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Radiata Stories
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Radiata StoriesDeuxième essai sur Playstation 2 pour la firme aux triangles
Deuxième jeu de tri-Ace sur Playstation 2 après Star Ocean 3 (ou troisième en comptant la version Director's Cut), Radiata Stories commença a être développé en même temps que ce celui-ci, ce qui explique que le staff soit légèrement différent qu'à l'accoutumée. S’éloignant quelque peu des autres productions de la firme tout en gardant une très forte "tri-Ace's touch", le soft se révèle-t-il au final être une habituelle merveille ? Le jeu m’a d’abord déçu, énervé, je l’ai même à un moment descendu, mais maintenant j’ai pris du recul et je peux le considérer à sa juste valeur.
Point de Valkyries ni de vaisseaux spatiaux.La première différence avec les autres titres tri-Ace vient de l'ambiance et du scénario: ici, pas d'ambiance tendues, sombres ou épiques, pas de voyages à travers le temps, les cieux ou l'espace, un univers différent mais malgré tout toujours aussi accrocheur: Radiata. L'histoire commence de manière fort simple: vous incarnez Jack Russel, fils du célèbre et disparu chevalier Cairn Russel qui a vaincu le Water Dragon il y a quelques années de cela, qui a décidé de suivre les traces de son papa et d'entrer dans les chevaliers de Radiata (même s'il n'est pas très motivé et que sa sœur doit beaucoup le pousser). Jack est un héros drôle très attachant, un gringalet qui balance des vannes tout le temps et qui a une bouche un peu trop grande, ce qui lui vaudra pas mal d'ennuis tout au long de l'aventure. Bref, ce dernier se présente un peu trop confiant au test d'entrée des chevaliers et se fera remettre à sa place très violemment lors du duel contre Ridley Silverlake, fille de noble qui fut éduquée pour devenir chevalier. De là naîtra une sorte de rivalité entre ces deux personnages, les deux héros du jeu en fait, qui n'auront alors cesse de se chamailler, de se provoquer et de déclencher des joutes verbales souvent hilarantes. Jack sera malgré tout accepté comme chevalier aux côtés de Ridley dans la brigade Rose Cochon (huhu) de Ganz Rotzschild, en raison du nom prestigieux qu'il porte ... C'est ainsi qu'il commence à servir Radiata, mais vous vous en doutez, les problèmes ne tarderont pas à pointer le bout de leur nez, ainsi qu'une terrifiante menace pour le monde plus tard dans le jeu.
A l'opposé d'un Valkyrie Profile ou d'un Star Ocean, tri-Ace nous propose ici un jeu coloré (sans tomber dans le niais) et bourré d'humour. Humour véritablement excellent, l'un des plus réussis qu'il m'ait été donné de voir dans un RPG nippon: que ce soit la mise en scène visuelle et musicale (le jeu joue souvent avec la caméra ou sur les son pour renforcer le comique de certaines situations), les personnages ou les dialogues, on rigole parfois vraiment beaucoup. Tant de bonne humeur fait plaisir à voir! Radiata, un monde sublime et VIVANT.Radiata Stories est coloré sans jamais tomber dans le criard et réellement joli, bénéficiant d'un style graphique unique: sorte de mélange entre le Cel-Shading et une 3D très fine, qui donne un aspect parfois pictural. Un graphisme pratiquement parfait, sans bugs ni trop de clipping, classant le jeu parmi les plus belles réussites visuelles de la PS2.
