement, les rares lignes de dialogues prononcées par les personnages ou les boss ne sont guère intéressantes. Mais l'ambiance est de qualité, le jeu prend place dans les années 202X, alors que le nationalisme prend de l'ampleur depuis la moitie des années 1990, et que la ville de Tokyo est détruite par des missiles nucléaires.
En vrai, l'intérêt de Majin Tensei et par procuration de tout Tactical RPG est son gameplay souple et complet, qui promet au joueur de nombreuses heures de plaisirs et de frustrations. Vous jouez donc un héros qui a la particularité de pouvoir communiquer avec les démons et de les persuader de rejoindre ses rangs grâce au Satan Summons Program. Du coup, et alors qu'on commence chaque missions avec seulement le héros et l'héroïne, il est possible d'invoquer dès le premier tour toute son armée de démons pour combattre à nombre égal face aux vilains. Mais comme chacun le sait, les démons ne peuvent pas s'incarner indéfiniment dans le monde réel, et sont contraint a faire attention a leur jauge de Magnétite qui leur permet de ne pas disparaître. le héros possède donc une telle jauge et doit gérer l'invocation de démons de manière a ne pas vider la jauge en 2 tours. Il faut donc invoquer avec parcimonie et récupérer de la Magnétite en tuant du démon. A la manière du génial Cross Hermit d'Enterbrain, le joueur bourrin se retrouvera sans magnétite devant le boss et se fera massacrer comme il se doit. On a entre les missions la possibilité de s'acheter Items et Armes, mais surtout d'aller voir le Jakyo et de fusionner ses démons pour en créer de plus performants.
Les adversaires, eux, pourront même fusionner leurs démons en pleine bataille histoire de vous souiller sous les coups de puissants avatars. Mais les ennemis ont d'autres avantages: certaines missions ont des espèces de puits, en fait des ponts entre le monde des démons (le Makai) et le monde réel, ce qui fait que des armadas d'ennemis sortiront de ces ponts infiniment. Il faut alors bloquer ces ponts en posant un de vos démons inutiles dessus ou en les bloquant comme vous voulez. C'est un détail amusant, parce-que certaines cartes laborieuses, au déplacement lent dans le sable ou la mer possèdent une demi-douzaine de ces ponts entre les deux mondes qui vous balancent à chaque tour 8 petits nouveaux venus. La frustration grandit bien vite dans l'esprit du joueur, mais l'acharnement offrira toujours un résultat.
Majin Tensei est plutôt long, avec environ 60 missions et une difficulté corsée. Heureusement que monsieur Aoki s'est surpassé pour nous proposer une bande-son totalement inédite dans un genre tel que le RPG. Son style est bien percussif et exploite les sons synthétique de la Super Famicom d'une merveilleuse façon, et malgré le peu de piste les mélodies sont marquantes au possible. Enfin, malgré son déroulement classique et son histoire sans surprise, Majin Tensei n'est pas à négliger et les fans de la franchise d'Atlus seront heureux de voir le nouveaux design des démons récurrents tel que Keruberos, Satan ou Lucifer.
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