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Dragon's Crown
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Dragon's CrownDungeons & Dragons & Dungeons
De très nombreuses raisons me poussent à éprouver un certain respect envers les développeurs de Vanillaware, et pas seulement pour leur formidable ténacité à continuer de créer des jeux en 2D. Leur obstination à constamment offrir de nouveaux jeux pour leur public sans chercher à exploiter un succès passé, comme le font la quasi-totalité des autres studios, est à ce titre l'une des plus remarquables. Dragon's Crown, Action-RPG aux allures de Beat'em up, se sera fait attendre et en aura fait baver plus d'un depuis le moment de son annonce. Il est maintenant temps de voir si le dernier né de la firme d'Odin Sphere et Oboro Muramasa est à la hauteur de ses prédécesseurs.
The World of HydelandOn a beau être un habitué des productions du studio, force est de reconnaître que chacun de leurs jeux repousse toujours plus loin les limites du graphisme 2D. Et avec Dragon's Crown, c'est une nouvelle fois une baffe monumentale que l'on se prend en pleine figure. Le jeu est un émerveillement pour les yeux, auxquels les quelques images qui illustrent ce test ne peuvent pas rendre justice. Tel un tableau de maître en mouvement, les somptueux paysages qui deviendront le théâtre de vos pérégrinations possèdent un aspect peinture sur toile époustouflant et surtout particulièrement vivant grâce au grand soin apporté aux détails les plus infimes. Les nuages, l'herbe, les jeux d'ombre et de lumière, les cours d'eau ou la faune locale, ainsi que la multitude de scrollings différentiels parachèvent cette œuvre d'art graphique unique dont seul Vanillaware a le secret. Quant aux sprites, leur animation sans faille et leur chara-design complètement assumé collent à merveille à l'univers, avec une mention spéciale aux différents boss du jeu dont certains se révèlent vraiment très impressionnants.
Avec un tel visuel, l'accompagnement musical se devait donc d'être au niveau de la perfection graphique du soft. De ce côté-là, on peut dire que les compositeurs ont fourni un excellent travail dans la même veine que les précédents titres du studio, en peut-être un peu moins inspiré. Pour être franc, l'OST soutient parfaitement l'action et plonge dans l'ambiance comme il faut mais manque de thèmes vraiment accrocheurs. Si la bande originale demeure tout de même très satisfaisante, elle ne restera probablement pas dans les mémoires des fans de Hitoshi Sakimoto. Enfin, un dernier point sur l'aspect sonore concerne la présence d'un narrateur s'accaparant le rôle du maître de jeu comme dans un véritable JDR sur table. Son excellent doublage en japonais comme en anglais renforce non seulement l'immersion, mais sert également à orienter le joueur sur la direction à suivre. Beat'n'Slash6 classes de personnages plutôt variées vous sont proposées : le guerrier, l'amazone, le nain, l'elfe, le magicien et la sorcière. Si les 3 premières se jouent de manière simple et directe, les 3 dernières offrent un gameplay plus subtil et peut-être un peu plus difficile à maîtriser. Pas d'inquiétude cependant, car quel que soit votre choix vous ne serez pas toujours seul lors de vos expéditions. Il vous sera en effet possible de vous faire accompagner par un groupe de NPC contrôlés par l'ordinateur, ou bien encore par différents joueurs en réseau ou en local jusqu'à un maximum de 4 personnages. L'aventure débute alors dans la grande cité qui sera votre point de chute entre deux voyages. C'est ici que vous pourrez faire vos emplettes, prier au temple, accéder aux requêtes de la guilde des aventuriers, au château du roi, etc. Vos armes cassées pourront y être réparées, des quêtes annexes permettant de gagner de l'expérience autrement que par le scénario principal seront disponibles et les ossements ramassés dans les donjons pourront être ramenés à la vie pour vous servir de futurs compagnons.
