Rebirth est Renaissance.
Namco et le studio Tales of ont bien travaillé et nous vendent leur dernier soft directement dans les périodes de Noël. Initiative enrichissante puisque 600 000 copies se sont écoulées en 5 jours malgré les notes moyennes attribuées par les magazines japonais - même pas 30/40 alors que le précédent Symphonia récoltait 37/40 -, c'est donc un joli succès que ce Tales of Rebirth..
Scénario délicat ou rien
On le savait, les gens du studio Tales aiment raconter des histoires relativement perturbantes. Dans Eternia et plus précisément Symphonia il y avait déjà ce thème du racisme de la discrimination et ces personnages pas totalement manichéens ni entièrement méchants mais qu'on doit buter quand même. Deux races de personnes vivent dans le monde de Rebirth, les humas (des humains beaux et intelligents comme Feid) et les gajumas (qui ont un physique de monstre et une force impressionnante), mais un jour les humas tentèrent d'effacer les gajumas et de contrôler le monde. Tout cela aurait du être de courte durée car les 7 "holy beasts" (ou "Seijuu"en jap' ou "святых зверей" en russe) devaient restaurer la paix, mais les fougueux humas parvinrent à entraîner Geolgias le roi des holy beasts dans leur camp. Les 6 autres holy beasts durent le chasser et l'enfermer dans la "Moon of Goldova" et terminèrent ainsi cette "Holy War"... Les humas et les gajumas revivent désormais en harmonie. Bien entendu.... quelqu'un refout le bordel dans ce monde et les conflits raciaux réapparaissent...
Cinématique d'intro et tout et tout et bribes de scénarios
Quand on débute le jeu on découvre les habituelles options : new game, continue, custom et un sound test (yeah) qui se remplit au fur et à mesure. Puis on lance le new game et on découvre la cinématique d'intro, très attendue. Chaque Tales of s'ouvrait sur une chanson de qualité, dernièrement on a eu droit à Mai Kuraki et Dreams come true, pour Rebirth ils ont choisi la délicate voix des Every Litltle Things. Et on peut dire que ça surprend parce que le thème est super calme contrairement aux chansons sautillantes habituelles, mais il convient parfaitement malgré tout.
On découvre aussi (si on ne le savait pas) que le design revient une nouvelle fois à Inomata. Dommage que son trait magnifique ressorte mal lors des cinématiques en dessin animé, mais on ne cachera pas notre plaisir, il ne faut pas abuser.
Le début du jeu montre Veigue (le héros) qui veille sur sa copine Claire qu'il a emprisonnée dans de la glace il y a un an, en utilisant une "force" qu'il ne contrôlait pas alors. D'un coup, Mao et Eugene entrent et délivrent Claire grâce à leur "force". Mais c'est de coutume, à peine commençait-elle à se réchauffer qu'elle se fait kidnapper...
Veigue, aidé de Mao et Eugene parcourra le monde pour retrouver son amie, découvrir l'origine des ces "forces" et comprendre également pourquoi autant de jeunes filles comme Claire sont capturées par la Reine actuelle du royaume.
Bref, voilà une quête qui vous prendra facilement 50 heures de votre temps et qui proposera des tonnes de rebondissements pas toujours intéressants, cela dit ... mais souvent originaux. Pour ma part je dis bravo au déroulement du jeu, qui évite relativement au joueur de s'ennuyer. Parfois même on sera lâché sur la world map sans vrai indice pour savoir où aller. Ce n'est pas toujours linéaire...
Pour les fans de cinématique, je les rassure en disant qu'il y en a plus que d'habitude dans les Tales of, et que certaines sont vraiment de qualité.
Techniquement, ça flatte un peu les yeux
Techniquement ce n'est pas vraiment l'extase attendue. Ça ne dépasse sûrement pas Tales of Destiny 2 et à peine Eternia, même si certains décors valent quand même le détour (Anikamal et Kyogen entre autres). Mais c'est en tout cas toujours agréable et c'est évidemment un plaisir de retrouver de la pure 2D à notre époque, sans animations ou effets inutiles. En plus le jeu se permet souvent quelques zooms durant lesquels les sprites des personnages variés et réussis ne pixellisent même pas.