En plus d'être magnifique, le monde de Radiata est vivant : en effet, il dispose d’une gestion du temps (avec horloge et une alternance jour/nuit) et d’un fort côté "shenmuesque". La grande majorité des personnages dispose d’un emploi du temps propre et mènent chaque jour leur petite vie. Vous pouvez, si ça vous amuse, les suivre et les voir évoluer toute la journée. De plus, la plupart des NPC que vous rencontrerez disposent d’un design différent, ce qui est assez hallucinant, ils semblent tous recrutables, et en effet, le sont pour beaucoup d’entre eux : car vous pouvez, à l’instar d’un Suikoden, recruter pas moins de 177 personnages dans votre équipe, même si tous ne sont pas accessible en une seule partie, car au milieu du jeu est proposé un choix particulièrement bien trouvé qui fera basculer le scénario dans 2 voies bien différentes. Le monde de Radiata est peuplé de deux "catégories" de personnes : les humains, et les non-humains, ce qui inclut les elfes, les nains, les gobelins, etc. Comme vous pouvez vous en douter, les enjeux scénaristiques du jeu seront la rupture du fragile équilibre de paix entre les deux. Les humains vivent pour la plupart dans l’énorme ville centrale de Radiata et son château, dans laquelle vous passerez beaucoup de votre temps (et vous perdrez souvent au début !). Cette dernière est divisée en plusieurs quartiers aux ambiances différentes, comme celui de l’Olacion Order (la religion de ce monde), celui de l'école de magie, celui des voleurs et des pauvres, etc. Tout autour de la ville, on trouve quelques minuscules hameaux campagnards, des champs, et les territoires des non-humains comme la forêt des elfes, le village minier des nains, et bien d’autres lieux encore. Malgré tout, cet univers est assez petit et restreint (les différents lieux ne sont reliés que par des chemins et l’on ne peut se déplacer partout dans ces magnifiques décors) et souffre souvent d’un syndrome du mur assez frustrant. Mais vu sa beauté, sa diversité, ses ambiances et son incroyable vivacité, on peut bien lui pardonner cela. En parlant d’ambiance, on ne retrouve pas Motoï Sakuraba à la bande-son et c’est une première pour un jeu tri-Ace. Il est remplacé par Noriyuki Iwadare, compositeur entre autres de la série des Grandia. Si le résultat n’est pas aussi puissant et flamboyant que ce qu’on entend habituellement dans les autres jeux de la firme, et moins bon que ce que produit normalement Iwadare, les musiques remplissent bien leur contrat. Souvent enjouées, correspondant bien aux lieux, elles contribuent à l’atmosphère légère et délicieuse du jeu. (A noter, qu’il y a trois reprises de Sakuraba, arrangées par Iwadare, dont les traditionnelles "Mission to the Deep Space" et "The Incarnation of Devil"). Une mécanique de jeu plutôt inhabituelle.Rapidement, je ne vous révèle pas pourquoi, Jack va se retrouver à travailler pour la guilde du théâtre Vancoor. Une fois que c’est fait, on ne se contente plus d’avancer le jeu en suivant tranquillement le scénario : la guilde vous propose une série de mission à effectuer et seules certaines feront avancer l’histoire, ou bien lorsque vous en aurez fait un certain nombre, un peu comme Final Fantasy Tactics Advance. C’est plutôt déstabilisant car le jeu n’est pas centré sur son scénario est celui-ci est légèrement en retrait, peu présent ! Il joue la plupart de ses cartes dans ses dernières heures (le jeu en dure une petite trentaine) et est vraiment très petit, même si non dénué d’idées intéressantes, et c’est vraiment dommage !
Alors on se retrouve à faire des missions, dont certaines vous obligent à descendre au plus profond des égouts de Radiata (qui sont une véritable HORREUR labyrinthique), où à se retaper ce chemin étroit déjà parcouru plusieurs fois dans lequel il est pratiquement impossible d’esquiver les monstres nuls du début du jeu. De plus, le système de sauvegarde est aberrant : il n’y a qu’un seul vrai point de sauvegarde dans le jeu, et il se trouve dans la chambre de Jack. Il y a bien des points de sauvegarde temporaires, mais ces derniers apparaissent souvent n’importe comment et rarement quand on en a réellement besoin. On doit alors parfois à faire une mission inintéressante et en plus à devoir jouer 1h d’affilée sans sauvegarder, et là, on se demande ce qui passe dans la tête des game designers. Le système de progression du scénario est également étrange : parfois, on a plus rien à faire et le jeu n’avance pas. On tourne en rond, alors que pour se débloquer, il faut dormir deux fois (oui, deux fois d’affilée) dans la chambre de Jack pour déclencher une cut-scene. Il m’est également arrivé de faire avancer l’histoire contre ma volonté alors qu’il me restait une mission à faire (car toutes ne sont pas obligatoires !), rien qu’en pénétrant dans la chambre de Jack, et je n’ai plus eu accès par la suite à ladite mission ce qui m’a privé d’une récompense bien sympathique … Bref, plusieurs point dans la mécanique de jeu de Radiata Stories sont frustrants et décevants. Mais l’originalité triomphe !Mais tous les "a-côtés" de Radiata Stories, pour peu que l’on si penche, nous dévoilent la richesse du jeu et à quel point les gens de tri-Ace ont, comme d’habitude, peaufiné leur petit bébé. Des fois, il n’y a pas de mission ou de tâche scénaristique à accomplir et le joueur est laissé libre de se promener où bon lui semble. C’est pendant ces phases à la Shenmue que l’on peut se concentrer sur la principale quête du jeu, à savoir le recrutement des personnages. Pas mal sont assez corsés à avoir, et pour obtenir les plus puissants qui sont généralement les chefs des différents clans de Radiata, il faudra souvent en recruter tous les membres. Cela prend beaucoup de temps et est plutôt difficile sans soluce, mais c’est assez fun et certains personnages surpuissants en valent vraiment la chandelle.
