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Ragnarok Odyssey

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Ragnarok Odyssey
Giant Style
C'était il y a déjà huit ans, en 2004 ; alors que Game Arts fait régulièrement parler de lui à quelques mois de la parution du très attendu Grandia III, Capcom sort le premier épisode d'une nouvelle licence : Monster Hunter.
Depuis la sortie de ces deux titres sur Playstation 2, leurs trajectoires sont diamétralement opposées. La licence de Capcom a donné naissance à un nouveau genre et n'en finit plus d'affoler les compteurs à chaque nouvelle sortie, tandis que Game Arts a perdu ses meilleurs éléments et de sa superbe, loin de son lustre d'antan quand les Lunar et autres Grandia s'imposaient comme des références du RPG.
Mais cette année, avec son "Monster Hunter-like" maison, Game Arts fait son grand retour et tente de s'approprier les fans du genre et de sortir la PS Vita de la morosité dans laquelle elle se trouve en développant le dernier jeu de la franchise Ragnarok.

We're under attack !

En bon spin-off de Ragnarok Online, le jeu prend place dans l'univers de la série. C'est le royaume d'inspiration nordique Rune Midgard qui sera le théâtre des sombres événements du jeu. Depuis peu, les monstres alentours sont inhabituellement actifs, et les géants sont de plus en plus présents pour assiéger le fort, qui résiste tant bien que mal malgré le manque d'aide du royaume. Heureusement, une nouvelle recrue pour la guilde - vous - vient d'arriver en ville, et il se pourrait bien qu'il soit en mesure de gérer la menace grandissante...
Il est temps de prendre sa destinée en main et de bouter hors de nos terres quelques dodus colosses !

Ces quelques lignes résument la quasi intégralité de l'intrigue du jeu, et l'on ne peut pas prétendre à une quelconque surprise venant de ce type de jeu. Pourtant, l'univers et le background se seraient bien prêtés à un fond bien plus étoffé, et le symbole eut été beau si Game Arts avait été celui par qui le genre avait pris une nouvelle dimension.
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PSP HD

Soyons clair, Game Arts n'a pas les moyens gigantesques de Capcom, et cela se ressent dès les premiers instants. Si l'introduction - sans intérêt - du jeu est très soignée et visuellement plutôt bien réalisée, elle laisse vite place à des décors relativement vides et une modélisation plutôt sommaire des différents protagonistes que des couleurs chatoyantes et une fluidité sans faille - malgré un nombre fréquemment élevé de monstres imposants à l'écran - ne peuvent masquer. Une sorte de jeu PSP en haute définition. Et comme si cela ne suffisait pas, la caméra a quelques moments d'absence impardonnable lors d'affrontements particulièrement tendus. Non, si l'on doit se tourner vers Ragnarok Odyssey, ce n'est pas pour sa plastique, et hélas guère plus pour le plaisir des oreilles.
Car si l'on pouvait espérer une bande son de grande qualité de la part de Kumi Tanioka (les Final Fantasy Crystal Chronicles, Final Fantasy XI, Code Age Commanders...), ce qui nous est proposé ici ne se contente que de soutenir de façon soignée mais sans étincelles les diverses situations.

Mais si le titre ne fera pas figure d'étalon des capacités de la console en début de vie, il possède néanmoins de solides arguments pour convaincre le joueur en mal de titres de qualité sur le support.
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Craft is the key

Comme tout bon jeu du genre, Ragnarok Odyssey s'ouvre par la phase de création de notre personnage, que l'on pourra modeler de façon sommaire mais suffisante pour réaliser quelques petits fantasmes : sexe, couleur de peau, type de visage, coiffure et voix. S'ensuit un choix qui peut paraître crucial : celui de la classe, à choisir parmi les six proposées : swordman, hammersmith, hunter, clerc, mage et assassin. Si l'impact sur la façon de jouer est assez net, il est inutile de s'attarder sur ce choix bien longtemps, sachez que l'on pourra rapidement en changer comme bon nous semble en faisant un petit tour dans notre chambre et en utilisant l'énorme cristal planté au milieu (des fois, il ne vaut mieux pas chercher à comprendre...). Car comme tout bon jeu du genre, le titre se contente d'une minuscule ville qui sert de point central du jeu et de départ vers les diverses quêtes, et dans cette ville, il y a notre chambre. Entre ses caleçons et t-shirts sales, on trouvera un placard qui permet de changer son équipement, ses objets utilisables en mission mais surtout les cartes à équiper sur son armure, qui confèrent des effets particulièrement intéressants. Ces cartes sont la clé du succès, il faudra améliorer ses armures pour avoir le plus de slots disponibles (jusqu'à huit) et exploiter habilement la limite de points que l'on peut cumuler avec l'ensemble des cartes. Bien plus compliqué qu'il n'y parait malheureusement...

