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Atelier Meruru ~ The Apprentice of Arland ~
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Atelier Meruru ~ The Apprentice of Arland ~Arland Saga, Acte III
En matière d'exploitation de licence, on peut dire que Gust sait y faire avec la saga des Atelier. L'arc Arland, le dernier en date sur Playstation 3, a déjà offert aux joueurs deux opus pas vraiment convaincants avec Atelier Rorona et Atelier Totori. Mais il en faut plus pour freiner le développeur qui décide à nouveau de produire un épisode directement dans la lignée des précédents. Alors ce coup-ci, vraie révélation ou jeu de trop ?
Mon petit royaume deviendra grandDans le lointain nord-est de la République Arland se trouve un tout petit royaume d'à peine mille âmes : Arls. La réputation de ce dernier s'en trouve souvent pointée du doigt à cause de son caractère rural et peu avenant, surtout en comparaison de la capitale où technologie et alchimie sont très bien développées. Gio, le leader d'Arland propose au Seigneur Dessier qu'Arls se rapproche de la République, mais ce partenariat ne pourra aboutir qu'à une seule condition : que Arls se développe suffisamment pour faire taire rumeurs et critiques.
C'est ainsi que de nombreux aventuriers d'Arland se rendent à Arls pour aider le royaume à se développer. Parmi eux on y trouve l'alchimiste Totooria Helmold (Totori). L'héroïne du précédent opus âgée dorénavant de dix-neuf ans perdure dans la tradition en formant son premier apprenti qui n'est autre que la princesse d'Arls Merurulince Rede Arls (Meruru). La princesse noyée sous les obligations royales parvient à convaincre son père qu'elle aidera le royaume plus efficacement en devenant alchimiste. Le Seigneur Dessier, mesurant la sincérité de sa fille, lui accorde une chance à condition que les résultats suivent. L'accord enfin obtenu sur une période de cinq ans, Meruru rejoint avec entrain l'atelier de Totori pour parfaire sa formation tout en développant son royaume. Sans prétendre nourrir le récit d'une écriture pertinente et enlevée, Atelier Meruru a au moins le mérite de proposer une ligne scénaristique précise, ce qui n'était pas le cas de ses prédécesseurs. Ici, on va suivre l'apprentissage de Meruru qui doit obtenir les compétences nécessaires au développement d'Arls pour changer à jamais le visage du royaume. Ainsi, on retrouve la majorité des personnages des jeux précédents avec les années en plus mis à part Rorona, redevenue une gamine de huit ans à cause d'un élixir de jeunesse raté par son maître Astrid. A ce titre, l'humour de la licence revient un peu dans cet épisode avec quelques situations cocasses qui parviendront à vous arracher quelques sourires. Les évènements entre personnages sont toujours d'actualité et d'intérêt en dents de scie, mais il faut reconnaître la cohérence et la justesse de l'ensemble parfois alimenté de flashbacks utiles au développement du background. Rien d'extraordinaire donc mais une histoire simple et sympathique à suivre à défaut de vraiment surprendre. En net progrèsDans tous les cas, Meruru fait mieux que les précédents opus au niveau scénario mais qu'en est-il de la réalisation, un des maillons faibles récurrent ?
