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Shining Ark
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Shining ArkLa lumière vient du ciel
En plein désarroi en voyant les ventes de PS Vita décoller péniblement, Sega fait partie de ces nombreux développeurs japonais à produire encore des jeux pour la vieillissante PSP. Après un Shining Blade qui marquait une nouvelle orientation pour la licence Shining, c'est donc au tour de Shining Ark de pointer le bout de son nez. Véritable production ou épisode facile, c'est le moment de le vérifier.
Et un ange tombaL'histoire prend place sur une île paumée avec pour seule civilisation un petit village maritime qui regroupe tout un échantillon de ce que le monde pourrait proposer. De nombreuses races différentes et de tous âges, une école, quelques commerces et un certain penchant pour la pêche et l'agriculture. Ce mode de vie serait certainement idyllique si notre ami Fried Karim, qui faisait une petite balade sur la plage locale, ne voyait pas, stupéfait, un ange tombé du ciel !
Perturbé mais d'un secours louable, notre jeune héros s'empresse d'accourir vers la jeune fille qui ne possède qu'une seule aile noire. D'abord intrigué par cette image loin des contes pour enfants, Fried porte la demoiselle en lieu sûr sans pour autant passer inaperçu. Après tout dans un village d'une vingtaine d'habitants les nouvelles vont vite, c'est bien connu. C'est ainsi qu'il va chez lui ou plutôt la famille elfique qui s'occupe de lui depuis qu'il est tout petit. Rapidement rejoint par sa sœur de principe Shannon, les villageois attendent médusés un signe de l'ange qui finit par arriver puisque la belle s'éveille. Malheureusement elle semble avoir perdu la mémoire et de nombreux éléments semblent bien confus si ce n'est son nom, Panis Angelicus (on ne se refait pas). Ainsi va la vie au village avec cette nouvelle invitée pour le moins insolite. Mais les choses s'accélèrent brusquement lorsqu'une nuit la lune devient rouge comme si elle figeait le temps, et qu'un gigantesque golem fit irruption en dévastant la moitié des lieux. Fried, avec l'aide de Shannon et son ami Zynga parviennent à s'en sortir lorsque Panis s'est mise à chanter une étrange chanson. Mais qui est vraiment Panis et d'où sortait ce golem ? C'est le moment de voyager (sur l'île) pour en découvrir les secrets. Cela peut paraître quelque peu cynique vu de loin, mais le récit réservera une surprise de taille sur le final au vu des évènements qui précèdent. Car avant d'en arriver à cet instant, vous allez suivre les tribulations de notre petit groupe qui vivait jusque-là une petite vie paisible, du moins avant l'arrivée de Panis, un ange ado avec un âge mental d'environ cinq ans (d'ailleurs elle s'éclate avec les gamins sur la place du village) et qui a constamment besoin d'être surveillé. En parallèle l'île renferme de nombreux vestiges enfouis depuis des temps immémoriaux qui semblent cacher de lourds secrets. C'est la clé, car plus vous progresserez plus Panis évoluera pour redevenir qui elle était. Il est juste dommage de devoir attendre les trois quarts du jeu pour avoir le meilleur personnage et avec lui quelques situations un souffle épique. Dans l'absolu et malgré ces surprises de dernières minutes, Shining Ark passe son temps à vivre dans la tranquillité de ce petit village. On est bien loin des grands récits chevaleresques que la licence a su proposer par le passé. Maîtrise n'est plus à faireMais bon, s’il y a au moins un point sur lequel il n'y a pas grand chose à dire c'est la réalisation, qui reprend à quelques détails près le même moteur 3D que Shining Blade. Après une introduction animée superbe, les joueurs pourront profiter du chara-design de Tony Taka dans l'ensemble flatteur et d'une interface limpide faisant la part belle à la simplicité.
La structure du jeu prend toujours la forme d'un tactical avec la possibilité de vagabonder dans quelques villages sauf qu'ici tout s'articule autour d'un seul et unique lieu lui-même divisé en cinq (petites) zones. Ça fait peu, mais pour le coup les modélisations sont de très bonne facture, que ce soit personnages ou décors et on apprécie tous les petits artifices graphiques qui donnent un peu de vie à l'ensemble. Les combats font toujours office de petits secteurs, parfois liés entre eux et la qualité graphique est également au rendez-vous malgré un manque cruel de créativité au niveau de la direction artistique. D'ailleurs ce problème prend tout son sens lorsque le jeu balance à tour de bras les mêmes environnements avec des terrains similaires histoire de justifier la durée de vie par du recyclage massif. Dommage, d'autant que le bestiaire n'est pas non plus le plus varié qui soit, hormis les boss. Au moins la bande-son fait preuve d'un peu plus de nervosité, grâce notamment aux chansons de Panis et de quelques autres personnages qui pousseront occasionnellement de la voix. L'initiative déjà très présente dans le jeu précédent apporte une véritable couleur à l'univers et vient meubler efficacement une OST trop convenue dans l'ensemble, ressassant sans arrêt des thèmes qu'on a maintes fois entendu dans d'autres productions du genre. Un peu décevant de la part de Hiroki Kikuta, qui a composé bien mieux par le passé. Si on ajoute un travail convenable sur les doublages et des bruitages efficaces, on dira poliment que la partie sonore fait le travail, mais sans briller outre mesure. Shining ChroniclesShining Ark est un jeu de type tactical qui propose plusieurs phases de gameplay. D'abord il y a le village, principal endroit "d'exploration" où vous aurez plusieurs types d'activité. La première concerne Panis qui tient la main de Fried en permanence et à qui vous pouvez parler tout en offrant des cadeaux, ou plutôt en offrant de la nourriture car, les esprits avertis l'auront deviné, la boulangerie sévit à nouveau. Partant d'un heureux hasard, vous pourrez cultiver un petit champ pour récupérer tout un tas d'ingrédients, prendre les œufs des poules et obtenir le lait des moutons. Si ça ne vous suffit pas il y a plusieurs coins fétiches pour lancer la ligne et piéger les innombrables espèces de poissons (qui finiront en sandwich donc).