Une fois les préparatifs effectués, il est temps de goûter au menu principal de Dragon's Crown, à savoir l'exploration de ses fameux donjons. Il n'y a pas grand chose à dire au niveau du gameplay à proprement parlé, les coups sortent en temps réel et différentes aptitudes propres à chaque classe peuvent être achetées et améliorées. La maniabilité est parfaite, le jeu est nerveux, l'action omniprésente, bref, Vanillaware a parfaitement su composer avec la customisation poussée d'un RPG et une jouabilité Beat'em up très rapide. S'ajoute à cela la diversité des styles de jeu suivant les classes de personnages, ainsi que la frénésie du loot et de l'amélioration de l'équipement, et vous obtenez le cocktail gagnant du RPG fun et chronophage. A ce propos, sachez que votre héros sera toujours accompagné d'un voleur qui ouvrira les portes et les coffres pour vous, via le stick analogique droit, vous évitant parfois bien des soucis en cas de trésors piégés. The Holy Hand Grenade of AntiochL'animation ne faiblit jamais et aucun ralentissement n'est à déplorer sur Playstation 3, même lorsque l'écran est surchargé d'ennemis et d'effets en tout genre. Une telle optimisation de la part de Vanillaware est à saluer, tant la profusion de sprites remplit souvent littéralement l'écran. L'inconvénient, c'est que l'action s'en trouve de temps en temps vraiment confuse malgré un cercle rouge entourant votre personnage afin de le distinguer dans la mêlée. Bien que rarement pénalisant, ce manque de lisibilité peut occasionnellement gêner lors d'un affrontement difficile et conduire à des blessures qui auraient pu être évitées si l'action n'était pas si bordélique.
Parallèlement à la progression de l'histoire, il vous sera également possible de débloquer de somptueux artworks via la complétion des nombreuses quêtes annexes qu'offre la guilde des aventuriers. Une très bonne idée de la part des créateurs puisque la beauté de ces illustrations suffit clairement à se motiver pour en terminer le plus possible. Et comme en plus elles rapportent de l'expérience, de l'or et des points à distribuer dans vos différentes aptitudes, il serait bien dommage de passer à côté. Et puis Dragon's Crown c'est aussi et surtout un immense hommage aux chefs d'œuvre de l'histoire du Beat'em up, avec des références en pagaille pour le vétéran des salles d'arcade, mais pas seulement. Les développeurs ont en effet abondamment puisé leur inspiration dans la peinture, la littérature ou même le cinéma et il y a fort à parier que le nombre de clins d’œil parsemés tout au long du jeu ne passeront pas inaperçus aux yeux des plus cultivés d'entre vous. Hack'em upLe moins que l'on puisse dire c'est que le studio n'a pas vraiment montré une grande inspiration en ce qui concerne le scénario de Dragon's Crown. Dans un univers médiéval-fantastique typique, vous êtes un aventurier chargé de retrouver un roi disparu qui serait à la recherche d'une couronne unique et extrêmement puissante capable de contrôler les dragons. L'histoire ne sert véritablement que de toile de fond pour justifier un minimum l'exploration des différents donjons, et ce sera à peu près tout. Ce manque de background et de développement de l'intrigue n'aurait pas été bien grave si Dragon's Crown s'était contenté de n'être qu'un "simple" Beat'em up à la Golden Axe ou autres Tower of Doom. Mais il n'en est rien, et c'est face à un véritable A-RPG couplé d'une bonne dose de D-RPG que nous met cette fois-ci Vanillaware.
Cette flagrante absence de profondeur dans la narration se révèle bien vite comme l'un des défauts principaux du soft, tant la redondance et la répétitivité de l'action aurait pu être contrebalancée par un récit puissant, passionnant et surtout plus long. Soyez prévenus, le jeu vous forcera à faire et à refaire un nombre incalculable de fois les 9 niveaux que composent le jeu, le cap du mode normal passé. Car en effet, Dragon's Crown est vicieux en vous faisant bien comprendre que l'aventure ne sera terminée que lorsque les statues des 3 déesses seront restaurées, autrement dit une fois les 3 modes de difficultés franchis. Une durée de vie purement et simplement artificielle, poussant au leveling à outrance. Bien entendu, rien n'empêche de s'arrêter après avoir vu les crédits de fin, le titre occupant tout de même une bonne vingtaine d'heures pour le terminer la première fois. Mais en rester là laissera sans aucun doute le joueur sur sa faim, probablement motivé par l'envie de continuer à utiliser ce gameplay diablement jouissif ou bien tout simplement pour débloquer les 6 fins que compte le jeu. Si seulement l'intégralité de l'aventure avait été couverte par son histoire, nul doute que Dragon's Crown aurait frôlé la perfection. Mais ce n'est malheureusement pas le cas puisque Vanillaware a une nouvelle fois fait la démarche de baser presque entièrement son jeu sur un gameplay axé sur le loot et le leveling au détriment de la narration. Il décevra donc à la fois les joueurs attendant un nouvel Odin Sphere, mais également les amateurs de Beat'em up à l'ancienne. Néanmoins, ce choix discutable n'altère en rien l'extrême qualité de leur dernier titre particulièrement fun et addictif, surtout en multi, qui ne souffre véritablement que d'une abusive répétitivité dans son action.
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