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Lili: Child of Geos
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Lili: Child of GeosFlower power
Sorti il y a un peu moins de deux ans sur l'Appstore, Lili: Child of Geos est un soft qui a eu peu d'écho dans la communauté malgré des critiques plutôt bonnes et une qualité graphique le placant dans le haut du panier des jeux mobiles. Il faut dire que les moteurs graphiques ça connait BitMonster, studio composé d'anciens de chez Epic Games (d'ailleurs Lili tourne sous l'Unreal Engine). Entretemps de l'eau a coulé sous les ponts, et BitMonster a entrepris un petit boulot de portage de son bébé pour une sortie sur PC via Steam. Et jusqu'à présent, le portage de jeux smartphones vers le PC n'a pas laissé de grands souvenirs, bien au contraire. Est-ce que Lili va inverser la donne ?
Age tendre et têtes de boisJeune fille aussi pétillante que curieuse, Lili est une étudiante en botanique à la recherche de spécimens de fleurs qui seront susceptibles de lui offrir le précieux sésame qu'est le diplôme. Quand elle entendra parler de l'ile de Geos et de sa mystérieuse flore, elle n'hésitera pas une seconde et finira par découvrir que cette île abrite plus que quelques végétaux. Elle fera ainsi la rencontre des Constructs, peuple de golems de bois, et des Spirits, qu'on croirait échappés d'une œuvre de Miyazaki. Les premiers sont ainsi aux ordres des seconds, qui sont leurs créateurs, lesquels ne se privent pas de les malmener voir de carrément les détruire juste pour s'amuser. Élément perturbateur de ce système juste par sa présence, Lili prends alors le parti des Constructs et se décide à en faire voir de toutes les couleurs aux Spirits, avec pour idée bien précise d'offrir la liberté à ses nouveaux amis.
Particulièrement linéaire et prévisible, le scénario de Lili: Child of Geos n'est clairement pas l'attraction principale du titre, mais reste le principal distillateur de bonne humeur du soft. La jeune Lili n'a ainsi pas sa langue dans sa poche, et chaque Construct présent sur l'île est bien distinct d'un autre par son apparence, sa personnalité et ses répliques. L'addition des deux donne une touche d'humour permanente aux dialogues, qui sont parfois bien surréalistes. La relation avec les Spirits sera bien moins travaillée de par leurs rôles d'antagonistes, mais leurs interventions toujours aussi bêtes que méchantes sont tout aussi rigolotes. On rajoute à ça une bonne dose de pop-culture pour égayer l'ensemble, et on obtient un univers léger qui ne se prend pas au sérieux et qui n'est jamais trop lourdingue. La progression dans l'histoire restera elle très classique, avec un relais des NPC pour indiquer les différents objectifs à accomplir pour faire avancer le récit. Croix de bois, croix de ferLa mission de Lili est donc double : trouver des spécimens nouveaux de fleurs et montrer aux Spirits qui est le patron. Deux objectifs que le hasard du gameplay va concentrer en un seul, puisque vaincre les Spirits va passer par l'arrachage des fleurs qu'ils portent sur le dos. Chose qui on se doute ne sera pas facile et pour cause, ces esprits malins se baladent librement sur la carte, et fuiront à toute berzingue quand ils auront la petite binoclarde dans leur champ de vision. Plusieurs solutions s'offrent ainsi à Lili : simplement courir derrière et les avoir à l'usure, anticiper leurs déplacement pour les prendre à revers, ou utiliser des objets, un augmentant la vitesse et le second offrant quelques secondes d'invisibilité, pour faciliter l'approche. Et une fois le jeu de chasse fini, c'est parti pour un jeu de rodéo : Lili sautera sur le dos du Spirit, qui se débattra comme un beau diable. Il faudra se plier à un petit peu de rythme en appuyant sur les touches apparaissant à l'écran (ou cliquer et tirer à la souris si vous n'avez pas de pad) pour arracher les fleurs, éviter les ronces et parfois même les bombes, qui feront tomber Lili ce qui obligera à recommencer l'exercice du début. Là aussi il est possible d'utiliser des objets pour faciliter ce "combat". Arriver au bout de l'enchainement octroiera une fleur rare et la disparition du Spirit.