Si cette phase prend pas mal de temps, notamment car il y a la possibilité de faire du commerce d'échange, elle permettra aussi de glaner quelques items ou matériaux pour faire de nouvelles armes. Ces dernières prennent en compte tous les paramètres (attaque, défense...) et vous upgraderez vos dernières trouvailles pour en améliorer l'efficacité. En plus de cet élément assez classique, vous avez un bateau à disposition qui lui aussi peut gagner en performance (résistance, les canons...). Comme les activités ne viennent jamais seules, Panis pourra aussi gagner son pain en chantant dans chaque zone du village, et accessoirement avoir des objets. Enfin, il y a un personnage qui vous permettra de faire les nombreuses quêtes optionnelles. Jouissant de neuf personnages le plus souvent, la présence du casting est aussi l'occasion pour Fried de renforcer les liens. Deux types d'évènements seront disponibles pour cela : il y a les dialogues de groupes qui alimentent la vie au village et il y a les discussions privées par personnage qui peuvent également générer des quêtes et par conséquent des combats. Combats :
Que ce soit par l'intermédiaire de la trame scénaristique ou les quêtes optionnelles les affrontements possèdent une caractéristique commune : les maps sont très, très rapides, certaines d'entre elles passent même sous la minute de jeu au point de faire penser à un classical. Fort heureusement, les développeurs ont songé à quelques astuces pour maquiller l'ensemble. La première d'entre elles provient des zones multiples (en fait pas plus de deux) et la seconde vient des batailles navales qui apparaissent souvent promptement en fin de bataille. Oui vous avez bien lu, il s'agit de maps qui sont grossièrement réduites à la taille du pont du navire sur lequel siègent des canons et un ancrage magique pour permettre éventuellement un abordage. Particulièrement ludique, cette phase ne possède que pour seule faiblesse sa structure toujours identique. Avec un tel atout dans la manche on peut en vouloir aux développeurs de ne pas avoir exploité le filon en faisant plus varié. Les combats se dirigent toujours selon le système Blitz initié par Valkyria Chronicles, à la différence - de taille - qu'il n'est plus possible de reprendre plusieurs fois d'affilé le même personnage (sachant qu'on en a que quatre maximum). En effet, chaque personnage jouera son tour normalement, sachant que les déplacements sont régis en temps réel par une jauge limitée en bas de l'écran. Au moment de votre choix vous pourrez stopper votre course (il est également possible de dasher ou de créer un bouclier) et choisir d'attaquer, d'utiliser un skill (attaque ou magie) ou des objets. Certains personnages comme Panis peuvent aussi chanter pour un gain d'attributs, mais cela la rend vulnérable pendant toute cette période. Si les combats sont toujours aussi efficaces, notamment contre les boss gigantesques qui font office de petits chocs électriques, l'ensemble souffre encore du syndrome "mon premier tactical" avec une difficulté globalement très basse. Je ne dis pas ça de manière médisante, mais quand on pense qu'il y a d'entrée de jeu un niveau de challenge encore plus bas que le mode normal, ça fait un peu froid dans le dos. En l'état honorable et parfois amusant, Shining Ark ne pousse pas assez son concept et se contente de faire le travail, tout en négligeant la narration malgré un final qui ne manque pas de piquant (et qui pourra d'ailleurs sembler hors propos au regard de la majorité du jeu). Annexes Une vingtaine d’heures avec les quêtes optionnelles suffiront pour la plupart d'entre vous. Comme j'ai assez parlé des activités possibles plus haut et que tout obtenir prend déjà un certain temps, je vais m'atteler à l'essentiel. Events : chaque personnage dispose de sa série d'évènements avec missions et artworks spéciaux à la clé. La galerie pour revoir vos trouvailles est également le meilleur moyen d'accéder à terme à toutes les tenues pour Panis (en fait des coloris) ou de voir le pseudo système de trophées tout en écoutant les musiques du jeu. Ex Game : jouable en nouvelle partie en gardant certains de vos attributs, ce mode est surtout intéressant en post-game avec une grosse vingtaine de missions supplémentaires. Bien sûr cette partie fait aussi office de "director’s cut" avec un boss ultime au bout. Shining Ark s'inscrit dans la lignée de Shining Blade sans toutefois l'égaler. Les raisons sont assez simples avec une histoire trop timorée et les incessants problèmes de recyclage. Pourtant une fois dans l'aventure on se surprend à participer à la vie de ce petit village et partir à la chasse dans la joie et la bonne humeur. Avec un système de combat toujours aussi bon et une réalisation solide, ce tactical pourra trouver des preneurs en quête de légèreté, mais n'en attendez pas trop non plus.
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