A notre grande surprise, Gust s'est retroussé les manches pour améliorer son moteur 3D. Si les personnages n'ont pas beaucoup évolué et restent dans l'ensemble agréables à l'œil, ce sont surtout les environnements qui marquent. Des textures bien plus soignées, un nombre de bugs plus restreint ou encore une palette de couleur chatoyante. Difficile de ne pas remarquer de suite les efforts graphiques. Ces nettes améliorations visuelles sont également de mise lors des phases d'exploration qui propose un mix des zones de Rorona et Totori. En effet, les zones sont toujours la plupart du temps uniques et isolées, mais ce coup-ci bien plus grandes ! Le gameplay (j'y reviendrai plus bas) permet de modifier considérablement les lieux vu que vous allez faire construire de nombreux bâtiments, récompense méritée de tous vos efforts d'alchimiste. Par exemple vous explorez une vieille forêt, elle pourra devenir plus tard une ferme avec de nombreux potagers. La tour de guet en ruine n'est plus un avant-poste fiable ? Vos travaux permettront à terme de refaire une petite forteresse. Et ainsi de suite, de nombreux lieux vont complètement changer d'apparence visuelle avec souvent de jolies réussites. Seul bémol, on paye ce résultat par un framerate parfois hésitant. Les combats, intégralement en 3D également, sont presque identiques si ce n'est un léger gain de rapidité. L'intégration de furies permettra aussi de proposer de petites séquences spectaculaires puisque les compétences ont subi un lifting en matière de mise en scène. Ce ne sera pas trop pour affronter un bestiaire assez varié, qui intègre à la fois des créatures connues et des nouvelles sans oublier les boss qui, une fois n'est pas coutume, portent plutôt bien leur nom puisqu'on les retrouve en fin de "vrais" donjons. Bien sûr, on retrouvera aussi un chara-design attrayant et une interface encore plus limpide avec de nombreux cadrages qui meublent l'écran. Pour offrir un attrait supplémentaire, la bande-son bénéficie à son tour d'une embellie plutôt appréciable. Des sonorités douces accompagnent l'exploration et certains morceaux dans un esprit rock boostent les combats, notamment contre les boss. Soucieux d'un travail plus consistant, les doubleurs (anglais et japonais) fournissent une partition bien plus respectable et les bruitages sont plus variés. Enfin, on note la présence de plusieurs chansons qui renforcent considérablement l'immersion. L'alchimie au service du peupleLe jeu est, et reste un jeu de rôle de type classical au concept varié. Des phases d'exploration à la collecte d'ingrédients en passant par l'alchimie et les combats sont autant de branches de gameplay. Si Rorona et Totori souffraient d'un équilibre discutable sans véritable but en ponctionnant trop de temps dans des zones parfois inintéressantes, Meruru montre enfin de quoi ce concept prometteur est capable.
Ce coup-ci donc, votre but sera de faire de votre royaume d'à peine mille habitants une mégapole. Oui vous avez bien lu, pour les sceptiques votre fidèle serviteur a dépassé le stade des cent milles citoyens pour son royaume ! C'est là tout l'intérêt d'un gameplay au service total de son objectif. La quasi intégralité du système des jeux précédents ne fait qu'office de quêtes optionnelles pour gagner un peu d'argent et faire grimper sa popularité auprès du peuple. Cet élément sera important car vous aurez régulièrement des nouvelles par le journal local qui fera des articles précis (et parfois drôles) sur vos activités, que ce soit l'argent dépensé ou le nombre d'objets créés en passant évidemment par l'augmentation du nombre d'habitants. Tout commence donc par Rufus, le majordome à tout faire du roi qui va vous proposer des missions royales spécifiques qui vont de la création de matériaux à la chasse aux monstres dans le seul but d'étendre l'exploitation de ressources du royaume. Ainsi de nombreuses zones en friche sont autant de zones constructibles : la forêt sauvage devient exploitation agricole, les ruines sont reconstruites, la montagne venteuse permet de bâtir des moulins, etc. Et ces différentes tâches vous incombent directement à vous, l'alchimiste, qui devra parfois risquer sa vie dans des découvertes obscures comme la forêt qui se déplace toute seule ou le dragon qui terrorise la population à l'est du royaume. Chaque mission réussie vous rapporte autant de points qui font grimper votre rang. Mais ce n'est pas tout puisque la boîte aux lettres de l'atelier de Totori sera régulièrement gavée de requêtes, qu'elles concernent des missions ou directement vos compétences. Pour être plus précis, il s'agit d'objectifs parallèles mesurant vos aptitudes à créer, à rendre service, à faire fonctionner les commerces mais également à noter vos résultats en combat et en exploration. Des zones découvertes rapportent des points, l'utilisation de canon rapporte également des points, etc. Il est intéressant de noter que Gust, dans un souci du détail surprenant, propose les premiers objectifs sous forme indirecte de didacticiel, ce qui vous permettra d'assimiler le système sans même vous en rendre compte. Tous ces points sont merveilleux, mais à quoi servent-ils ? En fait ils vous permettent de lancer la construction de bâtiment pour la ville (uniquement visible sur la carte du monde