C’est également pendant c’est moment de liberté que l’on peut le plus s’amuser avec LE "truc" du jeu : le kick, ou coup de pied, l’une des idées les plus débilement géniales du RPG. En effet, pour inspecter les lieux et rechercher des choses dans le jeu, on n’appuie pas sur un bouton : on donne des coups de pied avec Jack. Et, chose très fun, on peut se défouler et/ou réaliser ses pulsions sauvages en donnant des coups de pied aux habitants ! Frappez-en un une fois, et en jurant il vous préviendra de ne plus recommencer. Frappez-le une deuxième fois, et un combat s’engage ! Gagnez et la personne repartira la queue entre les jambes … attention, il arrive parfois qu’une mamie toute faiblarde se révèle être à un haut niveau et vous donne la correction de votre vie. Quoi qu’il en soit, agresser sans raison une petite fille en train de dessiner tranquillement (pour les plus sadiques d’entre nous) ou botter les fesses de la reine est réellement … agréable, parfois même complètement jouissif. Tous ces aspects non traditionnels et non conventionnels participent au cachet unique du jeu, d’après tri-Ace, Radiata fut conçu pour donner des sensations de MMORPG tout en restant un RPG solo … je ne sais pas s’ils ont atteint leur but, mais le résultat final est fort plaisant. Comme d’habitude, du dynamisme.Les combats peuvent paraître au premier abord comme du sous Star Ocean, ils sont en temps réel avec des déplacements libres sur l’aire de combat. Mais il faut savoir qu’il n’ont pas du tout la même optique : dans Radiata Stories, vous êtes le leader d’un groupe de 4 guerriers. C’est pourquoi seul Jack est jouable pendant les batailles, les autres personnages étant contrôlés par l’ordinateur... mais également par le joueur. En effet, une fois que vous aurez toutes les options des combats à votre disposition et que vous serez devenu définitivement leader après une dizaine d’heures, vous pourrez donner différents ordres (que vous aurez préalablement achetés en magasins) aux autres combattants, comme se soigner, attaquer tel ennemi, utiliser leur furie...
Autre possibilité accordée au leader : celle de former des "links", qui sont des formations stratégiques qui consistent par exemple à former un carré avec votre groupe (pour encercler l’ennemi, et alors tous les personnages le frappent chacun à leur tour et lui infligent de gros dégâts tout en l’empêchant de bouger), ou encore avoir les 4 personnages à la queue leu leu pour adopter une position défensive, etc. Les différents links s’achètent également en magasin, et ils rendent les combats parfois bien loufoques. Outre ces capacités de leader, le contrôle de Jack est plutôt limité : vous pouvez attaquer, ce qui fait grimper la jauge de Volty, utiliser une attaque spéciale qui dépend de l’arme équipée et qui consomme 10 points de cette jauge, ou encore réaliser une furie une fois qu’elle est totalement remplie, le Volty Blast qui la consomme entièrement. Certains ordres consomment également du Volty. En définitive, les combats sont vraiment sympas : s’ils ont l’air au début limités et bourrins (ils le sont d’ailleurs, quand même), ils s’améliorent grandement et amusent beaucoup plus une fois Jack devenu leader. Pour rester dans le domaine du "comme d’habitude" indiqué par cet intertitre, sachez que le jeu dispose d’un traditionnel donjon caché assez corsé, dans lequel vous retrouvez des têtes connues (et il y a au cours du jeu des nombreux clins d'oeil aux Star Ocean et à Valkyrie Profile que je vous laisse découvrir), histoire de gonfler un peu la durée de vie du jeu, plus courte que celle d’un Star Ocean 3. Au final, Radiata Stories se révèle être un titre surprenant. Il n’est pas question d’une aventure épique à la Star Ocean comme beaucoup, dont moi, l’attendaient, pas de scènes en CG titanesques avec des explosions toutes les heures comme dans les blockbusters Square-Enix, simplement un RPG basé avant tout sur son univers enchanteur et sa vivacité.
Une petite merveille de fraîcheur qui fait plaisir à voir, et à jouer, dont il faut accepter ses quelques défauts avant de pouvoir discerner ses immenses qualités. Dans le fond, du bonheur!
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