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Cthulhu Saves The World
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Cthulhu Saves The WorldCthulhu Saves the World: Super Hyper Enhanced Championship Edition Alpha Diamond DX Plus Alpha FES HD – Premium Enhanced Game of the Year Collector’s Edition (without Avatars!)
Si vous trainez vos guêtres dans le monde du livre ou d'internet depuis un bon moment déjà, vous avez sûrement déjà du entendre parler de Cthulhu. Créature la plus emblématique et la plus célèbre de la mythologie inventée par l'écrivain Howard Phillips Lovecraft, cette horreur humanoïde géante, ailée et à tête de poulpe, dort au plus profond du Pacifique Sud en attendant son réveil pour tout détruire sur terre. Créature qui s'est attirée presque malgré elle un capital sympathie très important au fil des années, à tel point que les références dans la culture populaire n'ont cessé de se multiplier, même après presque un siècle d'existence de la chose (vous pouvez même commander votre peluche Cthulhu, le monde est décidément merveilleux). Donc quand Zeboyd Games, déjà auteur du génial Breath of Death VII: The Beginning, s'accapare le mythe de Cthulhu pour en faire un RPG, ça attire forcement l'attention.
Hard to be a GodVous connaissez la chanson avec les RPG, particulièrement le refrain concernant les prophéties qui se réalisent toujours. Endormi depuis des siècles dans R'lyeh (une anecdote assez amusante existe d'ailleurs par rapport à ce lieu fictif), la "cité morte" engloutie lui servant de prison, Cthulhu attend le jour de l'accomplissement du présage annonçant son retour, qui par extension sera synonyme de la destruction du monde. Ce jour arrivant enfin, le Grand Ancien Cthulhu se réveille alors... et manque de bol, se fait voler ses pouvoirs par un sorcier qui passait par là. Le Grand, Horrible, Puissant dieu à tête de poulpe se réveille alors un peu con-con sur une plage, ayant pris forme humaine et ayant pour seuls habits une épée et un pagne. Un peu déboussolé, il reçoit alors l'aide du narrateur tout puissant qui explique le topo : s'il veut retrouver ses pouvoirs, il va devoir devenir un héros, en faisant des trucs... de héros. Cthulhu reste un peu dubitatif quant à la méthode à employer (sauver le monde pour le détruire ?), et se lance un peu renfrogné dans cette quête fatalement héroïque, seul moyen de récupérer ses pouvoirs, dans laquelle il sera rejoint par d'autres âmes zhéroïques pour réaliser des exploits (t)héroïques.
Héritier spirituel de Breath of Death VII, Cthulhu Saves the World partage avec son ainé le gout du vide scénaristique et celui d'un humour bien trempé en guise de remplacement. Ainsi, il s'amuse et amuse encore de clichés du RPG détournés, matraqués et tournés en ridicule, et s'entiche, H.P. Lovecraft oblige, de nombreuses références à l'univers de l'écrivain que l'on va retrouver partout : monstres (on peut d'ailleurs fighter ce cher Howard !), boss, noms de villes, petites répliques par-ci, par là... Avoir un peu de culture sur l'homme aide à mieux cerner ces clins d’œils, ne pas les discerner n'enlève rien au sel du jeu ; il est d'ailleurs possible, en début de nouvelle partie, de choisir d'afficher ou non des commentaires des développeurs directement in-game (prenant la forme de points d'interrogation disséminés de par le monde) qui aident à mieux appréhender la mythologie Lovecraftienne, en plus d'anecdotes amusantes sur la création du jeu et sur le jeu en lui-même. Un ajout qui rend encore plus sympathique la bande de lurons composant Zeboyd Games. La palme de cet humour débile revient quand même à Cthulhu et son entourage : les répliques fusent dans tous les sens et chaque occasion est bonne à prendre pour en placer une, le casting étant aussi barge que diversifié. Notre poulpe, faux-cul sans pareil dont la mégalomanie n'a d'égal que sa cinglante répartie, s'attire d'ailleurs tous les spotlights dans son rôle d'anti-héros. Vous vous êtes marrés avec Breath of Death VII ? Cthulhu met la barre (de rire) bien plus haut ! Déjà vuHéritier spirituel de Breath of Death VII donc, puisqu'il en partage également la ligne directrice du gameplay, tout a été conçu de manière à freiner un minimum le joueur dans toutes ses actions. On balade donc toujours son équipe de 4 à la queue-leu-leu (4 membres à choisir parmi 7 désormais), les menus sont simples et concis, le nombre de combats est toujours limité par donjon afin de ne plus freiner l'exploration passé un cap, tout en ayant la possibilité via le menu principal de pouvoir déclencher des combats à n'importe quel moment. Idéal pour farmer piécettes et expérience entre deux boss, d'autant plus que le jeu est toujours aussi généreux en points de régénération, en plus de toujours proposer la possibilité de pouvoir sauvegarder quand on veut, et où l'on veut. Un ajout anecdotique a d'ailleurs été fait en parallèle avec les 1-up, objets permettant de recommencer directement un combat à 0 si Game Over... Encore mieux, on a désormais la possibilité de pouvoir se téléporter sans restrictions, mais uniquement dans les villes, sans parler de l'indispensable airship - ou plutôt dragon - qui fait son apparition. Un ensemble qui offre un confort de jeu non négligeable, outre le fait qu'il permet de tracer le soft comme pas deux. Le petit bémol viendra en revanche des donjons, qui perdent un peu de leur superbe : grands, beaucoup plus grands, trop grands, mais également beaucoup plus linéaires que ceux de son grand frère, tout en perdant ce petit parfum vicelard qui faisait leur cachet.
