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Growlanser : Wayfarer of Time
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Growlanser : Wayfarer of TimeLa fin d'une époque
Growlanser: Wayfarer of Time est un des derniers JRPG localisé en anglais et édité physiquement sur notre bonne vielle PSP, il est aussi probablement l'un des plus marquants. Un peu comme un chant du cygne annonciateur de la déchéance imminente du support. Magnifique, mais empreint de mélancolie, de nostalgie. Ce Growlanser va vous raconter une histoire qui trouvera probablement écho dans certains esprits. Bonne ou mauvaise chose ? A chacun d'en juger. Cette histoire, en tout état de cause, ne vous laissera pas indifférent. Et si le fond est, dans sa finalité, plutôt classique, le cheminement et la narration qui accompagneront le joueur jusqu'au dénouement ne sont, pour autant, pas banals. Un début abruptIl y a deux mille ans, la civilisation était très avancée et l'humanité en plein essor. C'est alors que les Anges attaquèrent, anéantissant intégralement la civilisation et amenant l'humanité au bord de l'extinction. L'homme a survécu néanmoins et a recommencé à prospérer, la nouvelle civilisation atteignant maintenant un stade moyenâgeux. C'est ici que l'histoire commence, avec Crevanille comme personnage central. Membre d'un groupe de mercenaire dans un monde propice à la guerre, c'est lors d'un combat fatidique qu'il croisera le chemin d'un Ange. Alors témoin de leur potentiel de destruction, il comprendra l'ampleur de la menace. Les Anges sont de retour et semblent décidés à terminer ce qu'ils ont laissé inachevé il y a deux mille ans. Crevanille devra alors s'opposer aux oppresseurs de l'humanité et devenir un héros salvateur. Serious businessLe ton est donné, la guerre, la politique, les conflits ouverts ou fermés. Pour autant, le titre présente un grand nombre de valeurs typiquement shonen et n'hésitera pas à prôner, quand cela sera opportun, des valeurs phares comme la force de l'amitié ou le dépassement de soi. Un autre levier beaucoup utilisé est la recherche de l'identité, de son but, de ses motivations. Pourquoi avancer ? Pourquoi se chercher et qui sommes-nous ? Un sujet vaste auquel le jeu n'apportera bien entendu aucune réponse. Libre à chacun d'approfondir. De toute façon, le joueur aura certainement d'autres préoccupations que de s'appesantir sur les lourdes implications de la recherche du soi par ses personnages numériques. Comme, par exemple, celle immensément plus importante, de... jouer. Le joueur au coeur du jeuPour distraire le joueur de toutes ces considérations géopolitiques et éthiques, le titre va l'abreuver avec un gameplay puissant, profond et prenant dont la rétro-olfaction permettra de goûter à l'épique, si ce n'est au divin. Nous voilà alors au véritable cœur du jeu, les combats. Les objectifs seront aussi variés que le système le permet : tenir un certain nombre de tour, protéger un orphelin, fuir une situation quasi-désespérée, désamorcer une bombe en un temps record ou encore exterminer toute la population d'une zone tout en protégeant un quidam lors d'une éclipse solaire alors que le Mal rôde. Over PowerL'addiction pourra poindre au moment où la multitude des possibilités du gameplay se dévoileront. Les compétences sont de plusieurs type : magiques, passives, physiques, spéciales. Ce sera au joueur de déterminer quelles compétences apprendre à quel personnage. Sachant qu'à peu près tous les personnages peuvent apprendre toutes les compétences (ou une grande partie des compétences) et que le nombre de personnages jouables est assez élevé (onze dans l'équipe pour quatre en combat). Il sera alors facile de sombrer dans le leveling intensif et fastidieux. Il vaut mieux bien choisir ses personnages car les monter tous pourra se révéler décourageant. Le jeu a tout de même la bonne idée de proposer régulièrement des zones particulièrement propices au farming décérébré. Attention toutefois à l'overdose, l'apprentissage des compétences peut se révéler bien long et les points de compétences se gagnent en éliminant des ennemis, la tâche peut rapidement devenir ardue, si ce n'est énervante, pour un soigneur.
La durée de vie du titre est exemplaire, le leveling y participe bien sûr, mais en dehors de cela, il regorge de quêtes annexes en tous genre. Dans le même esprit, il dispose de plusieurs fins générales ainsi que d'un épilogue par personnage important. Vous pourrez admirer ces épilogues suivant la réussite de votre parcours. A cela s'ajoute encore un scénario alternatif, de quoi passer beaucoup de temps sur le jeu. Pour occuper notre grande équipe de sauveurs de l'humanité, il faudra compter sur un petit côté simulation lors du jeu. Pour ce faire, passer du temps avec vos compagnons et accomplir des quêtes en leur nom sera de mise. Une relation amoureuse n'est pas exclue. Sur quel pied danser ?Growlanser: Wayfarer of Time est un jeu riche, passionnant mais qui ne manque pas d'étrangetés par moment, au point que le joueur ne saura plus forcément sur quel pied danser. Notons par exemple la capacité des personnages à montrer leur corps ou leurs formes. Bien que la réputation du character designer, Satoshi Urushihara, ne soit plus à faire et qu'il ne s'agisse donc pas d'une surprise, cela pourra choquer quelques personnes. D'ailleurs, le jeu bénéficie d'une galerie d'artworks à débloquer via un système aléatoire. Autre fait étrange, sur une partie normale, on observe une carte du monde visiblement assez vaste, pour autant, il n'y aura pas tant de lieux que cela à parcourir, l'ensemble reste assez fermé et nous parcourrons certains lieux plus d'une fois. D'ailleurs la construction du jeu avec un point d'ancrage et des allers-retours entre les différents donjons peut aussi faire penser à un donjon-RPG. Un système de portail de téléportation viens alors renforcer cette impression : il faut nécessairement se téléporter au premier portail pour pouvoir repartir vers les autres. L'intérêt de cette mécanique semble alors limitée, imposant au joueur deux chargements au lieu d'un lorsqu'il n'a rien à faire dans sa "base".
Si l'on souhaite pousser un peu le gameplay, on pourra s'intéresser aux sorts combinés. Ils permettent de grosses attaques de zones (voire même des espèces d'invocation avec de superbes vidéos impressionnantes pour amener l'attaque) ou des attaques unipersonnelles très puissantes. Seulement, il faut utiliser deux personnages pour charger les sorts à combiner (logique), cela peut être long et implique un grand risque : deux personnages sont indisponibles pour réagir aux actes de l'adversaire et ils sont alors particulièrement vulnérables. Un autre risque étant que les adversaire se soient déplacés pendant ce temps et ne soit alors plus assez regroupés pour que l'attaque de zone soit efficace. Dernier point, les attaques spéciales de chacun de vos personnages qui, pour s'activer, nécessiteront des conditions particulières, parfois assez obscures. Il y en a trois par personnage, la première s'acquière automatiquement, la seconde à force d'utiliser la première tandis que la troisième est généralement soumise à une quête annexe, au final, on les utilise peu lors d'une partie. Growlanser: Wayfarer of Time fait très fort, la fin de vie de la PSP a été brillement éclairée par une étoile digne de Sirius. Si le jeu peut être fatiguant par sa longévité, légèrement décevant pour sa technique et déroutant sur certains aspects, il n'en reste pas moins un RPG d'une robustesse et d'une richesse insoupçonnée. Mélange de genres et de saveurs ouvrant à la réflexion sur quelques problématiques modernes, il jouit d'un gameplay remarquable et novateur. Il se hisse sans peine aux côtés des incontournables de la console, à consommer sans modération.
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