Voilà pour le système de combat relativement original du jeu, qui montrera néanmoins toutes ses cartes dès le premier affrontement et qui n'évoluera pas pendant toute l'aventure. Les Spirits deviendront néanmoins de plus en plus récalcitrant au fil du jeu, et il faudra power-upper Lili pour qu'elle puisse suivre la cadence. Chose qui passera par un système d'augmentation des aptitudes qui tombera ponctuellement au fil du jeu, où l'on pourra choisir d'augmenter les aptitudes de Lili réparties entre vitesse, grippe et furtivité. On pourra également passer par la boutique, qui vend plusieurs objets qui eux aussi vont augmenter les talents de la petite. Un gameplay relativement simpliste donc, héritage direct de la version mobile et qui n'a pas bougé d'un iota. A noter que les affrontements sont soumis à un système de scoring sur trois étoiles, et obtenir le rang maximum permettra d'obtenir le masque du Spirit vaincu. Pas indispensable pour la progression, mais de quoi justifier un peu de temps de jeu en plus pour ceux qui le veulent bien.
Lili dispose également d'un petit côté aventure/exploration, inspiré de Psychonauts et Zelda si on en croit ses concepteurs. L'ile de Geos est ainsi composée de quatre zones, relativement petites et bien couloirisées, dans lesquelles il sera possible de casser des jarres (qui donneront or et objets) et de récolter des fleurs qui pourront être échangées contre de l'argent ou utilisées comme monnaie dans un jeu de pari. On pourra également dénicher des coffres, qui offriront un gros paquet d'or et des reliques à collectionner, qui sont tout autant de petits clins d’œil au monde du jeu-vidéo. Certains seront accessibles directement sur la carte, d'autre nécessiteront l'obtention de petites clés pour ouvrir les portes nous séparant du précieux. On pourra aussi compter sur la présence d'un marchand qui outre vendre de l'équipement pour Lili pourra aussi lui vendre les fameux consommables et divers objets très utiles, comme une carte indiquant tous les trésors ou une clé ouvrant toutes les portes. On oublie pas quelques quêtes annexes dans la foulée pour compléter le tableau. Inspiré de Psychonauts et Zelda donc, la richesse de contenu en moins car on a très vite fait le tour de ce que Geos peut offrir. Les plus acharnés pourront cependant s'amuser à farmer les fleurs et l'argent pour obtenir toute la batterie d'accessoires, purement cosmétiques, pour changer l'apparence de Lili.
Faire feu de tout boisTechniquement, il faut avouer que la refonte graphique opérée lors du passage iOS > PC par BitMonster est quand même plus que correct : le jeu est très propre, très coloré, sans bug notoire, les décors ainsi que les personnages fourmillent de détails, l'animation globale du soft est de très bonne facture entre effets de vent et d'eau, et la gestion des effets de lumière est assez bluffante elle aussi. On ne peut pas en dire autant de la musique, dont les pistes se comptent sur les doigts d'une main et qui remplissent sans plus un rôle d'ambiance. Lili offre également le strict minimum au niveau des options, et ne permet pas une personnalisation des touches pour le combo clavier / souris. Le hic, c'est que les commandes sont basées sur un clavier QWERTY... sinon vous pouvez toujours jouer au pad, un grand nombre de modèles sont supportés.
A tout casser, l'histoire principale se boucle en à peine trois heures, quêtes annexes comprises. Un temps qui peut évidemment gonfler si on s’attelle à trouver tous les objets cosmétiques et à obtenir trois étoiles sur tous les Spirits, les duels pouvant être rejoués à l'infini. En l'état, Lili: Child of Geos est le prototype même du "petit jeu sympa" : il est amusant, joli, et à peine commencé il est déjà fini, le tout sans laisser le temps de s'ennuyer. Mais il montre ses limites extrêmement vite, son origine de jeu smartphone y étant pour beaucoup. De plus sur PC, l'heure de jeu revient plutôt chère surtout que le jeu est très similaire à son ainé : 20 € sur PC, 3 € sur iOS. Et même si le boulot fourni - majoritairement graphique ou accessoire -, est tout à l'honneur du développeur (voyez un comparatif ici), pas sûr qu'il justifie un tel prix.
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