Mais durant les combats c'est tout de suite plus impressionnant. Les persos ont la classe, les boss sont souvent énormes, les décors toujours magnifiques, et les effets spéciaux lors des skills et ougis démontent littéralement les yeux, le tout saupoudré d'une animation parfaite. Autre point fort, les temps de chargement hyper-courts, voir imperceptibles. Après un Shining Tears qui peinait sur ce point-là, on est heureux et surprit de voir un Tales of Rebirth aussi rapide. Dernière chose à noter, l'habituelle world map en 3D dont tout le monde se moque toujours n'a pas changé, elle n'est donc pas très acceptable à notre époque même si moi je l'aime bien. Dommage qu'elle soit très buguée lors des déplacements en "véhicules".
Niveau musicalité, c'est aussi mitigé que les épisodes précédents, il y a du très bon très peu, mais beaucoup de musiques juste convenables. Ouf, les thèmes qui doivent tuer remplissent leurs rôles, donc on peut applaudir les thèmes de combats, des différents boss (The Trial !) et l'ending theme absolument fabuleux.
Salut ça va ?
Bon, je transitionne comme je peux : je parlais des thèmes de combats, parlons-en, donc, de ces combats!
Le menu des options est bien fourni, et vous permet de gérer a merveille votre petite troupe de 4 persos en combat.
Commençons par le menu des formations : Pendant les combats vous ne pourrez pas du tout vous servir des magies de vos persos, excepté celui que vous jouez. En effet, tout est une affaire de formation et de réglage, et si vous êtes mal préparé vous pouvez toujours attendre qu'Annie fasse un rebirth pour sauver votre héros, elle ne continuera qu'à utiliser ses skills nuls faces aux ennemis. Par contre, les items restent accessibles donc vous pourrez quand même guérir à votre guise. Le principe de formation est le suivant : 3 vous sont proposées à l'origine, toutes bien sûr modifiables. La formation 1 sera défensive, la 2 est un juste milieu, et la 3 est offensive. Vous pourrez modifier la place de votre perso sur chacune des 3 lignes, ce qui lui attribuera diverses compétences. De plus vous avez 3 attitudes à donner aux persos non joués qui régira leur IA. On peut passer de l'une à l'autre des formations en combat en utilisant R1 et une direction. Le menu force quant à lui vous permet de choisir entre les modes automatique, semi automatique et jouable pour chaque personnage, cela va de soi que le mode automatique est le plus conseillé (sauf pour votre perso) et que mettre les 4 bonshommes en mode jouable permettra des parties en multi-players, comme d'habitude.
La "force" est l'élément fondamental du gameplay et du scénario. Lors des combats vous voyez un symbole à 4 coins (une croix de manette en fait) chacun correspondant à une direction. Sur chaque direction vous mettez un skill, par exemple haut+X fera un vertical air ride (le meilleur coup du jeu ^^). Toujours dans ce menu vous devrez attribuer des Oujis à vos skills, qui augmenteront en force au fil des xps gagnés.
Les combos lors des bastons se déroulent légèrement comme dans Star Ocean 3, pas en full 3d mais suivant 3 lignes (le tri linear motion battle je crois) horizontales qui émulent la profondeur. En faisant 3 fois O vous ferez un mini enchaînement classique que vous pouvez continuer par un skill qui videra un coin de la jauge de Force (qui se remplira après quelques secondes mais cela ne vous empêchera pas de refaire le skill, mais il sera d'une force diminuée). L'ougi est le nom donné à la commande qui cassera le skill et permettra de continuer le combo, pour cela il vous faut un coin de la jauge rempli et votre perso en mode heat (voir plus bas). Pendant le skill vous faites alors la manip' correspondante au coin plein (genre haut + X) et voilà votre skill cassée par un ougi dévastateur.
Pour cela il faut donc être en mode heat, que l'on peut activer en appuyant sur haut lors de la garde. Mais attention, pendant ce mode on ne peut pas être guéri par la magie, c'est une sorte de mode berserk. L'autre mode est l'inverse, en appuyant sur bas lors de la garde vous serez dans un mode ou les hps remonteront largement quand vous tuerez un monstre. Le clou du système reste les hi-ougis, combos à deux personnages activable en remplissant plusieurs conditions (heat mode, personnages en positions adéquates, quelques coins libres sur la jauge de force ...) et qui videront la barre d'hp de n'importe quels ennemis. Bref, voilà bien des combats démentiels qui ne lasseront pas grand monde. Et bien sûr on peut fuir en se mettant au bord de l'écran.