en point'n'click). Construction d'une université, d'un centre commercial, d'usine ou de bibliothèque, chaque bâtiment offre à la fois un gain en population mais également des compétences spécifiques (les réservistes prennent plus d'expérience grâce à l'université, d'autres cas permettent d'augmenter le nombre de ressources rares ou le temps de collecte). Si l'on ajoute les réussites des objectifs, l'aide au peuple et la popularité, vous avez toutes les cartes en main pour inciter le plus de gens possible à s'installer chez vous. Mais ça prend du temps dites-moi ? Pas d'inquiétude à ce niveau non plus, toutes les phases de temps sont considérablement réduites pour que vous puissiez vous amuser sans être sous pression comme c'était le cas dans Totori (il y a toujours la touche start pour se téléporter rapidement d'un lieu à l'autre dans la ville). De plus, les missions peuvent toutes être menées en parallèle grâce à une interface bien fichue. Du moment que vous êtes dans l'atelier, il suffira de regarder une requête pour accéder aux objets nécessaires et de valider pour que le jeu pioche directement dans votre réserve, auquel cas il vous propose de synthétiser les bons ingrédients. Les boutiques de la cité auront aussi besoin de vos services comme le forgeron par exemple, qui aura besoin de vous pour ses fours. D'un côté ça offre plus de matériaux à l'achat avec de meilleurs prix, mais ça permettra surtout de faire de nouveaux équipements plus puissants, en n’oubliant pas que plus vos matériaux sont de bonne qualité, plus le résultat sera performant (en ajoutant des bonus). L'alchimie est donc identique aux anciens jeux. Il vous faut juste votre chaudron, les bons ingrédients et un peu de temps, l'occasion idéale d'aller explorer les environs. Un peu partout vous verrez des petites icônes pour ramasser ce dont vous avez besoin et des ennemis que vous frapperez pour prendre un avantage temporaire (les ennemis faibles sont directement convertis en matériaux). Combats :
A trois personnages en tour par tour, sachant que vous ne pourrez prendre que deux alliés avec vous (les réservistes gagneront de l'expérience grâce à vos bâtiments). Comme d'habitude, plus vous prenez les mêmes personnages, plus vous avez de chances de débloquer des évènements spéciaux qui augmentent l'affinité (et accessoirement offrent des artworks plein écran). L'interface n'a pas beaucoup changé même si l'habillage est bien plus convaincant. Vous avez : attaque, défense, skills, objets et fuite. Plus tard, vous aurez un autre menu pour utiliser vos supers arcanes. Régis par des barres de vie et de magie, vos alliés possèdent également une jauge de LP plus ou moins grande en fonction de l'affinité pour obtenir des soutiens offensifs ou défensifs. Meruru l'alchimiste, en fait vous-même, devrez ce coup-ci montrer que vous êtes un génie de la création car les ennemis sont beaucoup plus coriaces que d'habitude et qu'il n'est pas rare de s'aventurer en terre hostile innocemment (il n'y a pas de game over mais un retour à l'atelier contre quelques jours du calendrier, ce qui rend la défaite nettement moins pénalisante que par le passé). Fabriquer des bombes, des canons, des élixirs puissants sont autant d'atouts indispensables notamment contre les boss. Si vos alliés ont assez de LP et vous assez d'objets, vous validerez une commande "craft" bonus pour une attaque spéciale supplémentaire juste après le soutien des partenaires. En somme plus vifs et plus intéressants à jouer, les combats dans cet opus ont enfin un intérêt si toutefois vous n'êtes pas trop exigeant à ce niveau. Plus riche, plus complet, parfaitement équilibré dans toutes ses phases grâce à une interface d'une limpidité surprenante, Gust prend tout le monde à revers avec cet épisode qui donne au concept toutes ses lettres de noblesse. Agrandir son royaume devient une obsession, l'attente des critiques de la presse un besoin, et tout ça grâce à la création d'objets et de bâtiments qui changent petit à petit le visage d'Arls. Annexes Une bonne vingtaine d'heures pour une fin, sachant qu'il y a plusieurs fins possibles. Extra : une fois l'aventure terminée, un menu vous proposera de revoir tous ce que vous avez débloquez. Événements spéciaux, bestiaire, bande-son intégrale, ... seront disponibles. New game+ : agrandir la ville, chasser les boss au fin fond de donjons périlleux, créer des raccourcis ou des ponts pour gagner du temps, créer tous les objets possibles, débloquer les évènements avec vos alliés, etc. Tout ne sera pas possible dans une seule partie et le new game+, qui garde presque tous vos acquis sauf l'expérience, est le passage indispensable pour celles et ceux qui veulent tout avoir. Après deux épisodes en demi-teinte, Gust reprend les choses en main en proposant un jeu équilibré avec brio tout en offrant une véritable profondeur à son concept. Entre exploration et gestion, Atelier Meruru devient rapidement une obsession pour le joueur qui veut faire de son petit royaume une mégapole à la seule force de ses compétences d'alchimie. Bien que peu mis en avant, le jeu mérite pourtant un minimum d'attention quel que soit votre attrait à la licence. Une belle surprise !
Atelier Meruru ~ The Apprentice of Arland ~
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