Le synopsis du jeu débute par la mascotte des Nendoroid Gumako qui alarme Black Rock Shooter d'un horrible évènement dans le lycée local. BRS se rend par curiosité dans la salle des professeurs pour constater qu'un affreux dessin indélébile est sur le grand tableau. Mais qui a pu être aussi méchant pour faire une farce d'aussi mauvais goût ?

Au cours des pérégrinations suivantes, notre BRS découvre qu'une mystérieuse organisation est bien décidée à accomplir les méfaits les plus vils qui soient. Ne pouvant rien faire seule, Gumako va donc réunir autant que possible ses copines pour constituer l'équipe de choc dont le premier objectif sera de trouver l'éponge magique pour effacer la marque du tableau.

L'histoire du jeu est complètement barrée, vous l'aurez compris, et tous les évènements "importants" sont de la même nature. Vous allez donc réunir des Nendoroid issues de séries populaires avec du Black Rock Shooter, Mahou Shoujo Lyrical Nanoha, Steins Gate, Dog Days, Fate Stay Night, Touhou Project ou encore du Suzumiya Haruhi. Si on ajoute quelques figures emblématiques d'autres séries on arrivera à une équipe d'une vingtaine de Nendoroid. De quoi résoudre tous les problèmes.

Malheureusement, le récit déjà dénué de bon sens est également dépourvu du moindre intérêt. La structure en chapitres n'a ni queue ni tête et la narration est tellement convenue qu'on enchaîne les missions sans investissement notable. Par chance, en prenant la chose au dixième degré, on parvient tout de même à sourire à quelques répliques sympathiques.

Après une petite ouverture à l'image du jeu, avec des personnages moe au possible, leurs grands yeux et leurs sourires jusqu'aux oreilles de têtes difformes, on se retrouve avec une interface particulièrement épurée mais aussi très intuitive dans la navigation et la lecture. On sent que les développeurs désiraient avant tout un jeu accessible à tous et c'est d'ailleurs un peu la ligne directrice d'ensemble.

En 3D, le soft propose des modèles Nendoroid assez "réalistes", donc plutôt colorés et fidèles à la gamme. Entendez également par là qu'il y a peu de polygones et que les animations sont assez approximatives. Les décors se scrutent avec un plan de 3/4 assez inconfortable dont la caméra ne pourra corriger que 25°, pas toujours évident pour progresser, même si le level design n'est pas le plus ingénieux de la planète RPG. Nous avons en sus des textures relativement basiques et une redondance de structure assez déroutante, surtout avec une poignée d'environnements que vous revisiterez un grand nombre de fois.

Les combats, eux, sont à peu près dans la même veine et possèdent au moins l'avantage d'arborer une fluidité permanente tout au long de l'aventure. Les effets spéciaux, sans être impeccables ou impressionnants, surfent sur la vague du contexte avec des couleurs arc-en-ciel et des petites étoiles, notamment lors des séquences pré-calculées pour les attaques et les spéciaux. Rien de spectaculaire donc, la réalisation est "nendoroniesque" et ce n'est pas la quantité de doublons du bestiaire qui y changera quoique ce soit.

A univers pareil on pouvait s'attendre au pire niveau musical. Pourtant, malgré le faible nombre de pistes, cela s'avère être le point fort du jeu. Une ambiance toute mignonne avec ses thèmes atypiques et ses sonorités un brin naïves. Revers de la médaille, le peu de musiques impose une redite constante des thèmes, notamment celui des combats qui finit par user à la longue. L'absence de doublages est également dommageable, et il n'y a guère que les répliques en combat pour sauver la mise.

Tout cela n'est pas très reluisant mais qu'en est-il du système de jeu ? Dans Nendoroid Generations, vous avez une découpe narrative en chapitres avec des missions dites de scénario et d'autres pour les quêtes optionnelles. Les environnements relativement "nendo" et donc petits vont progressivement s'étoffer au fil des objectifs. Vous y trouverez aussi deux types de coffres, un pour les objets classiques (qui reviennent tout le temps) et un autre pour les équipements (utilisation unique). A ce titre les équipements du jeu font le boulot : arme, tenues en deux parties, chapeau et accessoire, tout ce qu'il faut si vous n'avez pas peur du ridicule. Pourquoi ? Lorsque vous mettrez Saber de Fate Stay Night en yukata avec une brosse à dent géante en guise d'arme et le chapeau de paille de Luffy (One Piece) vous comprendrez.