Oui, ça va
Le jeu étant un Rpg des plus habituels, vous serez souvent confronté à des donjons et des énigmes. Mais rassurez-vous, tout est toujours relativement simple ici, les donjons sont toujours courts et les énigmes ne réclament pas une intelligence surhumaine mais utilisent surtout les compétences de la "force" de votre personnage à la manière des psynergies des Golden Sun (mais en hyper-simplifié et moins chiant).
Maintenant, si vous jouez en japonais et que vous voulez zapper tous les textes, sachez qu'il y en a énormément (ça parle toujours beaucoup pour rien dans un Tales of) et qu'ils sont doublés par des stars du doublage. Mais grâce au combo carré+croix, les plus feignants pourront zapper les textes a la vitesse de la lumière.
Lors de vos ballades dans les villages ou ailleurs, vos personnages pourront intervenir via la touche select grâce au Skit System. Souvent utiles pour savoir où aller et surtout pour développer la personnalité des persos, vous les verrez discuter entre eux à propos du lieu ou de l'évènement du moment. Ce système déjà présent dans divers Tales of est ici très largement amélioré.
La plus grande nouveauté vient du système d'enhance et d'inherit qui régit votre équipement. Dans les boutiques vous pouvez toujours acheter vos items, vos armes et vos armures, mais maintenant ceux-ci gagnent des points d'expérience que l'on peut partager dans 5 catégories. Toujours dans les magasins vous avez maintenant à disposition le inherit système qui permet de fusionner deux armes. Imaginez que vous avez boosté votre arme au maximum, et que vous venez d'en acheter une légèrement meilleure. Il vous est possible désormais de faire passer les points gagnés de l'ancienne arme à la nouvelle, histoire de ne pas l'avoir boosté pour rien. C'est d'ailleurs la seule solution pour obtenir les meilleures armes des personnages, car parfois (très rarement même) la fusion loupe et vous vous retrouvez avec une arme appelée irregular et qui possède des compétences ahurissantes ! Bref, un vrai système à exploiter comme il se doit même si ce n'est pas franchement nécessaire pour terminer le jeu (à la manière de l'item création de SO3 donc). Dernier point, les grades communs à quelques Tales of qui vous sont attribués après chaque combat suivant vos performances, et qui détermineront certains items cadeaux que vous donneront certains NPC.
Rebirth fera plaisir aux nostalgiques. Le jeu reprend quelques "traditions" de la série qui avaient disparu dernièrement. Vous reverrez donc enfin les débiles mais déments Shikkoku no Tsubasa (Jet Black Wing) qui vous feront passer vos meilleures heures de jeu assurément. Mais aussi certains skills qui étaient attribuées au héros précédents pourront être utilisées par Veigue.
La quête principale vous prendra facilement 50 heures, mais de nombreux secrets attendent le joueur impliqué. Il y a donc un donjon caché, des discovery à découvrir sur la world map, la collection de recettes de cuisine, et le new game + qui vous permet de recommencer le jeu surboosté et en achetant un item spécial plus ou moins intéressant suivant votre grade à la fin du jeu
Pour conclure, je dirais que voilà un très bon épisode de Tales of. Peut-être même le meilleur ou celui qui exploite au maximum les systèmes. Je pense qu'il sera difficile pour le studio de développement de faire mieux, malgré les défauts persistants qui sont la marque de la série. Les personnages sont plus noirs que d'habitude (faut voir le destin de certains >_<), mais ils restent quand même trop superficiels et très limités intellectuellement, et l'histoire nous emmène une fois encore à la recherche de ces seijuus (invocations) chiants comme la Lune. Tales of Rebirth est comme la "Last Song" de Marianne Faithfull, une continuité parfaite qui sera difficilement dépassable par son créateur.
03/01/2005
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- 2D plaisante
- Les nombreux nouveaux systèmes
- Les combats quasiment parfaits
- Les cinématiques réussies
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- Musiques pas toujours au top
- Personnages pas très futés...
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TECHNIQUE 4.5/5
BANDE SON 3.5/5
SCENARIO 4/5
DUREE DE VIE 4/5
GAMEPLAY 4.5/5
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