Même constat pour les combats, qui adoptent la même forme que son prédécesseur. Interface austère à la Dragon Quest où seuls les monstres apparaissent, menu d'action relativement classique (attaque / défense / technique / magie / union), et toujours la potion comme seul objet consommable du jeu, qui soigne et ramène à la vie. Le système de combo est également toujours de la partie, consistant en un compteur qui va variablement augmenter en fonction des coups donnés et qui va servir à augmenter drastiquement la puissance de certaines techniques, ainsi que la règle des 10 %, augmentant la puissance des ennemis de 10% après chaque tour. Même constat pour le système de level-up, offrant toujours le choix entre deux options au moment d'une montée de niveau, idéal pour tailler son équipe bien à soi, d'autant plus que tous les personnages profitent à 100 % de l'expérience acquise, en réserve ou non. Et bien évidemment, comme dans Breath of Death, on récupère tout ses HP à la fin du combat, et une petite quantité de MP liée à sa prestation. On retrouve ses marques certes (du moins, si on a joué à BoD précédemment), mais qu'est-ce qui a changé ?
Et bien déjà, comme cité plus haut, il y a désormais 7 personnages contre 4 auparavant. Une différence qui se sent radicalement dans le gameplay, chacun possède un profil et un style bien différent (encore plus avec le choix au level up), sans parler de la commande union - les attaques combinées - qui tire plein parti des talents de ce groupe. Le second ajout c'est la folie ("Insanity"), un statut spécial qui peut être infligé aux monstres. Un statut qui va se traduire par un changement du sprite de l'adversaire afin de marquer cet état de démence, mais également une augmentation drastique de son attaque au détriment de sa défense, un statut qui pourra être encore plus amplifié par la suite. Une véritable arme à double tranchant à utiliser avec parcimonie qui peut expédier un combat in-extremis (un combo-skill sur un ennemi fou, c'est radical), ou infliger une mort rapide et humiliante si mal utilisée. Toutefois, l'utilisation de statut ne trouve une vraie exploitation qu'en mode difficile et plus, et l'on peut très bien s'en passer en difficulté normale ou inférieure. Entre ceux qui veulent profiter du gameplay et ceux préférant l'histoire et une relative tranquillité, il y a le choix. Au final peu de changements dans la formule, mais un rodage bien meilleur, plus riche et bien plus équilibré.
Passer du 8-bits au 16-bitsÉvolution graphique notable cependant, puisqu'on fait littéralement un bond d'une génération. Cthulhu Saves The World arbore ainsi une robe qui sent bon la génération Megadrive / Super Nintendo (rah, et rappelez vous tous ces riches débats pour savoir quelle était la meilleure console...), là où son grand frère allait lorgner du côté du monde du 8-bits. Une robe qui lorgne plus du côté du début de l'époque 16-bits que de sa fin, en revanche. C'est très propre, coloré, un peu simplet, ça propose quand même quelques plans agréables à l’œil sans jamais l'agresser, il y a désormais un fond en combat, et ça sent bon le vintage. A côté de cela un effort tout particulier à été fourni sur le bestiaire, bien diversifié et brillant encore une fois autant par ses descriptifs humoristiques que par ses références totalement assumées. La bande-son n'est pas en reste, et même si elle ne restera pas dans les annales, propose quand même de belles pièces musicales bien épiques ou bien douces qui desserviront à merveille combats, villages et donjons, sans jamais lasser l'oreille un seul instant. Et disponible gratuitement en téléchargement sur le site de Zeboyd.
Et si les 8-10 heures nécessaires à bien saigner le jeu n'ont pas suffit, sachez que les développeurs ont également inclus des modes de jeu à tout va qui offrent une replay value plus que conséquente. Outre les modes de difficulté basique allant de facile à insane (qui porte bien son nom, à réserver aux fou-furieux tellement la difficulté est haute), on dispose également d'un mode Time Attack, consistant à boucler le jeu et les boss avec le plus petit niveau possible, le mode Highlander où l'on ne peut jouer qu'avec un seul personnage, et surtout le mode Cthulhu Angels, réécriture totale du scénario où notre poulpe, pris d'un accès de flemmardise aiguë, charge un groupe de donzelles et uniquement de donzelles de sauver le monde à sa place. Et pour ceux voulant se replonger une fois dans le scénario sans s'encombrer du level-up, un énième mode permet de commencer au niveau 40, sans aucun combat aléatoire. Et tout cela est disponible soit au début, soit après avoir fini le jeu une fois, et garanti sans DLC. Plus grand, plus beau, plus fort, Cthulhu Saves The World assied le potentiel de Zeboyd Games, déjà bien démontré à travers Breath of Death VII, et qui met en confiance concernant le dernier volet de Penny Arcade Adventures, sauvé de l'abandon par le studio. Un petit soft bien en marge des productions en grosses pompes (répétez après moi : l'indie vaincra), idéal pour un week-end ou par petites sessions entre deux mastodontes, et qui ne laisse pas indifférent par son charme et son humour bien trempé. Un petit soft qui a tout d'un grand, et tout comme son grand frère, coute à peine 2 € (il peut même être acheté, pour le même prix, en bundle avec Breath of Death). Probablement le jeu ayant le meilleur rapport qualité / prix de cette année 2011. Now we can celebrate with a foaming mug of MILK!
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