En 2009 sortait
Devil Survivor, un tactical-RPG développé sur
Nintendo DS par
Atlus appartenant à la célèbre saga
Megaten. Le jeu ayant remporté un certain succès, il est tout naturel de voir débarquer sa suite quelques deux années plus tard sur le
même support.
Mais ce nouvel épisode apporte-t-il de réelles nouveautés ou est-ce du simple réchauffé ?
Let's survive!
Tout commence lorsque le héros du jeu (muet dans la plus pure tradition Megatenienne) et deux de ses amis s'inscrivent sur un site Internet plutôt louche nommé Nicaea. Quelques minutes plus tard, alors que les trois compères attendent le métro, ils reçoivent chacun un e-mail contenant une vidéo qui montre un train ayant un accident dans leur station et qui les écrase tous les trois. Et presque immédiatement après, la scène qu'ils viennent de voir est reconstituée juste devant leurs yeux ! Cependant, cette fois-ci un démon apparait et dévie le train, ce qui les sauve. Le groupe doit donc ensuite se défendre contre ces démons, et grâce à un mystérieux pouvoir, ils arrivent à les vaincre et créent même un "contrat" avec eux, ce qui leur permettra de les invoquer quand bon leur semble. Mais ils ne sont pas au bout de leurs surprises, et lorsqu'ils remontent à la surface, ils découvrent un Tokyo complètement en proie au chaos à cause d'un tremblement de terre qui semble avoir ravagé la plupart de la ville.
Qui sont ces démons ? Comment Tokyo a-t-elle été détruite et quel est ce mystérieux site Internet qui semble lié à tous ces évènements étranges ? Voilà les questions auxquelles nos héros vont devoir répondre afin de survivre et de prendre leur destin en main.
Suite à ce pitch plutôt classique, le scénario se révèle assez sympa et se laisse suivre de bout en bout sans jamais lasser, mais le tout manque quand même d'un souffle épique et ne décolle pas vraiment durant la trentaine d'heures qu'il propose. De plus, l'ambiance est plutôt légère, et les thèmes abordés assez éloignés de ce que propose la saga habituellement (pratiquement aucune référence à la religion). Au final, on se retrouve avec un traitement beaucoup plus proche d'un Persona que d'un Shin Megami Tensei dans le fond, contrairement au premier opus.
De vils survivants
Le déroulement du jeu est très similaire au premier épisode : chaque journée commence à 7h00 et se termine vers 22h, et le joueur arrive sur une carte de la ville lui présentant tous les évènements auxquels il peut assister. On peut les distinguer entre trois types : les scènes de dialogues, les combats scénarisés (qui durent 30 minutes chacun) et les "
Free Battle" (qui ne font pas avancer le temps et servent principalement à grinder). La majorité des combats et une partie des dialogues sont obligatoires et permettent au scénario d'avancer, mais tous les autres évènements sont optionnels, et la plupart permettent d'approfondir les relations entre les personnages.
Et c'est là que la grande nouveauté de ce deuxième épisode fait son apparition : le
Fate system. Similaire aux
Social Links de
Persona 3 et
4, ce système représente en fait le degré d'affinité entre le héros et un personnage (sur une échelle de 0 à 5). Plus vous discutez et donnez des réponses adéquates à un personnage, plus son affinité augmente, ce qui donne un bonus à chaque pallier (bonus de stats, nouveaux démons à fusionner, etc.). Chaque jour étant limité en temps, le joueur ne peut pas assister à toutes les scènes et il est donc important de bien choisir quels personnages développer car il est impossible de tous les monter au maximum en une seule partie.
Cet ajout est donc très accrocheur, et permet de bien développer les nombreux personnages du jeu qui se révèlent au final plutôt travaillés et abordent des sujets intéressants. De plus, c'est ce système qui décide quelles fins sont disponibles à la fin du jeu (il y a 5 fins différentes en tout).
Tacticlassical-RPG
Tout comme dans le premier épisode, les combats se déroulent grâce à un système hybride entre le classical et le tactical-RPG.
Le joueur contrôle une équipe de 4 personnages, chacun pouvant être accompagné par deux démons. Nos combattants et les ennemis agissent par ordre d'initiative, et lors du tour d'un héros, le joueur peut le déplacer, renvoyer ou invoquer un démon, utiliser une ou plusieurs compétences et bien sûr attaquer un ennemi.