Tout ceci est bien beau mais pour faire les emplettes il faudra passer par le QG des Nendoroid. Dans ce lieu vous avez une boutique qui gère tout ce dont vous avez besoin. C'est aussi ici que vous pourrez sauvegarder, choisir vos missions mais aussi organiser votre équipe, puisque le jeu a la fâcheuse tendance à imposer des teams spécifiques, et pas de problèmes s'il s'agit des personnages à peine recrutés qui ont quinze niveaux de retard.

En sortant du QG vous avez accès aux différents lieux au préalable disponibles, mais également à quelques sous-menus. Le premier permet de jouer à des mini-jeux stupides avec Gumako histoire de monter les affinités et accessoirement les stats. Un autre menu évolutif offre un spectacle poilant de chorégraphie plus ou moins hasardeux avec vos nendos pour remonter le moral de certaines, lassées comme nous de se battre pour des raisons futiles. Une fois la fine équipe d'attaque, en "donjon" pour résoudre les mystères, un écran de transition annonce un combat.

Combats :

A quatre personnages et en tour par tour. L'originalité du système est que vous avez deux types de nendo : les attaquants et les soutiens. Les attaquants possèdent un nombre de skills très réduit (3-4) qui consomment un certain nombre de gemmes, ou disons cristaux. D'un demi jusqu'à quatre pour les furies, les cristaux sont l'élément central du gameplay puisque vous débutez avec trois d'entre eux et que le seul moyen de recharger d'un demi est de se mettre en garde. Fastidieux, et c'est pour cette raison que vous avez les personnages de soutien. Ces derniers sont rarement ciblés et ne sont pas concernés en tant que membres de combat (comprenez que le game over vient uniquement si les attaquants sont tous KO). Et leurs buts, quels sont-ils ? Remettre les points de vie, augmenter les statistiques et surtout recharger les cristaux. A vous après de savoir composer l'équipe adéquate lorsqu'elle n'est pas imposée par le jeu : plutôt très offensive ou tout en retenue. Les furies, j'en parlais plus haut, sont les supers attaques consommatrices de cristaux mais aussi dévastatrices. Vous aurez même plus tard dans le jeu accès à la crème des crèmes avec des techniques type Starlight Breaker ou Blade Canon par exemple.

En plus de ce système relativement simple d'accès, vous avez naturellement l'opportunité d'utiliser des objets et un petit bonus discutable avec une barre de tension. Cette jauge qui se recharge à mesure des joutes permettra une super attaque avec toute la team mais avec une interaction en QTE. Et honnêtement, vu les piètres dégâts occasionnés comparés à ceux des furies classiques, on a rarement envie de l'utiliser. Plus loin dans le jeu, vous bénéficierez également de combinaisons spécifiques pour des attaques inédites.

Tout cela paraît sympathique mais en pratique le système est d'une lourdeur invraisemblable. A trop miser sur l'accessibilité, les développeurs ont oublié un minimum de challenge. En excluant les teams imposées et les rares exploits de l'AI qui sortent de nulle part (c'est-à-dire des dégâts de plus de 300% sur un tour sans raison), le jeu est d'une telle facilité que vous pouvez presque progresser d'une main. Le faible nombre de compétences et la cadence des dits combats achèvent le peu d'intérêt qu'il restait, ce qui laisse penser que le jeu est avant tout destiné aux jeunes joueurs désireux de découvrir le RPG en douceur avec des personnages tout mignons.

Une vingtaine d'heures avec les quêtes optionnelles suffiront pour les joueurs un minimum expérimentés.

Missions : en marge du scénario, un grand nombre de missions répétitives qui vont d'un ennemi spécial à la collecte d'items en passant par la chasse groupée. Rien de transcendant.

Donjon bonus : une fois l'aventure principale terminée, un donjon supplémentaire est disponible pour les fans.

Divers : les mini-jeux mais surtout les musiques de chorégraphie se débloquent à condition d'exploiter un minimum le sujet, sachant que votre interaction y est quasi-nulle.

grikarfyn 06/05/2012

Univers mignon et rigolo Idéal pour le jeune public

Réalisation vite expédiée Scénario au ras des pâquerettes Structure redondante et lassante Combats ennuyeux Très facile

TECHNIQUE 2/5 BANDE SON 2.5/5 SCENARIO 1/5 DUREE DE VIE 3/5 GAMEPLAY 2/5