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Virtual Hydlide
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Virtual HydlideVirtual hideux
Virtual Hydlide est un mythe dans la communauté (certes restreinte mais bien existante) des joueurs de RPG sur Saturn.
Les premières images laissaient craindre le pire. Et quand en plus on sait que le jeu fait partie de la saga Hydlide - réputée pour ses jeux vraiment mauvais - et qu'il est le remake déguisé du premier épisode, on sent poindre le jeu inoubliable à des kilomètres, de ceux qui marquent la vie d'un joueur. Ça commence fortOn insère donc fébrilement la galette dans sa console. Là, le logo SEGA est normal, on a beau le disséquer sous tous les angles, rien à redire, il est fidèle, pour ne pas dire parfait. On reprend un peu d'espoir.
Et puis, l'introduction débute, et happe littéralement le joueur. Une princesse pixelisée courant dans un château en incrustation vidéo, des yeux grossiers derrière les vitres, un effet lumineux digne des films de bollywood, on reste extatique. C'est kitch et c'est sublime. En fait, le premier réflexe commun est de sortir le CD et de vérifier qu'on nous a pas refilé un faux jeu gravé ou film au caractère douteux. Mais non ! Ce n'est pas une blague, le ton est donné. Ici, il est probable que 90% des joueurs soient passés à autre chose. Il faut croire que je fais partie des 10% restants, entre courage, persévérance et folie. Je laisse donc tourner la console pour voir la deuxième intro, celle qui explique le superbe scénario. Que nous apprend donc cette savoureuse mise en bouche ? La pauvre princesse, qui est la gardienne du pouvoir du pays des fées, a été prise pour cible par le vil Varalys - premier bon point, ce nom est pas mal choisi - et qu'elle n'a dû son salut qu'au sacrifice du maître des fées, qui l'a changée en trois fées éparpillées à travers le royaume. Encore sous le choc et ému jusqu'aux larmes, le joueur qui n'est pas parti se recoucher décide donc d'aller la sauver. Heureusement, je venais à peine de me lever. Que se passe-t-il ?On démarre donc le jeu, et l'on se retrouve avec un chevalier au milieu d'une vaste étendue de... pixels.
La première chose qui frappe, c'est la laideur de l'environnement. Le chevalier est pixellisé, tout comme les éléments 2D alentour : arbres, pierres, et même petits blobs dont on peine à comprendre la forme. Les textures du sol font penser aux toilettes d'une soirée étudiante trop arrosée, et le moindre déplacement file la nausée à cause d'une perspective mal gérée et d'un frame rate catastrophique, environ trois images par seconde. Bref, ça commence assez mal, on en oublie d'ailleurs totalement qu'on ne sait pas d'où sort ce gueux, quel est son objectif et où on se trouve. Qu'importe, il est probable qu'une grande partie des joueurs ayant persévéré jusque là y ait laissé le peu de courage qu'il leur restait. Moi, je décide d'ouvrir la carte et de me diriger péniblement vers cette petite croix blanche qui indique le prochain objectif. Pour ceux qui ne la voient pas, bravo, vous venez de débuter en mode hard, le calvaire d'une vie vient de débuter. Une croix, un trait, un bossLe principe du jeu est assez simple: on doit aller dans un lieu indiqué par une croix en suivant un trait sur la boussole (sauf en mode hard, où le jeu nous abandonne totalement), on entre dans le lieu, on va au bout tant bien que mal dans ces intérieurs chaotiques, et on finit le lieu en rossant un boss, ce qui nous permet de passer un niveau et de récupérer l'objet-clé permettant de continuer le jeu. De temps en temps, il faut bien explorer les lieux pour récupérer une arme ou un bouclier indispensable, sous peine d’enchaîner les game over contre le boss, sans jamais comprendre ce qui se passe.
Dans les lieux, le seul but est de se frayer un chemin en affrontant les vagues d'ennemis. Mais, si l'on gagne des niveaux uniquement en bouclant un lieu, à quoi servent tous ces affrontements mineurs ? Ils donnent du score. Et dans Virtual Hydlide, on ne fait rien comme ailleurs. Vous croyiez que l'argent trouvé servait à acheter des objets ? A s'équiper ? A aller voir des femmes de joie dans les villages absents ? Vous êtes bien naïfs ! Les objets s'achètent avec le score, donné par les ennemis ! Pour ceux qui se demandent où l'on achète les objets, étant donné qu'il n'y a donc pas de ville, sachez qu'il faut chercher les points jaunes sur la carte pour trouver les cristaux. Trois d'entre eux sont des téléporteurs, et un est la boutique. Absurde me direz-vous ? Oui, et alors ? Ce jeu est une bouse, alors on s'en fout... Quelques (presque) bonnes choses toutefois...Alors, pourquoi pas la note minimum pour ce jeu que rien ne semble pouvoir sauver ? Vous savez bien que je surnote toujours !
Non, en fait, Virtual Hydlide, malgré sa médiocrité, propose quelques petites choses intéressantes. La première, c'est le système d'amélioration des équipements, qui consiste à utiliser des objets trouvés ou achetés pour donner un petit coup de boost. Ensuite, le jeu tient compte du poids des objets qu'on porte sur soi. Ainsi, lorsque vous portez trop de choses, votre déplacement est lourdement ralenti. Très bonne idée au demeurant, on s'en serait passé dans la pratique puisque cela consiste juste à avoir un frame rate de plus en plus faible faisant pleurer nos pauvres yeux. Imaginez qu'on peut se retrouver à avoir à peine une image par seconde, une horreur... Et puis, le monde est généré de façon aléatoire, chaque partie aura quelque chose d'un peu unique, même si l'ensemble est si peu varié que ça peu paraître paradoxale... Et une ambiance atypique et prenante se dégage de cet amas de pixel, la rendant presque artistique. Enfin, la bande son est vraiment soignée et de qualité malgré le petit nombre de pistes imposé par la faible durée de vie (4 à 5 heures pour en voir le bout), mais cela ne ressort pas vraiment au sein de cet ensemble incroyablement mauvais. Bizarrement, j'ai presque pris du plaisir par moment malgré une médiocrité dans presque tous les domaines... Suis-je normal ? Si vous cherchez un RPG court, affreusement moche, sans scénario et par moment injouable, Virtual Hydlide est fait pour vous. Un "coup de maître" qui perpétue avec brio la qualité de cette saga décidément à part.
Une daube cosmique, bien souvent involontairement comique, sur laquelle j'ai pourtant passé quelques bons moments, de façon inexplicable.
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