Lors d'une attaque, un écran s'ouvre et montre les ennemis que vous affrontez comme dans tout bon RPG classique. Il faut alors sélectionner les attaques à utiliser par votre personnage et ses deux démons pour assister à l'échange de coups. Une fois le premier tour terminé, chaque membre du combat peut recevoir un "Extra turn" ou tour supplémentaire s'il a bien exploité les affinités élémentaires de sa cible ou fait un coup critique par exemple. De plus chaque démon possède une compétence particulière appelée "Racial skill" ayant en général des effets très intéressants (mouvement augmenté, deux attaques par tour, ...). La gestion de son équipe et principalement de ses skills est donc primordiale afin de remporter les combats sans trop lutter.
La difficulté est d'ailleurs plutôt bien dosée, le jeu proposant constamment un certain challenge mais toujours surmontable en exploitant bien le gameplay.
Attrapez-les tous
Vous l'aurez compris, dans Devil Survivor 2, la clé du succès est d'avoir toujours une équipe préparée au mieux pour la baston et sur ce point Atlus a gâté le joueur en lui proposant une customisation plutôt poussée.
Tout d'abord, les personnages humains ne possèdent aucune compétence à la base. Pour leur en assigner, il faudra préalablement les apprendre pendant les combats, chaque compétence de chaque ennemi étant assimilable.
Pour l'évolution des démons, les choses sont un peu plus compliquées. Il existe un système de ventes aux enchères qui permet d'en acheter, mais leur nombre y est plutôt limité et les plus puissants n'y sont pas présents bien entendu. Pour le reste, il faut fusionner les démons déjà possédés entre eux, ce qui en donne de nouveaux, généralement plus haut niveau, et qui peuvent hériter de n'importe quelles compétences connues par leurs parents. Même si le système est au final plutôt simplifié par rapport au reste de la saga, il reste néanmoins l'un des plus permissifs et permet de se concocter une armée de démons customisés jusqu'au bout des griffes !
Cet aspect se révèle complètement addictif, et représente la pierre angulaire du jeu. D'autant plus qu'il existe un très grand nombre de démons "cachés" qu'il faut débloquer grâce au système de Fate et aux nombreux boss optionnels !
Au rayon des autres nouveautés de ce second épisode, on note principalement l'apparition du compendium (sorte de Pokédex recensant tous les démons possédés) qui facilite grandement les fusions, un système d'add-ons pour booster encore plus ses démons, et surtout plus de races, plus de démons et plus de skills, ce qui donne l'un des compendiums les plus larges de la saga et où on y retrouve la majorité des têtes connues. Du pur bonheur pour le fan.
L'art de survivre
Coté graphisme, le jeu a très peu évolué depuis le premier épisode. La plupart des éléments y sont directement repris mais on note tout de même quelques nouveaux sprites et pas mal de nouveaux décors, c'est donc plutôt agréable dans l'ensemble.
Le chara-design est également dans le ton du premier, plutôt soigné, mais pas spécialement original et certains le trouveront un peu trop "adolescent" pour un
Megaten.
Du coté des musiques, pour la première fois de la série, les compositions sont signées Monsieur
Kenji Ito (
Children of Mana,
Romansing Saga, ...), et il faut reconnaitre qu'il s'en est plutôt bien sorti. Les thèmes remplissent parfaitement leur rôle et il n'est pas rare de se retrouver à siffloter les musiques pendant les combats tant les mélodies sont accrocheuses. Une excellente OST donc, dont le seul défaut est sa trop courte durée.
Devil Survivor 2 est une suite qui remplit parfaitement son contrat, renouvelant la trame scénaristique et ajoutant quelques éléments bien pensés au gameplay afin de le rendre encore plus profond. On pourrait tout de même lui reprocher la fainéantise de ses développeurs qui ont fait pas mal de copier-coller (surtout graphiquement) et un scénario qui manque un peu d'ambitions, mais ceux qui accrocheront au concept et tomberont dans les méandres de la gestion de leur armée démoniaque oublieront rapidement ces légers défauts pour profiter d'une perle de gameplay comme on en voit trop peu.
06/05/2012
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- Le système de combat hybride
- Les fusions, toujours aussi addictives
- Un nombre impressionnant de démons
- Le système de Fate
- Le New Game +
- Des musiques géniales...
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- ...mais trop peu nombreuses
- Ambiance un peu faiblarde
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TECHNIQUE 4/5
BANDE SON 4/5
SCENARIO 3.5/5
DUREE DE VIE 4.5/5
GAMEPLAY 5/5
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