L'amélioration des armes est bien plus conventionnelle avec une simple amélioration de stats, et la possibilité d'obtenir une carte regroupant les compétences de l'arme une fois celle-ci à son niveau maximum (10). Le jeu est plutôt généreux sur les drops et nous évitera le fameux syndrome du drop à la probabilité aussi élevée que celle de voir un jour un bon jeu signé THQ. Enfin, malgré sa petite taille, la ville contient tout ce qu'il faut pour se faire beau, avec ses possibilités de relooking et d'achat d'accessoires. Une envie de ninja vert avec une afro et un poring sur la tête ? Aucun problème.
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Fast Poring-killer

Difficile de s'attaquer au mastodonte de Capcom sur son propre terrain. Si Ragnarok Odyssey bénéficiera sûrement de l'absence (temporaire ?) de la licence sur PS Vita, le jeu joue dans un registre un peu différent pour se différencier. Autre registre, tout d'abord de par son univers très heroic fantasy nordique, qui rappellera de bons souvenirs à tous ceux qui se sont perdus des heures durant sur Ragnarok Online, en retrouvant les Porings, Spores et autres Raydrics.
Mais surtout, le jeu mise sur une approche totalement différente des affrontements. Monster Hunter demande de l’apprentissage, de l'analyse méticuleuse des comportements, et d'une grosse préparation. Mais avouons-le, il faut aimer les affrontements parfois longs, lents et fastidieux.
Ragnarok Odyssey brille plus par ses affrontements dynamiques, qui s'inspirent allègrement de Devil May Cry avec des projections dans l'air pour des combos aériens dévastateurs ou bien un système de lock très pratique pour ne pas perdre de vue un adversaire spécialement véloce. On y gagne en rythme ce qu'on y perd en exigence : en dehors de quelques boss bien ardus qui obligent à bien analyser leurs patterns et à adapter les cartes équipées, on peine rarement lors des missions, d'autant plus que l'on peut périodiquement activer le "DS Mode", état durant lequel les dégâts sont décuplés et absorbés, en plus de rendre le héros insensible aux états négatifs. Mais ne viennent pas sans compensation, les points de vie de notre héros sont drainés jusqu'à la fin de l'état. Tout l'enjeu des affrontements difficiles est d'utiliser le DS Mode au bon moment et de l'optimiser. À noter l'utilisation intelligente du caractère tactile de l'écran pour afficher la carte, activer le DS mode ou encore utiliser des objets sans avoir à galérer dans d'obscurs menus ou tenter une combinaison de touche hasardeuse en pleine panique. Pratique.

Reste que les situations, les environnements et les monstres sont tout de même bien moins variés que dans un Monster Hunter. Quant aux joueurs avides de gros challenge et d'exigence, ils trouveront leur bonheur dans les quêtes annexes, incroyablement exigeantes et parfois hors de portée d'un joueur seul.

Ragnarok Odyssey
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Let's play together

Car évidemment, le jeu fait la part belle au jeu à plusieurs, avec la possibilité de partir botter les fesses des monstres à quatre en réseau local ou via une connexion Wifi. C'est dans ce mode de jeu que les spécificités des différentes classes prennent tout leur sens pour créer des équipes polyvalentes et réussir les missions le plus corsées.
S'il est tout de même difficile de communiquer intelligemment via la PS Vita, le jeu donne un accès rapide à quelques petites animations et smileys pour interagir avec ses partenaires et leur faire comprendre à quel point ils sont nuls, par exemple. Le système de création et de recherche de salles est très bien fait et permet de définir des critères suffisamment précis pour s'embarquer dans ce que l'on veut. Même si les missions sont vite répétitives, la magie du jeu à plusieurs opère une fois de plus et prolongera le plaisir d'un jeu qui peut déjà occuper une cinquantaine d'heures seul.

En dehors des premières secondes de chaque mission, je n'ai jamais eu à subir le moindre bug ou souci technique.
Ragnarok Odyssey
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Ragnarok Odyssey est indéniablement une bonne alternative aux Monster Hunter. Plus rythmé, nerveux et moins exigeant malgré ses nombreux combats épiques, il trouvera sans aucun doute un public avec son univers mélangeant allègrement Heroic Fantasy et ambiance nordique. Seul ou à plusieurs, ce sont des dizaines d'heures de jeu très plaisantes qui attendent le joueur courageux, qui n'a pas peur d'une technique un peu légère, d'une absence totale de scénario inhérente au genre mais surtout d'un manque de variété assez flagrant. Cela dit, sur une PS Vita quelque peu délaissée, difficile de faire la fine bouche.

26/10/2012
  • Nombreuses possibilités
  • Jeu online
  • Combats nerveux et jouissifs
  • Utilisation minimaliste mais intelligente de l'écran tactile
  • Absence totale de scénario
  • Un peu léger techniquement
  • Trop peu varié
7

TECHNIQUE 3/5
BANDE SON 3.5/5
SCENARIO 1/5
DUREE DE VIE 4.5/5
GAMEPLAY 3.5/5
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7

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